Le7 février 1986, disparaissait le Sénégalais Cheikh Anta Diop, auteur du célèbre Nations nègres et cultures. Ses thèses iconoclastes, fondées sur une érudition scientifique et
Les manuels des classes de collège de la sixième à la troisième sont signés par une équipe d’enseignants africains ». Qui sont ces enseignants anonymes ? Nous n’avons aucune information sur leur identité encore moins sur leurs compétences. Il est parfois mentionné au début du manuel coordination Sophie le Callennec ». Or Sophie le Callennec n’est pas africaine. Si elle ne fait pas sûrement partie de l’ équipe d’enseignants africains » alors à quel titre intervient- elle ? Manifestement on veut donner l’illusion que ces manuels sont l’œuvre d’africains sans doute pour ne pas heurter les sensibilités nationales des lecteurs. Alors qu’en réalité ces enseignants africains travaillent vraisemblablement sous le contrôle intellectuel d’une historienne non africaine. La direction de la rédaction d’un manuel d’histoire ivoirien par un historien non africain ressortissant de l’ancien pays colonisateur est un choix malheureux de la maison d’édition française. A ce propos, voici la position de l’historien Joseph. Ki – Zerbo. De même, autant le concours de tous les savants est nécessaire pour produire des monographies, et même des études générales sur l’histoire de l’Afrique, autant l’interprétation générale de ce passé et la confection des manuels d’histoire de l’Afrique à l’usage des jeunes citoyens africains, doit incomber avant tout à des historiens africains? Ceux – ci ont pour vocation pour éduquer leur concitoyens » [1] De ce qui précède une grave question se pose. La Côte d’Ivoire a-t-elle donc perdu l’initiative historique et politique de l’écriture de ses manuels d’histoire ? Aussi est-on amené à s’interroger sur les rapports que l’Etat de Côte d’Ivoire entretint avec l’histoire ? On se souvient que l’écrivain Bernard Dadié a révélé dans un article du journal le jour », l’autodafé de manuels d’histoire dans les années 1960 [2] par des autorités académiques. [1] Joseph Ki –Zebo, Histoire de l’Afrique noire d’hier à aujourd’hui, Paris Hatier, page 29. [2] Un livre parlant de cet homme n’a-t-il pas été brulé dans la cour de l’Académie ? Sur ordre de qui ? C’est homme, c’était Gabriel Dadié » dans Bernard B. Dadié, Cailloux blancs, chroniques, Abidjan, NEI/CEDA, 2004. Page 23. Il s’agit d’après nos enquêtes du premier manuel d’histoire ; André Clérici sous la direction, Histoire de la Côte d’Ivoire, Abidjan, CEDA, 1962 2 – L’absence d’un paradigme civilisationel » Le constituant ivoirien proclame L’Etat a le devoir de sauvegarder et de promouvoir les valeurs nationales de civilisation ainsi que les traditions culturelles non contraires à la loi et aux bonnes mœurs »[1]. L’Etat ivoirien a donc un projet culturel qui s’enracine naturellement dans les traditions négro-africaines. C’est l’une des fonctions de l’éducation et en particulier de l’histoire de porter le projet de civilisation de la société car l’enseignement doit être organisé autour des intérêts et des buts de la société afin d’assurer la reproduction de celle-ci. Or une des caractéristiques de la civilisation négro-africaine c’est qu’elle repose sur les humanités classiques égypto-nubiennes, socle de l’unité culturelle africaine. C’est Cheikh Anta Diop qui rendra le mieux compte du paradigme civilisationel » africain ; Les nouvelles humanités africaines devront reposer sur les fondements de la culture égypto-nubienne, de même que les humanités occidentales s’appuient sur la culture gréco-romaine antique. Sans référence systématique à l’Egypte dans tous les domaines de la culture, il ne sera pas possible de bâtir un corps de sciences humaines le spécialiste africain qui veut faire œuvre scientifique n’a pas le choix, il ne peut pas se contenter de flirter avec les faits culturels égyptiens »[2]. Aussi les pédagogies africaines doivent avoir pour paradigme le complexe égypto –nubien ancien.[3] Or l’analyse des manuels d’histoire examinés dans cette étude montre que les auteurs ne prennent pas à leur compte cet héritage des humanités classiques africaines. Tout au contraire les auteurs, à la suite des africanistes », falsifient honteusement l’histoire en s’employant à couper » l’Egypte ancienne » du reste du monde négro-africain pour la rattacher à l’Orient. Or comme le souligne Diop l’orientalisme » est une frustration pour les africains. [1] Article 7 de la Constitution de Côte d’Ivoire de 2000. [2]Cheick Anta Diop, Antiquité Africaine par l’image, Paris, Présence Africaine, 1967. Page 12. [3] Théophile Obenga , Hommage à Anténor Firmin 18850-1911, égyptologue haïtien, ANKH N°17 année 2008, 132-143. 3 – L’absence du temps historique et de l’unité culturelle africaine L’histoire africaine telle qu’elle se donne à voir dans ces manuels nie l’unité historique et culturelle du continent. Et pourtant les travaux de Cheikh Anta Diop et Théophile Obinga ont définitivement réglé la question. En effet, L’œuvre de Cheikh Anta Diop a introduit le temps historique et l’unité culturelle dans les études africaines, sortant l’Afrique du carcan anhistorique et ethnographique dans lequel les historiens africanistes traditionnels l’avaient enfermée » [1]. En 1993, Théophile Obinga, dans un livre fondateur de la linguistique historique africaine, [2] démontre la parenté génétique des langues Negro –Africaines et en tire des grandes conséquences ; l’existence d’un ancêtre commun pré-dialectal qui est le Negro – Egyptien ; une civilisation commune existe de ce fait, unissant tout le domaine du négro africain; l’Egypte pharaonique est la toute première grande civilisation historique apparue dans le domaine du Negro – Africain. L’aspiration de tous les états africains et des africains du continent et de la diaspora est de construire une fédération politique panafricaine. L’Union africaine et toutes les autres organisations régionales dites d’intégration seraient l’un des moyens stratégique pour atteindre cet objectif politique Mais comment construire un avenir commun, si l’enseignement de l’histoire dissimule et minorise le destin commun qui lie tous les africains depuis la genèse de l’humanité. C’est sans doute pour cette raison que Molefe kete Asante a pu écrire dans un livre fondateur de l’afrocentricité Depuis le dix – huitième siècle, nos penseurs cherchent à établir notre union politique et économique…Cette quête a engendré de faux espoirs, et d’opter pour des illusions nous a fatigués de la rhétorique de l’unité. Ce n’est pas l’unité que nous devons rechercher, c’est la conscience collective. » [3] Or l’histoire en est le fondement. [1] Obinga , Théophile Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx ; contribution de Cheikh Anta Diop à l’historiographie mondiale, Paris, Présence Africaine/Khepera, 1996, [2] Obinga Théophile, Origine commune de l’Egyptien ancien du copte et des langues Negro – Africaines modernes; introduction à la linguistique historique africaine, Paris, l’Harmattan, 1993. [3] Asanté Molefi Kete, L’afrocentricité, traduction Ama Mazama, Paris, Editions Menaibuc, 2003, page 53. 4 – La genèse de l’humanité A propos de l’apparition de l’homme sur la terre, les auteurs de ces manuels présentent sous forme très hypothétique la naissance de l’homme moderne en Afrique L’on peut supposer que l’Afrique, où les premiers hommes sont apparus, a été le premier continent habité »[1]. Pourtant en l’état actuel des connaissances, l’apparition de l’homme en Afrique n’est plus une simple hypothèse mais un fait vérifiable. La chronologie des grandes étapes des découvertes scientifiques et recherches l’atteste. 1880 Charles Darwin fût le premier scientifique à publier une théorie moderne sur l’évolution et sur l’origine de l’homme. Il fut aussi le premier à désigner l’Afrique comme son lieu d’origine R. Leakey, 1980. 1954 Cheikh Anta Diop soutient la thèse du monogénétisme et de l’africanité de l’humanité 1959 Louis et Mary Leakey interprétant pour la première fois les fouilles de Olduva en Tanzanie confirment l’origine africaine de l’humanité. 1967 le paléontologue Louis Leakey découvre deux crânes fossiles Omo 1 et Omo 2 à Kibish dans le sud de la rivière Omo en l’Ethiopie. Ils sont datés de 130 000 ans avant l’ère chrétienne. 1997 – 2003 Fouilles archéologiques dirigées par Tim Wite et Berhane Asafaw près du village de Herto en Ethiopie. L’équipe met au jour deux crânes d’adultes et celui d’un enfant près du village de Herto, dans la dépression de l’Afar à l’Est de l’Ethiopie. C’est le genre homo sapiens Idaltu. L’âge obtenu par la méthode argon est fixé entre 154 000 et 160 000 ans avant l’ère chrétienne. Cette découverte confirme l’origine africaine de l’homo sapiens sapiens. Il met en relief toute la chaîne de l’évolution en Ethiopie. En 2005, les fossiles omo 1 et omo 2 découvertes par Louis Leakey font l’objet d’une nouvelle datation entreprise par une équipe de chercheurs américains et australiens dirigée par Ian Mc Dougall à partir des sédiments rocheux d’où les deux fossiles avaient été extraits en 1967. La méthode isotopique à l’argon a permis de conclure à une datation de 195 000 +-5000 ans avant l’ère chrétienne. Ce sont aujourd’hui les plus vieux ossements d’Homo sapiens sapiens ou hommes modernes découverts[2]. Précoces et africains. Ces fossiles renforcent l’hypothèse d’une origine commune et africaine de tous les hommes actuels Luigi Luca Cavalli – Sforza, généticien à l’Université de Standford, confirme l’origine monogénétique, de l’humanité à partir de l’ADN. Le savant africain Théophile Obenga a cette belle formule Le moment le plus puissant et jamais renouvelé que l’humanité ait vécu fut précisément ce moment exceptionnel où l’homme se trouva homme sur le sol africain »[3]. Par la suite, de nombreux scientifiques dans des disciplines diverses viendront par les résultats de leurs recherches conforter la thèse de l’origine africaine et monogénétique de l’humanité. Ainsi Yves Coppens, Gunter Brauer, Donald Johanson, Richard Leakey, Stephen Jay Gould et Maurice Taîb en paléontologie humaine, Rebecca L. cann, M. Stoneking et Allan C. Wilson en Analyse des distances génétiques, Richard Lewontin en Technique de l’électrophorèse ; Joseph H. Reichholf en biologie et écologie[4]. Tous démontrent que l’espèce humaine a une origine commune venue de l’Afrique de l’Est au niveau de l’homo erectus, du néandertalien, de l’Homo sapiens sapiens[5]. Comment peut- on alors encore parler d’hypothèse ? Les auteurs font semblant de ne pas être à jour sur cette question afin de dissimuler aux enfants l’origine africaine de l’humanité. Pourtant les auteurs présentent une carte dans le même chapitre 8. Les premiers hommes ». Cette carte intitulée le peuplement de la terre » montre sans équivoque le peuplement à partir de la vallée du Nil selon la thèse monogénétique. Mais les auteurs restent silencieux sur la signification de cette carte. Il y a un autre paradoxe, le texte intitulé l’Afrique berceau de l’humanité » est un extrait des œuvres de Leopold Sédar Sengor daté de 1967. Celui – ci est connu pour être un grand poète. Pourquoi préférer l’argumentaire d’un poète à celui d’un scientifique comme Cheikh Anta Diop qui a établi les fondements scientifiques de cette thèse ? [1] Une équipe d’enseignants africains, Histoire géographie, 6 e. Paris CEDA, Groupe Hatier international, 2001. Page 24. [2] Nature, vol 433, 733, 736 année 17 février 2005 [3] Théophile Obenga, Cheihh Anta Diop, Volney et le sphinx, Présence Africaine/Khepera, Paris, 1996. Page 236. [4] Théophile Obenga, Cheihh Anta Diop, Volney et le sphinx, Présence Africaine/Khepera, Paris, 1996, page [5]Théophile Obenga, Cheihh Anta Diop, Volney et le sphinx, Présence Africaine/Khepera, Paris, 1996, page 236. 5 – La naissance de l’art et de la pensée symbolique Les auteurs des manuels d’histoire utilisés dans les collèges ivoiriens évitent soigneusement de dire que l’art est né en Afrique. Ils notent dans le manuel de sixième En Europe les plus anciens vestiges d’art datent d’il y a 35 000 ans »[1]. C’est en 1940 que H. Breuil authentifie les grottes de Lascaux et en fait une première description. La datation de la grotte par Libby au carbone 14 donne de 17 000 ans avant l’ère chrétienne c’est-à-dire dans le Magdalénien. Ainsi et jusqu’à la fin des années 1990, de nombreux chercheurs, sur la base des peintures rupestres des grottes de Lascaux ou Chauvet, étaient convaincus que la révolution culturelle des homo Sapiens Sapiens venant d’Afrique, avait eu lieu en Europe et en France en particulier. Mais une autre datation de la dame de Brassempouy tête de femme en ivoire donne 23 000 avant l’ère chrétienne. Mais de nouvelles découvertes vont remettre en cause cette thèse ; 1950. Découverte de l’os d’Ishango par un géologiste belge du nom de Jean de Heinzelin. La connaissance des mathématiques par les africains est attestée aux sources du Nil 25 000 ans avant l’ère chrétienne[2].Années 1970 La découverte de l’os de Lebombo entre la République Sud – africaine et le Swaziland permet d’attester plus loin encore dans le temps de la réflexion mathématique chez les africains soit 35 et 37 000 ans avant l’ère partir de 1991, Henshilwood conduit des fouilles dans la grotte de Blombos en RSA. Les pierres gravées et les coquillages trouvés dans la grotte montrent, que l’art graphique et la pensée symbolique sont apparus depuis bien longtemps en Afrique, vers 77 000 ans avant l’ère ocre gravé voir annexe qui comporte une série de lignes parallèles est la première attestation connue à ce jour de l’existence de la pensée symbolique » qui caractérise l’homme moderne l’homo sapiens sapiens. En rapportant la date des anciens vestiges d’art européens et en faisant le silence sur celles d’Afrique qui sont pourtant plus ancienne encore, les auteurs laissent entendre qu’il n’existe pas d’attestation ancienne de l’art en Afrique. Cette présentation tronquée de la réalité est une manipulation qui vise à tromper l’apprenant. Nous avons la preuve que la falsification de l’histoire par les auteurs est une entreprise consciente car la manipulation ne relève pas de la science mais de la prestidigitation. Per ankh Kemetmaat [1] Une équipe d’enseignants africains, Histoire géographie, 6 e. Paris CEDA, Groupe Hatier international, 24. [2] Ankh n°12 et 13. 2003 -2004. SOURCE Afrocenticity internationnal
2nd Outstanding African Thinkers Conference. The Centre for Critical Thinking and Resourceful Research in Africa-CECTRRA,Abuja (www.cectraafrica.org) in Collaboration with Département d’Histoire et d’Archéologie, Filière Doctorale de Philosophie et Laboratoire ABLODE of University of Abomey Calavi, Republic of Benin and Africa
Pays Tous les pays Afrique du Sud Algérie Angola Botswana Burkina Faso Burundi Bénin Cameroun Cap-Vert Centrafrique Comores Congo-Brazzaville Congo-Kinshasa Cote d'Ivoire Djibouti Egypte Erythrée Eswatini Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée Bissau Guinée Equatoriale Ile Maurice Kenya Lesotho Liberia Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigeria Ouganda Rwanda Sahara Occidental Seychelles Sierra Leone Somalie Soudan Sud-Soudan São Tomé and Príncipe Sénégal Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe Toute l'Afrique Afrique Centrale Accueil Afrique Centrale Angola Burundi Cameroun Centrafrique Congo-Brazzaville Congo-Kinshasa Gabon Guinée Equatoriale Rwanda São Tomé and Príncipe Tchad Afrique de l'Est Accueil Afrique de l'Est Burundi Comores Djibouti Erythrée Ethiopie Ile Maurice Kenya Madagascar Ouganda Rwanda Seychelles Somalie Soudan Sud-Soudan Tanzanie Afrique du Nord Accueil Afrique du Nord Algérie Egypte Libye Maroc Sahara Occidental Tunisie Afrique Australe Accueil Afrique Australe Afrique du Sud Angola Botswana Eswatini Lesotho Malawi Mozambique Namibie Zambie Zimbabwe Afrique de l'Ouest Accueil Afrique de l'Ouest Burkina Faso Bénin Cameroun Cap-Vert Cote d'Ivoire Gambie Ghana Guinée Guinée Bissau Liberia Mali Mauritanie Niger Nigeria Sierra Leone São Tomé and Príncipe Sénégal Togo Rubriques Toutes les Rubriques Afrique et Amérique Latine Afrique et Europe Afrique et Moyen Orient Afrique, Asie et Australie Agroindustrie Aide et Assistance Aliments et Agriculture Armes et Armées Athlétisme Banques Bourse Climat Commerce Conflit Construction Coronavirus Corruption Coupe du Monde Dette Devises Divertissement Droits de l'Homme Développement Durable Eau Ebola Eco-tourisme Education Energie Enfance Entreprises Environnement Fabrication Faune Femmes et Genre Finance Flux de Capitaux Football Gouvernance Grossesse et Accouchement Infrastructures Innovation Investissement Jeux Olympiques Justice et Lois Livres MNT Maintien de la Paix Migrations Musique Média NTIC Nutritive ONG Océans Organisations Internationales Paludisme Parcs Animaliers Polio Privatisation Produits Pétrole Relations Extérieures Religion Ressources Minières Revue Littéraire Revue Musicale Réfugiés SIDA Santé et Médecine Science Sports Terres et Gestion Rurale Terrorisme Transport Travail et Syndicats Tuberculose USA, Canada et Afrique Urbanisation Voyages Divertissement Accueil Divertissement Livres Musique Revue Littéraire Revue Musicale Finance Accueil Finance Agroindustrie Banques Bourse Commerce Construction Dette Devises Energie Entreprises Fabrication Flux de Capitaux
Lirela vidéo. Cheikh Anta Diop a été l’un des penseurs africains les plus influents du XX e siècle. Historien, scientifique et homme politique, le chercheur sénégalais a développé la The book “Negro Nation and Cultures” is the fruit of phenomenal research, carried out by Cheikh Anta Diop, to restore the history of black Africa, which has long been obscured. At that time, scientific racism, carried by eminent figures, was rooted in Western society, and had attributed to white the Cartesian being par excellence, the father of all civilizations, and defined black as a primitive, emotional being, incapable of the slightest logic. The ancient Egyptians were blackRelated stories It is in this torrent of racist certainties that Cheikh Anta Diop, a young man 27 years of age, is going to take the dominant ideology to the task, by asserting that the ancient Egyptians, precursors of civilization and science, were black. He not only asserts it, but he also proves it. This thesis had the effect of an earthquake, and since it was bothersome, he had to be silenced. You can’t hide the sun with a finger, as the African proverb says. Even if the Sorbonne University rejected his thesis in 1951, Présence Africaine published the book in 1954. Notwithstanding the evidence that is not lacking in his book, prejudiced scientists will try by all means to bring his work into disrepute. Deemed too revolutionary, some African intellectuals found it difficult to adhere to the ideas conveyed in the book. Aimé Césaire was one of the few to support it. In “Discourse Against Colonialism”, he will describe Cheikh Anta Diop’s book as “the most audacious book a Negro has ever written”. It was only until the 1974 Unesco colloquium that most of his theses were finally recognized “in its way of writing, its culture and its way of thinking, Egypt was African”; these were the conclusions of this summit. Evidence of the negritude of ancient Egypt Figure 1Egyptian 11th Dynasty 2061-2010 BC. Medium painted sandstone. Date 21st Century BC. Egyptian National Museum, Cairo, Egypt. Photographic Rights held by The The Bridgeman Art Library The fight was a long one, and yet long before it, the fatherhood of Egyptian civilization had been attributed to the black race. In the testimonies of Greek scholars such as Herodotus, Aristotle, who were eyewitnesses, the black skin and frizzy hair of the Egyptians were mentioned. Aristotle called them “agan malane” to describe their skin, which meant excessively black. In the 18th Century, the Count of Volney, a French historian, faced with overwhelming evidence, drew the same conclusions “The Copts are therefore properly the representatives of the Egyptians, and there is a singular fact that makes this acceptation even more probable. Looking at the faces of many individuals of this race, I found a peculiar character that caught my attention all of them have a yellowish and smoky skin tone, which is neither Greek nor Arabic; all of them have puffy faces, swollen eyes, crushed noses, big lips; in a word, a real Mulatto figure. “I was tempted to attribute it to the climate when, having visited the Sphinx, its appearance gave me the key to the riddle. On seeing that head, typically Negro in all its features, I remembered the remarkable passage where Herodotus says, “As for me, I judge the Colchians to be a colony of the Egyptians because, like them, they are black with woolly hair” In other words, the ancient Egyptians were true Negroes of the same type as all native-born Africans.” One of the other irrefutable proofs of the Negro character of the ancient Egyptians was the color of their gods. Osiris and Thoth, to name but a few were black. The dark representations of the pharaohs and the hairstyles they wore also support the negritude of ancient Egypt. See MENTOUHOTEP II and NEFERTARI. The analogy goes beyond the physical and capillary features. Ancient Egyptian values such as totemism are still present in Black Africa. A comparative linguistic study highlights the similarity between Egyptian and African languages such as Valaf and Serere non-exhaustive list. In light of these arguments, the conclusion is final The invention of writing, of science, we owe it to blacks. The Greek culture which inspired the Roman culture draws its sources from Negro Africa. “Pythagoras spent 22 years in Egypt, from 558 to 536 BC. Plato stayed there from 399 to 387 It was therefore there, at the feet of the Egyptian priests, that they drew the knowledge that made their glory. Pharaonic Egypt which was their teacher for so long is part of the heritage of the Black World. It is itself a daughter of Ethiopia. And “in its way of writing, its culture and its way of thinking, Egypt was African”. Giving the black man his rightful place in the history of mankind The fact that this part of the history of mankind was brushed aside was linked to the need to justify colonization. The barbarian negro was then invented and culture was brought to him. This propaganda found it difficult to accept that African society was structured and advanced before the arrival of the settlers. That the emancipation of women was not a problem. As African society is matriarchal, women held positions of responsibility long before this was the case in Europe. The goal that Cheikh Anta Diop had in restoring this truth, was to give back to the forgotten continent its letters of nobility. It was not a question of awakening underlying hints of a superiority complex that could lead to forms of Nazism. […] the civilization he [the Negro] claims to have created could have been created by any other human race – as far as one can speak of a race – which would have been placed in such a favorable and unique cradle” [Cheikh Anta Diop, Negro Nations, and Culture, op. cit. 4th edition, p. 401]. Far from being a racist as his detractors wanted to describe him, Cheikh Anta Diop was a great humanist, who was recognized as such. His work aimed to combat scientific racism and to prove that intelligence is in no way linked to skin color. He challenged the conception of the dominant race, which can be considered a significant contribution to the history of mankind. The Legacy of Cheikh Anta Diop Years later, how do we contribute to the propagation of the colossal legacy left by Cheikh Anta Diop? He advocated for a united Africa, gathered together, after having forged a strong identity, which would serve as a solid foundation. Where are we with pan-Africanism? With the adaption of our languages to the realities and sciences as he experienced with the Valaf in the book? With the decolonization of mentalities? It must be said that these subjects remain topical. It is our duty to contribute to the emergence of our continent, which will first and foremost be cultural. In the field of education, we must implement textbooks adapted to our realities. Let us adapt our languages to modern realities. It is not a question of banishing the colonial languages acquired, but of revaluing our own and adapting them to modern science. It is with feet firmly anchored in its roots, free from alienation, detached from the yoke of the colonial, and from the alienation of the colonized, that Africa will know its true value, and that it will be able to take its place on the world chessboard. This re-foundation, which should not be done in a belligerent manner, will generate Africans proud of their origins, who will take their destiny into their own hands. Inscrivezvous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site ! Conseils de lecture – actualité du livre Connexion search. menu. home; Découvrir L'actualité des livres et des auteurs; Listes de lecture; Vidéos; Séries; Genres; Éditeurs; Collections; Prix littéraires; Index des livres;

On connaît plus Cheikh Anta Diop l’historien, l’anthropologue, l’égyptologue, l’homme politique sénégalais et le panafricaniste dont le combat a, toute sa vie durant, consisté à restaurer l’histoire africaine. L’homme s’est pourtant illustré dans un tout autre domaine souvent moins connu ou passé sous silence celui de la traduction et c’est à ce rôle de traducteur, de passeur » que nous nous intéresserons particulièrement. Mais pour mieux comprendre cet intérêt manifeste que Cheikh Anta Diop a accordé à la traduction à travers son parcours intellectuel, il est nécessaire de revenir, de façon brève, sur la trajectoire de ce militant, mais également sur le contexte historique et politique dans lequel il a effectué ses traductions afin de mieux saisir leur portée. En effet, Cheikh Anta Diop est l’un des rares intellectuels africains de sa génération à avoir pris le contre-pied de l’idéologie colonialiste et raciste de son époque. Face à l’arrogance occidentale qui tient à tout prix à nier à l’Afrique son histoire et son apport à la civilisation, il a, très jeune, fait preuve d’un engagement et d’une volonté à s’opposer à l’entreprise colonialiste. Après de 281 Jean-Marc MOURA, op., cit., 1999, p. 42. brillantes études, à Dakar et à Saint-Louis, sanctionnées de deux baccalauréats en mathématiques et en philosophie, il débarque à l’âge de vingt-trois ans, en 1946, en France où il poursuit ses études supérieures. Sous la direction du philosophe Gaston Bachelard et du scientifique Frédéric Joliot-Curie, Cheikh Anta est resté constant dans sa quête du savoir qui constitue pour lui la meilleure façon de lutter contre la colonisation et l’impérialisme. Une quête qui lui mène au laboratoire du Collège de France où il commence à s’intéresser tout particulièrement à la physique nucléaire. Un parcours, sans aucun doute, brillant mais qui n’est pas sans obstacles pour lui notamment lorsqu’il commence à développer sa théorie tendant à remettre en cause les préjugés et l’idéologie occidentale qui n’ont pour but que de falsifier l’histoire de la race noire. Le rétablissement de cette histoire, Cheikh Anta Diop en a fait un sacerdoce et pour lui, l’africanité de l’Egypte ancienne, qu’il appelle l’Egypte nègre », est une réalité de la même façon que les origines africaines de l’humanité et de la civilisation sont irréfutables. Des positions très audacieuses, car prises dans un contexte de colonisation où l’infériorité de la race noire faisait presque l’unanimité dans l’Occident colonialiste, mais aussi dans une période où l’égyptologie était encore l’apanage d’une poignée d’intellectuels européens. Pour étayer sa thèse, Cheikh Anta Diop282 s’est livré à un argumentaire tirant ses sources des témoignages d’auteurs du domaine des sciences humaines et sociales, historiens et philosophes tels qu’Hérodote, Volney ou encore de la Bible. Il n’a pas non plus manqué d’arguments ethnologiques mais aussi et surtout linguistiques qu’il a largement développés. Pour Cheikh Anta Diop, le lien de parenté entre l’égyptien et les langues nègres ne saurait faire l’objet d’aucun doute, c’est une réalité irréfutable au vu des similitudes qu’il juge trop remarquables pour relever du simple fait du hasard. Pour justifier cette thèse qu’il a tant défendue, il se livre à une étude comparative des grammaires égyptienne et wolof et de leurs vocabulaires respectifs. Dans le chapitre IV de son ouvrage Nations nègres et Culture, intitulé Arguments pour une origine nègre de la race et de la civilisation égyptiennes », l’auteur consacre plus d’une cinquantaine de pages à la démonstration des similitudes entre les deux langues283. Une étude touchant quasiment tous les aspects de la langue, de la conjugaison aux 282 Cheikh Anta DIOP, Nations nègres et Culture. De l'antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, Présence Africaine, Paris, 1954. 283 Ibid., pp. 231-287. caractères des substantifs en passant par la formation des pronoms, l’expression du temps etc. A travers cette étude comparative, Cheikh Anta Diop s’attache à démontrer la parenté entre langues nègres, en l’occurrence le wolof, et la langue égyptienne en mettant particulièrement l’accent sur leurs nombreuses caractéristiques communes cf. voir annexes. Mais, ses positions ont aussitôt suscité réserves et critiques. D’abord en France où, faute d’un jury disposé à admettre une supposée africanité de l’Egypte antique, il a du mal à soutenir sa thèse de doctorat à la Sorbonne en 1954. Les hostilités des intellectuels européens à son égard n’ont toutefois fait que renforcer ses convictions d’autant plus que cette thèse de doctorat pour laquelle il n’arrive pas à trouver un jury sera publiée la même année sous le titre Nation nègres et Culture. De l'antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui ». Cet ouvrage, bien que devenu incontournable dans l’œuvre intellectuelle négro-africaine, n’a pas pour autant convaincu une bonne partie de l’intelligentsia africaine, voire sénégalaise, si ce n’est l’adhésion d’Aimé Césaire qui, dans son célèbre ouvrage Discours sur le colonialisme, n’a pas hésité à louer l’audace de l’auteur affirmant que c’est le livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit284». Cette mise à l’écart du milieu intellectuel l’a quand même poussé à se montrer plus consensuel en abordant un sujet beaucoup moins conflictuel intitulé Etude comparative des systèmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique, de l’antiquité à la formation des Etats modernes285 ». Il obtient finalement son titre de Docteur le 9 janvier 1960 à la Sorbonne après sept heures de soutenance avant de retourner au Sénégal où il sera nommé assistant à l’université de Dakar la même année. Ensuite, sur le plan sénégalais et africain, Cheikh Anta n’a pas tardé à faire face à un adversaire de taille en la personne de Léopold Sédar Senghor 1906-2001, deux intellectuels dont la cohabitation dans ce Sénégal nouvellement indépendant est marquée par une opposition idéologique à tous les points de vue. Cette opposition ne s’est pas limitée au terrain politique où Cheikh Anta Diop, fondateur en 1976 du parti Rassemblement National Démocratique RND, est resté l’un 284 Aimé CESAIRE, Discours sur le colonialisme, Présence Africaine, Paris, 1955. 285 des adversaires politiques les plus redoutables du président Léopold Sédar Senghor286 ». Leurs divergences intellectuelles semblent dater de bien avant l’indépendance, notamment sur les questions relatives aux idéaux panafricains. En effet, leurs désaccords peuvent se lire dans l’ouvrage Nations nègres et Culture publié en 1954, et dans lequel l’auteur Cheikh Anta Diop apporte une réponse ironique mais ferme à ce vers aussi célèbre que controversé de Léopold Sédar Senghor l’émotion est nègre et la raison hellène ». Il accuse d’ailleurs ce dernier de contribuer peu à peu à la création d’une littérature nègre de complémentarité, se voulant enfantine, puérile, bon enfant, passive, résignée, pleurnicharde287 ». Cette même idée de la responsabilité des écrivains africains à produire une littérature engagée qui continue de faire débat aujourd’hui apparaît déjà chez Cheikh Anta Diop qui, faisant allusion à cette phrase de Senghor, écrit […] Un tel climat d’aliénation a fini par agir profondément sur la conscience du Nègre, en particulier du Nègre instruit qui a eu l’occasion de prendre conscience de l’idée que le reste du monde se fait de lui et de son peuple. Il arrive très souvent que le Nègre intellectuel perde confiance en ses propres possibilités et en celles de sa race à tel point que, malgré la valeur des démonstrations exposées au cours de cette étude, il ne sera pas étonnant que certains d’entre nous, après en avoir pris connaissance, éprouvent encore du mal à admettre que nous ayons vraiment assumé le premier rôle de civilisateur du monde. Il est fréquent que des Nègres d’une haute intellectualité restent victimes de cette aliénation au point de chercher de bonne foi à codifier ces idées nazies d’une prétendue dualité du Nègre sensible et émotif, créateur d’art, et du Blanc fait surtout de rationalité. C’est ainsi que s’exprime de bonne foi un poète nègre africain dans un vers d’une admirable beauté L’émotion est nègre et la raison hellène »288. 286 Boubacar Boris DIOP, Le Sénégal entre Cheikh Anta Diop et Senghor », The University of Texas at Austin, 2005, p. 2. Article accessible en ligne Consulté le 17/05/16. 287 Cheikh Anta DIOP, op., cit., p. 55. 288 Ibid., pp. 54-55. Au-delà de son opposition idéologique avec le pouvoir du moment représenté par Senghor, Cheikh Anta s’est aussi illustré sur le plan panafricain dont il constitue encore aujourd’hui une figure incontournable pour la jeunesse africaine aspirant à l’unité du continent. Il a, dans le cadre de son combat idéologique, produit une œuvre intellectuelle abondante dans laquelle la question linguistique, plus particulièrement la traduction, occupe une place centrale. La traduction comme moyen de déconstruction de l’idéologie linguistique

Dansson ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Théophile Obenga montre en quoi consiste l'originalité et la nouveauté de la problématique historique africaine ouverte et développée par Cheikh Anta Diop : " En refusant le schéma hégélien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par conséquent attelé à
Pourtant, au Sénégal, Cheikh Anta Diop est méconnu, principalement des jeunes générations. Etrangement, même si l’Université de Dakar porte son nom, Cheikh Anta Diop est toujours absent du programme scolaire, ce qui fait l’objet de débats et de pétitions. Le parcours de ce combattant pour la dignité africaine ne peut pourtant que forcer l’admiration. Né à Tiethiou, dans la région de Djourbel, le 29 décembre 1923, formé à l’école coranique puis à l’école française, Cheikh Anta Diop grandit à Dakar. Très jeune, il élabore un alphabet africain. A 22 ans, titulaire de deux baccalauréats, l’un en mathématique et l’autre en philosophie, il fait déjà preuve d’une curiosité intellectuelle particulière. Cheikh Anta Diop débarque à Paris en 1946, pour y étudier à la Sorbonne les Mathématiques Supérieures et la philosophie, tout en poursuivant ses recherches linguistiques sur le wolof et le sérère. La seconde guerre mondiale et son cortège d’horreurs vient de s’achever. Les camps de concentration nazis ont atteints les sommets de la barbarie. La civilisation occidentale est touchée, mortellement blessée. Mais dans les écoles, on enseigne toujours aux enfants la supériorité de la race blanche », l’antériorité indiscutable de la civilisation occidentale. L’Afrique n’a alors d’Histoire que celle que consentent à écrire les colons. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde. » Cheikh Anta Diop, Civilisation et barbarie, Présence Africaine1981. Cheikh Anta Diop, qui parallèlement fonde à Paris l’Association des Etudiants Africains, et participe aux réunions politiques où fermentent les idées-pré indépendantistes, se spécialise en physique nucléaire et travaille dans le laboratoire de Frédéric Joliot Curie au Collège de France, publie des articles, puis des essais, sur la question de l’utilisation et du développement des langues africaines, et la politique africaine. En 1953, Cheikh Anta Diop épouse Louise Marie Maes, diplômée d’Études supérieures en Histoire et Géographie. Sa thèse de doctorat ès Lettres, soutenue en 1954 à la Sorbonne, plus tard publiée sous le titre Nations nègres et Culture, de l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui, fait débat, dérange le jury français… Même si finalement Cheikh Anta Diop obtiendra son doctorat, il est contesté. En démontrant que la première civilisation que l’Humanité aie connue est négro-africaine, il bouleverse les paramètres historiques et culturels. L’Histoire était à écrire du point de vue de l’Afrique. Quand, en Egypte, la première écriture de l’Humanité, les hiéroglyphes, a été découverte par le français Champollion, Napoléon 1er, qui venait de rétablir l’esclavage, a créé l’académie d’Egyptologie, diffusant pour longtemps l’idée que les Egyptiens et leurs sciences, étaient, évidemment, sémites. Cheikh Anta Diop, en affirmant que les égyptiens antiques étant négro-africains, l’Afrique Noire était mère de toutes les civilisations, démonte toute un pan du racisme » colonialisme, et le racisme lui-même. Son doctorat fait débat, mais Nations nègres et Culture, publié par les éditions Présence Africaine, est un succès phénoménal. En disant que ce sont les ancêtres des Nègres, qui vivent aujourd’hui principalement en Afrique Noire, qui ont inventé les premiers les mathématiques, l’astronomie, le calendrier, les sciences en général , les arts, la religion, l’agriculture, l’organisation sociale, la médecine, l’écriture, les techniques, l’architecture ... on ne dit que la modeste et stricte vérité …. Dès lors le Nègre doit être capable de ressaisir la continuité de son passé historique national , de tirer de celui-ci le bénéfice moral nécessaire pour reconquérir sa place dans le monde moderne, sans verser dans le nazisme à rebours , car la civilisation dont il se réclame eût pu être créée par n’importe quelle race humaine - pour autant que l’on puisse parler d’une race - qui eût été placée dans un berceau aussi favorable, aussi unique ». Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et Culture. De retour à Dakar en 1960, Cheikh Anta Diop fonde un laboratoire de datation par le Carbonne 14, où il travaillera sans relâche, jusqu’à la fin de sa vie en 1986, à prouver ce qu’il avance, poursuivant aussi ses recherches linguistiques sur les langues africaines, particulièrement le wolof. Il trouve des correspondances entre le wolof et l’égyptien ancien qui corroborent sa thèse. T out en publiant une série d’essais tout autant scientifiques qu’engagés, Cheikh Anta Diop s’affirme comme opposant à Léopold Sédar Senghor dès 1961, avec la création du parti BMS, Bloc des Masses Sénégalaises. Un engagement qui va lui valoir un mois de prison à Djourbel, avant que Léopold Sédar Senghor, constatant sa popularité, lui propose des postes ministériels, qu’il refuse. Nous aspirons tous au triomphe de la notion d’espèce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que l’histoire particulière de telle ou telle race s’efface devant celle de l’homme tout court. On n’aura plus alors qu’à décrire, en termes généraux qui ne tiendront plus compte des singularités accidentelles devenues sans interêt, les étapes significatives de la conquête de la civilisation par l’homme, par l’espèce humaine tout entière » Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres, mythe ou vérité historique ? Présence africaine, 1967, page 280. En 1966, lors du premier Festival mondial des Arts nègres de Dakar, Cheikh Anta Diop est distingué comme l’auteur africain qui a exercé le plus d’influence sur le XXe siècle » . Il participe à des congrès panafricanistes, donne des conférences en Afrique, en occident, travaille avec Théophile Obenga, avec qui il va présenter à des égyptologues du monde entier, au Caire, en 1974, la théorie d’un peuplement uniforme de la vallée du Nil des origines de l’humanité jusqu’à l’invasion perse ». Les analogies linguistiques entre des langues ouest africaines et l’égyptien ancien sont un des éléments qui étaye le plus leur thèse, qui va provoquer de longs débats, et ce, jusqu’à présent. Cheikh Anta Diop poursuit sa lutte politique et crée en 1976 le RND, Rassemblent National Démocratique, et le journal Siggi, qui deviendra Taxaw. On y lit des articles sur la politique intérieur sénégalaise, la politique internationale, des problématiques panafricaines. Le gouvernement promulgue la loi dite de trois courants » socialistes, libéral et marxistes léninistes, qui oblige tous les partis à s’affilier à un de ces courants. Ce que le RND refuse de faire. Le bras de fer qui sensuit avec les autorité va durer des années. Cheikh Anta Diop s’affirme comme un véritable défenseur de la démocratie au Sénégal. Le RND ne sera reconnu qu’après la mort de Léopold Sédar Senghor, par son successeur Abdou Diouf, en 1981. Année au cours de laquelle Cheikh Anta Diop publie Civilisation ou Barbarie, Anthropologie sans complaisance, dédié à Alioune Diop, fondateur des éditions Présence Africaine, qui lui vaudra le Grand Prix Scientifique de l’Institut Culturel Africain ICA. Aujourd’hui, chaque peuple, armé de son identité culturelle retrouvée ou renforcée, arrive au seuil de l’ère post-industrielle. Un optimisme africain atavique, mais vigilant, nous incline à souhaiter que toutes les nations se donnent la main pour bâtir la civilisation planétaire au lieu de sombrer dans la barbarie. » Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie Introduction, Editions Présence Africaine Membre du comité scientifique international pour la rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique, qui comprendra huit volumes, sous la direction de Ahmadou Maktar Mbow, Cheikh Anta Diop commence à enseigner en 1981, comme professeur d’histoire associé à la Faculté ès Lettres et Sciences humaines de Dakar, en maîtrise et DEA. Jusque-là, les portes de l’université lui étaient restées administrativement fermées. Il continue à donner des conférences et à participer à des colloques internationaux et aux Etats Unis, invité par le maire d’Altanta et l’association Martin Luther King en 1985, on l’invite dans les université, et le 4 avril, est proclamé le Dr Cheikh Anta Diop Day… Décédé à Dakar le 7 février 1986, dans son sommeil, Cheikh Anta Diop a été inhumé à Thietiyhou, où un mausolée en son honneur a été inauguré en 2008. Depuis 1987, l’Université de Dakar porte son nom. Louise-Mae Diop, avec qui il a eu quatre fils, et qui ne s’était jamais remariée, décédée le 4 mars 2016 à Paris, a été inhumée à Thiéthiou aux cotés de son époux. En septembre 2016, après les célébrations des 30 ans de sa disparition, le gouvernement a décrété la tenue d’un séminaire pour envisager l’intégration au programme scolaire des enseignements de Cheikh Anta Diop.
Ilobtient confirmation de sa pensée première concernant la race des anciens Egyptiens en visitant le Sphinx de Gizeh: " J Cheikh Anta Diop Volvey et le Sphinx. Adolphe Bossange : Notice sur la vie et les écrits de Volney shenoc le 11/09/06 [Peuples Noirs][litterature] ©2006 Shenoc. Tous droits réservés.
Le 7 février 1986, vers 15 heures, Cheikh Anta Diop pousse son dernier soupir chez lui, à Dakar. Le lendemain, la presse lui rend un fervent hommage, saluant à juste titre la disparition prématurée de celui qu’elle appelle l’homme universel », le géant du savoir » ou encore le dernier pharaon ». Trente ans plus tard, le 7 mai, le Théâtre national Daniel-Sorano faisait salle comble. Il y a des événements qu’il ne faut jamais rater et le public dakarois ne s’y est pas trompé. Il est venu en nombre pour assister à l’avant-première mondiale de Kemtiyu le pays des Noirs », le premier film documentaire retraçant la vie de l’auteur de Nations nègres et culture Présence africaine, 1955. On doit ce film sobre et touchant à la patience et au talent de son réalisateur, Ousmane William Mbaye, qui a bénéficié du soutien de la monteuse et productrice Laurence Attali. Immense soif de savoir Né en 1923 à Thieytou, un petit village du Sénégal profond, Cheikh Anta Diop est un écolier surdoué qui se passionne très tôt pour les sciences et l’histoire de l’Afrique. Il débarque à Paris en 1947 pour étancher son immense soif de savoir et se plonger dans la philosophie, mais également dans la physique, la chimie, l’histoire, la linguistique et l’anthropologie. Il choisit ses professeurs avec soin, les meilleurs dans leur discipline Gaston Bachelard pour la littérature, Marcel Griaule pour l’anthropologie ou Frédéric Joliot-Curie pour la science physique. Après quatorze ans passés en France à étudier, à voyager et à militer dans les premiers cercles d’étudiants anticolonialistes, Cheikh Anta Diop rentre définitivement à Dakar en 1960. Son pays tout juste indépendant est dirigé par un homme de culture, Léopold Sedar Senghor, qui ne partage pas ses thèses iconoclastes. En France comme au Sénégal, ses travaux dérangent le milieu universitaire qui lui reste assez hostile. Cinq plus tôt, la publication de Nations nègres et culture, un ouvrage aujourd’hui reconnu et enseigné partout, lui a valu les foudres des cénacles d’historiens qui chercheront à faire taire ce Sénégalais qui démontre, preuves à l’appui, que l’Humanité est née en Afrique, que l’Egypte pharaonique avait des profondes racines africaines, que le miracle grec ne tombe pas du ciel et que l’Histoire a été, sur ce sujet du moins, sciemment falsifiée. Interdit d’enseigner à l’université C’en est trop ! Dans le Sénégal de Senghor, le natif de Thieytou est interdit d’enseigner à l’université qui portera, après sa mort, son nom. Qu’importe, il poursuit ses recherches à l’Institut français d’Afrique noire IFAN, avec le soutien de son directeur, Théodore Monod. C’est dans ce centre, devenu Institut fondamental d’Afrique noire, et qui, lui aussi, porte aujourd’hui son nom, que Cheikh Anta Diop a construit son propre laboratoire de datation au carbone 14, une première en Afrique subsaharienne. Ses adversaires ne désarmant pas, l’éminent chercheur ne compte pas s’endormir sur ses lauriers. Il travaille comme un acharné, montre l’exemple en toute occasion car il est convaincu que le développement de l’Afrique passe aussi par la recherche spéculative, la maîtrise des savoirs et l’apprentissage des sciences. En 1961, aguerri depuis sa jeunesse, Cheikh Anta Diop crée un premier parti d’opposition au régime élitiste de Senghor, le Bloc des masses sénégalaises, rapidement interdit. Il y met en avant le souci du petit peuple, la défense des langues nationales et une vision panafricaine devant se matérialiser par la création de la fédération des Etats unis d’Afrique. Droit dans ses bottes, le penseur refusera toujours les avances du régime. Et ses tracasseries ne tariront pas la créativité du savant prolifique connu surtout pour ses travaux sur l’Egypte ou le wolof, sa langue maternelle. Portrait intime du grand penseur Il a fallu trente ans pour donner à entendre la voix prophétique et enthousiaste de Cheikh Anta Diop. Donner à voir ses gestes amples et généreux d’homme tour à tour curieux, passionné, attentif, emporté, réservé ou courtois. Avec tact, Kemtiyu dresse le portrait intime du grand penseur en donnant la parole à ses enfants, ses amis d’enfance, ses camarades de combat, sa fidèle éditrice, Christiane Yandé Diop, et à ses nombreux admirateurs, dont le romancier Boubacar Boris Diop. Se dessine alors une photo de groupe intime et sensible, un paysage culturel à nul autre pareil. A coup sûr, une page d’histoire se tourne sous les yeux du spectateur. Le temps de l’émotion passée, il n’a qu’une envie connaître mieux la vie et l’œuvre foisonnante du sage en lisant ou en relisant ses essais et ses articles. Porté par la musique caressante de Randy Weston, un autre ami de l’égyptologue, Kemtiyu est un beau film qui joue son rôle de passage de flambeau. La salle berlinoise où je vis le film, en présence d’Ousmane William Mbaye et de Laurence Attali, lui fit un très bel accueil. Gageons que ce n’est que le début ! . 338 425 759 10 540 101 781 359

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