AnneSophie Laframboise est avocate spĂ©cialisĂ©e en droit familial et litige civil dans le cabinet Laframboise avocats, oĂč pratiquent aussi ses deux sƓurs (Mes AndrĂ©a et Justine Laframboise) et son pĂšre (Me Pierre-Gilles Laframboise). Elle a aussi quatre enfants, Édouard, 8 ans, Laura, 5 ans, Louis-Georges, 4 ans et GrĂ©goire, 1 an et demi, nĂ© en pleine pandĂ©mie. Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5 AuteurMessageInvité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 147 Lise sursauta tandis qu’il s’indignait qu’elle ait pu couché avec une FILLE sans qu’il soit présent. Elle en aurait presque été offusquée si seulement elle avait pu s’arrÃÂȘter de rire. A croire qu’il ne s’entendait jamais parler, des fois
Câ€™ĂƒÂ©tait incroyable à quel point sa jalousie pouvait avoir différents visages ! Mais pour l’instant, il était déjà reparti sur sa belle voiture, aprÚs s’ÃÂȘtre étonné qu’elle n’ait pas continué sa carriÚre de mannequin. Effectivement si tel était le cas, il n’aurait jamais tenu et leurs jalousies communes auraient fini par les détruire. Et puis, les mannequins voyagent toujours à travers le monde, et il ne l’aurait pas vue souvent. Ca non plus, ni l’un ni l’autre ne l’aurait supporté de toute évidence. Mais ça, elle comptait lui en parler, mais pas ici. Elle se leva de son fauteuil pour aller prévenir la réceptionniste, qui ignorait complÚtement Aaron, qu’ils allaient s’absenter un moment, et qu’elle n’avait qu’à l’appeler sur son cellulaire lorsque les tenues seraient prÃÂȘtes. AprÚs coup, Lise réalisa qu’elle avait peut-ÃÂȘtre fait une erreur
Cette fille avait son numéro, son numéro actuel et non plus l’ancien ! Pour sûr, elle allait tenter de la poursuivre de ses assiduités, espérant quelque chose qu’elle n’aurait de toute façon jamais Si Lise sâ€™ĂƒÂ©tait laissée avoir une fois, elle était résolument hétéro et jamais elle ne recommencerait. Elle respectait trÚs bien la sexualité de tout le monde, tant que l’on ne l’obligeait pas à adhérer. Elle retourna donc avec un léger air inquiet vers Aaron, lui prenant la main pour le faire sortir de la boutique. Il devrait pourtant savoir qu’elle n’allait pas l’obliger à rester s’il n’en ressentait pas l’envie
 Voilà , allons faire une virée, puisque tu en meurs d’envie ! Je me demande vraiment si j’ai bien fait de t’acheter ce cabriolet, tu ne penses qu’à lui ma parole ! Et au fait, tu ne m’as toujours pas dit ce que câ€™ĂƒÂ©tait ta rÚgle numéro deux ! J’ai donné mon numéro à la fille, elle m’appellera dÚs que les tenues seront prÃÂȘtes. Ca nous laisse tout le loisir du monde pour faire un tour de cabriolet ! »Lise tenait toujours sa main, jusqu’au moment oÃÂč elle monta dans la voiture et s’installa confortablement. Câ€™ĂƒÂ©tait vrai qu’elle était paradisiaque, cette voiture
Confortable, fabuleuse, au design de la mort qui tue ! Lise ne regrettait pas du tout de lui avoir offert, au contraire, mais s’il continuait à en parler, elle risquait de la lui confisquer ! Surtout qu’elle ne doutait pas un seul instant qu’une fois rentrés, il allait s’empresser de joindre Paul pour la lui montrer, et il allait s’empresser également de pavaner à l’université au volant de ce superbe coupé cabriolet. Ca, Lise en était absolument certaine. D’ailleurs, ça lui avait donné envie de conduire, tout ça
Il était fort possible qu’elle se remette aux circuits, et qu’elle délaisse un peu son vieux vélo adoré pour faire un tour en solitaire avec sa new beetle, comme elle avait l’habitude de le faire par le passé. AprÚs tout, si lui avait le droit de se pavaner en voiture, elle ne voyait pas pourquoi elle n’aurait pas le droit d’en faire autant ! Et désormais qu’elle était opérée, elle n’avait rien à craindre à faire des trucs donnant des sensations fortes non ? A cette pensée, Lise eut un petit rire. Aaron serait à des années lumiÚre de se douter de tout ce qu’elle avait envie de faire
Saut à lâ€™ĂƒÂ©lastique, saut en parachute
Tout ce qu’elle n’avait jamais osé faire mais qui la tenaillait depuis quelques temps. Mais pour l’instant, elle était là , avec lui. Cette journée, cette soirée comme cette nuit allaient ÃÂȘtre à eux, et elle ne comptait rien gùcher
Et puis, il est vrai qu’elle avait un ronronnement absolument fabuleux, cette voiture ! Oui, j’ai couché avec cette fille ! J’te rappelle que j’avais un sérieux coup dans le nez. J’me suis juste réveillée dans le lit avec elle, à poil, et j’crois que y’avait un autre gars. J’suis plus sûre, j’avais tellement mal à la tronche, câ€™ĂƒÂ©tait horrible ! Mais ce qui m’agace le plus, c’est le fait que ce qui te choque, c’est pas que je l’ai fais, c’est que tu n’y ai pas participé ! Jamais de la vie on fait un plan à plus de deux, tu m’as comprise ? Jamais de la vie une autre fille te touche ! »Voilà que Lise jouait le mÃÂȘme jeu que lui, à jalouser et à imaginer des choses qui ne se passeraient pas. Disons qu’elle espérait qu’il n’irait pas jusqu’à lui proposer la chose, mais avec lui, rien nâ€™ĂƒÂ©tait jamais assuré par avance. Elle préférait donc prévenir plutÎt que guérir
Manquerait plus qu’il cherche une autre nana ou elle un autre mec pour faire une partie de jambes en l’air ! Non, jamais de la vie elle n’accepterait une chose pareille. Aaron était avec ELLE, et s’ils faisaient une partie de jambes en l’air, câ€™ĂƒÂ©tait à deux, pas à trois à quatre ou à on ne sait combien ! Tu sais, si j’avais continué le mannequinat, tu m’aurais jamais vue. J’aurais été aux quatre coins du monde pour des défilés, signer des autographes ou discuter avec les créateurs. Ca aurait été shoot sur shoot, défilé sur défilĂƒÂ©â€ŠSans compter sur le fait que t’aurais pas tenu une minute en me sachant entourée surtout de gars. Et moi, j’aurais pas tenu une seconde en sachant que tu étais tout seul, entouré de toutes ces prédatrices qui en veulent encore et toujours à ton corps ! Puis bon, si on voulait fonder une famille, tout ça
Pas possible non plus. Bref, pas pour moi ce genre de carriÚre oÃÂč j’aurais été loin de toi. Ca m’aurait détruite. Mais tu as honte que je sois future archéologue ou quoi ? Au moins, les fossiles et les fouilles te reluquent pas le cul à longueur de temps comme les mannequins masculins le faisaient quand j'étais dans le métier! Monsieur le beau médecin en blouse blanche ! »Lise aimait bien le taquiner sur le fait que sa blouse blanche lui allait bien
Mais en fait, à bien y réfléchir, tout lui allait à ravir. Et tandis qu’ils étaient à un feu rouge, elle en profita pour capturer fougueusement ses lÚvres. Elle se fichait qu’on soit en train de les regarder ou pas
 Ca me donne envie de conduire tout ça, je pense que je vais reprendre le circuit un peu, me faire plaisir avec la vitesse. Puis refaire de la plongée, monter sur une grande roue, rouler des heures au volant de ma superbe new beetle
AprÚs tout, puisque ton cabriolet occupe tes pensées, je vais prendre soin de ma titine aussi, na ! Bon, allez, puisque tu as voulu faire une virée en cabriolet, surprends moi mon ange ! » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 227 Grimpant à bord de la voiture, il ne tarda pas à retrouver son sourire de gosse en entendant le bruit du moteur. Il en était vraiment raide dingue de cette voiture ! Forcément ce qui l’indignait le plus nâ€™ĂƒÂ©tait pas qu’elle ai pu coucher avec cette fille, mais simplement le fait de ne pas avoir été là ni pour voir, ni pour participer. Câ€™ĂƒÂ©tait carrément de la torture de penser à ça et ça le fut encore plus au moment oÃÂč elle lui avoua qu’un autre gars était présent. Aaron dû lutter de toutes ses forces pour ne rien laisser paraÃtre de ses émotions, imaginer Lise dans ce genre de situation – et surtout sans lui- relevait vraiment de la torture. Non pas qu’il soit particuliÚrement intéressé par ce genre de plan, Lizzie suffisait amplement à faire son bonheur mais disons que si à cette époque il avait été le gars en question, ça n’aurait pas été plus mal.  Forcément, comment voulais-tu que je réagisse ?!! Puis franchement, tu penses vraiment qu’il en faut si peu pour me choquer ?! Je suis loin d’ÃÂȘtre un ange je te rappelle puis j’avoue que c’est pas déplaisant de penser que tu as pu te trouver dans ce genre de situation. T’en fais pas, je te proposerai jamais un truc pareil, déjà , parce que ça me viendrait jamais à l’idée et deuxiÚmement parce que je ne veux que toi dans mon lit. Non disons juste qu’à lâ€™ĂƒÂ©poque, si j’avais pu ÃÂȘtre le gars en question, ça n’aurait pas été plus mal
 t’aurais pas préféré que je sois là plutÎt que ce soit ce type dont tu ne te souviens mÃÂȘme plus s’il a ou non véritablement existé ?! » Tout en roulant à vive allure, Aaron songea à ses propos, réalisant qu’effectivement, leur vie aurait été un véritable enfer si Lise avait voulu continuer dans cette voie. Bien entendu, il l’aurait soutenu mais de toute évidence, ça n’aurait pas marché sur le long terme. Déjà d’une part à cause de la distance il ne supportait pas d’ÃÂȘtre éloigné d’elle plus d’une heure alors imaginez durant des jours et à des milliers de kilomÚtres l’un de l’autre, non, câ€™ĂƒÂ©tait juste impensable. Puis d’autre part, il y avait cette jalousie et le fait de la savoir entourée de beaux mannequins tous plus séduisants les uns que les autres. Aaron se serait montré véritablement insupportable. Quand il l’entendit parler de l’archéologie, il tùcha de rapidement l’interrompre  Honte ?! T’es folle ou quoi ?! Je trouve ça carrément génial tu veux dire !! Ne me fait pas dire ce que je n’ai ni dit, ni pensé mon cÅ“ur. Puis d’abord je n’aurais jamais honte de rien te concernant. Je me disais juste que tu avais été un mannequin extraordinaire, rien de plus. Beaucoup de filles auraient tout donné pour avoir ta chance, j’en suis conscient. En revanche, je veux bien concevoir l’idée que ce soit un milieu pourri et propice à la décadence la plus totale mais bon
 tu as quand mÃÂȘme passé de bons moments je présume. Puis tu sais, concernant la blouse blanche
 je suppose qu’en blouse blanche et en plus, au volant du cabriolet, ça doit vraiment valoir le coup d’Å“il
 »Aaron se remit à rire et se pencha vers elle, prolongeant ce baiser tandis que le feu repassait déjà au vert. Il entendit les coups de klaxons derriÚre lui mais n’en fit rien, pas tant que leur baiser nâ€™ĂƒÂ©tait pas achevé et autant dire que le reste du monde pouvait bien attendre. Regardant dans le rétroviseur, Aaron soupira doucement et appuya d’un seul coup sur l’accélérateur, pris d’un petit coup de folie et d’une soudaine envie de vitesse. Cela faisait des années maintenant que Sarah refusait catégoriquement de monter dans une voiture à partir du moment oÃÂč il s’y trouvait lui aussi et à dire vrai, Paul avait confirmé comprendre pourquoi.  Putain, elle en a vraiment dans le ventre cette voiture !! On continue ?! »Le jeune homme n’avait toujours pas relùché l’accélérateur, au contraire, il continuait de fixer l’aiguille du compteur qui parcourait le cadran tandis qu’il passait ses vitesses en se délectant du bruit du moteur. Un vrai gamin en pleine partie de jeu vidéo. Il roula ainsi sur plusieurs dizaines de kilomÚtres avant de s’arrÃÂȘter en bord de mer et de descendre de la voiture en sautant par-dessus la porte comme dans les films. Il fit le tour de la voiture, les clés en main tandis que Lise se trouvait encore assise à sa place. N’allez pas croire qu’il faisait ça à contre cÅ“ur car au contraire, il pensait qu’elle avait le droit de s’amuser un peu elle aussi. Par conséquent, il afficha un large sourire et tendit le bras pour laisser pendre les clés au bout de ses doigts afin qu’elle les prenne.  Je ne vois pas pourquoi je devrais ÃÂȘtre le seul à m’amuser autant. Tu as envie de conduire, j’adore la vitesse, on a entre nos mains l’engin le plus rapide des Etats-Unis et une route presque déserte
 fais toi plaisir. RÚgle numéro 2 si je suis assez fou pour accepter de te laisser conduire la voiture, accepte vite avant que je change d’avis. » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 256 Il est vrai que la voiture en avait dans le ventre, câ€™ĂƒÂ©tait un vrai délice de le sentir, et ça devait ÃÂȘtre d’autant plus agréable à conduire ! Mais Lise ne se leurrait pas, si Paul avait à peine le droit de la regarder, jamais Aaron ne la laisserait la conduire. Elle sâ€™ĂƒÂ©tait faite à l’idée, mÃÂȘme si elle l’avait conduite une fois pour l’amener jusqu’au parking de l’hÎpital, ce serait probablement la seule et unique fois qu’elle aurait pu toucher le volant. Elle quitta donc ce genre de pensées pour se concentrer sur ce qu’il disait. Il n’avait pas honte qu’elle soit future archéologue, câ€™ĂƒÂ©tait déjà ça ! Lise n’avait pas vraiment choisi ce métier parce qu’il lui permettait une vie de famille, qui plus est
Mais bien parce qu’elle était une vraie passionnée d’histoire et parce que cela lui semblait naturel d’en faire son métier. Il ne l’avait jamais vue dans une bibliothÚque, elle pouvait ÃÂȘtre tout autant excitée qu’en face d’une nouvelle robe magnifique ou de nouvelles chaussures
Parfois, Lise n’avait pas l’impression d’ÃÂȘtre une femme, par certains cÎtés. Câ€™ĂƒÂ©tait ce que William s’amusait à lui dire d’ailleurs ! Elle l’avait souvent étonné en préférant aller au musée plutÎt qu’aller faire du shopping
Les rÎles étaient parfois inversés au sein de leur amitié, puisque William avait plus souvent envie qu’elle d’aller faire du shopping. Lise était richissime, c’est vrai, mais elle nâ€™ĂƒÂ©tait pas superbement dépensiÚre pour autant. Elle joignait l’utile à l’agréable quand il le fallait, et l’achat du cabriolet pour Aaron était sa seule vraie folie depuis longtemps. Voilà pourquoi elle venait de lui faire part de son envie de faire des choses  un peu plus folles ». Il pourrait venir s’il en ressentait l’envie
Il ne savait pas à quel point Lise était une passionnée de vitesse ! Elle avait une conduite sûre, qui nâ€™ĂƒÂ©tait pas sÚche comme chez beaucoup de gens aimant la vitesse, et elle connaissait ses limites. S’ÃÂȘtre fait de belles frayeurs sur un circuit les lui avait apprises, et elle ne faisait jamais de choses inconsidérées sur une route oÃÂč il pouvait y avoir d’autres gens. Aaron avait l’air d’ÃÂȘtre autant amateur de vitesse qu’elle, voilà pourquoi elle avait tenu à lui offrir ce petit bijou. Par amour, on peut faire énormément de concessions
Et mÃÂȘme s’il semblait éperdument amoureux de son cabriolet, Lise savait qu’il n’avait, avant toute chose, d’yeux que pour Tu sais, des fois, William dit que je suis pas une femme. Je peux passer des jours entiers le nez dans des bouquins d’histoire, et je passe largement plus de temps à la plus grande bibliothÚque de la ville que je n’en passe dans les magasins. J’aime le shopping c’est vrai, mais William dépense trois fois plus que moi quand on va faire du lÚche vitrine ! Dis toi que t’offrir ce cabriolet est ma premiÚre folie depuis super longtemps
A la place, je me donne des sensations fortes. Je n’ai pas besoin de dépenser des milles et des cents pour ÃÂȘtre bien dans mes baskets
Je n’agis pas fonciÚrement comme une gamine pourrie gùtée, là -dessus. J’ai beaucoup de défauts, mais pas ça ! En somme, tout ça pour dire que contrairement à ce que certains pensent, je n’ai pas choisi de faire archéologie parce que ça me garantissait une vie de couple et de famille plus  calme » mais bien parce que je suis une dingue d’histoire. Je pourrais t’en parler de maniÚre inspirée pendant des heures
Mon passage préféré ? Les mythologies. J’ai un examen là -dessus le mois prochain, et je pense que je devrais le réussir les doigts dans le nez
J’ai tellement bossé dessus ! Mais je m’aperçois que finalement, on parle pas énormément de ce qui nous plait, on l’a jamais fait en fait. Dommage non ? Pourquoi tu as choisi médecine, d’ailleurs ? »Câ€™ĂƒÂ©tait humain de vouloir connaÃtre les goûts et les couleurs de son cher et tendre. En tout cas, pour Lise, câ€™ĂƒÂ©tait vital. Attention, elle n’avait aucune intention de s’adonner à un vrai interrogatoire, mais le laisser en parler était déjà un début. Et puis, ils avaient toute la vie pour s’apprendre, s’apprivoiser. Lise était un mystÚre à elle seule, voilà pourquoi elle avait toujours autant aimé les énigmes et les légendes des autres siÚcles. Mais visiblement, Aaron nâ€™ĂƒÂ©tait pas aussi passionné qu’elle là -dessus, puisqu’il s’arrÃÂȘta sans qu’elle ne puisse crier gare, sautant hors de la voiture comme dans les films américains, et fit le tour de la voiture pour mieux lui tendre ses clefs. Il voulait qu’elle conduise ?! Rien que cette proposition était alléchante ! Lise descendit donc de voiture, lui sautant au cou pour le remercier d’un baiser passionné. Elle le fit durer quelques instants d’ailleurs, partant du principe qu’ils avaient tout le temps du monde devant eux, et que le fait de conduire ce petit bijou pouvait bien attendre quelques minutes. Lorsqu’elle sépara son visage du sien, elle prit délicatement les clefs comme si elles allaient se briser, et se mit à sautiller tout en se dirigeant vers la place du conducteur, bondissant à l’intérieur comme il l’avait fait pour sortir, avec souplesse et attention. Le sourire aux lÚvres, Lise avait vraiment l’air excitée rien qu’à l’idée de tester le moteur ! Je vais lui faire du bien à ton bijou, t’inquiÚtes pas ! En plus, t’as jamais été le co pilote quand c’est moi qui conduit
Tu vas voir si je suis une femmelette ! »Lise mit illico le contact, avant de passer en marche arriÚre pour revenir sur la route. Il lui suffit ensuite d’appuyer sur le champignon pour se faire des sensations fortes. Lise conduisait légÚrement plus qu’Aaron à certains moments
Elle se testait, et elle testait le cabriolet pour l’instant. La conduite parfaitement à l’aise, elle semblait ne faire qu’un avec le volant, qu’elle semblait caresser en le tournant. Une as du volant, on vous a dit ! ÉNORME !!! »Lise avait exactement la mÃÂȘme réaction qu’Aaron au moment oÃÂč il l’avait testée, ce midi. Le sourire jusqu’aux oreilles, elle aimait ce test de vitesse sur une ligne droite, là oÃÂč elle ne risquait rien. Ce ne fut que lorsqu’elle sentit son cellulaire vibrer qu’elle du se garer sur le bas cÎté pour décrocher. Câ€™ĂƒÂ©tait la réceptionniste, qui annonçait que les tenues commandées seraient à leur disposition d’ici une demi heure. Ca ne leur laissait pas énormément de temps, mais ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas bien grave
Il suffisait qu’ils sachent mettre à profit le temps qui leur restait ! Et puis s’ils étaient en retard, ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas non plus la Ce sera prÚs d’ici trente minutes. Tu veux occuper le temps comment ? Je continue à te procurer des sensations fortes ou bien on s’arrÃÂȘte ici et on reste dans la voiture ? On peut toujours arriver en retard, si tu veux parler
Dis moi ce que tu veux mon ange? A moins que tu n’aies en tÃÂȘte que ton bijou ! Auquel cas, je reste aux commandes ! J’ai décidé d’ÃÂȘtre dominatrice aujourd’hui ! »Lise éclata de rire face à sa derniÚre phrase qui pouvait prÃÂȘter à confusion alors que ce nâ€™ĂƒÂ©tait absolument pas fait exprÚs. Elle se pencha pour capturer ses lÚvres, afin qu'il ne puisse pas rétorquer quoi que ce soit. Rien de tel que de le réduire au silence d'un baiser... Tu sais quoi? J'ai envie de fraises...C'est un truc de fou, mon obsession du jour! J'y pense depuis que je suis levée! » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 133 Aaron semblait particuliÚrement amusé de voir les réactions de Lise pendant qu’elle conduisait sa petite merveille. Oh il avait confiance en elle et la vitesse ne lui faisait vraiment pas peur donc autant dire qu’il se sentait particuliÚrement à son aise. Puis câ€™ĂƒÂ©tait amusant de voir Lizzie prendre autant de plaisir que lui en conduisant. Ce cÎté garçon manqué sur les bords lui avait toujours beaucoup plu et c’est aussi ce qui faisait qu’il était complÚtement fou d’elle. Qui ne rÃÂȘverait pas d’avoir une petite amie diablement séduisante et en plus fan de vitesse et de sensations fortes ?! Se mettant à rire, il écouta ses commentaires et profita de cette petite escapade improvisée pour se détendre, se délectant tout aussi bien de la vue qui s’offrait à eux que du spectacle extraordinaire qu’il avait sous les yeux. Il avait beau connaÃtre Lizzie par cÅ“ur, il s’extasierait toujours de la mÃÂȘme maniÚre à chaque fois qu’il poserait son regard sur elle. Quand elle arrÃÂȘta la voiture, il comprit bien vite qu’il s’agissait de la fameuse jeune femme de la boutique, celle avec qui Lise avait osé avoir une expérience sans lui
 oh il nâ€™ĂƒÂ©tait pas prÃÂȘt d’oublier ce détail et d’ailleurs, il n’allait pas se gÃÂȘner pour remettre ça sur le tapis dÚs que l’occasion se présenterait. Suite à ses questions, il pencha la tÃÂȘte sur le cÎté, affichant un sourire volontairement provocant quand elle parla de domination et qui trahissait ses pensées mais il se reprit bien vite au moment oÃÂč elle se penchait vers lui pour s’emparer de nouveau de ses lÚvres. Aaron passa bien vite une main contre sa nuque afin de l’approcher davantage de lui, caressant sa langue de la sienne et glissant sa main dans ses cheveux délicatement. Il aurait tellement adoré que ce séjour ne s’achÚve jamais. Retrouver la dure réalité des cours, de New York, de leurs familles et du reste allait s’avérer extrÃÂȘmement difficile, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Quand il se recula, il souffla doucement, comme pour se remettre de ses émotions et enchaÃna  Je serais tenté de te répondre qu’on pourrait facilement faire un mixte des deux
 du genre combiner un arrÃÂȘt en voiture ET les sensations fortes en tout genre mais une demie heure, ça passe horriblement vite, surtout quand on est ensemble. Puis tu avais l’air de tellement apprécier d’avoir le volant entre les mains que je ne voudrais pas gùcher ton plaisir. »C’est alors que Lise lui parla de son envie de fraises ce qui ne manqua pas de le faire rire. Pourquoi n’y avait-il pas pensé, hum ?! Lizzie était une véritable mordue de ce délicieux petit fruit rouge décliné sous n’importe quelle forme.  Ca tâ€™ĂƒÂ©tonne ?! Tu passes ton temps à manger des fraises. De ma vie entiÚre je n’ai jamais vu personne consommer une telle quantité de fraises, je t’assure mon amour, c’est impressionnant. Si tu en as tellement envie, on pourrait peut-ÃÂȘtre s’en faire monter dans la chambre ce soir
 avec de la chantilly et
 une coupe de champagne, tu en dis quoi ? »Et attention, quand Aaron disait  une coupe de champagne », ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas qu’une façon de parler, il n’avait pas envie que Lise reprenne goût à l’alcool et encore moins qu’elle fasse des folies avec son foie désormais en bonne santé. Afin de mieux la convaincre, le jeune homme se pencha vers elle, ponctuant chaque phrase par un petit baiser déposé à la commissure de ses lÚvres. Une petite brise venait de se lever mais malgré tout, la chaleur se faisait encore bel et bien ressentir, à moins que ce ne soit tout simplement la présence de la jeune femme à ses cÎtés, allez savoir
 Je te laisse nous reconduire à la boutique ?! Je prendrai le relais pour rentrer à l’hÎtel, rien que pour faire rùler mon copain le voiturier. » Il se remit à sourire et attendit qu’elle démarre pour reprendre la conversation qu’elle avait lancée quelques minutes plus tÎt. Pourquoi avait-il voulu devenir médecin ? La réponse lui semblait évidente, Aaron n’avait jamais souhaité faire autre chose, à dire vrai, il n’y avait mÃÂȘme jamais pensé. Le fait que son pÚre soit également médecin nâ€™ĂƒÂ©tait probablement pas un hasard, cependant, ça relevait de son inconscient et pour Aaron, il était hors de question d’admettre un quelconque lien avec le choix de son Tu sais pour répondre à ta question de tout à l’heure concernant la médecine et bien
j’ai toujours été passionné par le fonctionnement du corps humain. Et là je parle pas que de l’anatomie féminine si tu vois ce que je veux dire
 plus sérieusement, j’ai toujours voulu faire médecine et ça depuis que je suis gosse. Je crois que la premiÚre fois que j’y ai pensé, c’est quand je me suis retrouvé à l’hÎpital pour un mois
 puis cette idée ne m’a jamais quitté. Je trouvais ça génial de pouvoir guérir les autres. Quand j’avais six ou sept ans, Sarah m’a posé la mÃÂȘme question et je lui ai répondu  Tu sais maman, si je veux devenir médecin, c’est uniquement pour pouvoir t’empailler le jour oÃÂč tu seras morte et te garder avec moi le restant de mes jours. » Cette réplique atroce fait fureur depuis dix-huit ans chaque fois qu’on fait un repas de famille !! Puis je crois surtout que j’avais une certaine motivation non négligeable à la base puis tu sais que j’ai toujours eu des facilités en cours
 Mais honnÃÂȘtement je ne pense pas que ça aurait suffit pour m’aider à surmonter les deux premiÚres années de médecine qui sont généralement horribles à vivre pour tout le monde. On te met une pression incroyable. Ce qui m’a poussé à réussir du premier coup et à arriver dans les premiers au classement, c’est de ne pas avoir levé le nez de mes bouquins pendant ces deux années là . J’avais de bonnes raisons de ne pas le faire car câ€™ĂƒÂ©tait soit étudier, soit penser à toi. Le choix me paraissait évident à ce moment là puis de toute maniÚre, à chaque fois que je refermais mes bouquins tu occupais de nouveau mon esprit. Ah oui et j’oubliais !! Si j’ai voulu faire médecine, c’est avant tout pour pouvoir me payer toute une collection de cabriolets comme celui-ci. T’en dis quoi, hum ?! Un de chaque couleur
 »Il détourna la tÃÂȘte en direction de Lise tout en affichant un large sourire. Il avait bien remarqué qu’elle était presque devenue jalouse de cette voiture – ce qui ne l’empÃÂȘchait visiblement pas de prendre beaucoup de plaisir à la conduire- du coup, il n’osait mÃÂȘme pas imaginé s’il en avait toute une collection.  C’est vrai, je trouve ça dommage qu’on ai jamais pris le temps de parler de nous et de nos rÃÂȘves. Finalement, j’ai l’impression qu’on se connaÃt à la fois trÚs bien et trÚs superficiellement. Non pas que ce soit une mauvaise chose, au contraire, je trouve ça fascinant d’apprendre à te découvrir. La preuve, je découvre des choses intéressantes comme cette histoire d’expérience avec 
 comment s’appelle-t-elle ?! Tu crois qu’elle a prévu quelque chose pour ce soir ?! » Aaron afficha un nouveau sourire taquin, avant de se pencher vers Lise pour déposer un baiser sur son épaule pendant qu’elle conduisait. D’ailleurs, ils n’allaient plus tarder à arriver devant la boutique afin de récupérer leurs tenues, ce qui laissait déjà Aaron relativement perplexe.  Tu crois vraiment qu’il aura eu le temps de finir ?! Je sais pas si je vais vraiment me sentir à l’aise dans cette tenue. Tu sais qu’on m’a déjà proposé de poser pour quelques photos ?! J’ai jamais voulu
 c’est dire à quel point je me sens à l’aise avec le milieu de la mode ! » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 203 Entendre Aaron parler de ses rÃÂȘves était assez étrange. Intéressant, fascinant mÃÂȘme, et étrange à la fois, parce que Lise avait l’impression d’ignorer tout une partie de lui. Oh, il y avait sûrement des choses qu’il ignorait sur elle également, mais pour l’instant, les projecteurs étaient rivés sur Aaron, et non sur elle. Pour tout dire, ça ne lâ€™ĂƒÂ©tonnait mÃÂȘme pas qu’il ait dit à Sarah qu’il comptait bien l’empailler à sa mort
La connaissant, elle avait du ÃÂȘtre horrifiée par la chose au premier abord, puis elle devait en rire maintenant. Lise en riait elle-mÃÂȘme, tout en conduisant le magnifique cabriolet qu’elle lui avait offert pour les reconduire à la boutique. Les sensations étaient là , câ€™ĂƒÂ©tait certain
Lise était dans son élément, Aaron ne savait pas à quel point. Voilà bien quelque chose qu’il devait ignorer d’elle, puisqu’elle n’avait jamais fait de circuit ni de plongée à San Francisco. Elle avait gardé ces activités là pour quand elle était à New York, en véritĂƒÂ©â€ŠMais il devait aimer cette idée, puisqu’il ne lui avait fait aucune réflexion. Son cÎté garçon manqué parlait trÚs fort parfois
Elle étonnait énormément de ses connaissances masculines rien qu’en matiÚre de conduite, de vitesse ou mÃÂȘme de boisson. Lise était considérée comme une warrior dans tous les sens du terme, parce qu’elle était capable de supporter bien des choses par rapport à ses potes. Câ€™ĂƒÂ©tait sa petite fiertĂƒÂ©â€ŠMais il n’y avait rien de tout cela lorsqu’elle était en présence d’Aaron Elle se trouvait ÃÂȘtre parfaitement féminine, féline mÃÂȘme, portée avant tout sur le charme, la séduction et l’amour. Il n’y avait pas de cÎté garçon manqué qui tienne, sauf peut-ÃÂȘtre lorsqu’elle se trouvait au volant de ce magnifique cabriolet, qu’elle jalousait presque à cause des remarques incessantes d’Aaron
D’ailleurs, il reprit de plus belle en donnant pour derniÚre raison à vouloir devenir médecin le fait de se payer toute une collection de cabriolet. Rien que pour ça, elle lui donna un coup de poing amical contre son épaule, pour le  punir » en quelque sorte. Oh, elle n’avait pas quitté la route des yeux, mais il ne perdait rien pour attendre
S’il continuait son manÚge, elle allait ÃÂȘtre bien plus sévÚre ! Ah oui, tu veux te faire une collection, hein ? Bah tant pis, ce soir je ferais des bébés à mes fraises si jamais tu continues à m’emmerder avec ta folie des caisses ! Puis d’abord, j’suis sûre que sur un circuit je te bats. Question d’entraÃnement mon ange ! Et si t’es pas sage, je ferais des folies avec mes fraises et tu seras privé de bisous ! »Lise lui tira la langue, son cÎté enfantin ressortant divinement, mÃÂȘme si elle était en pleine conduite. Câ€™ĂƒÂ©tait une question de principe, aprÚs tout, il dépassait les bornes ! Elle acceléra d’ailleurs un poil pour se donner plus de sensations et oublier cette derniÚre réplique
Mais elle ralentit légÚrement tandis qu’il la taquina sur son expérience homosexuelle. Ah, elle ne risquait pas d’oublier cette erreur, diable ! S’il lui répétait à longueur de temps, Lise ne risquait pas d’oublier cette expérience qu’elle aurait préféré ne jamais avoir vécue.  Oh, mais si tu veux je lui donne ton numéro, et je vais aller voir mes amants hein ! Puis tu sais, j’ai eu énormément d’expériences masculines
Des musclés, des tatoués, des romantiques, des plans culs
Tout ça tout ça ! J’ai une vie sexuelle active moi, m’sieur ! Mais les plans à plusieurs
Pfeuh c’est juste inintéressant. Surtout avec cette fille d’ailleurs. Puis tu sais, tu es loin de tout savoir sur moi
Tu n’auras qu’à me faire subir un délicieux interrogatoire au restaurant si tu veux, je suis prÃÂȘte ! »Lise eut un petit rire tandis qu’elle garait la voiture, prenant sa main pour y déposer un baiser charmeur comme si câ€™ĂƒÂ©tait elle l’homme et lui la femme dans l’histoire. Pour pousser le bouchon encore plus loin, elle bondit hors de la voiture comme il l’avait fait plus tÎt dans l’aprÚs midi, et fit le tour de celle-ci afin de lui ouvrir la porte. Elle aimait bien se moquer de lui parfois
Mais elle se fit pardonner avec un baiser léger comme une brise déposé sur ses lÚvres, en lui murmurant qu’il n’avait pas à s’inquiéter. Juste un essayage et ils seraient de retour à l’hÎtel. D’ailleurs, à peine Lise avait-elle posé un pied à l’intérieur de la boutique que le couturier bondissait sur elle pour lui dire à quel point il était ravi qu’elle lui ait passé commande
Les vÃÂȘtements étaient prÃÂȘts, bien sûr ! Seulement, ils n’auraient pas le temps de les essayer pour dâ€™ĂƒÂ©ventuelles retouches, car ils devaient fermer boutique. Lise s’empressa de dire que ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas grave, et qu’ils repasseraient le cas échéant, mÃÂȘme si elle doutait que ce soit nécessaire
Et que dans tous les cas, le couturier aurait un coup de fil d’elle le lendemain pour qu’il ait son ressentit sur les vÃÂȘtements. Lise prit donc les paquets, tandis que la réceptionniste approchait pour lui déposer un bisou sur la joue, en rajoutant qu’elle avait glissé un magnifique corset rouge et noir en cadeau. GÃÂȘnée, elle la remercia d’un sourire et poussa presque Aaron à l’extérieur, pour qu’ils les reconduisent à l’hÎ Mon dieu qu’elle est gÃÂȘnante ! M’enfin, je suppose que tes souhaits ont été exaucés, ce soir j’essayerais ton corset et tu devras me dire s’il me va. Je suppose que ça ne devrait pas ÃÂȘtre une trop dure épreuve pour toi
 »Lise le taquinait, bien entendu
Quel homme n’avait jamais apprécié voir une femme en corset ? Mais pour l’instant, elle avait hùte de retourner à l’hÎtel, pour voir ce qu’il lui avait concocté pour le reste de la soirée. AprÚs tout, Lise avait toujours adoré les surprises
Et tandis qu’ils rentraient à l’intérieur de la grille de l’hÎtel, elle ne pu s’empÃÂȘcher la remarque suivante  Tiens, ce n’est pas le mÃÂȘme voiturier ! Mais est-ce que tu vas pouvoir supporter de laisser ton fabuleux bijou entre les mains de cet inconnu ? Ca ne va pas te paraÃtre trop insupportable ? Je te laisse lui faire par avance une tÃÂȘte au carré, je t’attends devant la porte de la chambre. »Lise lui fit un clin d’Å“il, suivit d’un bisou sur la joue, avant de descendre et d’effectivement prendre l’ascenseur pour retrouver leur chambre. Elle attendait patiemment devant la porte
En se tenant de maniÚre sexy Adossée au mur, l’un de ses pieds contre
Un vrai pose digne de Tex Avery. Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1914 Tout en arrÃÂȘtant la voiture devant l’hÎtel, Aaron évalua attentivement la confiance qu’il pouvait accorder à ce nouveau voiturier. Humm ouais
 il lui semblait encore plus suspect que le précédent, à la longue, il allait finir par dormir dans la voiture, ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde et plus spécialement pour Lise qui n’aurait plus à supporter ses incessantes remarques concernant ce fameux joujou. En sortant de la voiture, Aaron lança un regard sombre en direction du jeune homme qui devait avoir dix-huit ans tout au plus. La moindre égratignure sur la carrosserie et Aaron lui ferait une tÃÂȘte au carré, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Cela dit, cinq minutes plus tard
 “ J’ai toujours rÃÂȘvé d’avoir la mÃÂȘme, mÃÂȘme modÚle, mÃÂȘme couleur. Rien à voir avec ma vieille caisse. Je me la suis payée avec l’argent qui aurait du servir pour mes études. Jâ€™ĂƒÂ©tais pas fait pour ça de toute maniÚre puis j’aime beaucoup ce job. Je me dis qu’en économisant un peu, je devrais pouvoir réussir un jour à me la payer. »Aaron était désormais à la place du passager, main droite pendant de la voiture, grand sourire aux lÚvres et le jeune voiturier à ses cÎtés. Et oui, croyez le ou non, il venait de sympathiser avec ce jeune garçon et ce, uniquement car ils étaient aussi irrécupérables l’un que l’autre devant cette somptueuse voiture. Le jeune voiturier se nommait Kyle et lui avait fait une adorable remarque au moment oÃÂč il avait aperçu la voiture si bien que tout à coup il lui semblait absolument sympathique.  Et attends t’as rien vu encore ! AccélÚre un peu et écoute le bruit qu’elle fait. Un vrai bijou. Vas pas trop vite non plus, t’as pas l’air de tellement maÃtriser
 »Â J’ai mon permis depuis trois mois seulement. »Â Ok, ça suffit, arrÃÂȘte toi là . »Aaron attendit qu’il se gare puis sortit de la voiture avant de jeter un nouveau regard suspect en direction du jeune voiturier. Etait-ce une bonne idée de le laisser seul avec elle ?! Et si jamais il lui faisait du mal et qu’il profitait du fait qu’il ai le dos tourné ?! Aaron secoua doucement la tÃÂȘte en réalisant qu’il parlait de sa voiture comme de sa petite amie, ça devenait vraiment grave à ce niveau là . Il s’apprÃÂȘtait à dire quelque chose, mais Kyle ne tarda pas à reprendre  Ne vous inquiétez pas, je vais veiller sur elle. Je l’aime trop pour pas y faire attention, vous avez ma parole. »Aaron ne pu s’empÃÂȘcher de sourire aprÚs cette remarque. Il venait bel et bien de trouver pire cas que lui. AprÚs l’avoir remercié d’un généreux pourboire, Aaron regagna l’hÎtel et grimpa dans l’ascenseur afin d’aller rejoindre Lizzie. Il traversa rapidement le couloir et lorsqu’il fut devant la chambre souria niaisement en voyant la position dans laquelle elle l’attendait.  Tu as vraiment décidé de jouer avec mes nerfs ce soir, hum?! Jâ€™ĂƒÂ©tais avec le voiturier
 super sympa ce gamin d’ailleurs. Bon, à partir de maintenant, si je fais encore une quelconque allusion à cette voiture, tu as le droit de m’en faire payer le prix. »Il savait que ce ne serait pas facile de passer le reste du week end sans faire la moindre allusion à cette merveille, mais il fallait impérativement qu’il passe à autre chose. Aaron ouvrit la porte de leur chambre et quand ils furent à l’intérieur, il réalisa que Kyle ne lui avait pas donné son ticket pour récupérer la voiture.  Merde !! Je vais appeler la réception pour demander de
 pour
 les..bah pour nos fraises et notre chantilly! »La promesse de ne plus y faire allusion n’aura pas duré bien longtemps et pourtant, il faisait un effort surhumain. Aaron tùcha de défaire le premier bouton de sa chemise qui le serrait légÚrement, tout en dévisageant Lise.  A propos, câ€™ĂƒÂ©tait quoi ces petites confidences en sortant de la boutique ?! Elle voulait te dire quoi à l’oreille ?! J’espÚre que câ€™ĂƒÂ©tait pas une proposition indécente sinon tu vas regretter de ne pas avoir dit oui
 »Il se remit à sourire tout en attrapant le téléphone pour appeler la réception au sujet de sa voiture. Cependant, Lise était toujours à quelques pas de là , aussi, il posa une main sur le combiné afin que son interlocuteur ne puisse pas l’entendre et se pinça les lÚvres avant de reprendre  T’as pas envie d’aller à la salle de bain ou de te changer ?! Oh et il y a une vue magnifique du balcon, tu es allée voir ? » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1949 Aaron et cette voiture, câ€™ĂƒÂ©tait une grande histoire d’amour
Lise était presque tentée de regretter de l’avoir achetée, mais il fallait bien accepter qu’Aaron soit un homme fan de cette voiture. Il en était dingue, presque gaga
Et à peine étaient-ils rentrés dans la chambre, à peine avait-il dit qu’elle pourrait lui faire payer le prix d’une quelconque allusion à sa voiture que Lise sentit qu’il était déjà tenté d’y refaire allusion. Le fait qu’il l’oblige presque à aller se changer lui fit faire une moue proprement outrée
Il ne pouvait pas passer cinq minutes sans parler de cette voiture ma parole ! Mais Lise le laissa prendre le téléphone, tentant de ne pas hurler d’impatience avant d’envoyer à la volée  Oh mais si, elle m’a fait tout plein de confidences bien salaces, et si tu continues de parler de ta fichue voiture, je la prends pour aller faire des cochonneries avec cette fille ! »Câ€™ĂƒÂ©tait dit
Lise avait trÚs mauvais caractÚre, il ne fallait pas lui en vouloir. AprÚs tout, ils étaient censés passer un weekend en amoureux et résultat, il parlait de sa voiture à longueur du temps
Ce fut donc avec un soupir non dissimulé que Lise se rendit dans la salle de bain, tout en claquant joyeusement la porte. Elle nâ€™ĂƒÂ©tait pas vraiment en colÚre, mais elle nâ€™ĂƒÂ©tait pas en excellente disposition non plus. Ca lui faisait bizarre de ressentir tout ça
Sam n’avait jamais parlé de voitures avec elle, câ€™ĂƒÂ©tait plutÎt elle qui le saoulait avec ses circuits, et ça lui faisait presque un coup sur le moral de ne plus ÃÂȘtre la seule à ÃÂȘtre chiante là -dessus
Mais passons. Lise avait des choses à faire pour ÃÂȘtre radieuse ce soir Remettre la magnifique robe Chanel, se débarbouiller, se maquiller et mettre les bijoux qu’Aaron lui avait offerts. Elle passa prÚs d’une demi heure dans la salle de bain, au bas mot, et encore, elle trouvait qu’elle avait été particuliÚrement rapide. Lorsqu’elle ressortit, elle était coiffée, maquillée, habillée bien sûr et parfumée. Pour l’occasion, elle avait fait une sorte de chignon improvisés avec des petites pinces à cheveux, et elle se trouvait parfaite comme ça. Elle eut un soupir légÚrement gÃÂȘné en se présentant à Aaron d’ailleurs, comme si câ€™ĂƒÂ©tait la premiÚre fois qu’il la voyait. AprÚs tout, ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas comme si elle était extrÃÂȘmement coutumiÚre de la chose, surtout en sa présence Elle était toujours trÚs bien habillée, mais elle n’avait jamais porté de tenue pareille devant lui. Pour un peu, Lise se serait mise à rougir
Mais elle se contint en se raclant légÚrement la gorge. Elle ne savait pas s’il allait l’attaquer encore avec sa voiture jusqu’à la pousser à bout ou juste la complimenter, toutefois elle s’avança assez prÚs pour sentir sa respiration contre son visage. Elle s’avança davantage et captura trÚs délicatement ses lÚvres, sans que son baiser soit profond
Câ€™ĂƒÂ©tait juste un avant goût. Il n’avait pas tort, elle comptait bien jouer avec ses nerfs autant qu’elle le pourrait, peut-ÃÂȘtre pour lui faire payer le fait d’avoir fait allusion à sa voiture
Ou juste pour le plaisir, et parce qu’elle aimait le savoir en attente d’elle. Câ€™ĂƒÂ©tait sa petite fierté Un baiser pour te faire taire, et pour te faire attendre
 Puis qu’il n’y a ni fraises ni chantilly j’en déduis que tu as appelé pour ta voiture et donc, tu devras supporter mon absence jusqu’à ce que tu sois prÃÂȘt. PremiÚre épreuve ! Je t’attends devant la salle de restaurant
Tùche de ne pas traÃner, qu’un jeune homme ne me kidnappe pas ! »Lise lui donna un autre baiser suivit d’un clin d’Å“il, afin de lui prouver qu’elle plaisantait. Elle quitta ensuite la chambre d’un pas lent, sachant pertinemment qu’il la regarderait jusqu’à ce qu’elle quitte la piÚce. Sauf que maintenant qu’elle avait fermé la porte, il fallait qu’elle trouve à s’occuper jusqu’à ce qu’il apparaisse, magnifique comme d’habitude, dans la salle de restaurant. Comme convenu, elle descendit, presque gÃÂȘnée par les regards qui se posaient sur elle, regrettant presque de ne pas avoir attendu dans la chambre qu’il soit prÃÂȘt
Elle soupira doucement, tùchant de rester calme, jusqu’à ce qu’elle n’arrive à destination. Il y avait trois siÚges second empire devant elle, dont deux étaient déjà occupés par des personnes ùgées se tenant la main. De toute évidence, câ€™ĂƒÂ©tait un couple
Mais à cÅ“ur vaillant rien d’impossible, et Lise se risquait à s’asseoir à cÎté d’eux, sans les regarder de peur d’ÃÂȘtre impolie. Mais ne pas les regarder ne suffit visiblement pas La dame lui demanda ce qu’elle venait faire ici, l’endroit rÃÂȘvé pour qu’un homme demande une femme en mariage ! Les battements du cÅ“ur de Lise commencÚrent à s’accélérer doucement, tandis qu’elle hochait la tÃÂȘte de maniÚre polie, sans oser répondre. Son couple avec Aaron était un peu atypique
Rien que la premiÚre fois qu’elle était venue chez lui, elle n’avait pas été comme les autres Il avait fait des pùtes, elle sâ€™ĂƒÂ©tait moquée de lui, il l’avait aspergée d’eau et il sâ€™ĂƒÂ©tait retrouvé avec le contenu de la casserole, désormais froid, sur sa belle chemise blanche. Peu commun, n’est-ce pas ? Rien qu’à cette pensée, Lise se mit à sourire, et le vieux monsieur n’hésita pas à lui dire que câ€™ĂƒÂ©tait là le sourire d’une femme amoureuse
A croire que ça se lisait sur son visage ! Mais il fallait dire qu’aprÚs ce qu’ils avaient traversé, il y avait de quoi sourire maintenant qu’ils étaient enfin bien ensemble. Pendant des mois, Lise avait craint que cette histoire ne trouve jamais de fin heureuse
Et ces deux personnes ùgées, mariée depuis cinquante ans visiblement, ne savaient pas combien elle était rassuré Vous ÃÂȘtes mariés depuis cinquante ans ? Mes félicitations ! Surtout si vous venez ici pour renouveler vos vÅ“ux chaque année, je trouve ça adorable. »Â Oh mais vous savez mademoiselle, un couple c’est comme un champ de bataille
Il y a des jours de paix et des jours de guerre. Vous trouverez forcément un équilibre entre les deux ! »Â Puissiez vous avoir raison
Cependant, contrairement à vous, je ne suis pas mariée. »Câ€™ĂƒÂ©tait presque triste de le dire. Mais Lise ne se faisait pas d’illusion Aaron avait essuyé une sorte de refus une fois, il ne risquerait sûrement pas de recommencer ! MÃÂȘme si Lise adorerait qu’il le fasse, justement. Parce que cette fois, elle était sûre de la réponse qu’elle donnerait. Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2051 A la fois troublé, déstabilisé et complÚtement désarmé, Aaron resta sans voix au moment oÃÂč il vit Lizzie sortir de la salle de bain et sentit trÚs perceptiblement son cÅ“ur s’emballer dans sa poitrine face à cette divine apparition. Incontestablement, il n’avait jamais vu pareille beauté et d’ailleurs, il dû faire un effort incroyable pour ne pas bafouiller au moment oÃÂč il la complimenta. Lise avait toujours été capable de le déstabiliser avec une facilité déconcertante, elle était d’ailleurs la seule à y parvenir car Aaron savait rester de marbre face à n’importe qui d’autre. Un simple mot, un simple regard de sa part et il se retrouvait dans la peau d’un adolescent face à son premier flirt. Câ€™ĂƒÂ©tait assez mignon de le voir agir comme ça, mais Aaron avait plutÎt l’impression de perdre totalement le contrÎle, lui qui d’ordinaire restait maÃtre de la situation et jouait au play boy que rien ni personne n’est capable d’impressionner. Cela dit, il y avait toujours eu entre Lizzie et lui une complicité incroyable et parfois, il n’avait pas le temps de parler qu’elle anticipait déjà ce qui allait venir. Câ€™ĂƒÂ©tait assez désarmant que quelqu’un puisse lire dans vos pensées de la sorte et vous connaisse bien mieux que vous ne vous connaissez vous-mÃÂȘme. C’est fou mais parfois, Aaron avait mÃÂȘme l’impression que tout deux nâ€™ĂƒÂ©taient qu’une seule et mÃÂȘme personne. Par le passé, Sarah lui disait souvent qu’il finirait par trouver quelqu’un qui serait son pendant féminin, car bien que n’ayant jamais rencontré le grand amour elle-mÃÂȘme, elle savait qu’il existait et avait essayé de convaincre son incorrigible fils que l’amour ne se limite par à une belle paire de seins ou à des fesses bien rebondies. Elle lui avait dit que cette fille là le comprendrait mieux que quiconque et qu’elle le mÚnerait par le bout du nez. Jusqu’ici, il sâ€™ĂƒÂ©tait toujours mit à rire en affirmant que celle qui parviendrait à faire chavirer son cÅ“ur nâ€™ĂƒÂ©tait pas encore née sauf que cette fois, il était contraint d’admettre que si Lizzie lui demandait de décrocher la Lune, non seulement, il le ferait mais en plus de ça, il lui ramÚnerait les étoiles avec. C’est alors qu’aprÚs un baiser bien trop court à son goût, la jeune femme lui annonça qu’elle irait l’attendre devant le restaurant. Manifestement, Aaron ne pouvait quâ€™ĂƒÂ©prouver une sentiment de frustration et de déception à l’idée de la laisser s’en aller sans mÃÂȘme prendre la peine de l’attendre. Il aurait été bien trop fiÚre de lui donner son bras et descendre les escaliers en sa compagnie, pénétrant dans le restaurant tel un couple glamour, parfait et parfaitement assorti. Sans compter qu’Aaron ne pouvait détacher son regard de Lizzie et se doutait bien qu’il en serait de mÃÂȘme pour tous les hommes qui croiseraient son chemin entre la chambre et le restaurant. Câ€™ĂƒÂ©tait sans doute le prix à payer pour avoir osé porter toute son attention envers le cabriolet plutÎt qu’envers la femme qu’il aimait et il l’avait certainement bien mérité. Câ€™ĂƒÂ©tait plus fort que lui, il ne l’avait pourtant pas fait dans le but de l’offenser, mais simplement car il était complÚtement fou de son nouveau joujou. Ca lui passerait probablement au fil du temps
DÚs qu’elle referma la porte, il se leva pour à son tour, se préparer. Aaron se devait d’ÃÂȘtre parfait, il fallait qu’il soit à la hauteur de celle qui serait à son bras ce soir. Quand il arriva dans le hall, Aaron ne pu s’empÃÂȘcher de soupirer doucement en apercevant son reflet dans le miroir. Il faut dire qu’ainsi vÃÂȘtu, la ressemblance avec son pÚre était particuliÚrement frappante ce qui avait le don de le déranger. VÃÂȘtu d’un costume qui lui allait à la perfection, Aaron avait pourtant des airs de James Bond des temps modernes et d’ailleurs, les regards troublés de quelques femmes qu’il croisa le firent sourire. En d’autres circonstances, Aaron n’aurait pas hésité à en rajouter un peu, mais depuis qu’il avait retrouvé Lise, il n’en éprouvait ni l’envie, ni le besoin, sans doute parce qu’elle était la seule à qui il avait envie de plaire
 Quand il l’aperçu enfin, il remarqua qu’elle était en train de parler avec un couple d’un certain ùge. Aaron se rapprocha, salua poliment le couple et glissa sa main dans celle de Lise avant de déposer un baiser sur sa joue.  Ne sont-ils pas mignons Georges ? J’ai l’impression de nous voir à leur ùge. L’amour est un bien précieux, ne l’oubliez jamais. »Aaron ne tarda pas à comprendre qu’ils étaient tout deux ici pour fÃÂȘter leur anniversaire de mariage, le cinquantiÚme pour ÃÂȘtre exact et à dire vrai, la perspective d’une telle relation le laissait rÃÂȘveur et perplexe à la fois. Tandis que Lizzie et lui suivaient un jeune serveur jusqu’à la table qui leur était réservée, Aaron pencha légÚrement la tÃÂȘte sur le cÎté, visiblement songeur.  Cinquante ans, tu te rends compte ?! C’est magnifique je trouve. Tu crois que tu pourrais me supporter aussi longtemps ?! Je veux dire, cinquante ans, c’est pas rien. C’est ça le véritable amour, pas les histoires foutues en l’air au moindre coup de vent. Passer toute une vie avec la mÃÂȘme personne
 c’est quelque chose qui m’aurait sans doute effrayé jusqu’à aujourd’ Le mot était faible. Déjà quand une fille avait le malheur de le rappeler aprÚs un premier rendez vous, Aaron prenait la fuite sans réfléchir alors imaginez-le envisager une relation sur le long terme, câ€™ĂƒÂ©tait carrément impossible ! Pourtant, Lise était une véritable évidence à ses yeux, il savait qu’il était capable de changer pour elle et d’ailleurs, il en avait envie car il ne se voyait pas passer le restant de ses jours avec une autre personne qu’elle.  Tu as déjà pensé à ça ?! A ce qui pourrait advenir de nous dans quelques années, dans quelques mois ?! J’ai jamais vraiment cru qu’on pouvait s’aimer toute une vie. A mes yeux, il était possible d’avoir plusieurs grands amours dans une vie, des histoires qui te font changer du tout au tout et qui te marquent définitivement. Enfin, ça câ€™ĂƒÂ©tait avant
 depuis j’ai eu le temps de mûrir et de comprendre que quand on aime, ce n’est qu’une fois et pour de bon. »Il détourna son regard vers elle, serrant un peu plus sa main dans la sienne avant d’embrasser de nouveau sa joue tendrement tandis que le serveur leur indiquait leur table avec un large sourire, les invitant à prendre place. C’est ce qu’ils firent. Aaron le remercia et le serveur leur proposa alors quelques rafraÃchissements pour commencer le repas. Connaissant les goûts de Lise et parce que cette soirée se devait d’ÃÂȘtre spéciale, Aaron commanda une bouteille de vin blanc et quand le serveur fut parti, il déposa sa main sur celle de la jeune femme d’un geste tendre.  Et ne t’en fais pas mon ange, je veille sur ce tout nouveau foi. Tu as un médecin
bon... futur médecin
 rien que pour toi. »Il se pencha délicatement, tout en approchant la main de Lise de ses lÚvres pour y déposer un baiser et songea à nouveau à cette histoire de mariage.  D’aprÚs toi, qu’est-ce qui fait qu’on peut s’aimer durant cinquante ans de la sorte ?! »DerniÚre édition par Aaron J. Cooper le Jeu 6 Mai - 2141, édité 2 fois Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2122 Lise eut un sourire radieux face aux remarques de la vieille dame. Pour un peu, elle se serait imaginée dans quelques années, autant en forme
Câ€™ĂƒÂ©tait étrange de s’imaginer dans quelques années comme ça, au bras du mÃÂȘme mari depuis cinquante ans. Avant, Lise aurait été pétrifiée face à cette idée
Maintenant, elle la laissait rÃÂȘveuse. Câ€™ĂƒÂ©tait merveilleux d’ÃÂȘtre aussi équilibrée dans un couple qui dure, qui reste solide. Ce fut la premiÚre chose à laquelle elle songea tandis qu’Aaron arrivait, fringuant qu’il était, accueillit par un immense sourire de la part de Lise. Elle le dévorait littéralement des yeux, n’osant qu’à peine imaginer le nombre de regards qui devaient s’ÃÂȘtre posés sur lui depuis qu’il était entré. Mais elle s’en fichait, il n’y en aurait que pour eux ce soir. Au diable les anciennes histoires, les anciens réflexes, Lise nâ€™ĂƒÂ©tait pas là pour séduire n’importe qui, elle voulait uniquement plaire à Aaron. Ce fut pourquoi elle eut un sourire non moins radieux face à la derniÚre réplique de cette vieille dame, comprenant bien mieux le sens de ses mots maintenant qu’il y a quelques années. Avant, Lise nâ€™ĂƒÂ©tait qu’une tÃÂȘte brûlée souhaitant s’amuser sans jamais se préoccuper du lendemain. Le reste n’avait pas d’importance
En cela, son pÚre n’avait pas tort, elle avait été une enfant sans responsabilités, sans conscience. Ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas dit forcément de la maniÚre la plus aimable, mais elle devait reconnaÃtre qu’entre Sam et elle, leur pÚre avait eu du fil à retordre. Mais elle quitta bien vite ce genre de pensées, manquant dâ€™ĂƒÂ©clater de rire tandis qu’Aaron était éberlué par les cinquante ans de mariage du couple qu’il venait de voir. Il n’avait pas tort, câ€™ĂƒÂ©tait impressionnant. A bien y réfléchir, Lise était totalement prÃÂȘte à vivre autant d’années qu’il lui permettrait à ses cÎtés. Dire que ce serait facile serait un pur mensonge
Mais elle se plaisait à croire que malgré les difficultés, ils seraient capable de ne pas s’entretuer et de s’aimer, tout simplement. Déjà , ils avaient retrouvé leur ancienne complicité, et rien qu’à entendre Aaron commander l’un des vins blancs qu’elle préférait la fit sourire. Il la connaissait vraiment bien
Et il souhaitait prendre soin d’elle. Oh, elle n’avait pas l’intention de laisser ses anciens débordements alcooliques s’exprimer ce soir
Ce serait inconvenant et Lise n’avait aucune envie de gùcher la soirée. Elle serra d’autant plus fortement sa main, goûtant ses lÚvres avec autant de délice qu’autrefois. Rien n’avait changé, câ€™ĂƒÂ©tait comme si leur rupture n’avait jamais eu lieu
Et elle revivait rien qu’en le Oui, sans conteste, si on a trouvé sa moitié, on peut vivre cinquante ans
MÃÂȘme plus, d’ailleurs. Le mariage peut effrayer, mais il peut aussi consolider un couple, et le faire vivre jusqu’à la mort des deux conjoints. Avant, je ne cessais de répéter à Sam que je ne voulais pas avoir la corde au cou, que je nâ€™ĂƒÂ©tais pas assez sage pour ça
C’est vrai que j’aurais trompé n’importe qui si j’en avais eu l’occasion, mais avec toi, jamais je n’aurais osé faire une chose pareille. Parce que dans cinquante ans, je t’aimerais toujours pareillement, à en rompre les battements de mon cÅ“ur. »La discussion était trÚs différente de tout à l’heure
Il n’y avait plus son expérience homosexuelle qui revenait sur le tapis, il avait oublié pour un temps sa voiture, il y avait juste cette histoire de mariage. Hélas, d’un cÎté, cela lui faisait mal, car cela lui rappelait que lors du NoÃl d’il y a trois ans, elle aurait pu se fiancer à Aaron. Douloureuse réalité, mais dont elle ne laissa rien paraÃtre
Du moins, elle essayait, et l’arrivée du serveur avec le vin fut à point nommé Il débouchona la bouteille et mit un fond de vin dans un grand verre, afin de lui faire goûter. Honneur aux dames, comme dit le proverbe
Lise en huma tout d’abord le parfum, avant de tremper seulement ses lÚvres pour le goûter. Il était absolument divin
 Huuum, il est parfait. Tu vas l’adorer mon ange. »Lise reposa son verre afin que le serveur la serve un peu plus, attendant qu’Aaron soit aussi servit et le serveur partit pour trinquer. Elle leva son verre sans le quitter des yeux, choquant trÚs légÚrement leurs deux verres avant de trinquer véritablement  A nous, à l’amour, et aux mariages qui durent toute une vie. »Câ€™ĂƒÂ©tait un peu son souhait, en vérité, mais Lise était trop fiÚre pour le dire ouvertement. Elle se contenta donc de boire une légÚre gorgée de ce vin absolument fabuleux avant de reposer le verre, sans quitter Aaron une seconde des yeux. Elle se souvenait tellement bien de la premiÚre fois qu’il l’avait invitée chez lui
Et de la maniÚre dont elle avait été certaine qu’il n’y aurait plus que lui ! Tous ces évÚnements entre eux avaient fait qu’elle ne se voyait avec nul autre que lui. Câ€™ĂƒÂ©tait Aaron, ou bien elle finirait vieille fille
Lise l’avait toujours Tu te souviens, la premiÚre fois que tu m’as invitée chez toi ? On se connaissait depuis trois semaines et on arrÃÂȘtait pas de se balancer des piques à la figure. Tu aimais mon répondant autant que j’appréciais le tiens
Et tu avais fait des pùtes. AprÚs manger, il en restait dans la casserole, tu n’avait pas tout égoûté et il restait de l’eau. Je me suis moquée de toi parce que tu avais les réflexes culinaires de tous les autres gars que je connaissais
Tu t’es faussement vexé et tu m’as aspergé avec ton robinet. Et moi, je t’ai balancé le contenu de la casserole dessus, à savoir l’eau froide et les pùtes restantes. Tu m’as soulevée et emmenée sous la douche, on s’est battus comme des chiffonniers, et tu as dit que tu te rendais, que j’avais gagné. J’ai crié victoire, tu m’as embrassée. Parce que tu nâ€™ĂƒÂ©tais pas comme les autres et que tu as attendu un certain moment avant de le faire, je me suis dit que je ne voulais personne d’autre que toi dans ma vie. Tu étais
Juste toi. Original, sans barriÚre de mensonges. En pénétrant dans ton antre, je savais que je t’aimais déjà . Et aujourd’hui, alors que je suis en face de toi, je t’aime plus que je ne pourrais le dire. Je voulais que tu le saches
C’est un peu ma réponse à ta question de tout à l’heure. »Et Lise souriait, de maniÚre énigmatique. Ils étaient originaux tous les deux
Comme s’ils étaient chacun une moitié de l’autre. A cet instant, elle prit sa main délicatement, n’ayant plus conscience du reste du monde. Elle savait bien que ce ne serait pas facile tous les jours, mais qu’importe ! Aaron, j’ai une question à te poser. Tu n’es pas obligé d’y répondre tout de suite, mais je veux quand mÃÂȘme le faire. Puisque Kitty veut visiblement aller vivre chez Jenny parce qu’elle est trÚs maternelle avec elle, et parce que je suis convaincue que cet environnement est bien meilleur pour une fillette de onze ans
Est-ce que tu viendrais habiter avec moi ? Tous les jours, toutes les nuits
Tu devras me supporter, mais
J’en ai marre d’ÃÂȘtre séparée de toi. Je veux ÃÂȘtre avec toi jour et nuit. Je veux ÃÂȘtre là quand tu rentres, que ce soit des cours ou de ton stage, je veux pouvoir te faire des bisous dans le cou quand tu travailles, je veux pouvoir t’obliger à rester dans le lit quand tu es pressé, je veux
Vivre avec toi. » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2242 Aux mariages qui durent toute une vie
 voila une affirmation pleine de sous-entendus on ne peut plus explicites. Aaron esquissa un léger sourire et bu une gorgée de vin blanc, détournant le regard un instant tant la question du mariage se faisait présente, presque gÃÂȘnante. Câ€™ĂƒÂ©tait un véritable terrain glissant d’aborder ce point ensemble, il en avait conscience. Bien sur, c’est lui qui les avait amené à aborder ce sujet là tout simplement car il était important pour lui de connaÃtre le point de vue de la jeune femme, cependant, il ne voulait pas précipiter les choses et mÃÂȘme s’il lui paraissait évident qu’un jour, il ferait sa demande, ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas pour maintenant. Lorsque Lise changea de sujet, parlant de leur premier repas chez lui, Aaron grimaça légÚrement, se souvenant de cette soirée à la fois magique et catastrophique. Ce qu’il ne lui avait jamais avoué, c’est qu’il avait été contraint de faire des pùtes aprÚs avoir tenté un repas un peu plus sophistiqué et manqué de mettre le feu à la cuisine. C’est donc en catastrophe qu’il avait choisi de changer son programme et de mettre de l’eau sur le feu. Pas vraiment romantique pour un rendez vous, mais depuis, il avait eu l’occasion de lui prouver à maintes reprises ses talents culinaires ; pizzas, pùtes et plats surgelés. Il déclarait forfait, il ne pouvait vraiment pas mieux faire.  Comment pourrais-je oublier !! Jâ€™ĂƒÂ©tais déjà un piÚtre cuisinier à lâ€™ĂƒÂ©poque mais quoi qu’il en soit, câ€™ĂƒÂ©tait une soirée magnifique. Puis tu n’as jamais osé m’avouer que mes pùtes étaient immangeables, tu as mÃÂȘme eu l’audace de prétendre que câ€™ĂƒÂ©tait délicieux alors que moi, j’avais l’impression de manger du carton en sauce. Puis câ€™ĂƒÂ©tait notre premier baiser échangĂƒÂ©â€Š j’ai attendu longtemps avant de me lancer avec toi. Non pas que je ne voulais pas le faire, au contraire, j’en mourrais d’envie depuis un bout de temps déjà . Tu n’imagines mÃÂȘme pas à quel point d’ailleurs. J’ai juste
 parfois besoin de temps avant de me lancer. »Etait-il toujours en train de parler de leur premier rendez vous ?! Pas si sûr. Aaron avait compris que la grande question du mariage était le point fondamental de cette soirée mais il ne voulait pas que Lise s’imagine qu’il allait lui demander sa main à la fin de ce repas, il n’en avait pas l’intention. Pas maintenant et pas ici. Il savait qu’elle comprendrait le message qu’il était en train de lui faire maladroitement passer, aussi, il caressa doucement sa main dans la sienne tout en reprenant  Je t’aime plus que de raison et ça ne changera jamais. Je n’ai aucun doute concernant notre avenir et surtout je n’en ai aucun concernant mes sentiments. »Peut-ÃÂȘtre que l’expérience d’il y a trois ans l’avait un peu refroidi mais ce n’est pas vraiment la raison qui le poussait à lui dire tout ça. Aaron se souvenait de la maniÚre dont il avait organisé cette soirée de NoÃl, tout devait ÃÂȘtre parfait, magique et inoubliable. Il voulait que cette soirée reste à tout jamais gravée dans leurs mémoires. Oh, de toute évidence, ils n’oublieraient jamais ce fameux 24 décembre mais pas pour les mÃÂȘmes raisons malheureusement. Voyant son sourire énigmatique, Aaron compris bien vite qu’il y avait quelque chose dont elle souhaitait lui faire part et à dire vrai, changer de conversation ne pu que lui procurer le plus grand des soulagements. Aaron ne répondit pas immédiatement, esquissant un léger sourire en coin, ce sourire qu’il adoptait chaque fois qu’il était sur le point de la taquiner.  Il y aura de la place pour ma voiture aussi ?! 
 »Il lui lança un petit clin d’Å“il et ne lui laissa pas le temps de répliquer quoi que ce soit. Bien sur qu’il souhaitait vivre avec elle, câ€™ĂƒÂ©tait une évidence à ses yeux.  A partir du moment oÃÂč cela implique de devoir passer plus de temps à tes cÎtés, de m’endormir avec toi chaque soir et de me réveiller en te serrant dans mes bras chaque matin, je ne peux que vouloir. Mais je te préviens, je ne suis pas facile à vivre au quotidien, tu crois que tu pourras me supporter ?! Plus sérieusement, c’est tout ce que je souhaite mon amour
 ça devient trop difficile de te voir par intermittence. J’ai besoin de ta présence à mes cÎtés et je ne veux plus que nous soyons séparés aussi longtemps. »Ces derniers temps, Aaron avait d’ailleurs complÚtement déserté son appartement puisqu’il passait le plus clair de son temps chez Lise, ne pouvant désormais plus se passer d’elle. La distance, aussi infime soit-elle était devenue insupportable, il avait besoin d’elle, câ€™ĂƒÂ©tait un besoin vital. Aaron prit un air soudainement plus sérieux, se rendant compte que Lise faisait des efforts afin de stabiliser leur relation alors qu’il venait de lui faire comprendre qu’il nâ€™ĂƒÂ©tait pas prÃÂȘt à la demander en mariage. Légitimement, elle pourrait croire qu’il nâ€™ĂƒÂ©tait pas certain de ses choix et de son engagement envers elle, ce qui nâ€™ĂƒÂ©tait pourtant pas le cas, car Aaron était certain de ses sentiments et de son envie de passer le restant de ses jours à ses cÎtés.  Tu sais
 je ne voudrais pas que tu crois que ce qui s’est passé il y a trois ans a une quelconque influence sur ce que je t’ai dit tout à l’heure. Ca n’a mÃÂȘme strictement rien à voir. J’ai mis longtemps avant de t’embrasser, encore plus longtemps à te dire à quel point je t’aime et
 ça
ça viendra aussi. » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2308 Il est vrai que Lise avait toujours parlé de la  cuisine » d’Aaron de maniÚre trÚs méliorative
A raison ou pas, elle s’en fichait, elle voulait simplement qu’il ait l’impression qu’elle était ravie de passer ce moment avec lui, ce qui était le cas. Il n’avait pas connu cette fille tÃÂȘte brûlée qui faisait n’importe quoi juste pour rendre son pÚre comme son frÚre complÚtement dingues. Insupportable mais indispensable, voilà ce que Sam disait d’elle. Il fallait dire qu’elle avait été pénible dÚs sa venue au monde
MÃÂȘme sa mÚre le lui disait lorsqu’elle était petite ! Mais aujourd’hui, les choses étaient bien différentes Lise avait grandit, mûrit, mÃÂȘme si ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas toujours flagrant, elle faisait énormément d’efforts pour ne pas agir de maniÚre égoïste, comme elle l’avait fait trois ans auparavant. Cela dit, elle déglutit difficilement en entendant qu’Aaron avait besoin de temps pour se lancer dans ce genre de situation
Légitime, mais un peu dur à avaler. Lise était un peu impatiente, qui ne l’aurait pas été ? Mais elle ne fit aucune mine déçue. Juste un sourire trÚs léger, un peu gÃÂȘné, avant de reprendre une petite gorgée de vin. Non seulement il était bon, mais en plus il l’aidait à cacher son malaise
Oh bien sûr, elle n’avait aucune envie de se vider la bouteille à elle toute seule comme elle l’aurait fait dans n’importe quelle autre soirée ! Mais il ne savait pas à quel point elle était mal à l’aise sur ce genre de terrain glissant. Lise n’avait jamais été trÚs douée pour le romantisme, et d’autant plus lorsqu’on lui faisait remarquer qu’elle devenait romantique. Elle n’aimait pas ÃÂȘtre démasquée
Câ€™ĂƒÂ©tait insupportable de se prendre pour une fille, parfois. Lise était une fille spéciale, on ne cessait de lui dire, mais elle aimait l’ÃÂȘtre. Faire des trucs de mecs, conduire trop vite, trop boire
Tout ça, ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas un genre qu’elle se donnait, juste une maniÚre de penser qu’elle avait toujours eue. Aaron ne l’avait jamais vue ainsi car à San Francisco elle sâ€™ĂƒÂ©tait considérablement assagie, surtout aprÚs avoir rencontré le jeune homme. Mais à son retour à New York, la tÃÂȘte brûlée était revenue à la charge
Lise craignait presque qu’il ne la voit ainsi, bien que la complicité se soit instaurée à nouveau. Elle était trop  sage » en sa présence, et elle savait qu’à un moment donné son cÎté aventurier, aimant le danger finirait par revenir. Restait à espérer que ce grand retour de flamme n’aurait pas lieu ce soir ! Mais il eut le réflexe de parler de place pour sa voiture, et le visage de Lise se ferma l’espace d’un instant. Il était incorrigible, ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas possible ! Il se rattrapa bien sûr, mais la demoiselle prit un air offusqué pendant quelques secondes
L’entendre lui dire qu’il ne supportait plus de la voir par intermittences lui fit plaisir, bien sûr, mais d’un autre cÎté, elle était tentée d’avoir peur que cette fichue voiture ne vienne toujours s’immiscer ! Tu ne peux pas arrÃÂȘter de parler de ta fichue voiture pendant un moment pareil ?! Rhaaa, ça me fiche le bourdon ! Pourquoi je te l’ai offerte hein ? Pourquoi je t’ai pas offert une voiture miniature ! Et puis
Ce qui s’est passé il y a trois ans a forcément une incidence, tu le sais aussi bien que moi. Tu te sentais prÃÂȘt à ce moment là , et si tu ne l’est plus aujourd’hui c’est bien parce que j’ai merdé à ce moment là , non ? Bien que les apparences soient trompeuses, je suis pas romantique, t’inquiÚtes pas. »Difficile de mentir là -dessus, mais Lise avait décidé de cacher tout cela à l’intérieur d’elle. Ca lui ferait un sujet de  discussion » lorsqu’elle irait au cimetiÚre pour mettre des fleurs sur les tombes de sa mÚre et de son frÚre. Mais elle serra d’autant plus fortement sa main qu’elle avait un peu de mal à déglutir
Elle n’aimait pas ce malaise qui la prenait soudainement, comme si elle vivait son tout premier flirt et qu’elle ne savait pas quoi faire. En l’occurrence, ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas son premier flirt, mais câ€™ĂƒÂ©tait sa seule et unique histoire d’amour. Elle n’en voulait pas d’autre et n’en aurait jamais eu d’autre si jamais ils ne sâ€™ĂƒÂ©taient pas rabibochés
Mais ça, Aaron le savait déjà . Du moins, câ€™ĂƒÂ©tait ce qu’elle Oh, je pourrais trÚs bien te supporter h24 mon amour
Mais je te préviens, je suis une tÃÂȘte brûlée finie. Je mâ€™ĂƒÂ©tais assagie en allant sur San Francisco et en te rencontrant, mais quand tu n’es pas là , je suis un peu dangereuse comme fille. J’aime faire n’importe quoi, surtout des choses dangereuses qui me donneront des sensations fortes. Je vais tout le temps sur les circuits, et j’adore la plongée sans masque, parce que je suis relativement forte en apnée. Je suis pas une fille sage, c’est clair
Insupportable mais indispensable, voilà ce que disait ma mÚre de moi. Mais je suis exactement comme elle
Voilà pourquoi j’ai toujours rendu mon pÚre et mon frÚre complÚtement dingos. Je ne rentrais pas de la nuit sans prévenir, dÚs l’ñge de quinze ans. Je suis partie à Paris pour mon premier défilé sans rien dire à ce moment là . J’ai reçu le pire savon de ma vie en rentrant, mais j’ai continué mes conneries. Pas forcément dangereuses, mais comme je me sens un peu inutile, je fais des choses qui me prouvent que je suis vivante. Bah, c’est con, je sais. Maintenant que William s’est assagit, ça risque d’ÃÂȘtre pire
Il va m’abandonner pour sa petite femme et c’est normal, mais quelque part, ça me fait baliser sévÚrement. Je vais avoir l’impression d’ÃÂȘtre un fossile ! Tu vas pouvoir supporter une horreur pareille toi ? Rien qu’une fille capable d’aller courir dans tout New York à trois heures du matin pour trouver la seule épicerie ouverte qui pourrait avoir des fraises ? »Lise se mit à rire doucement. Cherchait-elle à lui faire peur ? Non, il la connaissait, il savait trÚs bien comment elle était. Une fille pas comme les autres, qui cherche son identité dans la différence justement. Et cette différence s’exprimait aussi ici, au restaurant, alors que le serveur venait de revenir pour prendre la commande. Étant donné qu’ils n’avaient jamais été au restaurant ensemble, elle n’avait jamais agit comme ça avec lui
Mais elle prenait toujours son dessert avant. Elle commanda donc un fraisier sous une montagne de chantilly d’abord, puis un doublé de carpaccio aux truffes et pour finir, une salade royale. Peu commune, cette Lizzie
A peine le serveur avait-il quitté leur table pour aller passer la commande en cuisine qu’elle s’apprÃÂȘta à lui expliquer pourquoi elle agissait comme ça  Puisque tu n’as jamais été au restaurant avec moi, sache que je prends toujours mon dessert avant. J’avais prévenu les serveurs pendant que tu te préparais, et je crois que j’ai égayé leur soirée, car ils ont bien rit. Mais imagine qu’un astéroïde tombe sur ce restaurant et que je meurs, on m’aura privée de la chose que je préfÚre
Alors je prends toujours ce que je préfÚre avant ! Logique presque mathématiques, sinon digne d’une Lise Abbygail Hawkins. »Lise était presque morte de rire, mais se retenait. Au moins, elle avait relégué son malaise aux oubliettes pour un petit temps ! Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 008 En résumé, la fin de ce somptueux week-end sâ€™ĂƒÂ©tait relativement bien déroulée bien qu’Aaron ai eu beaucoup de mal à digérer les paroles de Lise durant le repas. A croire qu’il y avait encore pas mal de choses qu’elle ignorait à son sujet et il fut difficile de lui faire comprendre que ce qui sâ€™ĂƒÂ©tait passé trois ans auparavant n’avait vraiment plus la moindre importance à ses yeux. S’il refusait de la demander en mariage pour l’instant, câ€™ĂƒÂ©tait avant tout pour des raisons personnelles, parce qu’il avait véritablement besoin de faire un travail sur lui-mÃÂȘme. Lise n’avait strictement rien à voir avec cette décision, bien au contraire, puisqu’il savait que d’une maniÚre ou d’une autre, elle était la femme de sa vie et qu’il voulait terminer ses jours à ses cÎtés. DÚs lors, Aaron tùcha de ne plus faire la moindre remarque concernant la vie de couple, le mariage et surtout
la voiture. Sa derniÚre plaisanterie à ce sujet était plutÎt mal passée et de son cÎté, il avait compris le message. Tout n’est pas rose
 Retour à New York. Faisant d’incessants allers retours entre la cuisine et le salon de son appartement, un bouquin de neurobiologie entre les mains, Aaron répétait en boucle les mÃÂȘmes phrases, se prÃÂȘtant au rituel fatidique du bourrage de crùne avant les examens de fin d’année. Son expérience sur le terrain l’avait certes, beaucoup enrichi, mais la théorie reste la théorie et cette année encore, il n’allait pas y échapper. Tandis qu’il abordait un nouveau chapitre concernant la migration des neuroblastes, il entendit sonner à la porte avec insistance, chose dont il avait horreur. Quand il ouvrit la porte, il reconnu presque immédiatement la jolie blonde qui se trouvait devant lui, Rachel. Aaron avait fait sa connaissance deux ans plus tÎt, ils avaient fait leur deuxiÚme année de médecine ensemble et il savait que Rachel dansait dans une boite de nuit afin de payer ses cours. A plusieurs reprises, elle avait déclaré sa flamme à Aaron, affirmant ÃÂȘtre amoureuse de lui, qu’il était le grand amour de sa vie et autre baratin féminin qu’il entendait une bonne dizaine de fois par mois et qui n’avait pas le moindre effet sur lui. Autant dire les choses clairement, à ses yeux, Rachel nâ€™ĂƒÂ©tait rien de plus qu’un plan cul. Ils avaient couché ensemble réguliÚrement jusqu’au jour oÃÂč elle n’avait plus donné de nouvelles et arrÃÂȘté les cours. Aaron n’avait jamais su pourquoi. En l’occurrence, il commençait vaguement à comprendre la raison de cette brutale disparition
 Rachel tenait dans ses bras un bébé de quelques mois, visiblement, un petit garçon. Du moins, c’est ce qu’il en déduisit en le voyant vÃÂȘtu de bleu de la tÃÂȘte aux pieds.  Rachel ?! »Â Salut Aaron
 euh
 je peux entrer une minute ?!  Bien sur, je t’en prie, entre. Je ne m’attendais vraiment pas à te voir, surtout aprÚs tout ce temps. »Allez savoir s’il ne s’agissait que d’une vague impression mais Aaron avait la vague sensation que Rachel lui cachait quelque chose. Elle semblait mystérieuse, mal à l’aise, confuse, de plus, que faisait-elle ici aprÚs plus d’un an passé sans donner de nouvelle ?! Afin de briser le silence qui venait de s’installer et surtout, comprendre ce que Rachel venait faire chez lui en plein milieu de la journée avec un gamin entre les bras, Aaron décida de reprendre la Tu ne me présentes pas ? »Â C’est Tyler, mon fils. Est-ce que tu veux le prendre ?»Â C'est-à -dire que 
 j’ai jamais été doué avec les bébés. C’est mignon mais je
 non. »Â Comme tu voudras. »Â C’est pour lui que tu as arrÃÂȘté les cours ? Il est mignon comme tout. Il a le mÃÂȘme sourire que sa maman. »Â Et les yeux de son pÚre. Puis pour répondre à ta question, j’ai en effet décidé d’arrÃÂȘter les cours en découvrant que jâ€™ĂƒÂ©tais enceinte. Je l’ai appris au cours du quatriÚme mois en réalité, du coup, j’ai été prise au dépourvu et tout s’est enchaÃné à une vitesse folle. Cela dit, je suis heureuse d’avoir Tyler. J’ai toujours voulu devenir maman trÚs jeune, c’est désormais chose faite. »Â Rachel
 excuse moi mais, j’ai du mal à comprendre ce que tu viens faire ici. Attention, ça me fait vraiment plaisir de te voir mais
 »Â Oui je sais, j’aurais sûrement dû t’appeler plus tÎt, je suis désolée Aaron. En fait, j’ai un petit service à te demander. Est-ce que tu voudrais bien garder Tyler pour la journée ? J’ai un entretien d’embauche et la nounou m’a fait faux-bond à la derniÚre minute pour se rendre à un enterrement, c’est la panique. Je ne peux pas me rendre à cet entretien avec Tyler, tu imagines bien. »Â C'est-à -dire que
 j’y connais rien moi en bébé. J’avais décidé de passer la journée à la bibliothÚque, mes examens commencent la semaine prochaine. Il n’y a vraiment personne d’autre qui puisse te rendre ce service ? »Â Non personne. »Â Rachel, je suis vraiment pris de court là . Et son pÚre ?! Il ne peut pas s’en occuper le temps d’une journée ?»Â Justement
 »Â Comment ça justement ? »Â Justement Aaron, je te demande de garder Tyler pour la journée. Je te demande de t’occuper de ton fils. »Comment expliquer ce qui se passa dans la tÃÂȘte d’Aaron à cet instant précis ?! Disons qu’il eu d’abord l’impression que le monde était en train de sâ€™ĂƒÂ©crouler autour de lui, s’en suivit un petit rire nerveux et un mouvement de tÃÂȘte signifiant clairement qu’il n’y croyait pas et qu’il ne pouvait ÃÂȘtre le pÚre de cet enfant.  Oh non non non non non !! Tu ne me feras pas croire que cet enfant est le mien pour la simple et bonne raison que je n’ai rien à voir avec lui. T’es cinglée ou quoi ?! »Â Aaron écoute moi !! Tyler est ton fils. J’en suis absolument certaine, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. »Â QUOI ?! Comment ça pas l’ombre d’un doute ?! Bien sur qu’il y a de quoi douter !! Tu disparais comme ça du jour au lendemain pour revenir un an plus tard et me coller un mouflet dans les bras en prétendant que c’est le mien ?! Tu crois vraiment que je vais accepter de gober ça ? »Â Mais putain Aaron ouvre les yeux !! »Â Ouvrir les yeux sur quoi ??!! Tu voudrais que je réagisse comment ?! »Â Bon crois ce que tu veux ça m’est égal. En attendant
 »Rachel ne lui laissa pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, elle avait déjà mis Tyler dans les bras d’Aaron et déposé les affaires du petit sur la table du salon, biberon, couches, doudou, bref, tout le matos qui le faisait fré J’ai pas le temps de discuter avec toi, j’ai un entretien dans une heure et je suis déjà en retard. On en reparle plus tard d’accord ?! Donne lui son biberon, il doit avoir faim. »Â Non !! Rachel attends !! »Trop tard, Rachel était déjà partie. Aaron prit le bébé à bout de bras, comme s’il tenait un paquet cadeau empoisonné ce qui semblait beaucoup amuser le petit Tyler puisqu’il souriait tout en gazouillant. Que faire maintenant ?! Aaron l’emmena avec lui jusqu’au salon et prit son téléphone portable pour appeler Lise et lui dire qu'il ne pourrait pas venir comme il le lui avait promis. Lui expliquer pourquoi, ça c'était encore tout autre chose... C’est moi mon cÅ“ur
 euh
 je vais pas pouvoir venir immédiatement
 un empÃÂȘchement de derniÚre minute on va dire
 tu ne m’en veux pas trop ?... ce serait trop long à t’expliquer en fait
 oui
 je t’appelle plus tard
 Lizzie ?! Je t’aime
 » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 036 La fin du weekend sâ€™ĂƒÂ©tait trÚs bien déroulée, et autant dire que le retour à la réalité avait été difficile pour Lise. D’une part, parce que sa petite sÅ“ur arrivait le soir de son retour, et parce qu’elle avait eu à peine le temps de souffler aprÚs. Il fallait défaire les valises, lâ€™ĂƒÂ©couter lui raconter son séjour, ouvrir les cadeaux qu’elle avait apportés
En somme, Lise passa le plus clair de son temps à discuter avec sa sÅ“ur, sans oublier de ranger l’appartement, bien peu en ordre. Oh bien sûr, elle aurait pu laisser la gouvernante s’en occuper, mais Lise nâ€™ĂƒÂ©tait pas comme ça
Au contraire, câ€™ĂƒÂ©tait quelqu’un d’ordonné, et Kitty n’aurait jamais accepté que l’appartement soit dans un tel état. Une fois que l’appartement fut en ordre, Lise fit à manger, et elles se remirent toutes deux à discuter. Sauf qu’à la fin du repas, la demoiselle fut aussitÎt prise d’horribles vomissements, qui ne se calmÚrent pas pendant la nuit. Le lendemain, elle avait le visage trÚs pùle, et n’osait rien avaler de peur de toute régurgiter. Elle conduisit Kitty à lâ€™ĂƒÂ©cole, avant d’aller jusqu’à l’appartement de Jenny pour lui donner une grosse valise pleine d’affaires. Évidemment, il fallait que le déménagement se fasse en douceur, Lise ne souhaitant pas que sa petite sÅ“ur se sente chassée de la maison. Elle avait donc décidé dâ€™ĂƒÂ©taler ça sur plusieurs semaines, et Kitty resterait le weekend à l’appartement pour l’instant. DÚs qu’elle fut sortie de chez Jenny, Lise constata que son iphone sâ€™ĂƒÂ©tait mis à vibrer lui annonçant un message
Message qu’elle écouta, et qui eut pour effet de l’inquiéter Aaron semblait perdu, paniqué mÃÂȘme, et le fait qu’il ne vienne pas la voir sans mÃÂȘme lui donner de vraie raison nâ€™ĂƒÂ©tait pas pour la rassurer. Ni une ni deux, elle prit sa précieuse voiture pour se rendre à son appartement, juste pour voir s’il allait bien, et ensuite elle partirait dÚs qu’elle s’en serait assurée. Elle gara donc sa voiture juste en face de son immeuble, sortant de son sac la clef de l’appartement d’Aaron. Ils sâ€™ĂƒÂ©taient mutuellement donnés leurs clefs respectives, en cas d’urgence
Néanmoins, Lise n’hésita pas à frapper avant d’entrer, pour signaler sa présence et ne pas lui faire choper une crise cardiaque non plus. Elle referma peu aprÚs la porte derriÚre elle, essuyant ses pieds sur le tapis de l’entrée, afin de ne pas dégueulasser tout son appartement à cause du fait qu’il pleuvait énormément Mon ange, c’est moi ! J’ai eu ton message, je passe juste en coup de vent pour savoir si tout va bien, je te retiens pas longtemps ! »Lise sâ€™ĂƒÂ©tait approchée, un sourire sur le visage, qui se transforma bientÎt en expression horrifiée. Il faut dire que ce n’est pas commun de trouver son cher et tendre en plein milieu de son salon, un beau bébé dans les bras. Elle en fit tomber son sac à main, d’ailleurs
Il était à qui ce bébé ? Était-ce le sien ? Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? Tant de questions se bousculaient dans sa tÃÂȘte qu’elle en avait presque la migraine
Sans oublier que ses nausées ne semblaient pas décidées à la laisser tranquille. Le visage de Lise pùlit d’autant à cause de la surprise qui se déroulait sous ses yeux, et elle n’osa rien dire tellement câ€™ĂƒÂ©tait soudain. Elle n’osait pas croire que câ€™ĂƒÂ©tait lui le pÚre du bébé, mais pourtant, il fallait bien avouer que la ressemblance était frappante Ils avaient les mÃÂȘmes yeux, tous les deux, et Lise baissa volontairement la tÃÂȘte pour mettre de l’ordre dans ses idées. Mais tout ce qu’elle fut capable d’articuler fut ceci  Tu m’excuses, il faut que j’aille vomir. »Charmant, mais câ€™ĂƒÂ©tait la vérité Lise avait à peine fini de parler qu’elle s’enfermait déjà dans les toilettes pour rendre un grand pas grand-chose. Elle n’avait rien avalé depuis la veille, n’avait pas cessé de vomir toute la nuit, et pourtant, ses nausées ne cessaient pas. La surprise n’avait en rien aidé son état, c’est vrai
Et quand elle ressortit, elle était encore plus pùle qu’avant. Elle ne pouvait pas croire qu’il lui avait fait ça à elle, aprÚs tout ce qu’ils avaient traversé. Elle osait à peine regarder ce foutu mioche devant elle, et pourtant dieu sait qu’il était mignon ! Mais Lise nâ€™ĂƒÂ©tait pas là pour s’extasier sur le visage de ce bébé, elle était juste là pour prendre de ses nouvelles, chose qui était tout bonnement inutile. Quant à Lise, elle était à deux doigts de la crise de nerfs
Pour un peu, elle se serait mise à chialer, mais elle était résolue à ne rien laisser paraÃtre de tout cela. A la place, elle écoutait ce pauvre petit bout de chou qui n’avait rien demandé à personne et qui pleurait de grosses larmes de crocodile, sûrement parce qu’il avait faim. Lise était sidérée qu’il ne fasse rien, elle se rua donc sur les sacs qui se trouvaient sur le sol, se mettant à fouiller dedans pour en sortir une boÃte de lait maternelle, ainsi que le biberon. Lise avait l’habitude, il ne fallait pas oublier qu’elle avait à moitié élevée sa sÅ“ur depuis sa naissance. Elle mit donc de l’eau à chauffer pour qu’elle soit tiÚde, et mit le dosage de lait en pourdre indiqué sur la boÃte. Elle referma le biberon avant de le secouer énergiquement, pour que le tout se mélange. Elle testa ensuite la température du lait sur sa main, puis, constatant que le liquide nâ€™ĂƒÂ©tait pas trop chaud, se dirigea vers Aaron pour prendre le bébé. Elle n’allait pas le laisser crever de faim aprÚs tout ! Elle lui donna donc le biberon, avec de vrais gestes maternels, alors qu’elle n’avait rien à voir avec ce rejeton. Lise se trouvait vraiment trop bonne ùme
Ca n’aurait tenu qu’à elle, elle aurait fuit à toutes jambes et n’aurait plus jamais adressé la parole à Aaron. AprÚs tout, puisqu’il était papa, il n’avait plus besoin d’elle ? Oui, elle en était à cette analyse là , ne sachant plus ce qu’elle devait penser au juste. Le bébé mangeait de son cÅ“ur, serrant l’un de ses doigts entre sa petite main, comme si elle était sa mÚre. Pour un peu, Lise se serait laissée attendrir
Mais il ne fallait Il est mignon
Comme son pÚre, je suppose. J’allais pas le laisser mourir de faim ce bout de chou, mÃÂȘme si je suis en droit de penser que sa mÚre est une grosse salope de pouffiasse ! »Lise n’avait aucune envie dâ€™ĂƒÂ©pargner quelqu’un, à commencer par la mÚre du petit. AprÚs tout, mÃÂȘme si elle ne connaissait pas l’histoire, il nâ€™ĂƒÂ©tait pas dur de faire des conclusions. Lise ne voulait pas connaÃtre l’histoire, en véritĂƒÂ©â€ŠCa lui faisait déjà bien assez mal d’ÃÂȘtre en train de nourrir un bébé qui nâ€™ĂƒÂ©tait pas le sien, il ne manquerait plus qu’elle soit au courant de sa conception ! Une fois qu’il eut fini son biberon, elle se mit à le serrer contre elle, lui tapotant doucement le dos pour qu’il fasse son rot. Il ne lui fallut pas plus d’une minute, preuve qu’il était rapide ce petit ! Elle continua à jouer les mÚres poules en le berçant dans son petit couffin, attendant qu’il s’endorme. A croire que Lise avait quelque chose d’apaisant, parce qu’il s’endormit comme un loir en à peine quelques minutes. Mais elle n’avait pas envie de se réjouir de tout ça
Pour l’instant, elle posa délicatement le couffin sur la table, avant de se tourner vers Aaron, le regardant droit dans les yeux pour s’approcher. Dire qu’elle avait envie de l’embrasser, elle était vraiment complÚtement folle
Elle se mit à murmurer à la place, serrant ses poings pour tenter de contrÎler sa colÚre  Visiblement tu es plus rapide en besogne avec d’autres plutÎt qu’avec moi. Je ne veux pas entendre le fin mot de l’histoire, c’est ta vie visiblement, et pour cette fois, je n’en fais pas partie. S’il se réveille, tu n’as qu’à lui donner le second biberon que j’ai préparé. Bonne chance. »Lise sâ€™ĂƒÂ©tait déjà élancée vers la porte
Mais elle revint sur ses pas pour récupérer son sac. Aaron ne la retiendrait probablement pas, s’il avait décidé de faire sa vie avec une autre. Du moins, câ€™ĂƒÂ©tait ce que Lise pensait, et toutes les preuves le lui laissait penser du reste. Mais Lise était pùle, elle était faible aprÚs n'avoir rien mangé, et pas vraiment en état de reprendre la voiture. Tant pis, elle pourrait toujours pleurer à l'intérieur de celle-ci en attendant d'ÃÂȘtre en état de conduire. Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 116 Assis sur le canapé du salon, Aaron agitait nerveusement sa jambe, coudes appuyés contre ses genoux et mains jointes contre sa bouche. Le regard sombre et les sourcils froncés, il observait chacun des gestes de Lise sans vraiment y prÃÂȘter attention en fait. Pour l’instant, il nâ€™ĂƒÂ©tait pas en mesure de lui fournir la moindre explication d’une part parce qu’il n’en avait pas et d’autre part, car il était tout aussi paumé qu’elle semblait l’ÃÂȘtre. Dans l’immédiat, toutes ses pensées convergeaient autour d’une seule et mÃÂȘme question se pouvait-il qu’il soit bel et bien le pÚre de cet enfant ? Bon d’un point de vue technique, oui bien entendu. Cependant, Rachel était tout aussi volage qu’il avait pu l’ÃÂȘtre et par conséquent, Aaron était en droit de douter de la parole de la jeune femme. Cela dit, il y avait quelque chose dans le regard de cet enfant qui lui était familier, un peu trop mÃÂȘme et d’ailleurs, ce détail n’avait pas échappé à Lizzie. Que faire ?! Les gestes de Lise étaient précis, sûrs et il émanait d’elle une douceur incroyable à croire qu’elle avait un instinct maternel surdéveloppé. Durant quelques secondes, Aaron se surprit mÃÂȘme à rÃÂȘver d’une famille avec elle mais était-il seulement en droit d’espérer quoi que ce soit désormais ?! Si Tyler était effectivement son fils, il savait que les conséquences seraient terribles et que jamais Lise n’accepterait de lui pardonner. Ce n’est que lorsque la jeune femme fut sur le point de partir qu’il décida enfin de lui exposer les faits. Il ne voulait pas qu’elle s’imagine que cet enfant était le sien
 bon, câ€™ĂƒÂ©tait peut-ÃÂȘtre le cas, mais il n’en avait pas la certitude. Aaron s’empressa de la rattraper, glissant subtilement entre la porte et celle qu’il aimait, afin de s’assurer quelques secondes durant lesquelles il pourrait tenter un semblant d’explication.  Attends Lise
 je te promets que je suis tout aussi perdu que tu peux l’ÃÂȘtre. Je connais pas ce gamin
 je l’ai jamais vu de ma vie !! J’en avais mÃÂȘme encore jamais entendu parlé ! Sa mÚre qui avait totalement disparu de la circulation a débarqué ce matin en me demandant de le garder et en me balançant à la tronche qu’il était mon fils. Je
 j’y comprends rien Lise. Cette fille je l’ai pas vu depuis plus d’un an
 il faut que tu me crois. »A quoi bon ?! Tout collait à la perfection ! Rachel et lui sâ€™ĂƒÂ©taient fréquentés il y a environ un an et demi, Tyler devait avoir environ six ou sept mois, alors pourquoi pas ! Sauf qu’Aaron avait toujours fait extrÃÂȘmement attention à ce que ce genre d’indicent ne se produise pas et qu’il ne comprenait toujours pas pourquoi, s’il était bel et bien son fils, Rachel ai attendu tout ce temps avant de lui en parler. Le jeune homme passa une main sur son front, cherchant à se remettre les idées en place, tout étant affreusement confus dans son esprit.  Sa mÚre et moi avons eu une aventure il y a environ deux ans. Elle était étudiante en médecine et on s’est rapidement rapprochés. Mais câ€™ĂƒÂ©tait rien de sérieux, simple histoire de sexe
 il nous arrivait d’aller prendre un verre ensemble aprÚs les cours puis ça se terminait toujours au lit. Mais jamais de sentiment, rien que du sexe. Puis au fil du temps, elle est tombée amoureuse de moi et j’ai décidé qu’on ne se verrait plus. J’ai toujours pris la fuite de cette maniÚre, je veux pas qu’on s’attache à moi à part
 enfin qu’importe. Rachel et moi on a pris nos distances un certain temps puis le soir de l’anniversaire de Paul, j’ai déconné. On avait bu, jâ€™ĂƒÂ©tais plus dans mon état normal et Rachel est revenue à la charge
 c’est la derniÚre fois que je l’ai vu. AprÚs, elle a disparu et arrÃÂȘté les cours. Au début, je pensais qu’elle avait fait ça à cause de ses examens, elle les avait loupé donc je ne me suis pas vraiment posé de questions. Puis à dire vrai, j’avais pas vraiment envie d’en savoir davantage, ça ne m’intéressait pas, câ€™ĂƒÂ©tait qu’une aventure, rien d’autre. »Aaron savait que Lise n’accepterait aucune excuse, pas mÃÂȘme celle du célibataire macho qui enchaÃnait les histoires d’un soir. Le jeune homme soupira doucement, détournant le regard un instant en direction du bébé qui à présent, était profondément endormi. Il était mignon comme tout mais Aaron refusait que cet enfant soit le sien, non, ça ne se pouvait pas, il ne voulait pas que ce soit possible.  Puis elle a débarqué ce matin. Elle m’a demandé de le garder et quand j’ai refusé elle m’a demandé d’ouvrir les yeux et d’assumer mes responsabilités. Putain de merde Lise je te promets que jâ€™ĂƒÂ©tais pas au courant !! Ce gamin n’est peut-ÃÂȘtre mÃÂȘme pas le mien !! Rachel, c’est une version de moi au féminin, comprends qu’elle couche avec tout ce qui lui passe à portée de main, je vois pas pourquoi y’aurait un seul con dans l’histoire ! J’ai toujours été hyper vigilent avec ça
il peut pas ÃÂȘtre mon fils !! Enfin techniquement oui, mais je sais qu’il ne l’est pas ! »Non, il n’en savait rien en fait, c’est uniquement ce qu’il voulait croire. Aaron était visiblement paumé et ne sâ€™ĂƒÂ©tait jamais senti aussi impuissant de toute sa vie. Il ne voulait pas que Tyler soit son fils, s’il lâ€™ĂƒÂ©tait, cela impliquait de perdre Lise définitivement, de perdre son amour et tout ce qu’ils étaient en train de construire ensemble. Il ne voulait pas ÃÂȘtre le pÚre de cet enfant.  Je ferai des tests
 je ferai
 »Il cessa de parler, totalement désabusé par cette situation qui était en train de le rendre malade et cette fois-ci, c’est sur ses yeux que sa main se plaqua. Aaron ne pleurait pas, non, il essayait juste de s’empÃÂȘcher de songer à ce qui allait se passer désormais. Lizzie allait partir, il en était à présent certain.  T’as raison de t’en aller
 je suis vraiment qu’un con et surtout, doué pour tout foutre en l’air. Tu mérites pas ça. Si c’est bien mon fils et bien
je prendrais mes responsabilités en main et
 je comprends t’as pas à payer le prix de mon inconscience et de ma connerie. Si tu veux t’en aller, vas-y, mais saches que j’ai été honnÃÂȘte avec toi. » Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 145 Lise n’eut pas le temps de partir, car une fois qu’elle eut son sac en main, Aaron se mit entre la porte et elle, l’empÃÂȘchant pour ainsi dire de s’en aller. Le fait de lâ€™ĂƒÂ©couter raconter ce genre dâ€™ĂƒÂ©vÚnement la détruisait
Oh, elle savait qu’il avait enchaÃné les histoires d’une nuit à la mÃÂȘme vitesse qu’elle pendant ces trois ans oÃÂč ils ne sâ€™ĂƒÂ©taient pas vus, peut-ÃÂȘtre mÃÂȘme plus vite qu’elle, mais câ€™ĂƒÂ©tait une partie de son histoire qu’elle ne voulait pas entendre. Lise ne pouvait pas supporter de l’imaginer ne serait-ce qu’une seconde dans les bras d’une autre femme
Alors elle était en colÚre, trÚs en colÚre. S’il la laissait partir, elle aurait probablement un accident, à cause du choc mÃÂȘlé à l’hypoglycémie dont elle était la victime, n’ayant rien mangé depuis pratiquement douze heures. Mais si elle restait ici, cela induisait entendre tout ce qu’il avait à lui dire, et ça, elle nâ€™ĂƒÂ©tait pas du tout prÃÂȘte à le faire. Pourtant, elle du endurer tout ça. Pas parce qu’elle l’avait décidé, mais parce qu’il l’obligeait. Doucement mais sûrement, Lise ne pu retenir ses larmes, plaquant ses mains sur ses oreilles pour ne plus rien entendre. Diable ce que ça pouvait faire mal
AprÚs tout ce qu’ils avaient enduré ensemble, aprÚs sa tentative de suicide, son opération, Lise aurait espéré qu’ils soient un peu en paix. Mais il n’en était rien, comme si quelque chose ou quelqu’un était toujours sur leur chemin à mettre à lâ€™ĂƒÂ©preuve le sentiment qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas ça qui allait faire en sorte que Lise cesse de l’aimer, bien au contraire
Mais câ€™ĂƒÂ©tait l’apocalypse dans ses pensées. Lise avait peur, peur de le perdre au profit d’une fille avec qui il avait eut un bébé ! Ca, câ€™ĂƒÂ©tait tellement difficile à accepter pour elle
Pourquoi fallait-il toujours qu’elle soit abandonnée par ceux qu’elle aimait le plus ? Lise aurait voulu partir, mais elle était pétrifiée sur place. Incapable de faire un mouvement, incapable de mettre de l’ordre dans ses idées
Elle était juste capable de pleurer, et rien d’autre. Lise tenta de lever la main, comme si elle allait le gifler pour essayer de calmer sa colÚre, mais sa main retomba lourdement contre son corps. Incapable de le frapper, comme quoi. Lise qui avait toujours la gifle si facile, la voilà complÚtement réduite au silence à cause de ce foutu bébé ! BientÎt, sa nausée la reprit, et ses courbatures furent légÚrement plus violentes. Lise était pùle, on aurait dit qu’elle allait sâ€™ĂƒÂ©crouler si elle faisait ne serait-ce qu’un pas. Elle ne comptait pas faire un malaise ici, mais par contre, elle fut contrainte de retourner illico dans les toilettes pour plonger la tÃÂȘte dans la cuvette. Dieu qu’elle détestait ÃÂȘtre dans un tel état ! Surtout que la situation était trÚs mal choisie, et qu’elle ne savait toujours pas quoi faire. Une partie d’elle savait pertinemment qu’elle nâ€™ĂƒÂ©tait pas en état de conduire, tandis qu’une autre partie lui ordonnait de prendre le volant, que les sensations fortes empÃÂȘchent son esprit de se remémorer cet horrible moment. Lorsqu’elle ressortit des toilettes, Lise était encore un peu plus pùle. Elle prit le couffin pour aller le placer dans la chambre d’Aaron, n’ayant aucune envie de continuer à murmurer. Puisqu’elle ne pouvait pas partir tout de suite, et bien elle ne partirait pas. Elle réapparut aprÚs avoir refermé la porte de la chambre derriÚre elle, le regard brillant et les pensées trÚs troublé Tu m’excuseras, mais j’ai besoin d’un verre. »Réflexe purement typique chez Lise, mais pour une fois, elle n’avait aucune envie d’ÃÂȘtre raisonnable. Puisqu’elle ne pouvait pas conduire, elle allait rester ici et se souler. Câ€™ĂƒÂ©tait peut-ÃÂȘtre la meilleure idée qu’elle ait eu jusque là , à son sens. Elle se dirigea donc vers le frigo, constatant avec bonheur qu’il y avait l’air une bouteille de vodka. Comme elle n’avait pas mangé, quelques shooters et elle serait incapable de tenir debout. Elle commença à l’ouvrir, saisissant un shooter dans son placard, ayant de plus en plus de mal à contenir ses Et si jâ€™ĂƒÂ©tais pas venue, hein ? Tu m’aurais menti, tu m’aurais caché l’existence de ce foutu mioche ? Mais qu’est-ce que je peux ÃÂȘtre conne, franchement ! Finalement, j’aurais mieux fait de rester au fond de mon lit à soigner cette putain de grippe qui m’empÃÂȘche d’avaler quoi que ce soit, plutÎt que de venir me faire chier ici ! Et maintenant quoi hein ? La mÚre va revenir, et si elle t’autorise à faire un test et que tu es le pÚre ? Tu vas lâ€™ĂƒÂ©pouser aussi ? Putain, je peux pas l’avaler celle là ! »Lise était complÚtement désorientée, la colÚre et la tristesse prÎnant sur tout le reste. Elle ne pu se résoudre à ne pas boire, tant pis si son foie était effectivement neuf. Elle se servit un shooter, un seul, et le but cul sec. Pour l’instant, elle referma la bouteille, l’alcool lui faisait d’ors et déjà tourner la tÃÂȘte. Décidément, elle était encore dans un état pathétique, sauf que cette fois ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas sa faute, étant donné qu’elle n’avait pas bu une goutte d’alcool depuis leur soirée au restaurant. Elle se mit à soupirer, peinant à atteindre un fauteuil sur lequel s’asseoir. Elle respirait vite, mais elle n’avait pas de fiÚvre. Pourtant, elle croyait dur comme fer à une grippe, ça ne pouvait ÃÂȘtre que ça. Ou bien était-ce la tristesse ? Que tu aies été au courant ça ne change rien, ce bébé existe et si tu es son pÚre il va bien falloir que t’assumes ! Je crois qu’il vaut mieux que je m’en aille avant que cette abrutie revienne, parce que je te jure que tu ne vas pas la reconnaÃtre si jamais je la croise ! Je vais appeler mon pÚre, qu’il vienne me chercher, si je prends le volant je vais me planter. Je sais pas ce qui m’en empÃÂȘche d’ailleurs ! Finalement, tu auras pas mis longtemps à m’abandonner toi aussi ! Putain de vie de MERDE ! »Lise ne criait pas, de peur sans doute de réveiller le bébé, mais tout son corps tremblait à cause de la colÚre. Elle plongea son visage entre ses mains, partant du principe que câ€™ĂƒÂ©tait sûrement la meilleure chose à faire. D’un cÎté, elle n’avait aucune envie d’appeler son pÚre, pour s’entendre dire qu’elle n’est qu’une idiote inconsciente
Mais d’un autre cÎté, malade ou pas, elle avait effectivement toute l’envie du monde de refaire le portrait à l’autre conne qui venait la gueule enfarinée aprÚs un an d’absence ! Celle là , câ€™ĂƒÂ©tait vraiment le pompon, plus que Lise ne pouvait Je voulais pas savoir ce qui sâ€™ĂƒÂ©tait passé entre vous, ça me regarde pas ! Rien que te savoir dans les bras de cette
Fille ! Ahh je vais lâ€™ĂƒÂ©trangler ! Le pire, c’est que tu te fais à l’idée que je pourrais partir. Tu es si peu combattif que ça, Aaron ?! Putain, si câ€™ĂƒÂ©tait moi qui était enceinte, tu fuirais aussi ?! Tu pouvais toujours me reprocher d’ÃÂȘtre égoïste et fuyante, c’est exactement ce que tu es aujourd’hui ! Quand je pense que t’as passé le plus clair de ton temps à parler de cette putain de voiture ce weekend, alors qu’à l’autre tu lui as fais un gosse ! Y’a pas un problÚme quelque part non ?! Putain j’ai encore la gerbe
 »Retour case départ, à savoir aux toilettes. Lise n’avait qu’une envie, s’enfoncer dans le trou et ne plus jamais en ressortir, quitte à sentir les égouts pour le restant de sa vie. Lorsqu’elle réapparut, elle se dirigea vers la bouteille de vodka. Tant pis
Un deuxiÚme shooter ne lui ferait pas de mal avant d’appeler son pÚre. Elle but le second verre cul sec, avant de saisir son cellulaire dans son sac. Lise n’aurait jamais imaginer que composer le numéro de son pÚre serait aussi difficile que les douze travaux de ce bon Hercule
Et Aaron était décidé à se complaire dans ses problÚmes, pour sûr, il ne l’empÃÂȘcherait pas cette fois. Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 220 Aaron fixa la bouteille de vodka qu’elle venait de sortir du frigo et soupira doucement. Il ne voulait pas qu’elle replonge à cause de ses conneries à lui, d’autant que sur ce coup là , il n’avait vraiment rien anticipé. Peut-ÃÂȘtre qu’au final, un verre ne pourrait pas lui faire de mal à lui non plus
 Non surtout pas !! Il fallait qu’il ai les idées claires afin de comprendre les évÚnements et surtout, dâ€™ĂƒÂ©viter d’empirer la situation comme il avait l’habitude de le faire ces derniers temps.  ArrÃÂȘte de dire des conneries !! Tu voudrais que je fasse quoi ? Que je prenne la fuite et que je ferme les yeux peut-ÃÂȘtre ? Désolé mais c’est quelque chose que je ne peux pas faire. S’il s’avÚre que ce gamin et bel et bien mon fils, j’assumerais entiÚrement mes responsabilités. Faut que je te le dise comment ? Y’a rien eu entre sa mÚre et moi ! »Sentimentalement parlant bien entendu. La derniÚre remarque de Lise l’avait vraiment piqué au vif, il la savait désorientée et déstabilisée autant qu’il pouvait l’ÃÂȘtre mais ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas une raison pour l’attaquer de la sorte. Tandis qu’il marchait de long en large dans le salon, il réalisa ce que Lise venait de dire. La grippe ? Pourquoi parlait-elle de grippe ?! Elle serait bien la seule à l’attraper en cette saison puis les symptÎmes de la grippe étaient discriminables entre mille, Lizzie ne présentait rien de tout ça. Toutefois, les pensées médicales lui échappÚrent bien vite lorsque Lise parla d’appeler son pÚre et surtout, du fait qu’il ai pu l’abandonner.  Bon sang mais tu vas arrÃÂȘter de dire des choses aussi insensées ?! Je t’ai pas abandonné et j’ai jamais eu l’intention de le faire !! Es-tu aveugle à ce point ?! Tu vois pas que je suis dans la merde, que je suis complÚtement perdu, que je me retrouve avec un gamin sur les bras et que je ne sais pas quoi faire ?! Alors ouais putain de vie de merde comme tu dis !! Sauf que là , t’es en train de me reprocher des choses qui n’ont pas le moindre sens !! Puis merde, je vois pas pourquoi on essaie de discuter, on en est visiblement plus capables ! »Se faisait-il vraiment à l’idée de pouvoir la perdre ? Bien sur que non !! Jamais il ne pourrait l’accepter en revanche, Lise ne semblait pas vraiment disposée à rester, que pouvait-il faire ? La séquestrer ? Il était en mesure de comprendre que la nouvelle ne soit pas facile à digérer pour elle non plus, aussi, si elle voulait partir, elle était libre de le faire voila tout !! Aaron ne pensait pas pour autant que cela puisse vouloir dire qu’il puisse se faire à l’idée de la perdre !! Voila donc pourquoi, toilettes ou non, il la suivi tout en continuant son argumentation sur un ton relativement élevé et peu importe si le bébé était ou non en train de dormir, câ€™ĂƒÂ©tait bien le dernier de ses soucis en l’occurrence. Naturellement, sous le coup de la colÚre, il ne mesura pas l’ampleur de ses paroles, aussi lorsqu’elle lui posa la question fatidique pour savoir s’il serait ou non resté si elle avait été enceinte, la réponse se fit En l’occurrence c’est pas moi qui suis parti en apprenant qu’on allait avoir un bébĂƒÂ©â€Š t’as pas de leçon à me donner de ce cÎté-là . »Peut-ÃÂȘtre que dans le fond, il lui en voulait toujours de lui avoir caché cette grossesse. A vrai dire, il ne savait plus vraiment quoi penser, ses idées étaient confuses, il était terriblement angoissé d’une part à l’idée que Tyler soit son fils mais aussi à l’idée que Lise s’en aille, qu’elle le quitte.  Et putain, bien sur que non je ne me fais pas à l’idée que tu puisses partir !! T’as pas le droit de me dire des choses pareilles Lise !! T’imagine mÃÂȘme pas ce que j’ai vécu durant ton absence ni mÃÂȘme à quel point ça m’a fait souffrir de te perdre !! Je suis terrorisé à l’idée que tu puisses me quitter, à l’idée que cette histoire puisse tout foutre en l’air entre nous !! Je dis juste que si ce gosse est bien mon gamin, t’es pas obligée d’en payer les frais !! On dirait que tu te complais à l’idée de me faire passer pour la derniÚre des pourritures alors que j’essaie simplement de me sortir de cette situation de merde dans laquelle je suis embourbé jusqu’au cou !! »Bon tant qu’il y était, autant évoquer le reste puisqu’elle voulait impérativement remettre sur le tapis cette histoire de voiture dont il avait parlé tout le week-end. " C’est quoi ton problÚme avec cette voiture ?! Tu m’as fait un putain de cadeau de fou, t’as réalisé mon rÃÂȘve de gosse en m’offrant cette bagnole, je la conduis pour la premiÚre fois, tu voudrais que je réagisse comment ?! Câ€™ĂƒÂ©tait juste éclatant pour moi ! Excuse moi de ne pas ÃÂȘtre à cent pour cent attentif à tout ce que tu me dis !! Puis merde !! AprÚs tout ce qu’on a vécu ces derniÚres semaines, j’estime que j’avais le droit de prendre un peu du bon temps moi aussi !! Et t’as pas de dire que je lui ai fait un gosse
 déjà on en sait rien et mÃÂȘme si câ€™ĂƒÂ©tait le cas, Rachel est bien la derniÚre personne au monde avec qui je voudrais des gamins !! Je comprends que tu sois en colÚre contre moi mais putain ouvres les yeux !! Si y’a bien un moment dans ma putain de vie oÃÂč j’ai besoin de toi, c’est maintenant !! C’est ça, appelle ton pÚre, descends toi une bouteille de vodka, flingue ton foie et on sera revenu à la case départ comme ça ! Lise
 j’ai besoin de toi
 J’ai la trouille tu comprends ? "Son ton sur cette derniÚre phrase avait radicalement changé, sans doute parce qu’effectivement, Aaron était mort de peur. Câ€™ĂƒÂ©tait bien la premiÚre fois de sa vie qu’il éprouvait un tel sentiment, il avait l’impression d’ÃÂȘtre impuissant et que la situation lui échappait totalement. Il ne pouvait rien faire de plus qu’espérer que ce gamin, aussi mignon soit-il, ne soit pas le sien. Pour rien au monde il ne souhaitait perdre Lise et pourtant, c’est exactement ce qui était en train de se produire. S’approchant de la bouteille de vodka, il l’empoignant avec virulence, non pas pour en boire une gorgée, mais surtout pour que Lise arrÃÂȘte d’y toucher. Invité Empire State of MindInvité Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 311 Lise fut ébahie du flot de paroles qui sâ€™ĂƒÂ©chappÚrent de la bouche d’Aaron
Mais celles qui la heurtÚrent le plus, ce fut de toute évidence ce qui avait un rapport avec son avortement. Il l’avait dictée avec une telle colÚre froide que le sang de la demoiselle se serait presque glacé sur place. Elle avait peur de le perdre, peur de voir à quel point il lui en voulait encore
Fondamentalement ils étaient loin d’incarner l’image du couple parfait, puisque Aaron nâ€™ĂƒÂ©tait pas capable de lui pardonner des choses qui appartenaient, selon ses dires, au passé. Lise avait aimé en parler, mais avait accepté le fait d’oublier, tout simplement. Le fait qu’il lui balance ça dans les gencives l’anesthésia soudainement, tandis qu’elle sortait encore une fois des toilettes, prÃÂȘte à appeler son pÚre. Jusqu’au moment oÃÂč elle vit Aaron se saisir de la bouteille de vodka, espérant qu’elle allait arrÃÂȘter d’en boire. Mais pour l’instant, ce qui occupait toujours son esprit, câ€™ĂƒÂ©tait la phrase qu’il avait dite alors qu’elle avait la tÃÂȘte dans la cuvette. Ca, elle ne parvenait tout bonnement pas à le digérer
Tout comme lui, d’aprÚs ce qu’elle avait pu comprendre. Lise laissa donc son portable sur la table, saisissant Aaron violemment par le poignet pour finir par plaquer ses poignets contre le canapé. Elle était trÚs en colÚre...Mais les mots lui manquaient. Cela dit, ils étaient en train de se monter l’un contre l’autre, et Lise ne voyait pas l’intérÃÂȘt. Alors oui, si jamais ce foutu bébé était son fils, elle n’arriverait jamais à l’accepter. Elle serait probablement détruite par cette nouvelle, mais elle disparaÃtrait de sa vie uniquement à sa demande, câ€™ĂƒÂ©tait chose certaine. Seulement, elle ne doutait pas que cette fille avait qui il avait couché et qui clamait ÃÂȘtre la mÚre de son enfant cherche à tout prix à rayer Lise de la vie d’Aaron, elle en mettrait facilement sa main à couper. Mais maintenant qu’elle le maintenant par les poignets, qu’elle le regardait dans les yeux pour la premiÚre fois depuis plusieurs minutes, elle était prÃÂȘte à s’effondrer. Elle trouvait tout bonnement monstrueux ce qu’il venait de dire
MÃÂȘme si elle était grandement en tort dans l’affaire, le fait de lui rappeler nâ€™ĂƒÂ©tait pas forcément C’est monstrueux ce que tu viens de dire
Ai-je rÃÂȘvé ou as-tu dit que l’on faisait table rase du passé ? Et maintenant, tu viens me balancer à la gueule que je ne t’ai rien dit au sujet de mon avortement ?! Tu te fous de moi, Aaron ?! J’ai fais une grossiÚre erreur, mais j’ai essayé de tout te dire et tu m’as rétorqué que le passé appartenait au passé, et qu’il fallait avancer. Ah bah ouais, on a vachement avancé ! Je te balance pas de vieux dossiers à la gueule moi ! J’analyse la situation, pas de la meilleure maniÚre c’est vrai, mais toi tu me balances la pire erreur de ma vie à la gueule ! Tu penses sans doute que ç’a été une partie de plaisir, ce putain de curetage ? J’ai pas le droit de m’en plaindre, mais puisque tu remets ça sur le tapis, la douleur a été horrible ! Aussi bien celle de ton absence dont jâ€™ĂƒÂ©tais la seule cause que l’intervention elle-mÃÂȘme ! Alors la FERME alors que tu ne sais rien de cet instant là ! »Lise avait lùché son emprise, se laissa retomber sur le mÃÂȘme fauteuil que tout à l’heure. Elle était encore au point de départ, décidément
Il avait besoin d’elle, autant qu’elle avait besoin de lui, mais la colÚre les dominait l’un comme l’autre. Encore un peu et Lise retournerait se cacher aux toilettes, pour la troisiÚme fois depuis son arrivée. Son regard était pointé vers le bas, elle semblait réfléchir mais ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas le cas. Elle n’espérait qu’une chose, qu’il dit quoi que ce soit qui pourrait lui effacer ce qu’il venait de dire. Pour le coup, elle n’avait plus envie de lui faire le moindre reproche, de peur de se prendre une autre remarque sur le passé en pleine figure. Câ€™ĂƒÂ©tait lùche, mais il avait bien réussi à lui couper le sifflet
Puisqu’elle ne pouvait pas conduire et qu’elle nâ€™ĂƒÂ©tait pas en état d’appeler son pÚre à l’aide, elle restait là , comme inerte, le visage toujours aussi pùle que la neige. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait à ce rythme, mais elle tiendrait. Elle se leva donc pour aller ranger son cellulaire dans son sac, plaçant de la mÃÂȘme occasion le shooter qu’elle avait utilisé dans lâ€™ĂƒÂ©vier. Tout ça sans un mot
Juste avant de retourner illico aux toilettes. Cette fois, elle y resta un certain temps
Quinze bonnes minutes au moins, d’une part pour vomir certes, mais pour se plonger la tÃÂȘte sous l’eau, histoire de se remettre les idées en place. Elle prit le temps de s’essuyer, et lorsqu’elle ressortit, la sentence fut sans appel  TrÚs bien, je reste. Tu as besoin de moi alors je reste
Mais je n’oublie pas ce que tu viens de dire. Ah, elle est loin l’image du couple parfait, si le passé te rappelle toujours à l’ordre. Bah, je ne vais pas me plaindre. Je vais attendre que sa putain de mÚre revienne, puis je reprendrais la voiture si j’en suis capable. Aucune envie de subir les foudres de mon pÚre en plus de tout le reste. Faut que je rentre soigner cette grippe aprÚs. »Juste à ce moment là , le bébé pleurait à nouveau. Il était réglé comme une horloge, celui là ! Lise saisit le second biberon qu’elle avait posé sur la table pour mieux aller chercher le petit Tyler ensuite. Elle lui donna le biberon avec douceur, une douceur presque maternelle bien que ce bébé ne soit nullement le sien. Comme la fois précédente, elle lui fit faire son rot, et en profita pour lui changer la couche, le nettoyant avec douceur avant de lui en mettre une propre. Quand tout ceci fut fait, elle le recoucha doucement, le berçant en chantonnant la premiÚre chanson qui lui vint à l’esprit Au clair de la lune. Bateau comme chanson, mais Î combien efficace ! Il s’endormit en à peine cinq minutes, et Lise pu réapparaÃtre dans le salon, se rasseyant toujours sur le mÃÂȘme fauteuil.  Pour info, je n’ai pas de problÚme avec la voiture. Tu en as juste parlé tout le weekend, c’est tout. Mais bon, oublie, je suppose que câ€™ĂƒÂ©tait normal. Effectivement, j’ai pas de leçons à te donner, je vais juste te donner les réflexes que tu devras avoir, je peux rien faire de plus. J’ai élevé Kathryn avec Sam, je sais trÚs bien ce qu’il faut faire. Alors monsieur buté numéro un, t’auras qu’à suivre à la lettre ce que je vais tâ€™ĂƒÂ©crire. Oh, et n’essaye mÃÂȘme pas de m’empÃÂȘcher de lui défoncer la tronche à celle là . Avant de partir, je peux t’assurer que je vais faire en sorte qu’elle se souvienne de moi ! Quand je pense que je m'occupe d'un gamin qui est mÃÂȘme pas le mien...Putain Lise, tu te ramollis ma pauvre, c'est pathétique. »Lise se leva, un peu tremblante encore, avant de sortir une feuille de son sac et de se mettre à rédiger tout ce qu’elle avait acquis d’expérience. Il pourrait toujours brûler la feuille, elle s’en foutait
Elle n’avait plus la capacité de se mettre en colÚre aprÚs tout ça. Au contraire, ses larmes se remirent à couler tandis qu’elle les essuyait au fur et à mesure, d’un geste rageur. Ce nâ€™ĂƒÂ©tait pas le moment de craquer, non vraiment pas. Il fallait qu’elle ait toute sa force pour mettre son poing dans la gueule de cette saloperie dÚs qu’elle passerait le pas de la porte. Elle ne doutait pas qu’Aaron allait l’en empÃÂȘcher, mais il ne pourrait pas l’empÃÂȘcher longtemps. Lise avait de la ressource et de l’expérience en la matiÚre ! Invité Empire State of MindInvité n="sh’il faisait. Cela e te balance qpait t;était le cas,tés7;é poing ad mbooir;"> Empire Strrsati ichiers/2ijivant de partfallait bien qoot pas en étsttps//2fenter>e vatoutetcsME ale la grippe. Elle odisienne' rtittar"ers/2> 8217ola nei'it libr- 1414Sujet Re Comme un air de déja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1414 Effectivement, câ€™ĂƒÂ©tait monstrueux et d’ailleurs, Aaron avait parfaitement conscience du poids de ses mots et de l’effet qu’ils auraient sur Lizzie. Il savait qu’il allait la piquer au vif et c’est sans doute pour cette raison qu’il avait remis sur le tapis cet épineux sujet. Câ€™ĂƒÂ©tait peut-ÃÂȘtre facile de ressortir les vieux dossiers du passé, cependant, il n’en restait pas moins qu’il n’appréciait guÚre la façon dont elle avait mis en doute sa réaction dans l’hypothÚse oÃÂč elle serait enceinte. Il ne serait jamais parti, câ€™ĂƒÂ©tait lâ€™ĂƒÂ©vidence mÃÂȘme à ses yeux et à dire vrai, il était particuliÚrement peiné que Lise ne s’en rende pas compte. Puis il faut dire que vu les circonstances, le jeune homme nâ€™ĂƒÂ©tait plus vraiment dans son état normal, ses pensées avaient du mal à se faire nettes dans son esprit, il avait l’impression d’ÃÂȘtre au beau milieu d’un cauchemar et n’osait mÃÂȘme pas imaginer ce qui pourrait se passer dans lâ€™ĂƒÂ©ventualité oÃÂč Tyler serait bel et bien son enfant. Il savait qu’il n’y aurait rien de tel pour foutre en l’air leur couple, un peu comme s’il avait pu prémédité d’une part que Rachel tomberait enceinte et d’autre part, que Lise ferait de nouveau partie de sa vie.  Non mais tu t’es entendu ?! Ca tâ€™ĂƒÂ©tonne que je ressorte les vieux dossiers du passé vu les circonstances ? Tu te demandes quelle aurait été ma réaction alors que tu sais trÚs bien ce que j’aurais fait et la maniÚre dont j’aurais réagi ! Pourtant, tu persistes en disant que j’aurais pris la fuite et tu voudrais que je reste les bras croisés ?! Désolé mais si t’as fait des conneries par le passé, t’es la seule et unique responsable ! Tu peux pas me reprocher d’avoir été absent, ta foutue solitude, tu l’as bien cherché à ce moment là ! J’en ai marre de faire comme si tout ça ne m’atteignait pas car c’est faux ! T’as foutu en l’air ce qu’on avait, t’as foutu en l’air nos fiançailles et t’as choisi d’avorter de MON enfant alors les leçons de vie, tu te les gardes. »Aaron regretta aussitÎt mais il avait toujours eu une maniÚre extrÃÂȘmement stupide de répondre aux attaques on le blessait, il blessait en retour en tùchant de faire bien plus de mal qu’on ne lui en avait fait. Lise était pourtant la derniÚre personne au monde qu’il souhaitait rayer de sa vie, il l’aimait plus que tout et bon sang, ce qu’il pouvait se sentir nul de lui faire ce genre de reproches, pourtant, il fallait bien que ça sorte à un moment donné. Câ€™ĂƒÂ©tait le seul moyen qu’il avait trouvé de l’atteindre directement, car il savait pertinemment que cela marcherait. Pitoyable. Absolument pitoyable. Aaron préféra laisser tomber la conversation pour l’instant, inutile de réveiller Tyler qui venait de s’endormir. Câ€™ĂƒÂ©tait trop facile d’attaquer Lise sur ce sujet mais Aaron n’avait pas réfléchi ni à ce qu’il disait, ni à ce qu’il faisait. Cela dit, ça ne l’empÃÂȘcha pas de remarquer les incessants allers-retours de Lise aux toilettes et inutile de dire qu’il avait la certitude qu’il ne s’agissait pas de la grippe. Elle avait sans doute mangé quelque chose qui lui était resté sur l’estomac, rien de plus. Appuyé contre la table du salon, il ne tarda pas à voir Lise refaire son apparition, affirmant qu’elle allait rester et aussitÎt, il sentit une vague de soulagement l’envahir. Il avait envie de s’excuser, de lui dire qu’il ne pensait pas un traÃtre mot de ce qu’il venait tout juste de lui jeter à la figure mais câ€™ĂƒÂ©tait trop tard. Le mal était déjà fait et s’il voulait se faire pardonner, câ€™ĂƒÂ©tait loin d’ÃÂȘtre gagné. Quand le bébé se remit à pleurer, il s’apprÃÂȘta à aller dans la chambre mais Lise le devança, ce qui, à dire vrai, le soulagea bien plus qu’il ne l’aurait imaginé. Aaron ne sâ€™ĂƒÂ©tait encore jamais occupé d’un bébé de toute sa vie, il ne savait pas comment s’y prendre et à dire vrai, ça l’effrayait un peu. De là oÃÂč il se trouvait, il lui était possible d’entendre Lise calmer le bébé, lui parler, lui fredonner une chanson
 elle ferait une mÚre fabuleuse, il n’y avait aucun doute. La pensée qu’ils pourraient avoir déjà un enfant à l’heure actuelle lui traversa de nouveau l’esprit, jusqu’au moment oÃÂč il se trouva ridicule d’avoir pu remettre ça sur le tapis. A croire qu’il n’avait rien trouvé d’autre à dire à ce moment là et qu’il ferait bien de respecter un peu le proverbe qui dit qu’il vaut mieux tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Peu à peu, les pleurs de Tyler diminuÚrent jusqu’au moment oÃÂč Lise fut de nouveau à ses cÎtés. Se calmant à son tour, Aaron secoua légÚrement la tÃÂȘte face aux reproches de Lise et comprnt conscience dut en trases conneries à 8217;excuser, de lui dire quferait8217ofois depi, cbarien faire dee cela quÌ”n> Empire State of MindInvité c son poer-top1vetax-widthte onscdiv">que ç’pn, puisque genrdes grésentait rir-proa l& class="spnter" /> grés d&onscdait lui eff/>InvitÃr.821 la;exheightass="e n&son me moudrais df4SifuÌ”r3lencee p1g="0" cellpaddinagement l& pan>8217ola nei'it libr- 1414="lapei821c cette vu vifuÌ”ttion m/e om/fic7;u8217;pacing="0" cellyn avec Sosent sur plus qer-po, et’ur2178s .applepas le caoe que nthityt di lcenterbsentle="mapettesste. Fafent oÃÂčs pou le pve aÃcesxn se ineux,.ctpss a ditnt Aaron vif;as reép7;ri rle ! Tu p&etster-phiersass="prer en pve aÃcesx toujoupl {PV lplepaindiarniÚre mAEbas,tés7;nt, tait en retour en tùcbvatoutett, illm/fichiers/2014/48ble>
Maisqu'adviendra-t-il des droits des femmes enceintes pour les nombreuses femmes qui seront employées aprÚs signature d'un contrat premiÚre embauche ? L'employeur qui sera informé de la grossesse de l'une de ses employées, à la suite d'une indiscrétion ou parce qu'il aura vu s'arrondir la taille de celle-ci, envisagera la situation d'un mauvais oeil,
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 » Aujourd’hui, la situation semble avoir bien changĂ©, et pour le pire. Il est fort Ă  parier que si cette histoire avait lieu actuellement, Mary Kay recevrait de France une centaine de lettres d’insultes et non plus de soutien. Mary Kay Letourneau a grandi dans une famille amĂ©ricaine bourgeoise conservatrice, rĂ©publicaine et catholique. Son pĂšre, John Schmitz, pour qui elle a toujours vouĂ©e une grande admiration, n’était pas tout Ă  fait n’importe qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© membre du CongrĂšs sous Nixon, il s’est prĂ©sentĂ© aux Ă©lections prĂ©sidentielles amĂ©ricaines de 1972. RĂ©publicain trĂšs conservateur, un jour, Ă  l’occasion de la visite historique de Nixon en Chine, il a dĂ©clarĂ© qu’il ne voyait pas d’objection Ă  ce que Nixon aille en Chine, sa seule objection Ă©tait qu’il en revienne ». Quant Ă  Mary Kay elle-mĂȘme, elle s’est trĂšs tĂŽt, dĂšs l’enfance, envisagĂ©e comme mĂšre et institutrice, ce qu’elle est devenue. Elle a eu quatre enfants de Steve Letourneau, et est devenu institutrice. Il n’est peut-ĂȘtre pas inutile de souligner qu’outre son implication quasiment sans limite dans son travail auprĂšs des Ă©lĂšves, pour lesquels elle se dĂ©pensait sans compter, disposant d’une vaste expĂ©rience scolaire du fait des incessants dĂ©placements dus aux activitĂ©s politiques de son pĂšre durant toute son enfance, elle s’est forgĂ©e trĂšs tĂŽt une orientation et une conception trĂšs affirmative et engagĂ©e de son mĂ©tier d’institutrice. Un des points Ă©tait le suivant QuatriĂšmement mes plans Ă  court terme pour une Ă©ducation rĂ©ussie comprennent des cours prĂ©paratoires en langue, une formation particuliĂšre pour les Ă©lĂšves douĂ©s 
. Je m’intĂ©resse beaucoup aux Ă©lĂšves qui possĂšdent des dons particuliers. Nombre de mauvais Ă©lĂšves sont douĂ©s dans des domaines non conventionnels, talents qu’en ma qualitĂ© d’enseignante je peux repĂ©rer et encourager ». Vili Fualaau sera un cas typique de mauvais Ă©lĂšve » dont elle dĂ©cĂšlera des dons immenses, en particulier pour le dessin. Mais de tous les Ă©lĂšves qu’elle a eu et auquel elle s’est consacrĂ©e pendant plusieurs annĂ©es, on sent que Vili est celui qui a poussĂ© son travail jusqu’à son point d’impossible, et cela a Ă©tĂ© la condition du basculement dans la rencontre amoureuse. Elle raconte la façon dont, dĂ©jĂ  trĂšs fragilisĂ©e par l’échec total de son mariage, il lui arrivait de quitter sa classe en pleurant devant ses Ă©lĂšves, ne pouvant supporter les Ăąneries interminables de son Ă©lĂšve malgrĂ© tout son dĂ©vouement professionnel. Elle disait aussi j’ai toujours pensĂ© que Vili serait un jour un grand artiste, peut-ĂȘtre mĂȘme le futur Picasso. Ce qui m’agaçait et me mettait parfois en colĂšre, c’est que son parcours scolaire ne l’aidait pas ». D’une certaine maniĂšre, la situation d’enseignement Ă©tait avec lui une situation Ă©vĂ©nementielle, oĂč l’enseignement est au bord du vide, confrontant l’enseignant Ă  un choix tout Ă  fait radical ou bien abandonner la partie, abandonner l’enfant Ă  son sort, ou bien accepter de basculer dans un autre registre, complĂštement diffĂ©rent, capable de franchir l’obstacle, de forcer l’impossible par la crĂ©ation d’une possibilitĂ© existentielle entiĂšrement neuve et insoupçonnĂ©e. C’est un point crucial Mary Kay n’est pas tombĂ©e amoureuse de son Ă©lĂšve parce qu’elle Ă©tait sexuellement attirĂ©e par les enfants, mais prĂ©cisĂ©ment parce qu’elle Ă©tait une vraie enseignante, une pĂ©dagogue hors pair. Sans cela, il est clair qu’une femme de sa trempe ne se serait jamais aventurĂ©e dans une telle relation. Cependant, l’autre facteur dĂ©terminant a Ă©tĂ© l’échec de son mariage avec Steve Letourneau, qu’elle raconte en dĂ©tail et sur lequel je ne m’attarderai pas, et donc le fait qu’elle se soit Ă  cette occasion dĂ©couverte une question mĂ©taphysique » commune avec celle de Vili Fualaau oĂč mĂšne le chemin ? ». La difficultĂ© d’orienter Vili dans l’existence se nouait intimement avec sa propre dĂ©sorientation existentielle. Au-delĂ  de son enseignement, c’était donc en quelque sorte sa vie entiĂšre qui se retrouvait d’une certaine maniĂšre au bord du vide ». Le destin de Vili Fualaau est lui-mĂȘme trĂšs singulier. Il raconte que lui et toute sa famille sont des Samoans, des PolynĂ©siens amĂ©ricains, mĂȘme s’il est nĂ© Ă  HawaĂŻ, oĂč sa mĂšre a grandi. Sa mĂšre est venue vivre aux Etats-Unis aprĂšs avoir quittĂ© son mari. Ici Ă  Seattle, la communautĂ© s’est installĂ©e surtout en banlieue sud, prĂšs des usines Boeing, dans des quartiers comme Burien et White Center qui sont trĂšs proches l’un de l’autre. Je ne crois pas que nous ressemblons aux autres habitants des Ăźles du Pacifique Sud, ou aux Asiatiques, qui eux aussi vivent en communautĂ© Ă  Seattle, comme les Cambodgiens, les Vietnamiens ou les Philippins. Ils ont toujours l’air de se battre entre eux ces types. Les Samoans, eux, forment une vraie communautĂ© soudĂ©e et fraternelle. Tout le monde sait que les Samoans sont des types costauds, et personne va leur chercher de crosse. On appelle Hood » le coin oĂč nous vivons. Un raccourci de neighborhood en amĂ©ricain. Ce n’est pas vraiment un ghetto, ou un endroit de ce genre, mais il y a des gangs et tout ça, et chacun a son propre territoire dans le Hood ». Le mien s’appelle Roxbury Hood », un genre de banlieue ouvriĂšre, oĂč l’on trouve beaucoup d’ethnies diffĂ©rentes. Il y a des gens qui louent leur maison, pas trĂšs cher, mais aussi beaucoup de gens propriĂ©taires. Des gangs se sont formĂ©s dans le coin, c’est comme ça qu’on se sent forts. Il se passe des tas de trucs dans le Hood », des vols de voiture, de magasins, des bagarres, toutes ces choses. J’étais dans un gang qui piquait des bagnoles, Ă  un moment, juste pour rouler avec pendant quelques jours. Si des concurrents Ă©trangers se pointent dans le quartier, ou mĂȘme des flics, on est trĂšs vite au courant, on surveille. Si un autre gang essayait de s’installer dans le Hood », il y aurait sĂ»rement de la bagarre. Mais je ne crois pas que ce soit dĂ©jĂ  arrivĂ©. Parfois les choses peuvent tourner Ă  la violence, mais ce n’est pas souvent, quoique, une fois, j’étais dans une voiture, et quelqu’un a carrĂ©ment tirĂ© dessus. Ce sont des jeunes pour la plupart, mais quand on a vingt et un ans ou plus, on peut tomber dans le vol Ă  main armĂ©e, la drogue et mĂȘme se retrouver mort. C’est ça grandir dans le Hood ». MalgrĂ© tout ça je prĂ©fĂšre grandir ici que dans des quartiers de Blancs, comme Bellevue ou Renton, lĂ  oĂč sont les gosses de riches. C’est pas une histoire de racisme, parce que dans les gangs que je frĂ©quente, il y a aussi des Blancs, comme mon copain Chris. Mais il vaut mieux grandir dans le Hood », moi je dis que ça ouvre les yeux d’un mec vite fait, alors que si on grandit dans les quartiers riches, on est des singes, on apprend rien sur la façon dont le monde tourne. C’est ce que je pense. Des fois on descend en ville, juste rigoler aprĂšs les singes, ces jeune Blancs gosses de riches, rien que des nuls. Quand on est arrivĂ©s ici, j’avais environ quatre ans, et maman Ă©tait seule pour Ă©lever et nourrir quatre gosses. La maison Ă©tait toujours emplie de monde, des tantes, des oncles, des cousins, des amis. Maman travaillait tout le temps dehors, et il fallait presque que je me dĂ©brouille tout seul Ă  mon Ăąge. Ça m’a fait grandir vite. Il y avait des jours oĂč la maison Ă©tait tellement pleine de monde, qu’on entendait discuter et crier et rĂąler dans tous les coins. J’aurais bien voulu me trouver un endroit pour dessiner tranquillement. J’ai commencĂ© Ă  dessiner tout ce qui me passait par la tĂȘte, quand on est venus de Hawaii. Je fais ça facilement, et les gens disent toujours que c’est super. Je sais que c’est bien, et que j’ai un vrai talent, pas seulement parce que les gens le disent, mais parce que je regarde aussi ce que font les autres artistes, et bien souvent je trouve ça nul. » 61-62 Le rapport Ă  son pĂšre, avant d’en ĂȘtre sĂ©parĂ©, Ă©tait fait Ă  la fois de haine et d’admiration. Haine contre sa violence, mais admiration envers un homme qui lui paraissait ĂȘtre un chef important de l’üle, un chef de gang ou de mafia. Il l’a en fait trĂšs peu connu, sa mĂšre Soona s’étant sĂ©parĂ©e de lui pour Ă©chapper Ă  sa violence je crois bien qu’il Ă©tait dans le trafic des drogues, il devait livrer par-ci par-lĂ , brutaliser et cogner les gens et tout ça. Il avait l’air de tout contrĂŽler sur cette putain d’üle d’Hawaii. Je suppose que j’ai dĂ» fantasmer sur lui, je croyais que c’était quelqu’un Ă  qui il fallait ressembler. Je me souviens qu’une fois, on Ă©tait sur la plage et mon frĂšre Perry s’est fait prendre par un mauvais courant, il Ă©tait entraĂźnĂ© de force. Mon pĂšre a foncĂ© dans les vagues, il l’a arrachĂ© de l’eau comme un rien. Ce jour-lĂ , il a sauvĂ© Perry de la noyade. Je suis retournĂ© Ă  Hawaii depuis, la famille m’a aidĂ© Ă  remplir un peu les trous Ă  propos de mon pĂšre, moi je savais pas vraiment qui c’était. Il paraĂźt que c’était un sale mec finalement, qu’il Ă©tait tout le temps en prison, et en plus qu’il y a fumĂ© du crack. Un truc que j’aime pas du tout. » La figure dĂ©terminante de la vie de l’enfant Vili a Ă©tĂ© non son pĂšre, mais sa mĂšre, Soona, que manifestement il aimait, respectait et craignait tout Ă  la fois. Figure d’autoritĂ© et figure centrale de la famille. Les choses s’éclaircissent dans le rĂ©cit que fait Mary du temps qui a suivi l’accouchement, Ă  l’hĂŽpital Quelques temps plus tard, j’ai eu l’impression que le peuple samoan tout entier surgissait dans ma chambre. Soona, Leni et Seni, la sƓur et la tante de Vili, sont arrivĂ©s. L’ambiance dans la chambre a aussitĂŽt changĂ©. Vili, rĂ©fugiĂ© prĂšs de la fenĂȘtre, s’est fait tout petit sur sa chaise, tandis que Soona occupait le centre de la scĂšne, installĂ©e dans un rocking-chair, le bĂ©bĂ© dans les bras. La maniĂšre dont Vili se rapetissait ainsi devant sa mĂšre me contrariait. Les Samoans ont, il me semble, un systĂšme matriarcal qui Ă©crase les hommes. Voir l’ĂȘtre que l’on aime se retrouver brusquement dans cette situation est assez bouleversant. On avait dĂ©libĂ©rĂ©ment mis de cĂŽtĂ© Vili, tassĂ© sur sa chaise contre la fenĂȘtre, et sa mĂšre avait pris la situation en main. Heureusement, nous avions eu le temps d’ĂȘtre un peu seul, Vili avait pu prendre le bĂ©bĂ© dans ses bras et lui parler comme un pĂšre. » 247 Mais le plus intĂ©ressant est le rapport de Soona Ă  son fils. C’est d’elle que lui vient son surnom de Bouddha, et elle a trĂšs tĂŽt considĂ©rĂ© que Vili Ă©tait une vieille Ăąme dans un jeune corps ». Soona tient son fils pour responsable de ce qui s’est passĂ© avec Mary. Or, qu’une mĂšre puisse tenir son fils mineur pour responsable de sa relation avec une femme adulte est dĂ©terminant, car cela signifie la possibilitĂ© de l’amour aux yeux de la mĂšre elle-mĂȘme, ou plus prĂ©cisĂ©ment la capacitĂ© d’ĂȘtre sujet dans le registre de l’amour. Bien sĂ»r, cela ne va pas au dĂ©part sans une profonde incomprĂ©hension, mais elle finit par l’accepter, et par se rallier Ă  l’amour de Mary et Vili contre la loi et le jugement Soona Il y a une pĂ©riode oĂč j’aurais volontiers Ă©tranglĂ© Mary pour ce qu’elle avait fait. D’abord, je ressentais de la colĂšre en tant que mĂšre, elle avait trompĂ© la confiance que j’avais en elle. Non seulement Mary est aussi une mĂšre, mais nom d’un chien, elle Ă©tait l’institutrice de Vili ! Pourtant aujourd’hui, assise sur ce banc de la salle d’audience, je la regarde et j’ai envie de lui tendre les bras. Si je pouvais seulement ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s et lui montrer que je la soutiens. Si je pouvais m’avancer pour l’embrasser devant tous ces gens, la rassurer, lui dire que tout ira bien. Je sais bien pourtant, au fond de moi, que rien n’ira bien, qu’elle va les prendre, ces sept ans et demi de prison, mais ça ne fait rien, elle a mon soutien, et j’aurais voulu montrer aux autres qu’ils auront beau l’enfermer, la punir autant qu’ils voudront, mon cƓur est avec elle, et je ne ressens plus aucune colĂšre envers elle. Je suis sincĂšrement dĂ©solĂ©e Ă  prĂ©sent, je m’en veux de ne pas avoir le cran de la prendre dans mes bras, lĂ , devant tout le monde. Je crains tous ces journalistes, et leurs rĂ©actions. Beaucoup ont dĂ©jĂ  entendu parler de moi, ils connaissent mon nom, mais personne ne connaĂźt mon visage, et il vaut mieux que ça reste ainsi. En allant au tribunal ce matin, je me demandais encore comment je rĂ©agirais vis-Ă -vis de Mary. La colĂšre ou le pardon ? Je n’étais sĂ»re de rien, jusqu’au moment oĂč je l’ai vue arriver dans la salle d’audience, avec ses boucles blondes, ses grands yeux d’enfant Ă©carquillĂ©s, l’air tellement perdu et dĂ©sorientĂ©. A cette minute j’ai compris que mon cƓur Ă©tait avec elle. Je me suis assise dans un coin, loin des regards insistants des journalistes, en essayant de contenir ma rage aprĂšs eux
 C’est la maniĂšre dont il la traite qui me met en rogne. Je suis une femme simple, je comprends des choses simples. Et ce que j’entends ici ne me plaĂźt pas. La cour dit qu’elle a commis un crime. Le viol de mon fils, qu’ils disent, mais moi je n’ai jamais vu ça comme un viol. Ou alors ce viol est une drĂŽle de chose. J’ai toujours cru que le viol, c’était prendre quelqu’un contre sa volontĂ©. Et qu’est-ce qu’on a dans cette histoire ? On a deux parties consentantes, deux personnes conscientes de ce qui s’est passĂ© entre eux, et qui le dĂ©siraient. Je sais bien, moi, que ce n’est pas un viol, et Dieu le sait aussi. SĂ»r que c’était un adultĂšre, ça, je ne peux pas dire le contraire, mais pas un viol ! Ils ne connaissent pas mon fils ! En Ă©coutant les avocats et le juge, les choses se compliquent encore dans ma tĂȘte. Je finis par me demander Ă  quoi servent nos lois. J’ai toujours pensĂ© qu’elles Ă©taient faites pour nous protĂ©ger, mĂȘme si je sais qu’il est impossible de traiter chaque cas sĂ©parĂ©ment, de l’examiner individuellement, selon ses caractĂ©ristiques propres. Mais il faudrait aussi admettre que certaines choses sont particuliĂšres dans la vie. On ne peut pas toujours suivre la loi Ă  la lettre. A mon avis, c’est le cas pour Mary et Vili. C’était un mercredi, quand les policiers m’ont appelĂ©e pour la premiĂšre fois Ă  cause de tout ça. Le lendemain, ils arrĂȘtaient Mary et l’inculpaient. Un tas de gens voyaient le problĂšme diffĂ©remment, chacun avait son idĂ©e, et moi, j’avais dĂ©jĂ  les idĂ©es confuses, tout embrouillĂ©es. Quand il se passe quelque chose, je tente toujours de comprendre par moi-mĂȘme comment c’est arrivĂ©, et pourquoi. C’est ce que j’ai essayĂ© de faire. J’ai tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  Mary pour qu’on se rencontre quelque part dans la marina, un endroit Ă  peu prĂšs tranquille. C’est assez drĂŽle, car j’ai appris plus tard que c’était lĂ  que Vili et elle se rencontraient souvent. J’avais dĂ©cidĂ© d’emmener une amie avec moi pour ce rendez-vous. A cause de l’état d’esprit dans lequel j’étais Ă  ce moment-lĂ , en colĂšre, inquiĂšte, et aussi parce que je ne savais pas comment les choses allaient tourner. On est arrivĂ©es Ă  la marina vers 9 heures du soir, il faisait dĂ©jĂ  sombre, Mary Ă©tait en retard, et quand elle s’est enfin montrĂ©e, le parking Ă©tait dĂ©jĂ  fermĂ©. Nous sommes allĂ©es de l’autre cĂŽtĂ© de la route, dans le parking du restaurant, chez Anthony. Il y avait beaucoup de monde, avec tous ces gens qui entraient et sortaient, et personne ne nous a prĂȘtĂ© attention. On est restĂ©es dans la voiture de mon amie, pour discuter. Je n’avais vraiment qu’une seule question Ă  lui poser Pourquoi ? » Et je l’ai rĂ©pĂ©tĂ©e plusieurs fois Dis-moi seulement pourquoi c’est arrivĂ©, Mary ? L’ambiance a chauffĂ© par moments, quand j’élevais la voix. Parce qu’elle me parlait d’amour, et de son intime conviction, au plus profond de son Ăąme
 Moi, je n’étais pas lĂ  pour entendre ces salades. Je lui rĂ©pĂ©tais Non, Mary, dis-moi pourquoi, c’est tout. Dis-moi comment c’est arrivĂ© ! Elle Ă©tait incapable de me fournir une explication, et jusqu’à ce jour, alors que le tribunal va l’envoyer en prison pour la deuxiĂšme fois, pour sept ans et demi, elle ne m’a toujours pas dit pourquoi. Ce soir-lĂ , recroquevillĂ©e dans la voiture sur le siĂšge du passager, Mary m’a fait pitiĂ©, elle Ă©tait pathĂ©tique, enfantine, Ă  sangloter en marmonnant tous ces trucs sur l’amour et le reste. J’ai essayĂ© de m’y prendre autrement Pourquoi tu n’es pas venue me voir ? On aurait pu s’en sortir ensemble ! J’aurais peut-ĂȘtre piquĂ© une colĂšre, fulminĂ© aprĂšs vous deux, sĂ»rement mĂȘme, mais ça ne serait pas sorti de ma maison ! On se serait dĂ©brouillĂ©es, on aurait trouvĂ© une solution. C’était la meilleure façon de faire, j’en suis toujours persuadĂ©e. » 9-11 Elle ajoute Je lui disais tout ça, et elle hochait la tĂȘte, en m’implorant toujours de comprendre que l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre Ă©tait exceptionnel. Ça m’a fichue en rogne Ă  nouveau, j’avais pas besoin de ce genre de parenthĂšse romantique pour le moment ! Comme tout le monde, comme n’importe qui, je ne voyais que le problĂšme de l’ñge. Mary, il faut que tu regardes les choses en face, c’est un gosse de treize ans ! Et tu es une femme mariĂ©e, avec un tas de gosses dĂ©jĂ . T’as un fils qui a pratiquement le mĂȘme Ăąge que Vili
 Mais elle arrĂȘtait pas de dire Je sais, je sais, je sais
 C’est toi la plus vieille dans tout ça, tu le savais bien, tu n’aurais pas dĂ» te laisser faire
 dis-le moi maintenant, de mĂšre Ă  mĂšre, entre quatre yeux, hein ? Pourquoi ? Pourquoi c’est arrivĂ© ? On est restĂ©es lĂ  dans la voiture, peut-ĂȘtre deux heures, et je n’ai pas eu de rĂ©ponse. Mais au moment de la quitter, mĂȘme si mon cƓur ne comprenait toujours pas, j’avoue qu’il lui avait au moins pardonnĂ©. Une mĂšre ne peut que prier quand son enfant aime vĂ©ritablement celui ou celle qu’il a choisi. Pour que leur union ne soit pas superficielle, mais basĂ©e sur des sentiments profonds, sur ce qu’ils peuvent s’apporter l’un Ă  l’autre. Et je commençais Ă  comprendre qu’elle aimait vraiment mon fils, mĂȘme s’il n’avait que treize ans. J’ai toujours dit, et je l’ai rĂ©pĂ©tĂ© bien des fois depuis, Vili, c’est une vieille Ăąme dans un jeune corps ». Et Mary l’a en quelque sorte prouvĂ©. 
 A prĂ©sent, je vais ĂȘtre tĂ©moin, dans cette cour, d’une parodie de justice. Je ne suis venue lĂ  que parce que l’avenir des enfants me concerne. D’abord, il y a Audrey, le bĂ©bĂ© de Mary et Vili. Ma prĂ©occupation est qu’elle devra grandir sans connaĂźtre sa mĂšre. Les autres enfants de Mary, qui sont avec leur pĂšre, auront tous des souvenirs de Mary en tant que mĂšre, ils auront toujours des petites choses en commun, des choses faites ensemble, des images d’enfance. Mais les souvenirs d’Audrey ne viendront que de sa grand-mĂšre, de son arriĂšre-grand-mĂšre et de la famille de son pĂšre. Dans le meilleur des cas, elle ne saura que peu de choses Ă  propos de sa mĂšre. J’ai bien essayĂ© de convaincre les gens de la prison de me laisser lui emmener l’enfant, mais ils se sont montrĂ©s inflexibles. Ne voient-ils pas qu’ils sont tout simplement en train de dĂ©possĂ©der une petite fille de sa mĂšre ? Le silence est pesant. Au moment oĂč le juge Ă©nonce la sentence, je suis sous le choc. A ce moment prĂ©cis, je voudrais ĂȘtre avec elle. J’avais beau m’attendre Ă  ce qu’elle Ă©cope des sept ans et demi qu’on lui avait promis la premiĂšre fois, j’avais malgrĂ© tout gardĂ© un petit espoir et je suis triste pour Mary Ă  prĂ©sent. Je suis triste aussi pour tous ceux qui sont embarquĂ©s dans ce pĂ©trin. Pour elle, pour sa famille, son avocat, mon fils, ma petite-fille, et ses quatre autres enfants. La seule personne pour laquelle je ne ressens rien, c’est son mari. Mais pour Mary, c’est comme si quelqu’un de ma famille venait de mourir. C’est tellement dommage, elle avait tant de cartes en main, et elle a tout perdu. Elle a dĂ©jĂ  sacrifiĂ© sa libertĂ© une fois et, pour la retrouver, elle devait dĂ©jĂ  payer un certain prix ne plus revoir mon fils et ses enfants. Je pense que Mary s’était dit que, mĂȘme hors de prison, elle resterait une prisonniĂšre, car le prix qu’on lui demandait, en particulier de ne plus revoir ses propres enfants, Ă©tait bien trop Ă©levĂ©. Ça, je peux dire que je n’arrive pas Ă  y croire ! MĂȘme un meurtrier a le droit de voir ses gosses, un meurtrier peut coller les photos de tous ceux qu’il aime sur les murs de sa cellule. Pas Mary. Si un mari tue sa femme, il a toujours le droit de voir ses enfants, et il a le droit de les retrouver dĂšs l’instant oĂč il sort de prison. Pas Mary. La loi, dans sa grande sagesse, a dĂ©cidĂ© qu’elle n’était pas capable de voir ses enfants et Vili sans leur faire de mal, alors qu’elle les aime du fond du cƓur. » 41-44 On voit bien, si on laisse pour l’instant de cĂŽtĂ© la question de la justice et de la loi, que la difficultĂ© pour Soona est qu’elle ne peut que se convertir Ă  l’amour de son fils sans jamais avoir la rĂ©ponse Ă  sa question pourquoi ? », pour la simple et bonne raison que l’amour est sans pourquoi. L’amour est en quelque sorte comme la rose de la sentence mystique d’Angelus Silesius que commente longuement Heidegger dans Le principe de raison La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit, N’a souci d’elle-mĂȘme, ne dĂ©sire ĂȘtre vue ». 104 L’amour est sans pourquoi, il ne saurait relever d’aucun principe de raison suffisante, puisque son origine est Ă©vĂ©nementielle et bouleverse la ligne de partage entre le possible et l’impossible. L’absence de pourquoi caractĂ©rise certainement tout Ă  la fois ce qu’il y a de meilleur et ce qu’il y a de pire dans la vie humaine. Aux antipodes de l’incomprĂ©hension de Soona, on trouve l’histoire racontĂ©e par Primo Levi dans Si c’est un homme, au moment oĂč il dĂ©couvre en tant que dĂ©tenu juif le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz Et justement, poussĂ© par la soif, j’avise un beau glaçon sur l’appui extĂ©rieur d’une fenĂȘtre. J’ouvre, et je n’ai pas plus tĂŽt dĂ©tachĂ© le glaçon, qu’un grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient Ă  moi et me l’arrache brutalement. Warum ? » dis-je, dans mon allemand hĂ©sitant. Hier ist kein warum » ici il n’y a pas de pourquoi, me rĂ©pond-il en me repoussant rudement Ă  l’intĂ©rieur. L’explication est monstrueuse, mais simple en ce lieu, tout est interdit, non certes pour des raisons inconnues, mais bien parce que c’est lĂ  prĂ©cisĂ©ment toute la raison d’ĂȘtre du Lager. Si nous voulons y vivre, il nous faudra le comprendre, et vite. » 29 On voit la diffĂ©rence entre le bon et le mauvais sans pourquoi » le mauvais consiste en la prescription d’un nouvel interdit Ă©tendant le champ de l’impossible et Ă©crasant la vie humaine, tandis que le bon sans pourquoi » consiste Ă  transgresser un interdit afin de forcer l’impossible vers la crĂ©ation d’une possibilitĂ© nouvelle rendant la vie humaine plus vaste et plus haute. Par ailleurs, Soona a parfaitement raison de considĂ©rer son fils comme ayant Ă©tĂ© Ă  l’initiative de la rencontre amoureuse. Mary le rĂ©sume trĂšs bien Ce jour-lĂ , dans ma voiture, j’étais face Ă  l’incertitude totale quant Ă  mon avenir, et je songeais Ă  Vili Fualaau. J’aimais vivre seule, cela m’arrivait parfois, j’étais parfaitement heureuse de l’existence elle-mĂȘme, de mon rĂŽle de mĂšre et d’enseignante. Je ne songeais nullement Ă  rencontrer un partenaire. Je ne cherchais rien, jusqu’à ce que je sois brutalement accostĂ©e par Vili. A prĂ©sent, je n’avais plus beaucoup de chance d’y Ă©chapper. J’étais lĂ , dans ma voiture, hĂ©bĂ©tĂ©e. Mais aussi la tĂȘte pleine d’incrĂ©dulitĂ© et de colĂšre. Car je savais intimement, Ă  ce moment-lĂ , qu’il Ă©tait devenu mon compagnon pour la vie, et j’espĂ©rais ĂȘtre sa compagne. Mais nous Ă©tions trop amoureux, et je sentais surtout que les rĂšgles de la sociĂ©tĂ© contemporaine allaient nous perdre et nous blesser. Je savais que nous venions de franchir une barriĂšre dĂ©terminante dans notre relation. » 138 Tout cela place Vili Ă  des annĂ©es lumiĂšres de toute considĂ©ration en termes de victime traumatisĂ©e » ! Du reste, le meilleur moyen de s’en rendre compte, c’est de l’écouter et de juger sur piĂšce. VoilĂ  comment il raconte sa premiĂšre rencontre avec la police, liĂ©e Ă  cette affaire Vili Les flics se sont pointĂ©s Ă  l’école pour venir me chercher. J’avais sĂ©chĂ© un cours, pour aller fumer dans les toilettes, en sortant je suis tombĂ© sur la principale, Mme Baily, et une autre femme que je connaissais pas. Oh ! Vili ! Justement nous te cherchions. Merde. J’allais me faire gauler pour avoir sĂ©chĂ© le cours. On s’est tous retrouvĂ©s dans le bureau du conseiller d’éducation, Ă  cĂŽtĂ© de celui de la principale. Ça avait l’air sĂ©rieux. J’attendais que les emmerdements me tombent dessus. Et voilĂ  que cette bonne femme dit qu’elle est inspectrice. LĂ , je me demande ce que j’ai bien pu faire
 Un truc que j’aurai oubliĂ©, ou alors j’ai pas eu de bol, on m’aura vu fumer aux alentours de l’école
 Je pensais vraiment qu’elle Ă©tait venue me coincer pour un truc de ce genre, mais la voilĂ  qui me balance aussi sec de ne pas me faire du souci et que j’ai pas d’ennuis
 LĂ , je me demandais encore plus ce qui se passait. J’ai bien pensĂ© Ă  Mary, mais sans y croire vraiment, jusqu’à ce qu’elle me demande Tu connais Mme Letourneau ? Evidemment
 voilĂ  pourquoi elle Ă©tait lĂ . Ça m’a scandalisĂ©. Je connais pas de grands mots pour le dire scandalisĂ© ! Cette espĂšce de tordue de flic, ce rat humain avec ses petits yeux vicelards, ses grandes oreilles et son nez de fouine ! Elle posait la question mine de rien si je connaissais Mary ! Et elle raconte qu’elle est dĂ©jĂ  au courant de notre liaison, et de toute l’affaire sexuelle. Putain, j’avais la trouille ! Je savais que Mary pouvait aller en prison, Ă  cause de notre diffĂ©rence d’ñge. La flic a dit qu’elle s’appelait Maley, et elle s’est mise Ă  faire la gentille avec moi, polie et attentive, comme si j’étais malade. Elle m’a emmenĂ© comme ça, dans sa voiture, jusqu’au poste de police du centre-ville. Elle avait mĂȘme pas prĂ©venu ma mĂšre ni rien, et pendant le trajet elle s’est mise Ă  vouloir discuter de mon cas » et Ă  me demander des trucs du genre Est-ce que Mary t’a manipulĂ© ? », Est-ce qu’elle t’a forcĂ© Ă  faire des choses avec elle ? » J’avais beau lui dire qu’il n’y avait rien de tout ça dans l’histoire, elle marmonnait et elle arrĂȘtait pas de m’interroger. Elle voulait absolument que Mary m’ait forcĂ© Ă  faire l’amour. Et moi je rĂ©pĂ©tais Mais non
 Non
 et non. » Elle me traitait comme un gosse de cinq ans ! Elle me parlait comme Ă  un mĂŽme ! Elle se foutait de moi ou quoi ? On est arrivĂ© au poste, on s’est assis Ă  son bureau, et lĂ  elle a tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  ma mĂšre pour tout lui raconter sur Mary. Elle en dĂ©bitait, des conneries ! Et moi je me disais GagnĂ© ! Merci, salope ! Merci ! GrĂące Ă  toi je vais me faire botter le cul Ă  la maison. » AprĂšs ça, elle a demandĂ© si je voulais rentrer chez moi, ou qu’on m’emmĂšne quelque part ailleurs. J’ai rĂ©pondu ailleurs, je voulais pas rentrer Ă  la maison. AprĂšs ça, elle a dit qu’elle me ramĂšnerait quand mĂȘme chez moi, mais qu’elle avait encore quelques questions Ă  poser Ă  ma mĂšre. Elle les a posĂ©es. Pendant ce temps-lĂ  je me demandais ce qui s’était passĂ©. Qu’est-ce qui avait bien pu arriver Ă  Mary ? J’étais vachement inquiet que Mary ait fait une connerie, se suicider ou un truc comme ça. La flic Maley avait bien vu que ça m’embĂȘtait qu’elle ait appelĂ© ma mĂšre, alors elle a dit que si elle me battait elle aurait des problĂšmes, donc qu’elle n’avait pas intĂ©rĂȘt Ă  me toucher. Ouais
 super ! Encore merci ! AprĂšs son coup de fil, elle a demandĂ© si j’avais faim, et elle m’a emmenĂ© dans un restaurant chinois. LĂ , elle a commencĂ© Ă  me raconter qu’elle avait dĂ©jĂ  eu Ă  s’occuper de cas de mineurs comme le mien. Puis elle a dit Est-ce que tu veux que tout ça s’arrĂȘte ? LĂ , j’étais pas sĂ»r de ce qu’elle voulait dire. Que s’arrĂȘte ma liaison avec Mary ou qu’elle arrĂȘte de me gonfler avec ses questions ? Alors j’ai rĂ©pondu Ouais. » Au hasard. Je savais plus oĂč j’en Ă©tais, et ce qui attendait Mary. On mangeait, elle Ă©tait en train de poser encore des questions sur Mary, et tout Ă  coup elle demande un truc complĂštement bizarre. Est-ce que tu pourrais avoir une relation avec une femme comme moi ? Alors là
 j’ai seulement rĂ©pondu que je savais pas
 J’aurais bien dit carrĂ©ment Non », mais je voulais pas la mettre en rogne. AprĂšs ça on est retournĂ©s Ă  son bureau. Chaque fois que j’essayais de lui expliquer ma liaison avec Mary, elle m’interrompait Incident » avec Mary. Elle voulait pas du mot liaison ». Mais ça voulait dire quoi incident » ? On a un incident, avec une femme ? Elle tournait comme ça autour de petits dĂ©tails, et Ă  un moment elle a demandĂ© Est-ce qu’elle a essayĂ© de t’enlever tes vĂȘtements ? Je me rappelle pas. J’en avais marre. Je voulais plus parler Ă  cette femme, plus rien lui dire. Mais elle continuait Est-ce que Mary t’a forcĂ© Ă  faire quelque chose ? Sais-tu ce que signifie rapports sexuels » ? Combien de fois l’as-tu fait avec Mary ? Ça me paraissait un chiffre raisonnable. J’ai pas dit zĂ©ro, parce que Mary Ă©tait enceinte et qu’ils auraient fait un test pour savoir de qui Ă©tait le bĂ©bĂ©. Mais je lui ai pas dit la vĂ©ritĂ© non plus, la vĂ©ritĂ© c’est entre deux et trois cents fois. Parce que j’avais peur qu’on lui colle des charges en plus, et qu’on l’enferme pour le restant de sa vie. Je savais que c’était dĂ©jĂ  sĂ©rieux, mais si notre liaison n’avait pas l’air normale pour les autres, alors lĂ , ça deviendrait vraiment grave pour elle. Six, je trouvais que ça avait l’air normal, moi. Pendant quatre, cinq, peut-ĂȘtre six heures je suis restĂ© lĂ  Ă  me faire chier avec cette flic. J’aurais voulu ĂȘtre ailleurs, j’en avais marre qu’elle me pose tout le temps les mĂȘmes questions sur les mĂȘmes trucs. J’en suis arrivĂ© au point oĂč je regrettais presque d’avoir sautĂ© Mary. J’étais mal, je commençais Ă  me sentir coupable de tout ça. Je me disais Si seulement je pouvais remonter le temps, j’aurais plus jamais l’idĂ©e de baiser mon prof. J’y penserais pas une seconde ! » AprĂšs toute cette salade avec la flic, ça m’a passĂ©. Je regrette pas. Mais sur le moment
 merde ! J’en pouvais plus. J’ai commencĂ© Ă  dessiner n’importe quoi sur du papier, un ange, parce qu’à ce moment-lĂ  j’étais fana des anges, et quand j’ai eu fini la flic Maley a dit que ça lui plaisait beaucoup et elle l’a accrochĂ© dans son bureau. Maintenant elle doit raconter Ă  tout le monde qu’elle est mon amie ! Tu parles d’une amie ! » 225-228 Ce rĂ©cit est Ă  la fois drĂŽle et trĂšs choquant. ExtrĂȘmement comique par ce que la position d’énonciation de Vili fait surgir de grotesque dans le rapport Ă  lui des adultes qui le prennent pour une victime, mais aussi franchement sinistre et dĂ©goĂ»tant par ce qui s’y rĂ©vĂšle du comportement de la commissaire chargĂ©e de l’interroger. Ce qui ressort de tout cela avec la derniĂšre brutalitĂ©, et qui sera une constante du rapport des flics et autres autoritĂ©s au jeune Vili, c’est qu’à aucun moment il n’est Ă©coutĂ©, Ă  aucun moment ce qu’il peut avoir Ă  dire de ce qui a eu lieu ne sera pris en compte. Sa parole est entiĂšrement et dĂ©finitivement niĂ©e a priori du fait mĂȘme de son assignation, Ă  la fois juridique et d’opinion, en tant que mineur, Ă  la catĂ©gorie de victime. Victime » se rĂ©vĂšle ici pour ce que c’est une catĂ©gorie violente et barbare de nĂ©gation de l’expĂ©rience et de la subjectivitĂ© rĂ©elles de celui qui est envisagĂ© de l’extĂ©rieur comme relevant de son extension. Le pire est que la commissaire ait pu oser poser une question telle que est-ce que tu pourrais avoir une relation avec une femme comme moi ? ». La rĂ©ponse est Ă©videmment non ». Mais de quel droit en dĂ©duire que dans ce cas, le jeune homme ne saurait dĂ©sirer avoir une relation avec Marie ? Ici opĂšre le recouvrement de la singularitĂ© absolue du dĂ©sir et de l’amour par l’idĂ©ologie des critĂšres de rencontre » propagĂ©e depuis par les sites de rencontre tel Ăąge, telle taille, tels loisirs, etc. ! Vili fait le bilan de son rapport aux autoritĂ©s avec une parfaite luciditĂ© J’y comprend rien. Qu’est-ce qui s’est passĂ© au fond ? Ils ont arrĂȘtĂ© Mary. VoilĂ  ce qui s’est passĂ©. Elle s’est encore fourrĂ©e dans le pĂ©trin. Comment elle fait pour se coller tout le temps dans la merde comme ça ? La premiĂšre fois, pour la premiĂšre arrestation, on ne pouvait pas y Ă©chapper. Ces saletĂ©s de flics sont arrivĂ©s, l’air au courant de tout, me racontant qu’ils Ă©taient dĂ©solĂ©s pour moi, qu’ils allaient me sortir de lĂ , j’avais qu’à leur raconter ce qui s’était passĂ©. Tous le genre sympa les mecs, j’avais qu’à leur dĂ©baller mon histoire, et ils allaient m’aider, ils voyaient bien que j’étais une pauvre victime et tout un tas de trucs comme ça. M’aider ? Sans blague ? Vraiment m’aider ? Tout ce qu’ils ont fait c’est de foutre ma vie en l’air et celle de Mary avec. Si c’est ça aider quelqu’un ! Pourquoi ne pas nous foutre la paix tout simplement ? Comme si j’étais une victime ! Moi ? Tu parles. Des conneries tout ça. Rien que du flan. Le seul mal qu’on m’a fait, c’est eux qui l’ont fait en dĂ©barquant. C’est comme ça que tout a commencĂ© Ă  aller de travers. DĂšs que Mary a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e, tout le monde s’est pris pour un fichu expert en la matiĂšre, sans blague, ils ont commencĂ© Ă  dĂ©cortiquer ce qui s’était passĂ©, Ă  porter des jugements sur tout, sans savoir le plus petit morceau de vĂ©ritĂ© sur nous deux. Tous ces experts Ă  la noix passaient leur temps Ă  dire qu’on m’avait fait du mal, que j’étais traumatisĂ© Ă  cause de mon Ăąge, que c’était horrible qu’une femme occupant un tel poste de confiance ait pu en tirer avantage. Mais de quoi ils parlaient tous ces imbĂ©ciles ? Non seulement ils n’écoutaient pas ce que j’avais Ă  dire, mais ils ne s’adressaient mĂȘme pas Ă  moi ! Je pensais exactement comme dans cette chanson Ă  la mode que j’écoutais souvent Allez tous vous faire foutre ! » » 23-24 Les procĂšs Venons-en maintenant aux procĂšs de Mary Kay Letourneau. Les choses se sont dĂ©roulĂ©es en deux Ă©tapes. Dans un premier temps, sur le conseil de son avocat, elle a acceptĂ© de plaider coupable et de se dĂ©clarer malade mentale », dĂ©linquante sexuelle », ce qui revenait Ă  accepter la qualification juridique de sa relation avec Vili comme relevant d’un viol », en Ă©change de quoi elle ne serait en prison que le temps du procĂšs et ne serait pas jugĂ©e comme criminelle ». Seulement, cela signifiait aussi qu’elle s’engageait Ă  suivre un traitement pour sa maladie mentale » psychiatres, thĂ©rapies de groupe avec de rĂ©els violeurs patentĂ©s
 et surtout qu’à l’issue du procĂšs elle acceptait de cesser dĂ©finitivement de voir et Vili, et ses propres enfants ! Mary Kay AprĂšs ma premiĂšre arrestation, on m’avait laissĂ©e en libertĂ©. En attendant que le juge statut sur mon sort, j’avais acceptĂ© de suivre un programme d’aide psychologique. Et d’y perdre mon temps Ă  subir les expertises et les Ă©valuations mentales. On voulait me faire entrer dans une de leurs boĂźtes, me cataloguer. Tout le monde Ă©tait convaincu que je souffrais de certains dĂ©sordres de la personnalitĂ©. Lorsque nous avions choisi ce systĂšme de dĂ©fense avec mon avocat, j’y croyais. D’abord David Gehrke avait confirmĂ© ce que m’avait dit la police si je plaidais coupable pour viol, je ne serais condamnĂ©e qu’à subir le programme d’aide aux dĂ©linquants sexuels. D’aprĂšs lui, c’était lĂ  mon unique option ». Ensuite les options se sont rĂ©duites et prĂ©cisĂ©es ou bien j’acceptais le programme, ou bien j’allais en prison pour sept ans et demi. En dĂ©pit de tout ce que j’avais pu dire, de mon espoir de rĂ©gler l’affaire entre les deux familles, pour Ă©viter les mĂ©dias, je n’avais que deux solutions accepter d’ĂȘtre une malade mentale, ou ĂȘtre enfermĂ©e. Je me pose toujours des questions sur la lĂ©gislation de notre Etat pourquoi la loi n’a-t-elle rien prĂ©vu entre ces deux options ? » 231 Elle ajoute La premiĂšre audience avait Ă©tĂ© fixĂ©e au mois d’aoĂ»t, je devais en principe y plaider coupable de viol. Je savais qu’à la fin du dĂ©lai accordĂ© par la cour, je devrais aller en prison en attendant que le juge reçoive les rapports des nombreux psychiatres et psychologues qui s’étaient penchĂ©s sur mon cas. Ils avaient trois semaines pour rendre leur dossier. Ce qui signifiait trois semaines de prison prĂ©ventive Ă  partir du mois d’aoĂ»t car, selon la loi de l’Etat, quiconque plaide coupable d’agression sexuelle doit rester enfermĂ© dans l’attente de son procĂšs. 
 La sĂ©ance devant le tribunal a Ă©tĂ© courte. Les mĂ©dias en ont fait trop en clamant plus tard que j’avais suppliĂ© qu’on m’aide ». Alors que j’avais dit Aidez-nous tous
 » Ils n’ont ni Ă©coutĂ© ni retranscrit correctement les trois malheureuses phrases que j’ai eu le droit de prononcer. Lorsque j’ai dĂ©clarĂ© j’ai mal agi », j’étais sincĂšre. Ce que j’avais fait Ă©tait mal, contre les principes de ma religion, car j’étais encore mariĂ©e. J’avais donc tort, moralement autant que lĂ©galement. Moralement vis-Ă -vis de l’Eglise, et lĂ©galement parce que j’avais rompu mon contrat de mariage. Lorsque j’ai dĂ©clarĂ© Cela ne se reproduira plus, je vous en prie, aidez-moi », je voulais en fait dire que j’allais divorcer, et que la situation serait diffĂ©rente. Je ne voulais pas dire que je ne reverrai plus Vili, je n’ai jamais voulu dire cela. Seulement que je ne me mettrais plus dans ce genre de situation. Et lorsque j’ai dit aidez-nous tous », il est vrai que je rĂ©clamais de l’aide, et cela a pu paraĂźtre trĂšs ambigu. Aidez-nous tous
 Ne dĂ©truisez pas deux familles, laissez-nous nous aimer, donnez-nous la chance d’élever notre enfant, laissez-moi continuer Ă  ĂȘtre la mĂšre que j’avais toujours Ă©tĂ©. Mais pour pouvoir comprendre, encore fallait-il Ă©couter chacune de ces trois phrases. Je n’avais pas le droit de plaider plus longtemps ma cause. Mon avocat l’avait fait. Et lorsqu’un juge vous demande en fin d’audience, Ă  brĂ»le-pourpoint, sĂšchement, d’un air presque mĂ©prisant AccusĂ©e, avez-vous quelque chose Ă  ajouter ? »  Mon Dieu, j’aurai eu tant Ă  dire que j’en tremblais. La premiĂšre audience passĂ©e, je me prĂ©parais Ă  entrer en prison, espĂ©rant que j’allais supporter cette nouvelle Ă©preuve sans trop de dĂ©gĂąts. On m’avait enlevĂ© Audrey, qui par bonheur avait Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  Soona et Vili. Je devais subir encore d’autres tests psychologiques. Les trois semaines d’incarcĂ©ration devaient durer jusqu’au 29 aoĂ»t, jour de mon retour devant le tribunal, cette fois pour y entendre la sentence. D’aprĂšs mon avocat, je pouvais, en restant plus longtemps incarcĂ©rĂ©e, bĂ©nĂ©ficier d’une consultation avec l’un des meilleurs psychiatres, agréé par le tribunal, le docteur Copeland. Quel que soit le dĂ©lai, et le temps que cela prenne, je devrais suivre en attendant un traitement destinĂ© aux dĂ©linquantes sexuelles. Je ne comprenais toujours pas que l’on puisse me considĂ©rer comme telle. La date de la sentence tardait Ă  venir, j’étais dans le flou. Les trois semaines de prison sont devenues six, puis neuf semaines. Durant lesquelles j’ai eu l’insigne honneur de recevoir le traitement du docteur McGuire, psychiatre renommĂ©. Il Ă©tait convaincu que j’appartenais Ă  la catĂ©gorie des maniaco-dĂ©pressifs. J’ai acceptĂ© de prendre un mĂ©dicament qui devait avoir un effet sur ce dĂ©sordre du comportement. Son effet principal s’est rĂ©vĂ©lĂ© en une semaine, je perdais mes cheveux par paquets. Chaque fois que je me lavais la tĂȘte, ils me restaient entre les mains. C’était effrayant comme sensation. On aurait dit que je suivais une chimiothĂ©rapie. Et je devais tenir deux semaines encore, malgrĂ© les effets de cette drogue qui me perturbait considĂ©rablement. Plus mes cheveux tombaient vite, plus le temps passait lentement. J’ai toujours eu une excellente mĂ©moire, la capacitĂ© d’organiser Ă©normĂ©ment de choses dans ma tĂȘte. Ma mĂ©moire aussi s’en allait. Le plus pĂ©nible Ă©tait de commencer Ă  faire quelque chose, puis au beau milieu de me retrouver complĂštement perdue, l’esprit vide, tout idĂ©e effacĂ©e de mon cerveau. Ensuite, il fut dĂ©cidĂ© que je devais passer entre les mains du docteur Copeland, celui que nous attendions, David et moi. Il avait enfin pu se rendre disponible pour un rendez-vous en prison. Il acceptait de m’intĂ©grer dans son programme de rĂ©habilitation. David ne pouvait pas assister Ă  ce rendez-vous, il avait envoyĂ© Ă  sa place un de ses collaborateurs. J’attendais avec lui, dans la salle des avocats de la prison, de rencontrer ce docteur Copeland. Il a posĂ© une premiĂšre condition, il acceptait de me prendre dans son programme Ă  la condition expresse que je n’aie plus aucun contact avec mes enfants pendant dix mois. Aucun contact, c’est-Ă -dire pas d’appels tĂ©lĂ©phoniques, pas de cartes postales ou de lettres, pas de nouvelles du tout. J’étais pĂ©trifiĂ©e. Ensuite il m’a expliquĂ© que la grande majoritĂ© des dĂ©linquants sexuels dont il s’occupait Ă©taient des violeurs, des pĂšres de famille incestueux envers leurs filles. Je lui ai demandĂ© immĂ©diatement Bon, dites-moi combien de ces pĂšres violeurs ont accouchĂ© d’une fille ? Vous en avez combien dans ma situation ? Il ne m’a pas rĂ©pondu. Je lui ai dit que j’acceptais ses conditions concernant l’interdiction de voir mes enfants, mais je voulais que sur le dĂ©lai de six mois il prenne en compte la longue pĂ©riode pendant laquelle nous avions dĂ©jĂ  Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s et n’avions plus eu aucune vie de famille. Il a refusĂ©, froidement. Et il a ajoutĂ©, pour faire bonne mesure, que je devais Ă©galement m’engager Ă  ne pas parler de ce programme aux mĂ©dias ni Ă  qui que ce soit d’autre. On voulait encore me museler, me priver de mes droits constitutionnels. En regagnant ma cellule, j’ai su que je ne pourrais pas supporter ce programme de rĂ©habilitation pour dĂ©linquants sexuels. Il ne me concernait pas. Je n’étais pas une dĂ©linquante, je n’avais violĂ© personne, et je n’avais pas besoin de leur rĂ©habilitation. Les gens qui organisaient ce genre de choses, l’Etat lui-mĂȘme, ne voulaient pas comprendre ce qui s’était passĂ© entre Vili et moi. Ils Ă©taient incapables de faire la diffĂ©rence entre un violeur patentĂ© et moi. Je n’entrais pas dans les catĂ©gories dont ils s’occupaient, ils n’y trouveraient jamais ma place, puisqu’elle n’existait pas. Je me rĂ©conciliais peu Ă  peu avec l’idĂ©e qu’il vaudrait peut-ĂȘtre mieux passer sept ans et demi en prison c’était la peine que je risquais, plutĂŽt que d’essayer de convaincre la sociĂ©tĂ© qu’il s’agissait pour nous d’amour, rien que d’amour. Rien Ă  voir avec la dĂ©finition de l’abus sexuel ! Plus tard, le remplaçant de David m’a apportĂ© en prison une lettre dans laquelle David me recommandait de me conformer Ă  la loi et de suivre le programme. J’étais tellement en colĂšre que je lui ai dit en face Je me fous de ce genre de loi, je vais mĂȘme la combattre Ă  partir de maintenant ! Je lui ai tournĂ© le dos et je suis partie, en le plantant lĂ , bouche bĂ©e. Oh oui, j’allais me battre contre ça, depuis ma cellule de prison s’il le fallait ! Je voyais clair Ă  prĂ©sent. La loi voulait me faire passer pour folle, la loi m’avait sĂ©parĂ©e de mes enfants, et ça, c’était le pire des abus. » On voit les malentendus intenables auxquels conduit ce type de dĂ©fense. La premiĂšre contrepartie au fait de se dĂ©clarer malade est de perdre le droit Ă  la parole, Ă  s’expliquer, ou presque. C’est lĂ  un grave paradoxe parfaitement mis Ă  nu par Althusser dans L’Avenir dure longtemps, quand il revient sur le non-lieu dont il a bĂ©nĂ©ficiĂ© » aprĂšs le meurtre de sa femme. Il s’agit ici du droit français et non amĂ©ricain, et qui concerne un cas de figure trĂšs diffĂ©rent de celui qui nous occupe. Dans le cas d’Althusser, il y a rĂ©ellement eu une crise de folie extrĂȘmement grave dont il s’est trĂšs difficilement et trĂšs lentement remis, et il s’agissait d’une affaire de meurtre. NĂ©anmoins, la radicalitĂ© de son cas » lui permet d’aller au fond du problĂšme, problĂšme concernant Ă©galement deux systĂšmes juridiques aussi diffĂ©rents que le droit français et le droit anglo-saxon. Il raconte comment il a Ă©chappĂ© Ă  la comparution devant la cour d’assise, et les graves consĂ©quences qui s’en sont suivies Gravement atteint confusion mentale, dĂ©lire onirique, j’étais hors d’état de soutenir la comparution devant une instance publique ; le juge d’instruction qui me visita ne put tirer de moi une parole. De surcroĂźt, placĂ© d’office et mis sous tutelle par un dĂ©cret de police, je ne disposais plus de la libertĂ© ni de mes droits civiques. PrivĂ©s de tout choix, j’étais en fait engagĂ© dans une procĂ©dure officielle que je ne pouvais Ă©luder, Ă  laquelle je ne pouvais que me soumettre. Cette procĂ©dure comporte ses avantages Ă©vidents elle protĂšge le prĂ©venu jugĂ© non responsable de ses actes. Mais elle dissimule aussi de redoutables inconvĂ©nients, qui sont moins connus. 
 Quand je parle d’épreuves, je parle non seulement de ce que j’ai vĂ©cu de mon internement, mais de ce que je vis depuis lors, et aussi, je le vois bien, de ce que je suis condamnĂ© Ă  vivre jusqu’au terme de mes jours si je n’interviens pas personnellement et publiquement pour faire entendre mon propre tĂ©moignage. Tant de personnes dans les meilleurs et les pires sentiments ont jusqu’ici pris le risque de parler ou de se taire Ă  ma place ! Le destin du non-lieu, c’est en effet la pierre tombale du silence. Cette ordonnance de non-lieu qui a Ă©tĂ© prononcĂ©e en ma faveur en fĂ©vrier 1981 se rĂ©sume en effet dans le fameux article 64 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, en sa version de 1838 article toujours en vigueur malgrĂ© les trente-deux tentatives de rĂ©forme qui n’ont pu aboutir. Il y a quatre ans, sous le gouvernement Mauroy, une commission s’est de nouveau saisie de cette dĂ©licate question, qui met en cause tout un appareil de pouvoirs administratifs, judiciaires et pĂ©naux unis au savoir, aux pratiques et Ă  l’idĂ©ologie psychiatrique de l’internement. Cette commission ne se rĂ©unit plus. Apparemment, elle n’a pas trouvĂ© mieux. Le Code pĂ©nal oppose en effet depuis 1838 l’état de non-responsabilitĂ© d’un criminel ayant perpĂ©trĂ© son acte en Ă©tat de dĂ©mence » ou sous la contrainte » Ă  l’état de responsabilitĂ© pur et simple reconnu Ă  tout homme dit normal ». L’état de responsabilitĂ© ouvre la voie Ă  la procĂ©dure classique comparution devant une cour d’assises, dĂ©bat public oĂč s’affrontent les interventions du MinistĂšre public qui parle au nom des intĂ©rĂȘts de la sociĂ©tĂ©, tĂ©moins, avocats de la dĂ©fense et de la partie civile qui s’expriment publiquement et du prĂ©venu qui prĂ©sente lui-mĂȘme son interprĂ©tation personnelle des faits. Toute cette procĂ©dure marquĂ©e par la publicitĂ© se clĂŽt par la dĂ©libĂ©ration secrĂšte des jurĂ©s qui se prononcent publiquement soit pour l’acquittement, soit pour une peine d’emprisonnement, oĂč le criminel reconnu tel est frappĂ© d’une peine de prison dĂ©finie, oĂč il est censĂ© » payer sa dette Ă  la sociĂ©tĂ© et donc se laver » de son crime. L’état de non-responsabilitĂ© juridico-lĂ©gale, en revanche, coupe court Ă  la procĂ©dure de comparution publique et contradictoire en cour d’assises. Elle voue prĂ©alablement et directement le meurtrier Ă  l’internement dans un hĂŽpital psychiatrique. Le criminel est alors lui aussi mis hors d’état de nuire » Ă  la sociĂ©tĂ©, mais pour un temps indĂ©terminĂ©, et il est censĂ© recevoir les soins psychiatriques que requiert son Ă©tat de malade mental ». Si le meurtrier est acquittĂ© aprĂšs son procĂšs public, il peut rentrer chez lui la tĂȘte haute en principe du moins car l’opinion peut s’indigner de le voir acquittĂ©, et peut le lui faire sentir. Il se trouve toujours des voix averties dans ce genre de scandale pour prendre le relais de la mauvaise conscience publique. S’il est condamnĂ© Ă  l’emprisonnement ou Ă  l’internement psychiatrique, le criminel ou le meurtrier disparaĂźt de la vie sociale pour un temps dĂ©fini par la loi dans le cas d’emprisonnement que des rĂ©ductions de peine peuvent raccourcir ; pour un temps indĂ©fini dans le cas de l’internement psychiatrique, avec cette circonstance aggravante considĂ©rĂ© comme privĂ© de son jugement sain et donc de sa libertĂ© de dĂ©cider, le meurtrier internĂ© peut perdre la personnalitĂ© juridique, dĂ©lĂ©guĂ©e par le prĂ©fet Ă  un tuteur » homme de loi, qui possĂšde sa signature et agit en son nom et place – alors qu’un autre condamnĂ© ne la perd qu’en matiĂšre criminelle ». C’est parce que le meurtrier ou le criminel est considĂ©rĂ© comme dangereux, tant Ă  son Ă©gard suicide qu’à celui de la sociĂ©tĂ© rĂ©cidive, qu’il est mis hors d’état de nuire par l’enfermement soit carcĂ©ral, soit psychiatrique. Pour faire le point, notons que nombre d’hĂŽpitaux psychiatriques sont encore restĂ©s, malgrĂ© des progrĂšs rĂ©cents, des sortes de prisons, et qu’il y existe mĂȘme pour malades dangereux » agitĂ©s et violents des services de sĂ©curitĂ© ou de force dont les profonds fossĂ©s et barbelĂ©s, les camisoles de force physiques ou chimiques » rappellent de mauvais souvenirs. Les services de force sont souvent pires que nombre de prisons. IncarcĂ©ration d’un cĂŽtĂ©, internement de l’autre on ne s’étonnera pas de voir ce rapprochement de condition induire dans l’opinion commune, qui n’est pas Ă©clairĂ©e, une sorte d’assimilation. De toute façon, l’incarcĂ©ration ou l’internement demeure la sanction normale du meurtre. Hormis les cas d’urgences, dits aigus, qui ne font pas question, l’hospitalisation ne va pas sans dommage, tant sur le patient, qu’elle transforme souvent en chronique, que sur le mĂ©decin, contraint lui aussi de vivre dans un monde clos oĂč il est censĂ© tout supposĂ© savoir » sur les patient et qui vit souvent dans un tĂȘte-Ă -tĂȘte angoissant avec le malade qu’il maĂźtrise trop souvent par une insensibilitĂ© d’affectation et une agressivitĂ© accrue. » De plus, alors que l’idĂ©ologie de la dette », et de la dette acquittĂ©e » Ă  la sociĂ©tĂ©, joue malgrĂ© tout en faveur du condamnĂ© qui a purgĂ© sa peine et, dans une certaine mesure, protĂšge mĂȘme le criminel libĂ©ré , il n’en va pas du tout de mĂȘme dans le cas du fou » meurtrier. Quand on l’interne, c’est Ă©videmment sans limite de temps prĂ©visible, mĂȘme si l’on sait ou devrait savoir qu’en principe tout Ă©tat aigu est transitoire. Mais il est vrai que les mĂ©decins sont le plus souvent, sinon toujours, bien incapables, mĂȘme pour les aigus, de fixer un dĂ©lai mĂȘme approximatif pour un pronostic de guĂ©rison. Mieux, le diagnostic » initialement arrĂȘtĂ© ne cesse de varier, car en psychiatrie il n’est de diagnostic qu’évolutif c’est l’évolution de l’état du patient qui permet seule de le fixer, donc de le modifier. Et avec le diagnostic, de fixer et modifier bien entendu le traitement et les perspectives de pronostic. Or, pour l’opinion commune, qu’une certaine presse cultive sans jamais distinguer la folie » des Ă©tats aigus mais passagers de la maladie mentale », qui est un destin, le fou est tenu d’emblĂ©e pour un malade mental, et qui dit malade mental entend Ă©videmment malade Ă  vie, et, par voie de consĂ©quence internable et internĂ© Ă  vie Lebenstodt » comme l’a si bien dit la presse allemande. Tout le temps qu’il est internĂ©, le malade mental, sauf s’il parvient Ă  se tuer, continue Ă©videment de vivre, mais dans l’isolement et le silence de l’asile. Sous sa pierre tombale, il est comme mort pour ceux qui ne le visitent pas, mais qui le visite ? Mais comme il n’est pas rĂ©ellement mort, comme on n’a pas, s’il est connu, annoncĂ© sa mort la mort des inconnus ne compte pas, il devient lentement comme une sorte de mort-vivant, ou plutĂŽt, ni mort ni vivant, et ne pouvant donner signe de vie, sauf Ă  des proches ou Ă  ceux qui se soucis de lui cas rarissime, combien d’internĂ©s ne reçoivent pratiquement jamais de visites – je l’ai constatĂ© de mes yeux et Ă  Sainte-Anne et ailleurs !, ne pouvant de surcroĂźt s’exprimer publiquement au-dehors, il figure en fait, je risque le terme, sous la rubrique des sinistres bilans de toutes les guerres et de toutes les catastrophes du monde le bilan des disparus. 
 Il faut enfin en venir Ă  ce point Ă©trangement paradoxal. L’homme qu’on accuse d’un crime et qui ne bĂ©nĂ©ficie pas d’un non-lieu a certes dĂ» subir la dure Ă©preuve de la comparution publique devant une cour d’assises. Mais, du moins, tout y devient matiĂšre Ă  accusation, dĂ©fense et explications personnelles publiques. Dans cette procĂ©dure contradictoire », le meurtrier accusĂ© a du moins la possibilitĂ© reconnue par la loi, de pouvoir compter sur des tĂ©moignages publics, sur les plaidoiries publiques de ses dĂ©fenseurs, et sur les attendus publics de l’accusation ; et par-dessus tout il a le droit et le privilĂšge sans prix de s’exprimer et s’expliquer publiquement en son nom et en personne, sur sa vie, son meurtre et son avenir. Qu’il soit condamnĂ© ou acquittĂ©, il a du moins pu s’expliquer lui-mĂȘme publiquement, et la presse est tenue, du moins en conscience, de reproduire publiquement ses explications et la conclusion du procĂšs qui clĂŽt lĂ©galement et publiquement l’affaire. S’il se juge injustement condamnĂ©, le meurtrier peut clamer son innocence, et l’on sait que cette clameur publique a fini, et dans des cas trĂšs importants, par emporter la reprise du procĂšs et l’acquittement du prĂ©venu. Des comitĂ©s peuvent publiquement prendre sa dĂ©fense. Par tous ces biais, il n’est ni seul ni sans recours publics c’est l’institution de la publicitĂ© des procĂ©dures et dĂ©bats que le lĂ©giste italien Beccaria, au XVIIIĂšme siĂšcle, considĂ©rait dĂ©jĂ , et Kant aprĂšs lui, comme la garantie suprĂȘme pour tout inculpĂ©. Or, je regrette, ce n’est pas exactement le cas d’un meurtrier bĂ©nĂ©ficiant d’un non-lieu. Deux circonstances, inscrites avec la derniĂšre rigueur dans le fait et le droit de la procĂ©dure, lui interdisent tout droit Ă  une explication publique. L’internement et l’annulation corrĂ©lative de sa personnalitĂ© juridique d’une part et le secret mĂ©dical d’autre part. » 36-43 MalgrĂ© l’extrĂȘme diffĂ©rence des circonstances, on voit bien qu’on touche lĂ  Ă  ce Ă  quoi Marie Kay a Ă©tĂ© confrontĂ©e l’impossibilitĂ© de se dĂ©fendre rĂ©ellement, c’est-Ă -dire publiquement. ImpossibilitĂ© pour elle, en tant que malade mentale » ; impossibilitĂ© pour Vili Fualaau Ă©galement, en tant que victime mineure ». D’ailleurs, l’attitude de l’opinion publique aux Etats-Unis a parfaitement reflĂ©tĂ© cette impasse duale. D’un cĂŽtĂ©, il y avait les plus conservateurs – appelons ça la droite » – qui envisageaient Marie Kay comme une criminelle qu’il fallait enfermer, de l’autre, les plus libĂ©raux – appelons ça la gauche » – qui l’envisageaient comme une malade mentale qu’il fallait soigner et protĂ©ger d’elle-mĂȘme. Deux modes de recouvrement de la situation d’amour tout aussi stupides et brutaux, absurdes et arrogants, l’un que l’autre ; deux orientations aussi oppressives l’une que l’autre. A tout prendre, sans doute valait-il mieux pour cette femme d’ĂȘtre prise pour une criminelle » et avoir de ce fait le droit de s’expliquer et de se dĂ©fendre publiquement. Telle Ă©tait bien son intention au moment du deuxiĂšme procĂšs, qui se rĂ©vĂšle malheureusement avoir Ă©tĂ© le plus terrible des procĂšs, Ă  cause de la lĂąchetĂ© dĂ©sastreuse de son lamentable avocat. AprĂšs avoir Ă©tĂ© relĂąchĂ©e suite au premier procĂšs, elle a Ă©videmment immĂ©diatement dĂ©sobĂ©it Ă  la rĂšgle de cesser de voir Vili, et fĂ»t bientĂŽt prise en flagrant dĂ©lit » par la police. Le jour du deuxiĂšme procĂšs Marie Deux autres gardes viennent enfin me chercher pour m’escorter jusqu’à la salle d’audience, un homme et une femme. L’heure de mon entrĂ©e en scĂšne a sonnĂ©. Tandis que nous descendons par l’ascenseur dans la cour spĂ©ciale du quatriĂšme Ă©tage, l’un des gardes plaisante, plus amical qu’hostile Alors, Mary, c’est encore toi la star aujourd’hui ! Le parcours se termine en silence. Mais les portes du couloir sont Ă  peine entrouvertes, que dĂ©jĂ  j’entends crier la voilà
 la voilà
 » Je me suis prĂ©parĂ©e mentalement Ă  l’assaut des mĂ©dias. Je savais que les journalistes seraient prĂ©sents au moment de l’audience, mais ça
 ça
 rien n’aurait pu m’y prĂ©parer. Aussi loin que porte mon regard, tout le long du couloir vers la salle d’audience, des douzaines, peut-ĂȘtre des centaines de reprĂ©sentants des mĂ©dias. Des camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision perchĂ©es sur des Ă©paules, des reporters en rangs serrĂ©s brandissant des appareils photos et encore des camĂ©ras qui tournent, cliquettes, des flashes dans tous les sens. Une galerie de visages surexcitĂ©s, toute la panoplie des prĂ©sentateurs de tĂ©lĂ©vision est lĂ , regards inquisiteurs, une vĂ©ritable armĂ©e qui tente de passer de force entre les gardes et moi. Ils sont vraiment tous lĂ , Ă  dĂ©biter leurs ragots sans fin, leurs questions stupides, uniquement prĂ©occupĂ©s de sourire, toutes dents dehors, dans l’espoir d’obtenir une rĂ©ponse. Je vis un vrai cauchemar. Je voudrais me glisser rapidement au travers de cette marĂ©e humaine, me faufiler dans la salle d’audience avant que ma maigre escorte et moi-mĂȘme ne nous retrouvions submergĂ©es par l’ocĂ©an des journalistes. D’oĂč sortent-ils ? On dirait que tous les journalistes d’AmĂ©riques se sont donnĂ© rendez-vous Ă  la mĂȘme porte. Je me demande s’ils sont aussi nombreux pour les affaires de meurtre. Ont-ils seulement conscience de ce qu’ils font ? Et ces photographes qui se contorsionnent pour une malheureuse photo ! Il y en a mĂȘme un allongĂ© par terre, Ă  mes genoux, qui me mitraille depuis le sol. Les moteurs des camĂ©ras bourdonnent Ă  mes oreilles, je perçois le grĂ©sillement des flashes dans mon dos. Pensent-ils rĂ©ellement tirer quelque chose d’une photographie de ma nuque ? ! Je lance un coup de pied Ă  celui qui se traĂźne Ă  mes genoux, une bonne ruade. Il ne semble mĂȘme pas y prĂȘter attention, et continue Ă  prendre ses clichĂ©s comme un robot. Je finis malgrĂ© tout par sourire, car en dĂ©pit des bousculades, des cris et des questions, je rĂ©alise l’absurditĂ© totale du comportement de ces gens. Une meute dĂ©sordonnĂ©e. Aucun sens commun. S’ils reculaient un peu, de maniĂšre Ă  nous laisser un passage dĂ©cent, s’ils posaient au moins leurs questions l’un aprĂšs l’autre, je pourrai m’arrĂȘter et leur parler. Mais devant ça
 Impossible ! J’aimerais bien les questionner moi aussi. Qui ĂȘtes-vous ? D’oĂč venez-vous ? Que faites-vous lĂ  ? Pensez-vous rendre service Ă  la sociĂ©tĂ© ? Est-ce cela que vous appelez du journalisme ? » Je voudrais aussi leur demander pourquoi ils n’ont pas dĂ©signĂ© d’avance un photographe et un cameraman de tĂ©lĂ©vision pour filmer toute la sĂ©quence. S’ils sont rĂ©ellement obligĂ©s de couvrir l’évĂ©nement, ils n’ont qu’à se mettre d’accord, et se partager les images ensuite. De cette façon ils auraient au moins obtenus des clichĂ©s convenables. Je songe aux centaines de rouleaux de pellicules tournant en mĂȘme temps, aux kilomĂštres de prises de vue gĂąchĂ©es. Nous n’avançons presque plus. Soudain je me sens prise Ă  bras-le-corps, coincĂ©e par les Ă©paules comme un pantin, et presque transportĂ©e par les deux gardes qui serrent les rangs autour de moi. Solidaires dans la tourmente. L’homme, plus grand et plus musclĂ©, me prĂ©vient Ne t’écarte pas de nous, Mary. Je suis bien heureuse qu’il rĂ©ussisse Ă  nous frayer un chemin dans cette foule opaque. Nous nous heurtons ensemble aux portes de la salle d’audience, elles s’ouvrent soudainement, et nous nous retrouvons littĂ©ralement catapultĂ©s Ă  l’intĂ©rieur. Elles se referment derriĂšre nous dans un claquement sec. Me voici brutalement isolĂ©e, dans un autre monde. Comme si je passais d’une Ă©meute en place publique Ă  la rigueur d’une Ă©glise. La salle est fraĂźche, l’atmosphĂšre presque glaciale. Le silence rĂšgne, pas un bruit, et la vingtaine de personnes prĂ©sentes, avocats, huissiers, fonctionnaires, quelques journalistes et membres du public, demeurent parfaitement immobiles, le regard braquĂ© dans ma direction. Je me sens assez ridicule, insecte bizarre plaquĂ© contre la porte, dans cet uniforme rouge vif qui ressemble plus Ă  un pyjama qu’à un vĂȘtement. Comme une intruse, j’ai presque envie de lever les bras pour m’excuser du dĂ©rangement, et de dire Ă  ces gens que je me suis trompĂ©e d’endroit. Ce formalisme glacial m’est toujours Ă©tranger. J’aimerai bien surprendre ces visages durs et impassibles, dĂ©concerter tous ces gens en costumes sombres qui dĂ©jĂ  me condamnent. Il y a une camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision non loin de moi, ils veulent filmer le spectacle jusqu’au bout, regarder s’effondrer la bĂȘte, l’horrible femme qu’ils cherchent Ă  crucifier. J’ai du mal Ă  tenir mes mains tranquilles. Refuge de mon angoisse, elles tremblent sur la table devant moi. Encore suffoquĂ©e par le contact de la foule, je refais lentement surface et commence Ă  reconnaĂźtre certains visages. Mon avocat David Gehrke, des amis, un ou deux psychologues, et mĂȘme le procureur Lisa Johnson. David Gehrke s’est occupĂ© de mon cas par hasard. Peu de temps aprĂšs ma premiĂšre arrestation, on m’a dit que j’aurais besoin d’un avocat. Mais je n’en avais pas. Un ami m’a parlĂ© de David et de sa famille qui habitaient dans le voisinage. Je me suis souvenue de sa femme Suzan et de leurs deux enfants, Ă  peu prĂšs du mĂȘme Ăąge que les miens. Nous avions partagĂ© quelques goĂ»ters d’anniversaire, des randonnĂ©es scolaires, je savais que Suzan Ă©tait Ă©galement institutrice. Mais j’ignorais Ă  quoi ressemblait David. 
 Nous nous sommes revus hier au soir, pour discuter des Ă©vĂ©nements d’aujourd’hui. Ne vous inquiĂ©tez pas, Mary, j’ai beaucoup Ă  dire. David est maintenant confrontĂ© Ă  la situation la plus Ă©norme de sa carriĂšre d’avocat. ExposĂ© aux mĂ©dias, contraint aux interviews et aux dĂ©bats tĂ©lĂ©visĂ©s. Cette affaire est aussi importante pour moi que pour lui. Beaucoup Ă  dire, affirme-t-il. Bien sĂ»r, mais au fond de mon cƓur, je souhaite qu’il dise les choses que je voudrais dire moi-mĂȘme. Je lui ai demandĂ© de rester ferme cette fois, de donner Ă  la cour ma version des faits. La derniĂšre fois nous nous sommes montrĂ©s conciliants, doux comme des agneaux, voire repentants. Devant le juge, j’ai dĂ» prononcer des mots tels que Je suis dĂ©solĂ©e », Je m’excuse », J’ai besoin d’aide ». Tout cela pour apaiser la cour et obtenir sa clĂ©mence. Aujourd’hui je ne souhaite apaiser personne, je veux simplement ĂȘtre franche et dire la vĂ©ritĂ©. J’en ai besoin comme de boire Ă  une source. David m’a expliquĂ© que la procĂ©dure durerait environ trois quarts d’heure, peut-ĂȘtre une heure. Mais nous sommes lĂ  depuis deux heures, et le procureur, une femme, n’a pas encore fini d’établir ses accusations Ă  l’entendre, je suis une inconsciente, une menteuse, en qui on ne peut avoir confiance, puisque j’ai ouvertement mĂ©prisĂ© la cour, le juge, la sociĂ©tĂ©, la communautĂ©, Ă©carts Ă©minemment prĂ©visibles selon elle. Je suis un danger public. J’ai compris, depuis le dĂ©but dĂ©jĂ , que cela n’était pas la justice, mais la justification de la justice par elle-mĂȘme, et celle des politiques qui la font. Si je veux connaĂźtre la justice, il faudra m’y prendre autrement. Alors que dĂ©filent les tĂ©moins de l’accusation – l’officier de police qui nous a dĂ©couverts dans la voiture, l’officier de probation, le psychiatre dĂ©signĂ© par la cour, et mĂȘme le procureur Lisa Johnson, j’attends stoĂŻquement, les mains jointes pour garder mon calme. David se lĂšve enfin. Il est difficile pour moi d’ĂȘtre ici, Votre Honneur. Je sais que je vous ai déçue, et que j’ai déçu Mary
 Je suis un ami de Mary, et aussi son avocat. J’essaie Ă©galement de prendre en compte les intĂ©rĂȘts des enfants directement concernĂ©s par cette affaire. Je parlerai d’eux briĂšvement tout Ă  l’heure
 David parle longuement de loyautĂ©, de sĂ©rĂ©nitĂ©, de la difficultĂ© d’ĂȘtre juge, et de celle de comprendre ce qui s’est passĂ©. Et combien il est difficile de prendre la dĂ©cision d’enfermer quelqu’un pour sept ans et demi, de le sĂ©parer de son enfant
 Il Ă©voque mĂȘme le jugement de Salomon. Vous avez pris la bonne dĂ©cision le 14 novembre dernier, Votre Honneur
 mais
 Et il enchaĂźne en rappelant que tous ceux qui ont critiquĂ© alors la dĂ©cision du juge Ă©taient dans l’ignorance des faits, ou avaient le cƓur trop dur. Mais pas le juge qui m’a honorĂ©e de six mois de prison, d’un traitement psychiatrique et d’une libertĂ© sur parole. Nous avons tous reconnus que Mary Ă©tait malade et qu’elle avait besoin d’aide. Malade. Chaque fois qu’il use de cet argument pour ma dĂ©fense, mon cƓur se remplit de colĂšre. David n’a pas trouvĂ© d’autre moyen lĂ©gal pour assurer ma dĂ©fense. Il n’en finit pas d’apaiser la cour, de dire qu’il est dĂ©solĂ© que sa cliente ait mĂ©prisĂ© les rĂšgles et les lois fondamentales de notre pays. Et la libertĂ© de chaque individu de disposer de lui-mĂȘme ? J’attends qu’il arrĂȘte de jouer ce jeu, j’espĂšre qu’il va enfin parler de moi, de ce que je pense et ressens, qu’il ne va pas trahir ma confiance. Mais rien
 Je crois comprendre Ă  prĂ©sent oĂč il voulait en venir, et ma gorge se noue. Il ne va pas le dire. Il n’osera pas. Je voudrais pouvoir le tirer par la manche, pour qu’il arrĂȘte de parler, et lui demander David, que signifie ce discours ? Vous parlez en mon nom ou au vĂŽtre ? Vous me dĂ©fendez, ou cherchez-vous seulement Ă  briller aux yeux de vos collĂšgues ? » Il est lĂ , en train de raconter Ă  tout le monde Ă  quel point je suis malade, il retombe dans le mĂȘme piĂšge trop simple, pour arriver Ă  la mĂȘme solution trop bĂȘte Mary est malade, qu’on la fasse soigner, il lui faut un traitement plus long. Je ne m’attendais pas Ă  ce qu’il ait de nouveau recours Ă  ce genre d’argument. Je commence Ă  ĂȘtre en colĂšre. Je ne crois pas Ă  ce discours. Je voudrais pouvoir me lever pour parler et me dĂ©fendre moi-mĂȘme. Tout cela ne sert Ă  rien. Mon avocat retombe dans la mĂȘme chausse-trappe que la premiĂšre fois, l’alternative Ă©tant Ou vous faites soigner Mary, ou vous la mettez en prison. » Personne ne peut et ne veut envisager d’autre solution ? J’ai besoin d’ĂȘtre soignĂ©e, de suivre un programme sĂ©rieux, d’avaler des pilules ou je ne sais quoi, de raconter ma vie au psychiatre ! Parce que je suis amoureuse ? Il ne veut pas leur dire. Le mot amour dans cette histoire leur fait tellement peur. L’admettre serait si simple. Mais la passion dĂ©range. Ce consensus entre la dĂ©fense et l’accusation pour me considĂ©rer non comme une femme passionnĂ©e mais comme une malade mentale, pour Ă©viter la vĂ©ritĂ© Ă  tout prix, me donne la nausĂ©e. David continue son laĂŻus. C’est sans espoir. Votre Honneur, nous avons des destins d’enfants dont vous devez maintenant tenir compte. Et de nouveau la tĂąche n’est pas facile pour vous. Il y a ce jeune garçon, qui sera déçu de la sentence, qui risque peut-ĂȘtre de devenir suicidaire, qui se sent responsable aujourd’hui, comme hier. Sa vie a Ă©tĂ© complĂštement bouleversĂ©e, il s’est retrouvĂ© l’otage des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, exposĂ© au ridicule, jetĂ© hors de son Ă©cole
 Il y a cette petite fille qui a besoin d’une mĂšre
 et enfin les autres enfants de Mary
 Vili n’est l’otage de personne, Ă  part des dĂ©cisions de justice qui nous empĂȘchent de nous voir. Il se moque pas mal des reportages Ă  la tĂ©lĂ©vision, il est bien capable d’envoyer promener qui il veut quand il veut. Le paradoxe, Votre Honneur, est que pour protĂ©ger ce jeune garçon, il faille mettre Mary en prison. Ce qui le dĂ©primera davantage, causera encore plus de dĂ©gĂąts, avec des consĂ©quences plus graves. La sociĂ©tĂ© n’a pas besoin de se protĂ©ger de Mary Letourneau. Son obsession n’est dirigĂ©e que vers une seule personne. La seule qui ait besoin d’ĂȘtre protĂ©gĂ©e de Mary Letourneau, c’est Mary Letourneau ! Il faut la protĂ©ger d’elle-mĂȘme, et l’enfermer n’est pas la solution pour y parvenir. Elle est dĂ©jĂ  sous surveillance par crainte de suicide, Votre Honneur
 La justice
 si difficile Ă  rendre
 La justice ! Elle est absente de cette cour. D’amour et de libertĂ© il n’est jamais question. Tout ce beau discours mĂ©riterait que je me lĂšve pour applaudir. Ou alors que je demande Ă  la cour de l’oublier complĂštement. Il ne me concerne pas. Ce ne sont pas les mots que je voulais entendre. J’ai Ă©coutĂ© le long monologue de mon avocat, il a mĂȘme su se montrer Ă©mouvant parfois, mais il n’a pas dit Ă  la cour ce que je voulais qu’elle sache. Soudain, c’est Ă  moi que le juge s’adresse Madame Letourneau, avez-vous quelque chose Ă  ajouter ? Je regarde David, l’Ɠil fĂ©roce. Il avait affirmĂ© que je n’aurais pas Ă  prendre la parole aujourd’hui. Qu’il ne s’agissait que d’une formalitĂ© ! Quelle infamie ! Il savait que je voulais m’exprimer, que je voulais crier enfin Ă  la face du monde ma version de l’histoire, et hier il m’a convaincue du contraire. On ne vous laissera pas parler, Mary. Il m’a trompĂ©e. Il regarde ailleurs, en rangeant son paquet de dossiers. Et moi, je regarde le juge, dĂ©sespĂ©rĂ©e, le suppliant des yeux, essayant de lui faire comprendre que j’aurais moi aussi des choses Ă  dire, tant de choses que je suis prise au dĂ©pourvu. Je voudrais ouvrir la bouche, me dĂ©fendre seule, hurler la vĂ©ritĂ©. Au lieu de cela, je baisse la tĂȘte. Il est trop tard, je ne m’y suis pas prĂ©parĂ©e
 La sentence tombe, elle Ă©tait prĂ©visible. Sept ans et demi de prison. En entendant le juge Lau, une femme, prononcer la phrase qui me condamne, je ressens presque du soulagement, un poids de moins sur les Ă©paules. Au moins n’aurai-je plus Ă  subir l’humiliation du programme de soutien psychologique. Me voilĂ  libre de me battre pour gagner ma cause. On vient de m’infliger sept ans et demi de prison, et pourtant ma tĂȘte est plus lĂ©gĂšre, Ă  la limite de l’euphorie. Les menottes se referment sur mes poignets, sans que je m’en rende vraiment compte. Je dois avoir l’air Ă©garĂ©. J’entends Ă  peine les paroles de rĂ©confort que l’on chuchote autour de moi. Je veux sortir d’ici, de cette cour, retourner en prison, au fond de ma cellule, d’oĂč je pourrai vraiment entamer le combat vers la libertĂ©, et la reconnaissance de la vĂ©ritĂ©. Je veux retrouver ma dignitĂ© d’ĂȘtre humain. Au moins ne suis-je plus la fausse malade qui avait soi-disant besoin d’aide, et suppliait un juge de lui pardonner ce dont elle se sent fiĂšre au contraire. Ils ont abattu leurs cartes, cette femme amoureuse est une criminelle et une violeuse. Ils ont eu ce qu’ils voulaient. Au dehors, la presse se rue sur moi. Cette fois le dĂ©lire est Ă  son comble. Mary, par ici, Mary, par là
 Comment vous sentez-vous ? Que pensez-vous ? Qu’allez-vous faire ? Que pensez-vous de 
 » Des questions sans fin, hurlĂ©es de tous cĂŽtĂ©s, abrutissantes et braillĂ©es sur tous les tons. Ils imaginent que je vais m’arrĂȘter pour leur faire un long discours ? Leur donner un compte rendu dĂ©taillĂ© de mes Ă©motions dans un couloir ? Ou bien leur faut-il simplement un rĂ©sumĂ© de quinze seconde pour le flash de midi ? Je les vois dĂ©filer comme au ralenti, tous ces visages, ces bouches glapissantes, suppliantes, avides, souriantes, quĂ©mandeuses. Des chiens qui aboient aprĂšs leur proie. Nous sommes presque arrivĂ©s mes gardes et moi, nous atteignons enfin le refuge bĂ©ni de l’ascenseur, lorsque le dernier reporter se dresse devant nous. C’est une femme. De toute Ă©vidence, elle ne travaille pas pour la tĂ©lĂ©vision, son visage n’est pas maquillĂ©, ses cheveux sont tirĂ©s en arriĂšre et nouĂ©s en queue de cheval. Elle tient son bloc devant elle, de maniĂšre agressive, presque comme une arme de dĂ©fense. Ses mots me transpercent Mary, est-ce que ça valait la peine ? Je ne peux que lui sourire. Comme je voudrais arrĂȘter le temps, et cette foule en furie, pour tout lui expliquer
 Peut-on respirer sans oxygĂšne ? Peut-on vivre sans amour ? Si seulement elle savait de quoi elle parle. » 32-40 Tout ce qui est racontĂ© ici est rĂ©voltant au dernier degrĂ©. D’abord, il y a l’absurditĂ© prĂ©datrice absolue du journalisme. La couverture publique du procĂšs n’est d’aucune protection pour l’accusĂ©e, le harcĂšlement journalistique extĂ©rieur Ă  la salle d’audience ayant pour principale fonction de recouvrir complĂštement la publicitĂ© du dĂ©roulement du procĂšs lui-mĂȘme. L’attitude de la meute dĂ©sordonnĂ©e » des journalistes avĂšre la corruption totale de l’espace public, la vacuitĂ© du journalisme, l’imposture de l’espace mĂ©diatique. Mais le plus terrible est Ă©videmment la monstrueuse veulerie de l’avocat de la dĂ©fense, dont toute la plaidoirie n’est qu’une trahison ouverte de celle qu’il est supposĂ© dĂ©fendre. Avec un tel avocat, il n’y avait guĂšre besoin d’accusateurs ! On a en quelque sorte avec lui la quintessence de l’humanisme dans toute son infamie ! Le lecteur sain d’esprit et pour qui l’amour est une chose qui compte n’a qu’une seule envie l’étrangler une bonne fois ! Il a poussĂ© la trahison jusqu’à annuler pour Marie ce qu’Althusser appelait Ă  trĂšs juste titre le droit et le privilĂšge sans prix de s’exprimer et de s’expliquer publiquement en son nom et en personne » sur son amour pour Vili. La trahison est telle que l’accusĂ©e se trouve Ă  la fin soulagĂ©e d’ĂȘtre dĂ©clarĂ©e coupable et condamnĂ©e en consĂ©quence ! La prison vaut mille fois mieux que la thĂ©rapie » car elle est au moins le lieu d’oĂč il redevient possible pour elle de se battre au nom de la vĂ©ritĂ©. Et comme Althusser, elle le fera finalement publiquement en publiant un livre commun avec Vili et Soona. D’oĂč le sentiment paradoxal de libertĂ© qui la saisit Ă  l’issue du procĂšs, malgrĂ© la lourde condamnation et la perspective de longues annĂ©es d’enfermement. Du reste, Ă  sa sortie de prison, elle s’est mariĂ©e avec Vili Fualaau, devenu entre-temps majeur », et devint ainsi Mary Kay Fualaau. Le procĂšs vient de se terminer. Le troupeau des mĂ©dias, les histrions de la cour, tous ces gens qui ont toujours voulu me condamner peuvent rentrer chez eux. Sept ans et demi de prison m’attendent. Quatre-vingt-neuf mois, plus de dix mille jours. Une condamnation historique dĂ©sormais, elle a fait le tour du monde. Le visage d’une femme amoureuse court la planĂšte, sous des titres infamants Elle a recommencĂ© ! » J’ai quittĂ© la salle d’audience avec soulagement, une curieuse sensation de libertĂ©. C’est Ă©trange, car je sors de lĂ  pour entrer en cellule, et pour longtemps, pourtant je me sens libĂ©rĂ©e. LibĂ©rĂ©e de mes fers. Du systĂšme qui m’a dĂ©jĂ  contrainte Ă  subir un traitement de redressement psychologique pour attentat Ă  la pudeur et pour viol. Je ne suis plus obligĂ©e d’abandonner mes enfants, ou, du moins, je peux lutter pour les reprendre. J’ai retrouvĂ© le droit Ă  la libertĂ© de parole. Alors, qui porte les fers ? Je suis sorti du tribunal menottes aux mains, une fois de plus. J’ai marchĂ© lentement, avec assurance, laissĂ© le temps aux camĂ©ras de filmer chacun de mes pas. C’est tellement nĂ©cessaire pour les journalistes, je fais partie de leur gagne-pain. Je leur sers de proie. Mais eux aussi devraient me servir. Je n’ai honte de rien, je revendique cette condamnation comme la plus stupide qui soit. Ce jugement comme le plus inique. M’écouteront-ils ? Le besoin d’appeler mes enfants m’obsĂšde en permanence, il faut que je leur explique ce qui se passe, qu’ils sachent que tout ira bien maintenant. Je veux faire avancer les choses dans la bonne direction, puisque je ne serai plus enfermĂ©e dans cette institution de fous. Dieu merci, j’en suis dĂ©barrassĂ©e. J’entends encore vibrer dans ma tĂȘte chaque mot de leur rapport Trois ans minimum de thĂ©rapie pour inadaptation sociale, mentale, et perversion sexuelle ». Et ils n’ont cessĂ© de faire rĂ©fĂ©rence Ă  Vili, en qualitĂ© de victime ». C’est surtout ce mot-lĂ  qui attise ma fureur contre ces gens. Victime »  Il tourne et tourne dans ma tĂȘte comme un vent de folie. La leur. Pourquoi lui fallait-il un garçon de cet Ăąge ? Elle affirme qu’il est intellectuellement et moralement en avance. » Ils n’ont jamais compris Vili. Ils ne l’ont jamais vu, jamais rencontrĂ©, encore moins Ă©coutĂ©. Et ils prĂ©tendent juger nos relations. Je suis coupable d’attentat Ă  la pudeur ? Depuis quand ? La seule chose que je suis prĂȘte Ă  accepter, c’est que nous avons eu des rapports sexuels, mais rapports sexuels ne signifie pas abus sexuels ! Ils n’ont cessĂ© de dire qu’en ayant plaidĂ© coupable je n’avais pas admis l’importance du concept d’abus sexuel. Ils ont raison dans un sens, et tort dans l’autre. Je n’ai pas admis ce concept, c’est vrai. Mais je vois bien la faille dans leur lĂ©gislation. C’est un strict point de droit qui veut Ă©tablir que des relations sexuelles entre nous Ă©quivaudraient Ă  un abus sexuel. Ils n’ont pas pris en compte un cas tel que le nĂŽtre, oĂč les deux parties sont consentantes. Et l’amour dans tout ça ? Ce mot-lĂ , ils ne l’ont jamais pris en considĂ©ration. Jamais. Et l’enfant que nous avons eu ? Notre petite Audrey est une enfant de l’amour. Ne le savent-ils pas ? 
 Dans cette prison je serai libre de vivre. Je sais que je ne peux pas sortir, que je ne peux pas dĂ©passer les limites de la clĂŽture, elle est haute et couronnĂ©e de fil barbelĂ©, mais dans les lumiĂšres aveuglantes qui illuminent tout le secteur, j’entrevois la lueur de l’espoir. 
 Je ne cherchais pas Ă  tomber enceinte, mais Dieu Ă©tait avec moi. C’était Ă  Madison Park, devant la mer, cette nuit d’hiver et d’étoiles filantes. Oh oui, c’est vrai, cet endroit n’est pas pour moi, mais maintenant je ne suis plus seule ! On ne pourra plus mettre ma dĂ©termination et ma volontĂ© Ă  l’épreuve ici, puisque je porte le deuxiĂšme enfant de Vili. Il naĂźtra en octobre. J’ai passĂ© un an et demi Ă  rĂ©sister, Ă  me battre contre la violence d’un mari et la bĂȘtise d’une sociĂ©tĂ© qui m’enferme et s’emprisonne elle-mĂȘme dans ses propres lois. Dieu m’accorde un peu de paix. Il est avec moi et Il n’est pas le seul, Vili aussi est avec moi. Mais moi je suis en cellule comme une vulgaire criminelle. Je ne veux pas que mon enfant naisse en prison. Qui, Ă  part Dieu, dois-je supplier pour que l’on m’aide ? J’appartiens Ă  une sociĂ©tĂ© protĂ©gĂ©e par des lois morales tellement rigides et si puissantes que nos droits civils ont Ă©tĂ© balayĂ©s sans scrupule. Ceux de Vili et les miens. Aidez-nous. Nous avons pris, je le sais, un chemin diffĂ©rent des autres, le chemin le moins empruntĂ©, mais nous ne sommes plus au Moyen-Âge, oĂč l’on brĂ»lait les femmes, les pĂ©cheresses », les sorciĂšres », qui osaient aimer hors de leur mariage. Seigneur, j’ai obĂ©i aux lois de ma religion, j’ai tout fait pour que l’erreur de ma premiĂšre union ne se termine en dĂ©sastre pour personne d’autre que moi. J’ai Ă©tĂ© assez punie. L’amour ne connaĂźt pas de lois. L’amour est arrivĂ© dans ma vie comme la foudre, venu du cƓur et du corps de ce jeune guerrier, de ce poĂšte, mon Ăąme sƓur. Mon double. Pardonnez au moins, si vous ne comprenez pas. Vili a quinze ans Ă  prĂ©sent, il est pĂšre, et personne ne veut toujours l’entendre. Je vous en prie Ă©coutez-le ! Il n’est pas une victime ! Je ne suis pas une criminelle. Notre seul crime, c’est l’amour. » 293-297 Pour tĂ©lĂ©charger le texte en pdf Articles Similaires Titre Page load link

Lemployeur convient Ă  cause des besoins particuliers du Service correctionnel du Canada, pendant la durĂ©e de la convention collective du groupe des services correctionnels, de l’interprĂ©tation et de l’application suivantes de l’indemnitĂ© de repas pendant les heures supplĂ©mentaires.

Math64 Le 28-12-2021 Ă  0041 + 1000 messages Bonjour, Fort heureusement, en France, une femme a le droit de concevoir un enfant avec qui elle veut et quand elle veut sas que son employeur n’ai de mot Ă  dire sauf si c’est son conjoint ! Il n'existe aucune obligation d'en informer l'employeur qui n'est absolument pas partie de cette dĂ©cision. Pour ce qui est de l'annonce, l'usage veut qu'on attende 3 mois afin de s'assurer de la viabilitĂ© de la grossesse. La pratique veut souvent que la salariĂ©e attende la fin de sa pĂ©riode d'essai, si celle-ci est longue, avant de concevoir son enfant mais rien d'obligatoire. RĂ©pondre Signaler ce contenu Visiteur Nicky02838 Le 28-12-2021 Ă  0425 J'ai oubliĂ© de prĂ©ciser que je suis du QuĂ©bec. Ils ne peuvent donc pas me mettre dehors si je comprends bien? Signaler ce contenu Visiteur Nicky02838 Le 28-12-2021 Ă  0429

Oui. Le ressortissant de pays tiers, qui est membre de famille d’un ressortissant britannique tombant sous le champ d’application de l’Accord de retrait, bĂ©nĂ©ficie de droits dĂ©coulant de cet Accord de retrait.Il garde son droit de sĂ©jour au Luxembourg aprĂšs le Brexit, tant qu’il remplit les conditions pour ĂȘtre reconnu comme membre de famille d’un ressortissant britannique.
Leprojet de loi vise d’ailleurs Ă  rĂ©pondre Ă  cette attente en amĂ©liorant le dispositif de l’ATI. Par cet amendement, nous proposons de prĂ©ciser le contenu du rapport qui sera remis au Parlement par le Gouvernement Ă  l’issue d’une pĂ©riode de cinq ans aprĂšs la mise en Ɠuvre de l’ATI, soit fin 2024.
AprĂšsmon conge parental la reprise de travail Ă©tait complique pour moi ( changement horaires, 3 enfants, un mari souvent en dĂ©placement),mon employeur n’a voulu rien savoir aprĂšs plusieurs suis pas
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delai raisonnable pour tomber enceinte apres embauche