Lemust-have pour le printemps, ce sont les couleurs pastels. Celles qui rappellent au quotidien les couleurs des jardins, du ciel bleu et des arbres en fleurs. Du bleu au vert menthe pour rappeler la verdure des arbres et le bleu azur de la mer, du rose au rouge pour les fleurs qui poussent dans les coins verts de son habitat. Ou encore des
On a coutume de qualifier la Terre de planĂšte bleue » du fait de la couverture colorĂ©e offerte par le ciel et les ocĂ©ans. Mais lâocĂ©an se contente-il dâagir en miroir du ciel ou sa couleur est-elle plus singuliĂšre quâil nây parait ? En rĂ©alitĂ© le pouvoir de rĂ©flexion de la mer et des ocĂ©ans nâa que trĂšs peu dâincidence sur leur couleur. Câest un autre phĂ©nomĂšne optique qui est Ă lâoeuvre lâabsorption. La lumiĂšre du soleil, blanche, comme vous le savez peut-ĂȘtre, est une somme de rayons lumineux de diffĂ©rentes longueurs dâonde; on parle de spectre lumineux allant du violet au rouge. Or, lorsque cette lumiĂšre pĂ©nĂštre dans lâeau, elle se dĂ©compose en plusieurs rayons incidents qui trouvent sur leur chemin des molĂ©cules dâeau. Celles-ci ont un pouvoir absorbant qui leur est propre. Autrement dit, elles absorbent surtout les longueurs dâondes correspondant aux couleurs rouge et jaune. Quand on soustrait les longueurs dâondes proches du jaune et du rouge, il reste donc essentiellement du bleu. Pourtant, Ă y regarder de plus prĂšs, les ocĂ©ans et les mers sont-ils vraiment bleus ? Graphique du spectre de lu lumiĂšre solaire dans lâeau Imaginez-vous au bord dâune plage de Bretagne le soleil donne et la mer vous lĂšche les pieds eh oui, câest marĂ©e haute. Attendez un instant ⊠câest Ă©trange le mer nâest pas bleue! Elle est verte. Nâexisterait-il pas un autre phĂ©nomĂšne optique se jouant de nous ? Le phĂ©nomĂšne dâabsorption que nous avons Ă©voquĂ© prĂ©cĂ©demment sâamplifie avec le volume dâeau. Sur le littoral, lâeau est gĂ©nĂ©ralement peu profonde. Or, Ă faible profondeur, câest la couleur rouge qui disparaĂźt. La couleur de lâocĂ©an, prĂšs de nos cĂŽtes, est donc plutĂŽt verte. En revanche lorsque la profondeur sâaccroĂźt, câest au tour du jaune et du vert de disparaĂźtre. Il ne reste alors que le bleu pour contempler lâimmensitĂ© de lâocĂ©an jusquâĂ ce que lâobscuritĂ© nous submerge. Ainsi, plus la profondeur de lâeau est importante plus le spectre lumineux se rĂ©duit. Vous me direz que la mer et les ocĂ©ans ne sont bien Ă©videmment pas seulement constituĂ©s dâeau. Du sable, des poissons et des milliards de particules et dâorganismes, le plancton, cohabitent en suspension dans cette immensitĂ©. Ces particules nâauraient-elles pas, elles aussi, une influence sur la couleur de la mer et des ocĂ©ans ? Ces particules engendrent effectivement un autre phĂ©nomĂšne optique la diffusion. Câest le mĂȘme phĂ©nomĂšne qui permet dâailleurs dâexpliquer la couleur bleue du ciel voir article de Wilfried Rochard dans cette rubrique. Mais ce ne sont pas ces grosses particules et la diffusion qui ont le plus dâinfluence sur la couleur de lâeau. En fait, aux grandes latitudes, la tempĂ©rature de lâeau, plus froide, est propice au dĂ©veloppement de micro-organismes chlorophylliens comme les phytoplanctons. Ainsi, la chlorophylle contenue dans le phytoplancton absorbe la composante bleue et la lumiĂšre se dĂ©cale vers le vert. A lâinverse, dans les mers tropicales et Ă©quatoriales, oĂč il y a peu de production biologique, lâocĂ©an se pare dâun bleu indigo. En somme, comme aurait pu le dire Paul Eluard, la mer est bleue comme une pistache. Read more articles. 785 44 670 674 666 172 710 181