ChansonsthĂšmes de l'Ă©tĂ© . ACCUEIL CITÉ DES LOISIRS ACCUEIL ANTRE DU DRAGON. LES CHANSONS THÉMATIQUES ÉTÉ 1990 et ÉTÉ 1991 AU ROYAUME DU ROY ARTHUR Au Royaume du Roy Arthur On vit tous en paix On n's'ennuie jamais Aspirants et Chevaliers Vivent ensemble en unitĂ© Merlin, le grand magicien AidĂ© de son Sihem Bensedrine © Sihem Bensedrine 50 ans, porte parole du conseil pour les libertĂ©s, rĂ©dactrice en chef de radio Kalima, 3 enfantsLongtemps opposante au rĂ©gime de Ben Ali, plusieurs fois battue et emprisonnĂ©e, Sihem Bensedrine est rentrĂ©e Ă  Tunis le 14 janvier, le matin du dĂ©part de Ben Ali. MĂȘme dans mes rĂȘves les plus fous, je n’osais espĂ©rer ce qui s’est passĂ©. D’exil, je travaillais pour les gĂ©nĂ©rations Ă  venir ». SollicitĂ©e par tous aujourd’hui, elle ne mĂąche pas ses mots Le rĂ©gime de Ben Ali Ă©tait celui du crime organisĂ©, de la mafia. Il a confisquĂ© l’avenir de ce peuple ».Sera-t-elle comme on le dit beaucoup ici, candidate Ă  l’élection prĂ©sidentielle ? Pour rĂ©ussir une transition dĂ©mocratique, alors que les institutions, associations, partis, mĂ©dias sont encore, on le voit tous les jours, dominĂ©s par l’ancien rĂ©gime, il faut d’abord Ă©lire une assemblĂ©e constituante qui refonde la constitution ».Et les islamistes ? D’autres dangers nous menacent autant et sinon plus comme les membres du RCD, le parti de Ben Ali, qui veulent crĂ©er le chaos et l’insĂ©curitĂ©. Le parti Ehnnada peut ĂȘtre intĂ©grĂ© dans la dĂ©mocratie, il a le droit d’exister. Les EuropĂ©ens ont créé cet Ă©pouvantail les talibans ou la dictature. Nous vivons ce regard sur nous comme du racisme Ă  notre endroit, comme si nous n’aimions pas la libertĂ©. Alors que les droits humains appartiennent Ă  tout le monde ». Syrine © Syrine ChĂ©rif, 42 ans, directrice d’une agence de publicitĂ©, 2 enfantsCo-fondatrice de la premiĂšre agence de pub tunisienne dans les annĂ©es 80, aprĂ©s des Ă©tudes en Europe, la brillante Syrine fait montre d’une rĂ©elle confiance en l’avenir de son pays. La Tunisie est progressiste depuis 150 ans et nous avons 50 ans de rĂ©publique. Nous avons tous les ingrĂ©dients pour rĂ©ussir un nouveau modĂšle arabo musulman » BourrĂ©e d’idĂ©es, elle a imaginĂ© une Une du journal La Presse », datĂ©e de juin 2014, montrant Ă  quel point la Tunisie Ă©tait une dĂ©mocratie en pointe. L’opinion a besoin d’ĂȘtre boostĂ©e pour retrousser ses manches et s’attaquer aux questions essentielles au lieu de passer son temps Ă  manifester pour saper la rĂ©volution.». Sur la question des femmes, elle est formelle Bourguiba a dĂ©voilĂ© les femmes en 1956 et leur a donnĂ© un code du statut personnel trĂ©s avant-gardiste. C’est acquis, c’est solide. L’islamisme ne passera pas par les femmes ». Les risques d’une contre rĂ©volution ? Si aprĂšs tout ce qu’on a fait , on a encore une dictature c’est qu’on le mĂ©rite ! ». Zaineb La Lyceenne © Zaineb Effray, 17 ans, lycĂ©enneEn terminale au lycĂ©e d’El Aouina, banlieue de Tunis, Zaineb, fille d’un officier et d’une institutrice, a Ă©tĂ© l’une des meneuses de son lycĂ©e ; celle qui a appelĂ© Ă  la grĂšve via Facebook dĂšs le lundi 10 janvier et qui a continuĂ© Ă  manifester ensuite. A partir de la mort de Bouazizi, on a tous Ă©tĂ© d’accord pour se rĂ©volter ». Dans sa classe mixte, 3 filles sur 16 se sont voilĂ©es par conviction religieuse. On en discute souvent ensemble ». Consciente de vivre dans un pays oĂč les femmes sont Ă©mancipĂ©es, elle pense qu’un des droits Ă  conquĂ©rir aujourd’hui est celui de se voiler ou pas... Mais cette lycĂ©enne qui s’affiche sans problĂšmes avec son petit ami, pense que l’égalitĂ© doit ĂȘtre totale entre garçons et filles et se battrait si besoin en Ă©tait pour dĂ©fendre les acquis des femmes n’est pas opposĂ©e Ă  l’idĂ©e de se voiler. Je le ferai quand je serai convaincue 
 ». Oui mais quand ? Un jour... ». Et d’insister Ici, le foulard n’est pas un emprisonnement, c’est un choix personnel ». Mouna © Mouna Jemal Siala, 37 ans, plasticiennePhotographe, peintre, sculpteur, scĂ©nographe, Mouna a souvent mis scĂšne ses triplĂ©s ĂągĂ©s de sept ans, dans ses oeuvres. Une forme d’autocensure puisqu’on ne pouvait pas Ă©voquer de sujets dĂ©rangeants ». Enseignante aux Beaux Arts, laurĂ©ate de plusieurs grands prix, elle a souvent exposĂ© Ă  l’étranger. Pour contourner le thĂšme politique de la biennale de Berlin – les oeuvres devaient ĂȘtre envoyĂ©es dĂ©but janvier - elle a rĂ©flĂ©chi au nouveau paysage humain de son pays et s’est photographiĂ©e elle-mĂȘme, voilĂ©e ou pas. En tout, son Melting Pot» montre dix-sept reprĂ©sentations de la femme tunisienne, neuf portant voile ou foulard et huit tĂȘte nue, avec Ă  chacune une façon stricte ou moderne de l’arborer qui raconte aussi les motivations du choix. Mieux qu’un long discours sur le voile, c’est le regard percutant de l’artiste sur sa sociĂ©tĂ©.ï»ż BEJI HĂ©lĂ© © Hele Beji , intellectuelle, Ă©crivain, auteur de Islam Pride » Gallimard Son dernier essai, Islam Pride » Gallimard dont elle achevĂ© l’écriture l’étĂ© dernier, tombe pile poil aujourd’hui. Brillamment argumentĂ©, l’ouvrage pose le problĂšme de l’acceptation du voile en Tunisie par les non voilĂ©es comme elle. La question s’est posĂ©e lorsqu’à un enterrement, HelĂ© BĂ©ji a croisĂ© une cousine proche, rĂ©cemment voilĂ©e alors que dans sa famille musulmane libĂ©rale, tous ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s dans un climat de fĂ©minisme bourguibien et avant-gardiste ».AprĂšs s’ĂȘtre Ă©rigĂ©e en farouche opposante de ce voile, contraire Ă  tous ses principes, elle s’est rendue Ă  l’évidence la façon de penser progressiste et europĂ©eenne, ne marche pas face Ă  l’ampleur du phĂ©nomĂšne. Le voile est un symptĂŽme du mal ĂȘtre du prĂ©sent » affirme-t-elle. C’est aussi l’expression d’une modernitĂ© qui est d’exposer nos choix intimes Ă  la curiositĂ© de tous ». Et d’ajouter que les Tunisiennes restent libres de leurs choix et que personne, ni mari, ni pĂšre, ni frĂšre ne les oblige Ă  le porter. MalgrĂ© son rejet personnel, elle s’est convaincue de l’accepter Je ne pourrais ni ne voudrais obliger une femme Ă  se dĂ©voiler pas plus qu’elle ne pourra m’obliger Ă  me voiler. »Craint-elle une rĂ©gression des acquis ? Les femmes ne cĂšderont pas sur leurs droits pas plus qu’elles ne se soumettront Ă  l’islamisme. On n’a entendu aucun slogan religieux pendant la rĂ©volution tunisienne. » Pour elle, le plus important est de trouver un modus vivendi qui permette Ă  tous et Ă  toutes de vivre dans une dĂ©mocratie. ï»ż Amel L'ouvriĂšre © Amel Ghnimi, 35 ans, technicienne dans le textile D’éclat de rire en Ă©clat de rire, cette maman d’une petite fille de 18 mois n’a aucun problĂšme Ă  parler de sa vie d’avant le voile On peut dire que je me suis bien amusĂ©e ! Je voyageais, je sortais le soir en cachette de ma mĂšre... ». Et puis, il y a trois ans, aprĂšs son mariage, terminĂ©e la grande vie. Elle s’est voilĂ©e. Mon mari en a Ă©tĂ© content ». Toujours en riant, elle poursuit A l’extĂ©rieur, je suis devenue une femme respectable pas de maquillage, tenue sobre. Mais Ă  la maison, c’est nuisette, short, lingerie, parfum , maquillage et body ! ». PersuadĂ©e de l’égalitĂ© entre les hommes et les femmes, Amel, qui a bac+2, ne renoncerait Ă  aucun des droits acquis. Y compris celui de porter ou non le voile. Elle espĂšre mĂȘme que si un jour, elle a un fils, l’hĂ©ritage sera partagĂ© Ă©quitablement entre ses deux enfants. Seul ombre au tableau l’insĂ©curitĂ© dans tous les domaines dans laquelle est plongĂ© son pays depuis le 14 janvier. Et elle confie mais sans rire cette fois Depuis le 14 janvier, je ne dors plus la nuit. J’ai peur ».ï»ż Rim © Rym Benarous, 28 ans, journaliste free-lanceEn instance de divorce , cette jeune maman d’un petit garçon de 3 ans, est spĂ©cialisĂ©e aujourd’hui dans la presse web. LicenciĂ©e en lettres modernes française, elle parle mieux le français que l’arabe grĂące Ă  sa famille qui lui faisait regarder, enfant, la tĂ©lĂ©vision dans cette langue et lire des livres en français 20 ans, taraudĂ©e par des questions existentielles, elle trouve des rĂ©ponses dans la religion et elle se voile. ConsĂ©quence immĂ©diate, elle prĂ©fĂšre perdre un an que d’obĂ©ir au gardien qui lui demande chaque jour de se dĂ©voiler avant d’entrer Ă  la fac. Ensuite, sa surveillance s’est assouplie comme partout d’ailleurs ». Sauf dans le public. Alors Rym bosse dans le la rĂ©volution dans laquelle elle s’est investie de toutes ses forces, elle postule sans succĂšs dans la presse nationale mais le milieu des mĂ©dias est assez radical tout comme celui des intellectuels qui depuis le 14 janvier, a peur du grand mĂ©chant loup, l’islamisme ! ». L’islam auquel Rym croit est tolĂ©rant. Je ne retrouve pas ma belle religion dans l’extrĂ©misme politique et les manifestations contre les synagogues ». Pour elle, la religion doit rester dans le domaine privĂ© sauf que pour les femmes , elle entre dans le domaine public puisque le voile se voit ». ï»ż Manel Master Finances © Manel Boughoula 25 ans master de recherche en financeSon rĂȘve ? Enseigner Ă  l’universitĂ©. Jusqu’à la rĂ©volution, cela lui Ă©tait interdit Ă  cause de son voile qu’elle porte depuis 3 ans. J’espĂšre que cela va changer maintenant. En attendant, je cherche dans le privĂ© ». Son intime conviction est que le Coran exige de se voiler. Et mĂȘme si je sais que l’on ne me comprend pas, je constate que je suis plus en harmonie avec moi-mĂȘme. Avec le voile, on gagne en estime de soi ». A plusieurs reprises, aprĂšs un entretien d’embauche, elle a senti qu’elle Ă©tait rejetĂ©e Ă  cause de lui. Sans mĂȘme regarder mes diplĂŽmes, on m’a mĂȘme dit qu’avec ça » sur la tĂȘte, je n’avais qu’à rester chez moi ou garder des vaches ! ». Elle raconte aussi, qu’une fois, elle a demandĂ© si elle pourrait faire ses priĂšres dans la journĂ©e, ce qui n’a pas jouĂ© en sa faveur dans une entreprise ouverte Ă  l’international. Pour elle, il est impossible de revenir sur la loi sur l’hĂ©ritage qui dĂ©savantage les filles par rapport aux garçons et qui, pour bon nombre de fĂ©ministes, fait office de symbole. C’est trop clair dans le Coran. Je suis convaincue de la justice de cette disposition ». En revanche, personne ne pourra menacer son droit au travail ou quelque autre forme d’égalitĂ© inscrite dans le code du statut personnel. Et lorsqu’on lui demande ce qu’elle ferait si son futur mari devait partir travailler dans un pays oĂč les femmes voilĂ©es n’ont pas accĂšs au monde du travail, elle rĂ©pond Ă©nergiquement Je prĂ©fĂšre rester cĂ©libataire Ă  vie ! ». ï»ż Selma benckraiem © Selma Benkraiem, 34 ans, directrice du marketing et Islem Jabbes, 25 ans, ingĂ©nieure au chĂŽmageSelma et Islem sont cousines. Il y a cinq mois, Islem a dĂ©cidĂ© de se voiler, mais c’est la premiĂšre fois qu’elles en parlent ensemble. C’est une question privĂ©e », explique Selma. Parce que le voile Ă©tait interdit du temps de Ben Ali et qu’à la fac ce n’était pas toujours facile de le mettre, Islem a voulu revendiquer ainsi la possibilitĂ© de vivre l’islam comme elle l’entendait. Le porter ou non, divorcer, travailler
 sont pour elle des droits non nĂ©gociables. Contrairement aux annĂ©es 80, le voile n’est plus un signe politique. Aussi, je ne me reconnais absolument pas dans les propos islamistes purs et durs. » EgalitĂ© entre les sexes, bien sĂ»r, mais pas jusqu’à l’hĂ©ritage oĂč, lĂ , le Coran est formel selon elle demi-part pour les femmes. Je respecte son choix, et ses convictions, explique Selma conciliante. En revanche, je n’accepterai pas qu’on essaie de me convaincre. »RĂ©cemment divorcĂ©e et sur le point de crĂ©er sa propre entreprise, Selma est retournĂ©e vivre chez ses parents pour ne pas leur dĂ©plaire en habitant seule. J’espĂšre seulement que ma cousine est profondĂ©ment convaincue. Je vois, hĂ©las, trop de jeunes filles qui, victimes de certaines Ă©missions venant des chaĂźnes du Golfe, parlent de choses qu’elles ont reçues mais pas assimilĂ©es. » Hela cherif faten ben aicha © Hela Cherif, 42 ans, gĂ©rante de sociĂ©tĂ© et Faten Ben AĂźcha, 36 ans, ingĂ©nieure, 2 enfantsDynamique, libre d’esprit et pĂ©trie d’humour, Hela a fait ses Ă©tudes en France et au Canada avant de revenir travailler dans l’usine paternelle. Deux fois divorcĂ©e, elle est remariĂ©e avec un producteur et travaille aujourd’hui comme consultante textile dans la filiale d’un groupe international. Pas prĂȘte Ă  faire de la politique, elle se dit pourtant Ă  fond dans le grand chantier ». Et rĂ©cuse le mot de jasmin » accolĂ© Ă  celui de rĂ©volution Il y a eu trop de morts ! »Pour elle, trĂšs attachĂ©e Ă  ses droits, une rĂ©gression des femmes ne pourra jamais arriver en Tunisie. Mais elle pense, comme beaucoup ici, que le peuple, traumatisĂ© par LeĂŻla Trabelsi, se mĂ©fie Ă  prĂ©sent des droits des femmes, Ă©tincelante vitrine de la dictature de Ben Ali. GrĂące Ă  sa bourse, Faten a fait ses Ă©tudes supĂ©rieures en France, aux Etats-Unis et en Tunisie. Aujourd’hui responsable du contrĂŽle de qualitĂ© dans une usine de textile, elle parle cinq langues. Et porte le voile depuis cinq ans. Avant, c’était plutĂŽt minijupe !, dit-elle en riant. Mais avec un trĂšs bon niveau d’arabe, j’ai vĂ©rifiĂ© que le Coran nous le demande. »PrĂȘte Ă  dĂ©fendre l’égalitĂ© entre les sexes et la sĂ©paration de la religion et de l’Etat, elle affirme pourtant ne pas voir d’inconvĂ©nient Ă  ce que ses frĂšres hĂ©ritent deux fois plus qu’elle. Confiante en l’avenir, elle fait confiance Ă  ses capacitĂ©s d’analyse pour choisir un candidat aux prochaines Ă©lections Ă  travers un programme, quel que soit le parti. Ramla ayari © Ramla Ayari, 33 ans, Ă©tudiante et comĂ©dienneElle aime la Tunisie Ă  en crever ». Et, fiĂšre de sa rĂ©volution, elle Ă©tait au tout premier rang, dĂšs la premiĂšre seconde. Doctorante en lettres, Ramla, qui a vĂ©cu cinq ans en France, prĂ©pare sa thĂšse sous la direction de Julia Kristeva avec des allers et retours Ă  Paris. Sujet les Ă©crivaines affirme avec force que la question du voile dans son pays n’a rien Ă  voir avec la France. Ma grand-mĂšre s’enveloppait du sefseri, le grand voile blanc, par tradition. Les mamans se revoilent aprĂšs un pĂšlerinage Ă  La Mecque. Et moi qui porte un jean, je ne vois pas pourquoi je ne supporterais pas le foulard chez les autres. » Cette rousse qui rĂ©flĂ©chit Ă  cent Ă  l’heure habite toujours chez ses parents, comme beaucoup de jeunes femmes cĂ©libataires ou divorcĂ©es, et sent aujourd’hui dans son pays une Ă©nergie jamais connue auparavant. Je suis confiante, nos valeurs sont communes. Â»ï»ż Lina ben mhenni © Lina Ben Mhenni, 25 ans, blogueuse et prof Ă  l’universitĂ©Ne pas se fier Ă  son gabarit fragile. La brune Lina, A Tunisian Girl », selon le nom de son blog ultra suivi, est une militante courageuse qui fait partie de la vingtaine de blogueurs qui ont rĂ©percutĂ© les infos de la rĂ©volution en cours sur le Web quand la presse officielle faisait dĂ©faut. Profitant de la grĂšve des facs, elle est partie dans le Sud suivre de prĂšs les Ă©vĂ©nements de dĂ©cembre et de janvier. A Erregueb, elle a photographiĂ© les blessĂ©s et les morts, et postĂ© les clichĂ©s sur son blog, sans craindre les cette fĂ©ministe convaincue, fille d’un militant des droits de l’homme jetĂ© en prison sous Bourguiba, continue sa tournĂ©e du pays pour tĂ©moigner. La lutte est loin d’ĂȘtre terminĂ©e. Le danger vient autant des islamistes que des milices du RCD. Pour le moment, ils ont les mĂȘmes intĂ©rĂȘts. » Dans ses cours, 50 % d’étudiantes voilĂ©es Ă  qui elle fait passer des messages de libertĂ© et de laĂŻcitĂ© Ă  travers les textes Ă©tudiĂ©s. Elle-mĂȘme se dit rĂ©solument anti-voile. Mais on ne peut forcer personne. Â»ï»ż Latifa el habachi © Latifa El Habachi, 39 ans, avocate, 3 garçonsLongtemps bĂ©nĂ©vole dans des procĂšs politiques, Latifa a manifestĂ© avec les avocats aprĂšs l’immolation du jeune Mohamed Bouazizi. MĂȘme le 31 dĂ©cembre dernier, alors qu’elle Ă©tait enlevĂ©e par des miliciens en pleine plaidoirie, elle n’a cessĂ© de crier LibertĂ© ! ». NĂ©e dans une famille trĂšs modeste de douze enfants, elle s’est voilĂ©e Ă  l’ñge de 16 ans, alors mĂȘme que sa mĂšre ne l’était pas. Interdite de bourse Ă  cause de son voile, elle a travaillĂ© en usine pour payer ses Ă©tudes et a connu les arrestations Ă  la facultĂ© pour port de voile, ce qui l’a renforcĂ©e dans ses convictions. Mais quand mon mari, radiologue Ă  l’hĂŽpital, a failli ĂȘtre emprisonnĂ© Ă  cause de moi, j’ai arrĂȘtĂ© de porter le voile jusqu’en 2005. »Si Ennahda, le mouvement islamiste, devient un parti politique, elle le rejoindra. PrĂȘte Ă  dĂ©fendre bec et ongles le statut personnel, elle se battra mĂȘme pour ajouter d’autres droits comme le partage de l’autoritĂ© parentale. L’islam doit suivre l’évolution de la sociĂ©tĂ©. Et d’abord, qui dit qu’il ne peut pas garantir la libertĂ© ? Â»ï»ż Dhourra Khalifa © Dhourra Khalifa, 37 ans, pĂątissiĂšre, 2 enfantsAu moment des troubles, les commerces ont fermĂ© par peur des pillages. Dhourra, elle, a ouvert son magasin et distribuĂ© gratuitement ses sablĂ©s et ses petits pĂątĂ©s pour nourrir son quartier. Cette rebelle malicieuse, mĂšre de deux garçons de 9 et 3 ans, a toujours refusĂ© de s’acquitter du 26/26, la taxe du Fonds de solidaritĂ© nationale que Ben Ali imposait Ă  tous. J’avais des pĂ©nalitĂ©s mais je prĂ©fĂ©rais les payer plutĂŽt que d’obĂ©ir. »Plus jeune, elle s’est bien amusĂ©e. J’étais trĂšs Ă©mancipĂ©e, mais j’ai ressenti un jour le besoin de mettre un foulard. Il Ă©tait incohĂ©rent pour moi de faire la priĂšre sans le porter. Mon mari ne m’a rien demandĂ©. Je lui ai fait la surprise. » Aujourd’hui, elle trouve que les femmes ont trop de libertĂ© et qu’elles l’utilisent mal. Certains hommes aimeraient que leur femme cesse de travailler, mais pas par religion. Notre pays est conservateur ! Mais chacun doit ĂȘtre libre de faire ce qu’il veut de sa vie. » Et si les droits des femmes Ă©taient remis en cause ? Pas question ! MĂȘme pour plaisanter ! » Un souhait ? Embrasser sur le front toute personne qui, de prĂšs ou de loin, a participĂ© Ă  la rĂ©volution. » Irane Ouanes Nour © Irane Ouanes, 37 ans, enseignante, et sa fille Nour, 7 ansDivorcĂ©e et mĂšre de trois filles, la blonde et frĂȘle Irane enseigne les techniques de communication Ă  la fac de Sousse. Juste aprĂšs le 14 janvier, elle a Ă©crit les paroles d’une chanson anti-Zinedine El Abidine Ben Ali, dit Zaba le mafioso », sur l’air de Gigi l’amoroso ». C’est Nour, sa derniĂšre fille, qui l’interprĂšte. Irane l’a filmĂ©e et a postĂ© la vidĂ©o sur Facebook oĂč elle a fait le tour du monde. Ces temps-ci, Irane a peur Je n’ose plus sortir seule le soir. Les islamistes essaient de nous impressionner. »D’aprĂšs ce qu’elle a pu observer autour d’elle, elle les croit incapables de respecter un processus dĂ©mocratique. Sous Ben Ali, dit-elle encore, tout allait bien en apparence mais il y avait deux Tunisie. Nous, les bourgeois de la cĂŽte, dĂ©couvrons la misĂšre profonde. » Avec ses amis, elle a formĂ© une caravane qui a apportĂ© dans le Nord des objets de premiĂšre nĂ©cessitĂ© pour les plus dĂ©munis. Il faut commencer Ă  construire. Â»ï»ż
noncornifleur la chanson ça fait soit salli a'la mohamed salli ouw'li ou alors henni 'la mohamed henni 'li c'est le jours du henna que generalement on la chante la futur marié arrive avec un voile sur la tete devant elle il y a un plateau avec du henna des oeux du sucre.. et une dame chante cette chanson et tout le monde chante derriere elle
On manque d’air dans les villes Presque autant que de rĂȘves, On s’agite immobile DĂšs que le soleil se lĂšve Et jusqu'au soir qui tombe Le temps use nos visages Creuse nos rides, nos tombes Chaque jour d’avantage On court, on court, on court On dit qu’on n'a pas le choix On court aprĂšs l’argent, On court le cƓur sans joie On court aprĂšs du vent, AprĂšs n’importe quoi, On s’aperçoit qu’au bout C’est le temps qui court Plus vite que nous Allez stop !Allez on met les voiles Cap sur du vrai, du beau, Il vaut mieux un cheval Que 230 chevaux Allez stop !C’est la fin de la course, Un petit lopin de poules Et 3 lapins retour aux sources Comme dit le vieux Voltaire Cultivons nos jardins Stop !Et revenons sur Terre On Ă©touffe dans les villes Loin de notre nature Nuage automobile Du goudron et des murs Les bĂ©bĂ©s toussent et pleurent Quant aux vieux ils suffoquent Alors pour pas qu’ils meurent On leur vend des mĂ©docs On court, on court, on court, AprĂšs la bourse le CAC On court aprĂšs les cours Et puis un jour on saute À cĂŽtĂ© de la plaque Peut-ĂȘtre qu’on a faim D'autres choses que d’affaires S’asseoir, se taire, Et voir Qu’il y a tout un monde Ă  refaire Allez stop ! Allez on met les voiles Cap sur du vrai, du beau, Il vaut mieux un cheval Que 230 chevaux Allez stop ! C’est la fin de la course, Un petit lopin de poules Et 3 lapins retour aux sources Comme dit le vieux Voltaire Cultivons nos jardins Stop ! Et revenons sur Terre Sur Terre On reprendra le pouvoir Sur le cours de nos vies On sĂšmera de l’espoir En graine de paradis Peut-ĂȘtre qu’on a faim D'autres choses que d’affaires S’asseoir, se taire, Faire comme l’ami Rabby La part du colibri Allez stop ! Allez on met les voiles Cap sur du vrai, du beau, Il vaut mieux un cheval Que 230 chevaux Allez stop ! C’est la fin de la course, Un petit lopin de poules Et 3 lapins retour aux sources Comme dit le vieux Voltaire Cultivons nos jardins Stop ! Et revenons sur Terre Sur Terre Et revenons sur Terre Sur Terre Et revenons sur Terre Pour prolonger le plaisir musical Voir la vidĂ©o de »
Seul inconnu, le dos courbĂ©, les mains croisĂ©es, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe. Un bouquet de houx vert et de bruyĂšre en fleur. L'interprĂ©tation trĂšs personnelle de "Fanm' Matinik Dou chanson de Francisco, par le chanteur lyrique Fabrice di Falco, jeudi dernier devant le PrĂ©sident de la RĂ©publique, soulĂšve l'indignation gĂ©nĂ©rale. Aujourd'hui les hĂ©ritiers du chanteur martiniquais rĂ©clament des excuses Nodin ‱ PubliĂ© le 30 septembre 2018 Ă  05h45 mis Ă  jour le 30 septembre 2018 Ă  08h38 "Nou lĂ©vĂ© mouch Rouj" Nous avons vu rouge, s'indigne Christian Charles-Denis, le fils de Francisco. Sa soeur, Marie-Dominique MĂ©ride Cidalise Montaise, et les autres hĂ©ritiers du cĂ©lĂšbre chanteur dĂ©cĂ©dĂ© le 18 avril 2013, sont indignĂ©s par la reprise de "Fanm Matinik Dou". Une chanson culte de leur pĂšre "dĂ©formĂ©e" par le chanteur lyrique martiniquais Fabrice di Falco devant le chef de l'État, Emmanuel Macron jeudi 27 septembre 2018, Ă  Saint-Pierre. Depuis, les rĂ©actions sont innombrables et la scĂšne est tournĂ©e en dĂ©rision sur les rĂ©seaux sociaux. La reprise d'une chanson de Francisco suscite la dĂ©rision. Les hĂ©ritiers de Francisco de son nom civil, Frantz Charles Denis ne rient pas vraiment. Ils dĂ©noncent ce qu'ils qualifient d'atteinte Ă  la propriĂ©tĂ© intellectuelle, "san mandĂ© pĂ©son' ayin", sans rien demander Ă  personne, s'insurge Christian Charles-Denis. Pas de poursuites judiciaires mais des excuses publiques Christian Charles-Denis salue la levĂ©e de boucliers qui est partie des rĂ©seaux sociaux. "Nous n'en voulons pas personnellement Ă  Fabrice di Falco car chacun peut commettre une erreur, mais cette interprĂ©tation bafoue notre identitĂ©". An wont pou limaj Matinik" J'ai honte pour l'image de la Martinique, dĂ©clare pour sa part Marie-Dominique MĂ©ride Cidalise-Montaise, l'une des filles de Francisco. "Le droit moral a Ă©tĂ© bafouĂ©", poursuit-elle. "Nous ne sommes pas dans une dĂ©marche juridique mais nous demandons le respect". UNTTLD la griffe quĂ©bĂ©coise qui a le vent dans les voiles Intemporelle, surprenante: la griffe quĂ©bĂ©coise a bien choisi son nom! Le duo inspirant qui l'incarne nous a ouvert les portes de son atelier pour parler mode, dĂ©fis et envies, Ă©videmment. par: Emmanuelle Martinez-Curvalle-01 mars 2016. Lorsque JosĂ© Manuel St-Jacques m’accueille ce matin
Sujet amour courtois, musique, poĂ©sie mĂ©diĂ©vale, chanson mĂ©diĂ©vale, Cantigas de amigo II, galaĂŻco-portugais, troubadour, lyrique courtoise. PĂ©riode XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Auteur MartĂ­n ou Martim Codax Titre Mandad’ei comigo InterprĂštes Oni Wytars Album Amar e Trobar, la passion et le mystĂšre au moyen-Ăąge 1992 Bonjour Ă  tous, ous partons aujourd’hui, toutes voiles dehors, Ă  la dĂ©couverte de l’art des troubadours galaĂŻco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-Ăąge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le rĂ©pertoire des Cantigas de amigo. Comme dans la plupart des poĂ©sies du genre, le poĂšte met ici ses rimes dans la bouche d’une damoiselle qui nous conte ses sentiments pour son ami », autrement dit son bien-aimĂ©, dans l’attente de son retour ou de sa venue. Bien que le jongleur juglar ou jograr galaĂŻco-portugais Martin Codax ne soit qu’un des quatre-vingt huit auteurs des cantigas de amigo, il est demeurĂ©, Ă  ce jour, l’un des reprĂ©sentants les plus cĂ©lĂšbres de cette lyrique courtoise mĂ©diĂ©vale et il reste, en tout cas, l’une des plus chantĂ©s. Comme nous lui avons dĂ©jĂ  dĂ©diĂ© un article, nous vous invitons Ă  vous y reporter, au besoin Martin Codax troubadour mĂ©diĂ©val. Oni Wytars. Mandad’ei comigo, Cantiga de Amigo 2 de Martin Codax Amar e Trobar, par l’ensemble MĂ©diĂ©val oni Wytars est l’excellent ensemble allemand Oni Wytars qui nous propose ici l’interprĂ©tation de cette Cantiga de Amigo II de Martin Codax. Elle est tirĂ©e de leur album Amar e trobar, sorti en 1992. La formation y prĂ©sentait seize titres empruntĂ©s au rĂ©pertoire mĂ©diĂ©val français, italien et espagnol, avec pour ambition d’approcher le thĂšme de l’amour et de la passion au moyen-Ăąge, au sens large. Les piĂšces vont en effet de l’amour courtois et profane, Ă  un amour au sens plus spirituel, comme on le trouve dans la passion et les mystĂšres. On trouvera ainsi des compositions issues de l’art des troubadours, des Cantigas de Amigo, mais encore des piĂšces en provenance du Livre Vermell de Montserrat ou des Cantigas de Santa Maria. Oni Wytars signait Ă©galement, dans cet album, une collaboration avec le trĂšs reconnu compositeur, chef d’orchestre, musicien et musicologue autrichien. RenĂ© Clemencic et ce dernier venait prĂȘter, ici, ses talents d’instrumentiste Ă  la flĂ»te Ă  bec, Ă  la flĂ»te en corne gemshorn ou encore au chalĂ©mie instrument mĂ©diĂ©val de la famille des hautbois. Du cĂŽtĂ© du chant, c’est la soprano Ellen Santaniello qui prĂȘtait ici sa belle voix Ă  la piĂšce de Martin Codax du jour. Mandad’ei comigo de Martin Codax et sa traduction/adaptation en français Mandad’ei comigo, ca ven meu amigo. E irei, madr’ a Vigo Un message m’est parvenu Que venait mon doux ami Et j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Comigo’ei mandado, ca ven meu amado. E irei, madr’ a Vigo J’ai avec moi le message Que venait mon bien-aimĂ© Et j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven meu amigo e ven san’ e vivo. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon doux ami bien portant et vivant Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven meu amado e ven viv’ e sano. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon bien-aimĂ© Bien vivant et bien portant Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven san’ e vivo e d’el rei amigo E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait bien portant et vivant Et qu’il est du roi l’ami Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven viv’ e sano e d’el rei privado. E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait vivant et bien portant et qu’il est du roi, favori Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo En vous souhaitant une belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes.

Aujourdhui les héritiers du chanteur martiniquais réclament des excuses publiques. " Nou lévé mouch Rouj " (Nous avons vu rouge), s'indigne Christian Charles-Denis, le fils de Francisco. Sa

1La carriĂšre et l’Ɠuvre de Michel Sardou sont indissociables de l’image mĂ©diatique qui s’est cristallisĂ©e autour de ses opinions politiques, rĂ©elles ou supposĂ©es. Alors que ses plus grands succĂšs – Les Bals populaires, Le France, La Maladie d’amour, Les Lacs du Connemara – semblent souvent consensuels, ses chansons ont souvent Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©es de maniĂšre politique, que l’artiste y consente ou non. Son Ɠuvre et sa carriĂšre en ont Ă©tĂ© modifiĂ©es au point que Michel Sardou occupe Ă  plus d’un titre une place unique dans le domaine de la chanson. Il n’est pas seulement l’un des artistes français de sa gĂ©nĂ©ration qui a vendu le plus d’album et le plus de billets. Il est aussi l’un des rares Ă  ĂȘtre toujours perçu comme un homme de droite, quelles que soient les opinions fluctuantes qu’il professe dans les mĂ©dias. Le seul enfin Ă  avoir suscitĂ© des manifestations publiques hostiles de la part de militants gauchistes. Un bref rappel historique, mettant en rapport ces Ă©vĂ©nements avec la carriĂšre artistique et mĂ©diatique de Michel Sardou, nous semble donc nĂ©cessaire pour Ă©voquer les principaux virages idĂ©ologiques qui ont jalonnĂ© quarante annĂ©es de carriĂšre. Nous nous interrogerons ensuite sur les chansons elles-mĂȘmes. Analyser les idĂ©es qu’elles vĂ©hiculent ne vise pas Ă  les Ă©valuer, mais Ă  comprendre comment elles rĂ©ussissent Ă  fidĂ©liser un public de droite tout en continuant Ă  produire du consensus. Les Ɠuvres, parfois ambigĂŒes et souvent complexes, tĂ©moignent certes de convictions concernant la place de la France dans le monde et sa politique intĂ©rieure. Mais elles laissent Ă©galement percevoir un imaginaire personnel, forgĂ© entre autres choses par des discours idĂ©ologiques. C’est pourquoi des chansons qui semblent peu militantes seront Ă©galement Ă©tudiĂ©es, en particulier dans la derniĂšre partie de cette Ă©tude, consacrĂ©e Ă  l’évocation des mƓurs et des instituions. 1. La carriĂšre de Michel Sardou, la politique et les mĂ©dias 2Les premiĂšres annĂ©es de la carriĂšre de Michel Sardou se placent sous le signe de l’apprentissage et de la soumission Ă  la mode. Courant le cachet et prenant des cours de chant, il enregistre chez Barclay entre 1965 et 1967 des chansons qui tentent de profiter de la mode des hippies. Michel Fugain, qui Ă©crit ses premiĂšres musiques, n’a pas alors plus de cĂ©lĂ©britĂ© ni de personnalitĂ© que son interprĂšte. Les orchestrations folks – guitares, tambourins et harmonica – sont trĂšs datĂ©es. MĂȘme lorsque Michel Sardou rencontre Jacques Revaux, compositeur qui l’accompagnera pendant presque toute sa carriĂšre Ă  partir de 1967, le style musical ne change pas radicalement. Si la voix est dĂ©jĂ  agrĂ©able, les nasalisations et les accentuations brutales, qui rappellent respectivement Antoine ou Nino Ferrer, relĂšvent parfois du pastiche. Michel Sardou, toutefois, Ă©crit dĂ©jĂ  ses textes, qui sont en lĂ©ger dĂ©calage avec l’horizon d’attente associĂ© Ă  ces musiques. Il utilise les clichĂ©s associĂ©s aux beatniks et, sans ĂȘtre ouvertement parodique, reprend Ă  son compte les moqueries liĂ©es Ă  leur virilitĂ©. Le Madras ou Les Filles d’aujourd’hui proposent ainsi une critique des jeunes dans le vent » et peu virils, mais accompagnĂ©e d’une musique destinĂ©e Ă  les sĂ©duire. Les Beatniks dĂ©crit une vie de bohĂšme Ă  l’AmĂ©ricaine, qui n’a par ailleurs rien d’engageant mais exerce sans doute une certaine sĂ©duction sur un Michel Sardou rĂ©cemment mariĂ© Moi quand je les regarde Du haut de mes vingt ans J’ai parfois le cafard De vivre prudemment Mais quand ils sont partis En traĂźnant leurs savates Je continue ma vie Et renoue ma cravate. 3Les hippies existent alors politiquement en tant qu’opposants Ă  la guerre du Vietnam, une guerre que la France a perdue. En 1967, la premiĂšre version des Ricains – accompagnĂ©e d’une seule guitare, de chƓurs et d’harmonica – passe relativement inaperçue, mais est dĂ©conseillĂ©e » aux programmateurs de la radio nationale, ce qui suffit Ă  Eddy Barclay pour se sĂ©parer de Michel Sardou. La chanson, pro amĂ©ricaine, n’a rien pour plaire ni aux gaullistes, ni aux communistes. Si j’avais un frĂšre au Vietnam, titre pacifiste et Ă©lĂ©giaque qui prĂ©tend que la guerre n’est qu’un malentendu », n’a pas non plus de quoi satisfaire les deux camps, et le titre est vite oubliĂ©. 4Le premier succĂšs d’estime paru en France est enregistrĂ© en 1968 chez Trema, label naissant dont Jacques Revaux, principal compositeur de l’artiste, est l’un des fondateurs. America, America et Monsieur le PrĂ©sident de France font de Michel Sardou un chanteur Ă  contre-courant. Trente mille disques vendus, ce n’est qu’un succĂšs relatif pour celui qui va devenir une vedette en quelques mois au cours de l’annĂ©e 1970. Les succĂšs, en effet, s’enchaĂźnent. Les deux premiers, Les Bals populaires et J’habite en France, sont gentiment cocardiers. Les deux titres mĂȘlent percussions lourdes, cuivres clinquants et accordĂ©on, pour faire danser les foules. Il s’agit aussi de les faire trĂ©pigner et d’organiser des chorus, les paroles reprises par le public Ă©tant prĂ©cĂ©dĂ©es de longues syllabes Ă©tendues et de silence qui prĂ©parent un dĂ©foulement collectif. Tout aussi consensuelle et efficace est la critique des institutions, prĂ©sente en 1971 dans Le Rire du sergent, qui ressuscite le comique troupier. La politique reste prĂ©sente, mais elle s’efface derriĂšre les chansons d’amour Ă  succĂšs. En effet, malgrĂ© ses dĂ©nonciations de la sociĂ©tĂ© moderne abĂȘtissante Zombie Dupont et castratrice Les Villes de grande solitude, Interdit aux bĂ©bĂ©s, ses messages adressĂ©s aux chrĂ©tiens et aux institutions catholiques Tu es Pierre, Le CurĂ©, et sa critique persistante du militarisme La Marche en avant, on ne retient de l’album de 1973 que Les Vieux MariĂ©s, et surtout La Maladie d’amour. Le premier titre est un grand succĂšs, mais il est totalement Ă©clipsĂ© par le second, vĂ©ritable tube de l’étĂ©, et mĂȘme de l’annĂ©e 1973, qui vient rajouter plus d’un million d’albums aux quatre dĂ©jĂ  vendus par l’artiste entre 1970 et 1972. Je veux l’épouser pour un soir, slow de l’étĂ© 1974, est un succĂšs de moindre envergure, mais atteint quand mĂȘme les premiĂšres places des hit-parades. Cette rĂ©ussite permet Ă  Michel Sardou de rester Ă  la mode, de remplir rĂ©guliĂšrement l’Olympia, et d’enregistrer frĂ©quemment des albums, ce qui n’est pas accordĂ© Ă  tout le monde. L’artiste s’exprime de plus en plus souvent dans les mĂ©dias. Il affirme ĂȘtre une vedette populaire, et non un chanteur engagĂ©, ce que la critique idĂ©ologique, trĂšs prĂ©sente Ă  l’époque, associe Ă  un conservatisme. 5Je vais t’aimer, paru en 1975 sur l’album La Vieille, confirme le talent de l’interprĂšte pour les chansons d’amour. Mais l’évĂ©nement inattendu est le succĂšs du France, chanson consacrĂ©e au bateau devenu symbole d’un dĂ©clin national. Le titre, disque de platine, crĂ©e une polĂ©mique qui masque les chansons les plus violentes Le Temps des colonies, J’accuse et Je suis pour, qui rĂ©clame la peine pour un assassin d’enfant, vont ĂȘtre dĂ©couverts au fil de l’exploitation des 45 tours, suscitant des rĂ©actions de plus en plus violentes. La Manif, titre qui n’a pas Ă©tĂ© publiĂ© sur l’album, est une chanson particuliĂšrement virulente. Elle n’a pas eu de retentissement spectaculaire mais, malgrĂ© son absence de passage en radio, elle a Ă©tĂ© largement diffusĂ©e, car elle se trouve sur la face B du 45 tours consacrĂ© Ă  Je vais t’aimer. 6Les rĂ©actions d’indignation publique ne se produiront qu’à partir de l’annĂ©e 1976. La sortie du Temps des colonies, prĂ©vue pour mars, est annulĂ©e le texte, qui donne la parole Ă  un colon, a Ă©tĂ© pris au premier degrĂ© par un programmateur de radio. Le chauvinisme bon enfant des Bals Populaires et de J’habite en France engendre des soupçons de nationalisme lorsque Michel Sardou interprĂšte La Marseillaise le 14 juillet devant plus de cent mille spectateurs, auxquels s’ajoutent les camĂ©ras de FR3. Le titre sera repris la mĂȘme annĂ©e dans une compilation de ses Ɠuvres, rĂ©orchestrĂ©es en version symphonique. À cela s’ajoute, en octobre, une polĂ©mique liĂ©e Ă  la diffusion de Je suis pour, favorable Ă  la peine de mort. 7Le public est au rendez-vous et les salles sont plus que pleines. Mais lors d’une tournĂ©e en Belgique, au dĂ©but de l’annĂ©e suivante, des manifestations hostiles accompagnent ses concerts. Heurts entre les manifestants des comitĂ©s anti-Sardou » et les forces de l’ordre, alertes Ă  la bombe et autres manifestations de violence incitent le chanteur Ă  interrompre sa tournĂ©e. DĂšs lors, la rĂ©ception de son Ɠuvre va devenir pour l’artiste une prĂ©occupation majeure. Pour transformer son image d’artiste idĂ©ologue et rĂ©actionnaire, il modifie l’ensemble de son Ɠuvre et les discours mĂ©diatiques qui l’accompagnent. Tout commence par deux mois de silence, rompu par une interview donnĂ©e au Matin de Paris, publiĂ©e le 17 mai. Michel Sardou se dĂ©fend tour Ă  tour d’ĂȘtre sexiste, colonialiste, nationaliste, et mĂȘme de droite, affirmant qu’il est prĂȘt Ă  voter socialiste aux prochaines Ă©lections, pour voir changer le personnel politique au pouvoir, et parce que ras le bol, tout simplement ». Mais il ne se fait pas beaucoup d’illusions, et reviendra vite Ă  ses convictions premiĂšres. 8DĂšs lors, sa carriĂšre va reprendre avec autant voire davantage de succĂšs, mais des apparitions mĂ©diatiques et des discours de nature diffĂ©rente. Le contexte politique change souvent, entre 1977 et 2007, et le monde du spectacle Ă©volue aussi grandement. Michel Sardou, quelles que soient ses activitĂ©s, ne perd pas une occasion de cultiver une image de contestataire dĂ©goĂ»tĂ© de la politique, mais sans plus aller jusqu’à la provocation. Il se positionne relativement peu par rapport aux dĂ©bats nationaux des annĂ©es 80. Sa seule participation publique Ă  une manifestation concerne la dĂ©fense de l’école privĂ©e en 1984, et il dira par la suite avoir changĂ© d’opinion, dĂ©fendant moins l’école privĂ©e que la libertĂ© de choix des parents. La crĂ©ation des radios libres est pour lui l’occasion d’une courte carriĂšre d’animateur. Il confirme Ă  la fois son statut de vedette, suffisamment reconnue pour pouvoir prĂ©senter les disques des autres, et sa capacitĂ© Ă  attirer un public de droite, puisqu’il officie sur RMC. Il aime Ă  Ă©voquer ses amis du show-business – Bedos, puis Coluche, lui servant souvent Ă  prouver qu’il n’est pas politiquement sectaire. Il se dĂ©fend volontiers des accusations de machisme en comparant ses prestations scĂ©niques Ă  celles de Bernard Lavilliers, qui joue bien davantage que lui de son aspect machiste. 9L’argument est d’autant plus pertinent que les performances de Michel Sardou Ă©voluent lentement vers une forme d’épure dont rendent compte les nombreuses vidĂ©os enregistrĂ©es en public depuis le dĂ©but des annĂ©es 80. AprĂšs avoir essayĂ© tous les dĂ©guisements des annĂ©es 70, du col pelle-Ă -tarte au blouson de cuir, en passant par le costume Ă  paillettes, et mĂȘme quelques apparitions torse nu, Michel Sardou privilĂ©gie de plus en plus la sobriĂ©tĂ© prĂŽnĂ©e par son dĂ©funt pĂšre. Costume, et parfois cravate, accompagnent une rarĂ©faction progressive des gestes, qui donne aux rares mouvements de bras une grande expressivitĂ©. Si l’interprĂšte marche de plus en plus, ce n’est qu’en raison de l’agrandissement de la scĂšne, car les salles de spectacle offertes aux artistes sont de plus en plus grandes, et le public de Michel Sardou remplit rĂ©guliĂšrement le palais des sports de Bercy. Si la mauvaise humeur apparente du chanteur reste un clichĂ© journalistique, les chroniqueurs, au fil du temps, se rĂ©jouissent de le voir sourire entre les chansons ou sur ses affiches, puis de l’entendre communiquer avec ses musiciens, qu’il met toujours en Ă©vidence Ă  un moment ou Ă  un autre du concert. En 1998, il va jusqu’à plaisanter avec le public aux sujet des trente-cinq heures. Mais la discrĂ©tion reste le maĂźtre mot de son interprĂ©tation. Il laisse Ă  la musique le soin de transporter le public. Si ses chansons, comme le remarquaient les auteurs de Faut-il brĂ»ler Michel Sardou ?, accordent volontiers une place croissante Ă  la musique, ses concerts obĂ©issent Ă  la mĂȘme logique les derniĂšres Ɠuvres jouĂ©es devant le public offrent de larges plages musicales, souvent inspirĂ©es du rock progressif, galvanisant la salle grĂące Ă  des airs Ă  danser Les Bals populaires, La Java de Broadway, Afrique adieu ou Ă  des orchestrations Ă©piques Les Lacs du Connemara, Un roi barbare. 10La sobriĂ©tĂ© sur scĂšne s’accompagne, Ă  partir de 1986, d’une certaine discrĂ©tion mĂ©diatique, qui s’explique de plusieurs maniĂšres. La premiĂšre est l’allongement de la durĂ©e de crĂ©ation. À partir du milieu des annĂ©es 1980, les campagnes de promotion sont de plus en plus Ă©tudiĂ©es, et il est Ă©tabli qu’un album tous les deux ans permet d’optimiser les ventes. Si Michel Sardou s’occupe en tournant beaucoup et en multipliant les albums en public, les nouvelles chansons se font plus rares et moins polĂ©miques. La fin de sa collaboration avec Pierre DelanoĂ« l’explique en partie. Les discours journalistiques consacrĂ©s au chanteur sont assez rĂ©guliers, mais rĂ©pĂ©titifs et peu politisĂ©s. L’artiste Ă©tant reconnu et Ă©tiquetĂ©, il fait toujours l’objet de commentaires semblables libre » ou indĂ©pendant », plein de talent » et dotĂ© d’une belle voix », il ne saurait ĂȘtre consensuel, mais reste depuis vingt ans prĂ©sentĂ© comme un artiste populaire ». Si les journalistes parlent de moins en moins des Ă©vĂ©nements de 1977, ils mentionnent trĂšs souvent le fait que Michel Sardou sĂ©duit aussi un public qui ne partage pas ses idĂ©es politiques. 11Cet affadissement de la polĂ©mique s’explique sans doute par le passage du temps, qui rend anodine les chansons provocatrices et les isole de leur contexte. Certes, le rĂ©pertoire de Sardou, depuis 2000, est redevenu militant, et s’adresse Ă  un public de fidĂšles dans des chansons qui passent souvent peu en radio. Mais, parallĂšlement, le chanteur continue de se produire dans des Ă©missions rĂ©servĂ©es aux vedettes retransmission de la TournĂ©e des EnfoirĂ©s, Star AcadĂ©my, soirĂ©e d’élection de Miss France. Il n’y interprĂšte souvent que d’anciens succĂšs, politiquement anodins. Le contraste, pour qui Ă©coute attentivement les disques, peu sembler saisissant, mais ce procĂ©dĂ© est entretenu, avec plus ou moins de discrĂ©tion et d’habilitĂ©, depuis prĂšs de vingt ans. Depuis 1978, l’Ɠuvre de Michel Sardou rĂ©ussit Ă  transcender les clivages politiques, sans cesser de sĂ©duire un public de droite. Nous allons tenter, pour comprendre les raisons de sa rĂ©ussite, d’analyser les stratĂ©gies dĂ©ployĂ©es par le crĂ©ateur pour Ă©dulcorer son discours tout en le rendant aisĂ©ment dĂ©chiffrable. 2. Les chansons de Sardou et l’art du consensus a Politique Ă©trangĂšre, nationalisme et fatalisme 12L’entrĂ©e en politique de Michel Sardou se fait, nous l’avons dit, alors que le mouvement hippie influence toute la musique de variĂ©tĂ©s. Mais ses Ɠuvres ne commencent Ă  ĂȘtre rĂ©ellement diffusĂ©es qu’à partir de 1970, dans un contexte trĂšs diffĂ©rent. Si les premiĂšres chansons enregistrĂ©es chez Barclay ont Ă©tĂ© oubliĂ©es, il reste de cette Ă©poque un rĂ©pertoire Ă©voquant l’AmĂ©rique. Trois chansons paraissent sur le premier album du chanteur. America, America n’est porteuse que d’une idĂ©ologie implicite trĂšs Ă  la mode, qui Ă©voque l’American way of life et la ville de San Francisco. Mais Michel Sardou a des raisons plus politiques de dĂ©fendre le rĂȘve amĂ©ricain. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, alors que le mythe d’une France rĂ©sistante fait place Ă  un discours d’historiens insistant sur la Collaboration, Les Ricains est une chanson polĂ©mique, qui ne mĂ©nage pas l’orgueil national Si les ricains n’étaient pas lĂ  Vous seriez tous en Germanie À parler de je ne sais quoi À saluer je ne sais qui. 13Le vous » n’est pas un nous » ; il s’adresse moins Ă  l’ensemble des Français qu’à ceux qui critiquent les pour leur engagement au Vietnam Bien sĂ»r les annĂ©es ont passĂ© Les fusils ont changĂ© de mains Est-ce une raison pour oublier Qu’un jour on en a eu besoin ? 14L’habillage musical, en 1970, est diffĂ©rent de celui de la premiĂšre version le titre s’ouvre et se ferme sur le bruit d’une foule acclamant Hitler, ce qui renforce l’aspect accusateur du couplet initial. Les notes de guitares et d’harmonica rĂ©sonnent moins, et les orgues sont plus prĂ©sents, renforçant le lyrisme et substituant Ă  l’aspect artisanal des musiques hippies la mise en Ă©vidence d’un travail d’orchestration trĂšs maĂźtrisĂ©. Le phĂ©nomĂšne est encore plus audible sur le titre Monsieur le PrĂ©sident de France, dont les couplets martiaux – accompagnĂ©s de cuivres et de tambours – alternent avec des refrains saturĂ©s de chƓurs lyriques supportant un texte violent Dites Ă  ceux qui brĂ»lent mon drapeau Qu’en souvenir de ces annĂ©es Ce sont les derniers des salauds. 15Le personnage interprĂ©tĂ© est le fils d’un ancien combattant amĂ©ricain, et la chanson se clĂŽt sur une musique de marche militaire amĂ©ricaine. Le contraste avec le titre prĂ©cĂ©dent indique clairement la volontĂ© de l’auteur de s’adresser Ă  la jeunesse issue du baby-boom, en opposant des AmĂ©ricains lĂ©gitimement fiers de leurs parents Ă  des Français qui les critiquent. L’aspect polĂ©mique de ces Ɠuvres sera occultĂ© par des titres plus fĂ©dĂ©rateurs, qui exaltent un sentiment national moins patriotique que cocardier, J’habite en France ou Les Bals populaires. Ce titre est le premier grand succĂšs de l’artiste. CoĂ©crit avec Vline Buggy, il est accompagnĂ© d’une musique de Jacques Revaux. Cette derniĂšre illustre efficacement, Ă  grands renforts de batterie, de trompettes et d’accordĂ©on, l’ambiance Ă©voquĂ©e par le texte, qui met en vedette l’ouvrier parisien » et l’orchestre » infatigable et folklorique. Au-delĂ  de ces clichĂ©s textuels, le refrain est particuliĂšrement habile. Il place en effet le personnage dans la position d’un auditeur de concert, alors que ses nombreuses rĂ©pĂ©titions incitent la salle Ă  faire chorus Mais lĂ -bas prĂšs du comptoir en bois Nous on n’danse pas On est lĂ  pour boire un coup On est lĂ  pour faire les fous Et pour se reboire un bon coup Et pas payer nos verres. 16La lourdeur des orchestrations met le public de bonne humeur, lui donne envie de danser tandis que le texte le conforte dans son rĂŽle d’auditeur semi-passif, qui s’amuse, mais n’danse pas ». L’efficacitĂ© de la chanson se mĂȘle Ă  des rĂ©fĂ©rences nationales, qui laissent penser que le personnage dĂ©crit est un français moyen, un ouvrier parisien » qui tente de ne pas payer son verre. Cette exaltation d’une gaitĂ© nationale est plus nettement affirmĂ©e dans J’habite en France, qui flatte le public de façon plus idĂ©ologique Mais voilĂ  j’habite en France Et la France c’est pas du tout c’qu’on dit Si les Français se plaignent parfois C’est pas d’lĂ  gueule de bois C’est en France qu’il y a Paris Mais la France c’est aussi un pays OĂč y’a quand mĂȘme pas cinquante millions d’abrutis. 17Les clichĂ©s textuels sont encore plus nombreux. Il s’agit en effet de confirmer ou d’infirmer – en les Ă©voquant tour Ă  tour – un certain nombre d’idĂ©es reçues concernant la France ou Paris, pour conclure sur un satisfecit peu original la France est un pays de sĂ©ducteurs. 18Cette bonne humeur fĂ©dĂ©ratrice, associĂ©e Ă  un amĂ©ricanisme moins consensuel, se poursuit jusqu’à la fin de la dĂ©cennie, la cĂ©lĂšbre Java de Broadway offrant un nouveau succĂšs indĂ©modable Ă  Michel Sardou, en 1977. La musique festive et orchestrale Ă©voque un jazz band qui jouerait un air de java. Rien n’a changĂ© dans le texte, si ce n’est qu’il autorise une diction sur un rythme ternaire il n’est question que de fĂȘtes dĂ©complexĂ©es, d’alcool et de filles que l’on regarde de loin, installĂ© au bar. 19Chanter la France et l’AmĂ©rique n’est cependant pas toujours simple. À partir de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1970, deux phĂ©nomĂšnes viennent inflĂ©chir le discours des chansons de Michel Sardou. D’une part, une prĂ©dilection pour la nostalgie et l’angoisse du dĂ©clin, qui atteint la France, L’AmĂ©rique et tout autre pays. D’autre part, un rapport aux Ă©trangers parfois ambigu. Cette Ă©volution du rĂ©pertoire a des causes multiples crise Ă©conomique qui popularise un discours sur le dĂ©clin du pays ; mort du pĂšre qui alimente l’angoisse d’une vedette parvenue au sommet ; changement de collaborateur, avec l’intervention longue et durable de Pierre DelanoĂ« dans les livrets Ă  partir de l’album intitulĂ© La Vieille. 20La fiertĂ© d’ĂȘtre Français n’est alors plus de mise. Le plus important succĂšs de cet album est en effet Le France, qui permet au chanteur de fĂ©dĂ©rer jusqu’aux ouvriers CGT du port du Havre, oĂč le bateau est mis Ă  quai. Cet hymne nostalgique, chantĂ© dans un contexte de crise des chantiers navals, exprime en effet un sentiment national Ne m’appelez plus jamais France » La France elle m’a laissĂ© tomber Ne m’appelez plus jamais France » C’est ma derniĂšre volontĂ©. 21Bien d’autres chansons viendront, avec plus ou moins de succĂšs, dĂ©plorer la baisse d’influence d’un pays qui perd peu Ă  peu ses ambitions internationales. Ces titres seront toutefois plus directement liĂ©s au contexte Ă©lectoral, aussi les Ă©tudierons-nous plus loin. Mais la crise française n’est, pour Michel Sardou que l’un des aspects d’un complet dĂ©senchantement du monde. MĂȘme son parti pris en faveur de la politique amĂ©ricaine n’y rĂ©siste pas, et l’évocation des USA ne renvoie plus qu’à un rĂȘve amĂ©ricain dĂ©senchantĂ©. Presque toutes les chansons consacrĂ©es aux pays Ă©trangers, thĂšme rĂ©guliĂšrement exploitĂ©, Ă©voquent d’ailleurs un rĂȘve de culture ou d’exotisme déçu Huit jours Ă  El Paso en 1978, Afrique Adieu en 1982, Exil Dylan en 1984, Le Paraguay n est plus ce qu ’il Ă©tait en 1988, Le VĂ©tĂ©ran et Mam ’selle Louisiane en 1990, L’AmĂ©rique de mes dix ans en 2000... Tous ces titres sont construits autour d’habillages musicaux caractĂ©ristiques des rĂ©gions, voire des Ă©poques Ă©voquĂ©es. Le dernier s’ouvre mĂȘme sur la mĂ©lodie des Ricains, comme si la nostalgie Ă©tait assumĂ©e jusqu’à l’auto-parodie. Les partitions de ces chansons permettent par ailleurs souvent de masquer le caractĂšre nĂ©gatif du propos en proposant une mĂ©lodie entraĂźnante. Sur le plan textuel, d’ailleurs, le pessimisme semble rarement dominant, car le pouvoir Ă©vocateur des mots crĂ©e un effet d’exotisme chez l’auditeur, alors mĂȘme que le personnage en dĂ©plore la disparition. Des chansons demeurĂ©es cĂ©lĂšbres, Afrique A dieu ou Les Lacs du Connemara, en tĂ©moignent. Les noms propres fortement connotĂ©s se succĂšdent, ainsi que les Ă©lĂ©ments de dĂ©cor, pour composer un paysage imaginaire Sur les Ă©tangs de Malawi La nuit rĂ©sonne comme un signal C’est pour une fille de Nairobi Qu’un tambour joue au SĂ©nĂ©gal. 22La musique qui accompagne de telles paroles, incitant Ă  la danse, rend plus difficile encore une attention soutenue, et le texte propose une accumulation d’images fortes. Cette utilisation efficace des termes Ă  connotations exotiques se fait au dĂ©triment de la narration, ce qui ajoute Ă  l’ensemble un mystĂšre propice Ă  la rĂȘverie. Les paroles des Lacs du Connemara, grand succĂšs bĂąti sur le mĂȘme principe, invitent moins Ă  une recherche des rĂ©fĂ©rences historiques qu’à une rĂȘverie appuyĂ©e sur des sonoritĂ©s Ă©trangĂšres Sean Kelly s’est dit Je suis catholique Maureen aussi L’église en granit De Limerick Maureen a dit oui. 23L’étranger apparaĂźt donc dans l’imaginaire de Michel Sardou comme un ailleurs, souvent dĂ©cevant, mais qui permet encore de satisfaire chez le public un dĂ©sir d’exotisme. Ce rapport au monde consensuel, qui a produit de grands succĂšs, est toutefois compliquĂ© par des chansons plus ambiguĂ«s. 24Si les pays Ă©trangers font rĂȘver, certains de leurs habitants, en effet, sont envisagĂ©s de maniĂšre plus problĂ©matique. Tout a commencĂ© en 1975, par un malentendu. Le Temps des colonies, paru sur l’album La Vieille, a créé une polĂ©mique en 1976. Le texte semble pourtant ne pouvoir ĂȘtre envisagĂ© qu’au second degrĂ© Pour moi monsieur rien n’égalait Les tirailleurs SĂ©nĂ©galais Qui mouraient tous pour la patrie Au temps bĂ©ni des colonies Autrefois Ă  Colomb-BĂ©char J’avais plein de serviteurs noirs Et quatre filles dans mon lit Au temps bĂ©ni des colonies. 25Il n’en reste pas moins que l’accompagnement musical, exotique et dominĂ© par les tams-tams, rappelle l’esthĂ©tique des chansons authentiquement colonialistes, frĂ©quentes dans la France d’avant-guerre. Le dĂ©but du refrain, on pense encore Ă  toi, O Bwana », chantĂ© par des choristes africaines Ă  l’accent prononcĂ©, reste d’un goĂ»t douteux. Si Michel Sardou n’a cessĂ© de communiquer dans les mĂ©dias pour dissiper les malentendus nĂ©s de cette chanson, il a longtemps continuĂ© Ă  l’interprĂ©ter sur scĂšne et Ă  la mettre sur ses compilations, comme si elle Ă©tait un symbole de la diabolisation dont il avait fait l’objet en 1976 et 1977. Le plus troublant est qu’en 1979 paraĂźt une autre chanson, dans laquelle la fiertĂ© d’ĂȘtre français s’accompagne d’un rapport mĂ©prisant vis-Ă -vis de l’étranger. 26Ils ont le pĂ©trole mais c’est tout est composĂ© sur le modĂšle des chansons chauvines prĂ©cĂ©dentes, mais les arabes y sont considĂ©rĂ©s avec agressivitĂ© Ils ont le pĂ©trole Mais ils n’ont que ça On a des idĂ©es Un gaspy futĂ© Un Martel Ă  Poitiers. 27Cette violence s’explique dans la chanson elle-mĂȘme par une anecdote biographique Cett’ chanson s’adresse A un brav’ garçon Qu’on appelle Altesse Un ami d’pension Quand ton puits s’ra sec... plus d’jus dans l’citron Plus personne Ă  La Mecque Viens Ă  la maison. 28Il n’en reste pas moins que le propos s’adresse plutĂŽt Ă  un public raciste qu’il s’agit de flatter, et ce d’autant plus que la mĂ©lodie en mode mineur et les orchestrations arabisantes ne peuvent encore une fois qu’évoquer l’esthĂ©tique des chansons coloniales. Cela suffirait du reste Ă  comprendre pourquoi l’Ɠuvre est tombĂ©e dans l’oubli. 29La plupart des chansons qui Ă©voquent les pays Ă©trangers et leurs habitants sont toutefois bien plus habiles. Le meilleur exemple en est Vladimir Ilitch, Ă©norme succĂšs de l’annĂ©e 1983. Son texte, malgrĂ© les Ă©lĂ©ments de couleur locale, est explicitement politique. Mais tout au long du texte, la critique du stalinisme se mĂȘle Ă  l’évocation de la misĂšre d’un peuple, qui semble justifier le communisme, ce qui satisfait un public de droite tout en dĂ©samorçant les critiques qui pourraient venir de la gauche Un vent de SibĂ©rie souffle sur la BohĂšme Les femmes sont en colĂšre aux portes des moulins Des bords de la Volga au delta du NiĂ©men Le temps s’est Ă©coulĂ© il a passĂ© pour rien Puisqu’aucun dieu du ciel ne s’intĂ©resse Ă  nous LĂ©nine relĂšve-toi Ils sont devenus fous. 30Musulmanes, paru en 1987, semble plus anodin. Le titre allie la beautĂ© d’un texte exotique Ă©voquant la blancheur des toits de GhardaĂŻa » en AlgĂ©rie, les forĂȘts du Liban », Le crĂ©puscule de Sanaa », ville situĂ©e au YĂ©men... Ă  une vision de la femme musulmane qui a peu Ă©voluĂ© depuis Pierre Loti, et produit de la compassion VoilĂ©es pour ne pas ĂȘtre vues CernĂ©es d’un silence absolu Vierges de pierre au corps de Diane Les femmes ont pour leur lassitude De jardins clos de solitude Le long sanglot des musulmanes. 31La musique n’est plus caricaturale mais Ă©pique, se prĂȘtant Ă  des dĂ©veloppements symphoniques qui la rendent encore plus efficace en concert. Mais cette esthĂ©tique parfaitement maĂźtrisĂ©e masque un contenu politique. Si les paroles peuvent renvoyer Ă  la situation dramatique du Liban, aucun message clair n’est dĂ©livrĂ©. En revanche, le vidĂ©o clip largement diffusĂ© Ă  l’époque raconte une autre histoire celle d’un pilote de l’AĂ©ropostale perdu dans le dĂ©sert et Ă©chappant Ă  des pillards grĂące Ă  la complicitĂ© de femmes voilĂ©es. Ce film d’aventure rĂ©sumĂ© Ă  trois minutes propose une vision archaĂŻsante, non des musulmanes, mais des arabes musulmans. Il est vrai que l’époque s’y prĂȘte, dans un contexte de montĂ©e du Front National, alors que VĂ©ronique Sanson renonce Ă  chanter sur scĂšne sa chanson intitulĂ©e Allah et que Salman Rushdie est contraint Ă  la clandestinitĂ©. 32Par la suite, les chansons qui Ă©voquent les pays Ă©trangers ne seront que d’innocentes Ɠuvres mĂȘlant nostalgie et exotisme. Elles seront peu exploitĂ©es, Michel Sardou ayant suffisamment de grands succĂšs de ce type Ă  insĂ©rer dans ses concerts Afrique Adieu, Les Lacs du Connemara et Musulmanes. Seul L’Oiseau Tonnerre, paru sur le dernier album, Ă©voque la spoliation des Indiens par les colons amĂ©ricains. Le texte n’est pas de Michel Sardou, et le sujet peu polĂ©mique, rien dans la chanson ne renvoyant mĂȘme implicitement Ă  la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine. 33Il s’agit toutefois d’une exception, car si l’on considĂšre l’ensemble de l’Ɠuvre, l’évocation des pays Ă©trangers et de leurs habitants laisse souvent transparaĂźtre un propos idĂ©ologique. L’emploi de clichĂ©s n’a rien d’étonnant car il semble difficile d’évoquer un pays au cours des quelques minutes que dure une chanson sans utiliser d’images rĂ©ductrices. Mais Michel Sardou fait par ailleurs preuve d’une rĂ©elle originalitĂ©. Celle-ci rĂ©side dans l’habiletĂ© avec laquelle il associe rĂȘve amĂ©ricain et dĂ©fense des États-Unis, ou sentiment national et mĂ©pris pour les habitants des anciennes colonies. Cet aspect est compensĂ© par la vision du monde de l’artiste, qui associe la France et l’Étranger en plaçant la condition humaine sous le signe du dĂ©clin ; qui ressuscite le patriotisme ou l’exotisme le temps d’un chant du cygne. Mais cette optique conservatrice, voire rĂ©actionnaire, qui gĂ©nĂšre aisĂ©ment de la nostalgie, ne suffit pas Ă  rendre compte de la complexitĂ© politique de l’Ɠuvre. b Les commentaires sur la politique intĂ©rieure la permanence du pessimisme, entre colĂšre, victimisation et dĂ©tachement 34Contrairement Ă  ce qui se passait au temps de yĂ©yĂ©s, un chanteur qui devient une vedette dans les annĂ©es 70 est souvent contestataire ou engagĂ©. Michel Sardou n’échappe pas Ă  la rĂšgle, mais s’il se plaĂźt Ă  critiquer, son Ɠuvre ne soutient ouvertement aucun parti, et les textes qui ne sont pas l’expression d’une colĂšre sont volontiers interprĂ©tĂ©s sur un ton dĂ©sabusĂ©. Par ailleurs, si les idĂ©es politiques exprimĂ©es sĂ©duisent souvent un public de droite, l’artiste n’est pas hermĂ©tique aux Ă©volutions de la sociĂ©tĂ©, qui, depuis 1968, voit les idĂ©es libĂ©rales de gauche progresser en ce qui concerne les mƓurs, et les idĂ©es libĂ©rales de droite triompher sur le plan Ă©conomique. 35Pour son premier manifeste politique, datĂ© de 1972, Michel Sardou choisi de s’identifier Ă  Danton parlant devant ses juges, prophĂ©tisant les horreurs du ComitĂ© de Salut Public, et mĂȘme l’avĂšnement d’un tyran trĂšs semblable Ă  NapolĂ©on. NoyĂ© sous les allusions historiques, le texte ne revendique pas autre chose qu’un dĂ©sir de paix et de libertĂ©. Toutefois, alors que les espoirs rĂ©volutionnaires issus de 1968 s’essoufflent, et que LĂ©o FerrĂ© ou Colette Magny prennent leurs distances vis-Ă -vis d’une chanson purement militante, Danton peut ĂȘtre compris comme une dĂ©nonciation des rĂ©volutionnaires qui se rĂ©clament de Robespierre et des Jacobins. L’interprĂ©tation, qui oppose la voix de l’interprĂšte Ă  celle d’une foule sur un fond de musique martiale, fait de l’homme sensĂ© la victime du groupe. 36Cet imaginaire rĂ©volutionnaire est aussi exploitĂ© en 1980 dans le cadre d’une comĂ©die musicale intitulĂ©e Les MisĂ©rables. Michel Sardou enregistre alors À la volontĂ© du peuple, dont le personnage se dit prĂȘt Ă  mourir pour la libertĂ©. En 1989, Ă  la faveur des commĂ©morations du bicentenaire, le concert de Bercy s’achĂšve sur une fresque Ă©pique, Un jour la libertĂ©, dont le ton dĂ©sillusionnĂ© est habituel chez l’artiste mais qui tĂ©moigne des mĂȘmes idĂ©aux Pour proclamer les Droits de l’homme Je m’inscrirai aux Jacobins Mais comme je crois au droit des hommes Je passerai aux Girondins. 37Cela n’empĂȘche pas Michel Sardou, rĂ©volutionnaire dans ses aspirations Ă  la libertĂ©, de dĂ©fendre dans ces chansons le droit de propriĂ©tĂ©, ni de proposer une image voltairienne et conservatrice de la libertĂ© religieuse, comme dans cet extrait de Danton Les pauvres ont besoin de l’église C’est un peu lĂ  qu’ils sont humains BrĂ»ler leur Dieu est une bĂȘtise. 38Plus qu’un dĂ©sir de rĂ©volution, le discours politique chantĂ© par Michel Sardou traduit une insatisfaction perpĂ©tuelle. Celle-ci se manifeste d’abord de maniĂšre vĂ©hĂ©mente sur l’album La Vieille, paru en 1975. Il contient la plupart des textes qui ont valu des ennuis Ă  l’artiste, notamment Le Temps des colonies et Je suis pour, qui fait l’apologie de la peine de mort. On y trouve aussi une chanson trĂšs datĂ©e, W54, qui propose une vision orwellienne de la sociĂ©tĂ©, au son de musiques Ă©lectriques qui pastichent les films consacrĂ©s aux extra-terrestres. Sur un tel album, le titre J’accuse apparaĂźt comme une diatribe assenĂ©e au monde entier. Le rythme soutenu, la puissance des cuivres et des percussions, et la diction forte et trĂšs accentuĂ©e, sont au service d’un propos Ă©cologiste et antimilitarisme, mais un pacifisme affichĂ© avec autant de hargne a de quoi surprendre J’accuse les hommes d’ĂȘtre bĂȘtes et mĂ©chants BĂȘtes Ă  marcher au pas des rĂ©giments De n’ĂȘtre pas des hommes tout simplement. 39Les plus violentes et les plus polĂ©miques des chansons de cette Ă©poque ne cesseront d’ĂȘtre reprises et rĂ©enregistrĂ©es en public, avec ou sans commentaire d’accompagnement. Un seul de ces titres n’a pas rencontrĂ© de succĂšs. Il s’agit du plus politique, qui n’a pas Ă©tĂ© repris en album. La Manif s’adresse Ă  un public trĂšs politisĂ©, car il prĂȘte Ă  diverses catĂ©gories de manifestants, en particuliers des ouvriers, des immigrĂ©s et des fĂ©ministes, des propos caricaturaux de ce type Mais dans le contexte actuel De l’ùre industrielle On n’veut plus travailler. 40Seule l’absence de succĂšs de ce titre, passĂ© inaperçu, explique qu’il n’ait pas Ă©tĂ© reprochĂ© Ă  Michel Sardou. Quelques mois aprĂšs sa parution, les violences subies par l’interprĂšte l’ont incitĂ© Ă  plus de prudence. 41Sur l’album suivant, sa critique de la sociĂ©tĂ© prend la forme d’une Ă©lucubration au ton et au rythme lĂ©gers. Une attention aiguĂ« au texte, Ă  laquelle la forme de la chanson n’incite pas, semble indiquer que Michel Sardou brĂ»le aussi bien ce qu’il a adorĂ© que le reste, aussi bien le gouvernement que l’opposition, critiquant La gouver-ne-men-ta-lo-manie L’intellec-tualo-gaucho-manie L’amĂ©ricano-anglo-manie-manie. 42La chanson n’ayant pas eu de succĂšs, l’artiste en revient Ă  des Ɠuvres plus violentes, qu’il maĂźtrise mieux. On a dĂ©jĂ  donnĂ©, coĂ©crit en 1978 avec Claude Lemesle, s’en prend une nouvelle fois aux rĂ©volutionnaires, Ă  tous ces poings tendus », et aux conservateurs, Ă  ceux qui sont en place parce que papa y Ă©tait ». Il est Ă  mettre en parallĂšle avec la dĂ©ception que Michel Sardou dit avoir Ă©prouvĂ© Ă  propos de ValĂ©ry Giscard d’Estaing. Pierre DelanoĂ« a quant Ă  lui aidĂ© l’interprĂšte Ă  Ă©crire La DĂ©bandade en 1984, quelques mois avant la fin du programme commun, qui annonce la fin d’autres illusions. La chanson ressemble aux prĂ©cĂ©dentes, avec sa diction forte et heurtĂ©e, accompagnĂ©e de musique orchestrale et imposante, mais le texte ne vise personne explicitement. Comme dans Vladimir Ilitch, paru l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il emploie ironiquement un vocabulaire de gauche Rigolez pas, mes camarades / La dĂ©bandade / C’est pour demain », pour dĂ©noncer le malaise d’une sociĂ©tĂ© dirigĂ©e par la gauche. Mais Michel Sardou, Ă  partir de 1985, semble se lasser de la politique et, s’il chante encore rĂ©guliĂšrement la dĂ©cadence, voire une apocalypse imminente, dans des chansons telles que Les Derniers jours de Pearl Harbour, il s’agit moins de politique que de nostalgie et de pessimisme. 43Ce dernier sentiment est alimentĂ© par les dĂ©boires du chanteur qui aime Ă  se prĂ©senter en victime dĂšs le dĂ©but de sa carriĂšre. AssassinĂ©s, vilipendĂ©s, acculĂ©s au suicide, les personnages incarnĂ©s par Michel Sardou de 1970 Ă  1975 – Danton chansons Ă©ponymes, Johnny Halliday Le PhĂ©nix ou des victimes anonymes Je vous ai bien eu, Le prix d’un homme – mettent soigneusement en scĂšne leur Ă©limination et l’ostracisme dont ils sont victimes. Ce fantasme, largement alimentĂ© par les mĂ©saventures qu’a connues Michel Sardou en 1977, n’a pas Ă©tĂ© sans consĂ©quence. À partir des annĂ©es 80, il commente sur scĂšne l’impact qu’ont eu ses chansons les plus contestĂ©es, et il en Ă©crit quelques-unes pour rĂ©pondre Ă  ses dĂ©tracteurs. D’abord On rĂ©trĂ©cit, en 1978, dans laquelle il assume violement son discours sur le dĂ©clin de la France Traitez-moi de ce que vous voudrez Facho... nazi... phalo... pĂ©dĂ© Et plus je tendrai l’autre joue Les hĂ©ros ne sont plus parmi nous J’ai dĂ» me tromper de rendez-vous On rĂ©trĂ©cit on rĂ©trĂ©cit. 44Puis J’avais pas la tĂȘte assez dure et La Haine, enregistrĂ©es en 1978 et 1980, rĂ©ussissent le paradoxe d’ĂȘtre des chansons Ă  la musique et Ă  l’interprĂ©tation virulente et Ă©pique alors qu’elles dĂ©noncent la violence, dont la victime implicite est l’interprĂšte lui-mĂȘme. Enfin, Mauvais homme paru en 1981 donne la parole Ă  un misanthrope solitaire. Le titre est interprĂ©tĂ© Ă  la maniĂšre de Johnny Halliday, avec un mĂ©lange d’élĂ©gie et d’orchestrations grandioses. Le sujet s’épuise ensuite d’autant plus vite que Michel Sardou ne produit plus de chansons ouvertement politiques entre 1985 et 1994, se contentant de reprendre ses vieux succĂšs engagĂ©s et de les commenter sur scĂšne. Comme ses albums, ses chansons militantes se rarĂ©fient et se nuancent. 45Selon que vous serez etc, etc s’en prend aux dysfonctionnements de la justice et des mĂ©dia, et fustige les politiciens corrompus, thĂšmes qui n’ont pas cessĂ© depuis d’ĂȘtre Ă  la mode. Mon dernier rĂȘve sera pour vous, consacrĂ© au fisc, est plus marquĂ© idĂ©ologiquement. Si l’on en croit le ton de l’interprĂ©tation et l’accompagnement musical, la colĂšre semble avoir fait place au dĂ©goĂ»t et Ă  la dĂ©sillusion. Au cours des annĂ©es 2000, cependant, Michel Sardou redevient polĂ©mique. Il affiche un pessimisme serein et dĂ©tachĂ©, Ă©nonçant ses idĂ©es sans avoir l’air de se faire d’illusions. Ainsi renoue-t-il avec la fiertĂ© affichĂ©e d’ĂȘtre français, sur un rythme plus lent que J’habite en France, qui se prĂȘte moins Ă  la danse, mais davantage au chorus et aux claquements de mains. Il est vrai que le contenu de Français est plus sĂ©rieux et plus nuancĂ© Parce qu’ils ont dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre une rĂ©publique, Bien que toutes leurs idĂ©es se perdent en politique. Mais parce que l’un d’entre eux a dit cett’phrase immense Ma libertĂ© s’arrĂȘte oĂč la vĂŽtre commence »... J’aime les Français, Tous les Français, MĂȘme les Français que je n’aime pas. 46Il faudra encore quelques annĂ©es pour que Michel Sardou revienne vraiment Ă  la chanson engagĂ©e son album intitulĂ© Hors-format, paru en 2006, est, s’il faut en croire le rĂ©sultat des derniĂšres Ă©lections, dans l’air du temps. Le thĂšme de la dĂ©cadence nationale, le moins nouveau, est illustrĂ© par Concorde, un fleuron de notre industrie nationale qui aura connu un destin parallĂšle Ă  celui du France, sans que la chanson Ă©ponyme ait le mĂȘme succĂšs. C’est aussi sous le signe de la dĂ©cadence que se place Les Villes hostiles, chanson consacrĂ©e aux banlieues qui s’ouvre sur ces mots C’était mon quartier autrefois Plus rien n’existe tout a changĂ© MĂȘme ma rue je ne la retrouve plus On a dĂ» reconstruire dessus. 47La chanson la plus ouvertement politique, sur laquelle s’est faite la promotion de l’album, est un mĂ©lange de pessimisme et d’affirmation polĂ©miques. Les couplets Ă©voquent nombre de sujets volontiers abordĂ©s par la droite, rappelant aux immigrĂ©s qu’il faut respecter ceux qui sont venus longtemps avant toi », revendiquant la valeur travail il faut se prendre en charge / Et pas charger l’État », critiquant les droits acquis » Il faudra bien qu’on en oublie / Sous peine de n’plus / Jamais avoir de droits ». Mais ce programme Ă©lectoral, accompagnĂ© d’une musique de plus en plus dansante, est tempĂ©rĂ© Ă  la fois par un dernier couplet pessimiste et par un refrain dĂ©calĂ©. Le dernier couplet ne s’applique que dans un contexte de dĂ©faite Ă©lectorale qui n’a pas eu lieu pour le public de Michel Sardou Admettons enfin vous et moi Que nous sommes tous des hypocrites. La vĂ©ritĂ© ne nous plait pas Alors on a le pays qu’on mĂ©rite. 48Quant au refrain, il exprime un pessimisme dĂ©sabusĂ© Et puis allons danser Pour oublier tout ça Allons danser. Personne n’y croit. 49De fait, Michel Sardou affirme sur la plage suivante, par ailleurs trĂšs autobiographique, son profond dĂ©tachement Toutes mes exigences, Mes combats, mes dĂ©fiances, Ces parfums mĂ©langĂ©s De femmes et de fumĂ©e Ces Ă©tranges passions. Demain d’autres Ă  ma place Viendront et feront face Pour les provocations. Je n’suis plus un homme pressĂ©. 50Pour la premiĂšre fois depuis prĂšs de vingt ans, Michel Sardou assume clairement ses convictions de droite, mais en tempĂ©rant ses affirmations par un dĂ©faitisme dont il est dĂ©sormais coutumier. AprĂšs plusieurs annĂ©es de gouvernement de droite, le pessimisme qui lui faisait annoncer le dĂ©clin de la France semble avoir atteint ses limites et minĂ© jusqu’aux convictions de l’interprĂšte. Il n’est pas dit que la partie militante de son public le suive sur ce terrain-lĂ . Mais Michel Sardou partage avec elle des valeurs qui ne se limitent pas Ă  des convictions Ă©lectorales. Il propose en effet Ă  ses auditeurs une vision particuliĂšre des mƓurs de notre sociĂ©tĂ©. La critique des institutions, toujours consensuelle, s’y mĂȘle Ă  un grand conservatisme. 3. Michel Sardou et la sociĂ©tĂ© critique des meurs et des institutions a Sabre, goupillon et institution scolaire, l’individu face Ă  la hiĂ©rarchie 1 N’ayant par rĂ©pondu Ă  l’appel, il a Ă©tĂ© emmenĂ© de force vers sa caserne pour un service militaire d ... 51La principale originalitĂ© de Michel Sardou en la matiĂšre est son discours sur trois institutions l’armĂ©e, l’Église catholique et l’école. Le premier est traitĂ© de maniĂšre relativement attendue, puisque Le Rire du sergent s’inscrit dans la tradition du comique troupier. Mais si ce titre a permis Ă  l’artiste de solder ses comptes avec un service militaire mouvementĂ©1, il ne l’empĂȘche pas de tĂ©moigner d’un profond respect pour les anciens combattants. C’est le cas, nous l’avons vu, lorsqu’il rend hommage aux soldats amĂ©ricains qui ont libĂ©rĂ© la France. C’est Ă©galement vrai dans Verdun, oĂč le personnage lutte contre l’oubli des civils, dans une chanson Ă©lĂ©giaque. Michel Sardou associe toutefois le respect du soldat au mĂ©pris de la hiĂ©rarchie militaire et des gradĂ©s. Il l’exprime dans deux chansons au thĂšme semblable mais au traitement trĂšs diffĂ©rent. La Marche en avant donne la parole Ă  un discours d’officier dont le ridicule va jusqu’à l’invraisemblance Nous sommes le trois fĂ©vrier Ce sera un beau jour fĂ©riĂ© Les fonctionnaires nous bĂ©niront Allez sonnez clairons La marche en avant. 52L’ensemble n’a pourtant rien de comique. La musique martiale fortement contrastĂ©e qui accompagne le texte rend la plaisanterie sinistre, lorsque l’interprĂšte Ă©voque les malheurs des soldats. La chanson est toutefois beaucoup moins efficace que La Bataille enregistrĂ©e en 2000. Dans ce titre, les orchestrations qui rappellent la musique militaire sont mises au service d’une fresque Ă©pique de plus de cinq minutes, au cours de laquelle un soldat Ă©voque les diverses Ă©tapes d’une bataille terrifiante. Le rĂ©sultat, particuliĂšrement efficace, fait que l’auditeur ne peut que s’identifier au fantassin, et faire siennes ses derniĂšres paroles, d’un pacifisme violent tu sais c’que j’en fais de ta mĂ©daille ? ». 53L’humble victime a donc toujours raison contre l’institution, ce qui n’a rien d’étonnant quand on connait l’individualisme farouche de Michel Sardou, qui est aussi celui de sa gĂ©nĂ©ration. Mais ce point de vue est plus original lorsqu’il s’agit de composer des chansons sur l’Église catholique qui ne lui soient pas hostile. Si l’on excepte un ironique Merci Seigneur enregistrĂ© au tout dĂ©but de sa carriĂšre en 1967, Michel Sardou n’a jamais rien chantĂ© d’anticlĂ©rical. Au contraire, en 1973, il enregistre Tu es Pierre, vĂ©ritable adaptation en chanson d’un extrait de l’Évangile, la rencontre de Pierre et de JĂ©sus. MalgrĂ© la modernitĂ© anachronique du vocabulaire, le rythme allĂšgre des couplets et les chƓurs du refrain en font une chanson pour curĂ© Ă  guitare. 54Le CurĂ©, enregistrĂ© sur le mĂȘme album, adopte une forme plus classique au service d’un discours plus Ă©tonnant. Tout l’orchestre, oĂč dominent tantĂŽt les violons tantĂŽt les percussions, est convoquĂ© pour jouer l’une des mĂ©lodies les plus efficaces de Jacques Revaux. Si les couplets insistent sur la solitude d’un prĂȘtre de campagne, les refrains chantent sur un rythme plus entraĂźnant un plaidoyer pour la fin du cĂ©libat des prĂȘtres ah mon dieu, si l’on Ă©tait deux ». Bien avant que les polĂ©miques n’envahissent la vie de Michel Sardou, cette chanson lui a valu des inimitiĂ©s dans son propre camp. Elle demeure unique en son genre, car les chansons qui ne sont pas bien-pensantes On ira tous au Paradis de Michel Polnareff, par exemple sont Ă  l’époque hostiles au catholicisme. De plus, Michel Sardou a rapidement fait profil bas en enregistrant J’y crois, une chanson en forme de confession accompagnĂ©e d’une musique doloriste. Tout en affichant un certain doute quant au dogme MĂȘme si ça n’est pas vraiment celui / Que tous les prophĂštes avaient promis » la foi empreinte de culpabilitĂ© qu’il confesse plus qu’il ne la revendique tĂ©moigne d’une Ă©ducation chrĂ©tienne Je suis un trĂšs mauvais chrĂ©tien J’y crois lorsque j’en ai besoin. 55Qui est dieu ?, enregistrĂ© l’annĂ©e suivante, n’apporte pas d’autre rĂ©ponse Ă  cette question existentielle que Dieu, c’est le temps », et la chanson n’a pas d’intĂ©rĂȘt, si ce n’est de permettre Ă  Michel Sardou de chanter en duo avec son fils de cinq ans. Le sujet n’est plus guĂšre abordĂ© ensuite, Le CurĂ© n’apparaissant que sporadiquement sur les compilations. Il faut attendre 1990, et le texte d’Au nom du pĂšre, coĂ©crit avec Didier Barbelivien pour que l’artiste parle Ă  nouveau de religion. Il n’est plus alors question de foi, malgrĂ© un refrain en forme de gospel festif. RythmĂ© par des AllĂ©luia », la chanson Ă©voque les agissements des missionnaires chrĂ©tiens, depuis l’arrivĂ©e des Espagnols jusqu’à la sĂ©grĂ©gation raciale aux États-Unis. La musique noire et les chƓurs des refrains ne peuvent dĂšs lors ĂȘtre compris que de maniĂšre ironique, du moins jusqu’au couplet final, oĂč le message chrĂ©tien rĂ©apparaĂźt, tempĂ©rĂ© par un attachement profond aux choses d’ici-bas. Au nom du PĂšre Tu es quelqu’un FrĂšre de ton frĂšre De ton prochain Quel que soit l’endroit D’oĂč l’on vient AllĂ©luia Tu es nĂ© l’enfant d’une femme Aux seins sucrĂ©s au ventre calme Paix Ă  ses cendres et Ă  son Ăąme AllĂ©luia AllĂ©luia. 56Si la foi n’est pas remise en cause, la religion est donc finalement envisagĂ©e, comme l’armĂ©e, du point de vue de l’individu qu’elle opprime. Sa critique des institutions et du passĂ© de l’Église catholique permet Ă  Michel Sardou de s’adresser Ă  un public de tradition chrĂ©tienne qui partage l’essentiel de ses idĂ©es modernistes. Le doute et la critique de la rigiditĂ© du Vatican sont en effet largement rĂ©pandus parmi les catholiques français. 57L’artiste est plus polĂ©mique lorsqu’il Ă©voque l’école. Il est vrai qu’il est le seul Ă  oser s’aventurer sur ce terrain. Les chanteurs engagĂ©s Ă  gauche savent que les enseignants constituent une bonne partie de leur public, ce qui incite Ă  la prudence. Le Surveillant gĂ©nĂ©ral, Ă©crit en 1972 Ă  partir de mauvais souvenirs de pension, reste consensuel puisqu’il ne s’attaque qu’aux internats. Mais en 1978, alors que Michel Sardou sort Ă  peine de plusieurs mois de polĂ©miques Ă©prouvantes, il enregistre Monsieur MĂ©nard, consacrĂ© Ă  un professeur maltraitĂ© par ses Ă©lĂšves. Le texte est portĂ© par un personnage violent C’était un jour en terminale Pour une histoire assez banale J’ai cru qu’il allait me frapper Alors j’ai cognĂ© le premier J’ai donnĂ© un grand coup de tĂȘte Pour frimer devant les copains Je lui ai cassĂ© les lunettes Ils sont pas marrants les gamins. 58Certes, cet usage massif de la premiĂšre personne fait que le personnage et le malaise qu’il suscite peuvent sembler anecdotique, privant le propos de toute portĂ©e gĂ©nĂ©rale. Il n’en reste pas moins que parler de l’école de cette façon ne s’était encore jamais fait en chanson. 59L’histoire ne dit pas si les anciens collĂšgues de Michel Sardou, qui a Ă©tĂ© professeur quelques mois, ont apprĂ©ciĂ©. L’Ɠuvre n’a, quoi qu’il en soit, pas eu une grande carriĂšre. Par contre, Les Deux Ă©coles, paru en 1984, dans un contexte de manifestation en faveur de l’école privĂ©e, aura un Ă©norme succĂšs. Le texte, conçu par Pierre DelanoĂ« comme un manifeste pour l’école libre, est rendu plus neutre par l’interprĂšte, qui renvoie dos Ă  dos les deux modĂšles Ă©ducatifs. De fait, ce n’est pas le discours polĂ©mique qui a fait le succĂšs de la chanson, car une phrase telle que j’ai fait les deux Ă©coles et ça n’a rien changĂ© » n’a de quoi satisfaire personne. L’Ɠuvre doit son succĂšs Ă  son refrain, particuliĂšrement dansant, qui Ă©voque une succession de particularitĂ©s rĂ©gionales et prouve une fois de plus le talent avec lequel Sardou sait susciter la nostalgie. Le seul texte de Sardou que les enseignants ont mal acceptĂ© ne parle que peu de l’école. Il s’agit du Bac G, qui, en dĂ©pit de son titre, parle surtout du dĂ©sespoir de la jeunesse de 1992 Vous passiez un bac G Un bac Ă  bon marchĂ© Dans un lycĂ©e poubelle L’ouverture habituelle Des horizons bouchĂ©s Votre question Ă©tait faut-il dĂ©sespĂ©rer ? 60C’est d’ailleurs ce ton dĂ©sespĂ©rĂ© qui vaut Ă  la chanson d’ĂȘtre rĂ©guliĂšrement reprise par son auteur depuis quinze ans, tandis que l’image de l’école ne cesse de se dĂ©grader. Mais le systĂšme Ă©ducatif, comme l’Église et l’armĂ©e, font moins l’objet de discours que d’anecdotes dont la portĂ©e est plus ou moins gĂ©nĂ©rale. Cela permet Ă  Michel Sardou d’exprimer des critiques parfois virulentes, tout en lui laissant le loisir de s’abriter derriĂšre des personnages qu’il incarne, sans forcĂ©ment leur ressembler. 61Mais ce dispositif, qui fonctionne bien pour critiquer la sociĂ©tĂ©, n’est pas toujours utilisable dans toutes les chansons ayant trait aux mƓurs, la premiĂšre personne du singulier, presque obligatoire, incite le public Ă  confondre l’interprĂšte et son discours. Le je » lyrique et impersonnel qui porte le texte, en particulier dans les chansons d’amour, n’est pas un personnage suffisamment construit pour permettre Ă  Michel Sardou de s’en Ă©loigner radicalement. Et il est vrai que ses chansons en apparence anodines semblent nous renseigner sur sa vision particuliĂšre des rapports humains. b Évolution des mƓurs une tolĂ©rance qui exclut le fĂ©minisme 62Dans les annĂ©es 70, il s’est vu violemment reprocher son sexisme. Cette accusation se fonde sur l’image de la femme vĂ©hiculĂ©e par ses chansons. Les chansons parlant d’amour se prĂȘtent Ă  d’infinies variations, mais quelques grandes tendances se dĂ©gagent de l’ensemble du rĂ©pertoire, dont certaines ont des sources biographiques. Michel Sardou se sent aussi lĂ©gitime pour fustiger les femmes qui piĂšgent les hommes par un mariage La Corrida n ’aura pas lieu, en 1971, Vive la mariĂ©e en 71, Bonsoir Clara en 72, le cas inverse Ă©tant envisagĂ© en 1970 dans Quelques mots d’amour, que pour condamner les pĂšres dĂ©missionnaires qui abandonnent leurs enfants Merci pour tout, 82. Attention les enfants dangers, 88 À cet aspect moralisateur s’ajoute une vision conservatrice et une morale chrĂ©tienne, qui font que la femme a pour tĂąche essentielle de faire des enfants Ă  son mari Tu m’as donnĂ© de beaux enfants / Tu as le droit de te reposer maintenant » dĂ©clare l’homme dans Les Vieux mariĂ©s, et d’autres chansons y font Ă©cho, notamment Un enfant. Aux discours de sĂ©ducteur interprĂ©tĂ©s de maniĂšre virile Je veux l’épouser pour un soir, par exemple s’ajoute une vision trĂšs catholique du pĂ©chĂ© de chair, souvent associĂ©e pour la femme Ă  la peur et Ă  la douleur. MĂȘme un succĂšs en apparence aussi anodin et consensuel que La Maladie d’amour en porte la marque, n’associant la sexualitĂ© fĂ©minine qu’à la souffrance et Ă  la reproduction Elle fait chanter les hommes et s’agrandir le monde Elle fait parfois souffrir tout le long d’une vie Elle fait pleurer les femmes elle fait crier dans l’ombre Mais le plus douloureux c’est quand on en guĂ©rit. 63Les opposants Ă  Michel Sardou n’ont donc eu besoin que d’un peu de mauvaise foi pour lui reprocher d’interprĂ©ter un personnage qui fantasme un viol Dans les villes de grandes solitude, en 1975. 64Il faut attendre le dĂ©but des annĂ©es 80, pĂ©riode Ă  laquelle les femmes libĂ©rĂ©es sont devenues un thĂšme incontournable en chanson, pour que Michel Sardou fasse machine arriĂšre. Être une femme, sans cesse repris depuis, est restĂ© dans toutes les mĂ©moires, mĂȘme s’il est souvent connu Ă  tort sous le titre de Femme des annĂ©es 80. Il a cependant Ă©tĂ© trĂšs vite amputĂ© de son couplet introducteur, qui transfĂšre sur l’interprĂšte toutes les qualitĂ©s viriles du personnage Dans un voyage en absurdie Que je fais lorsque je m’ennuie J’ai imaginĂ© sans complexe Qu’un matin je changeais de sexe Que je vivais l’étrange drame D’ĂȘtre une femme. 65Si la femme se doit d’ĂȘtre forte, Michel Sardou la confine dans un rĂŽle plus traditionnel. Il persiste et signe en 1984, en crĂ©ant avec Une femme, ma fille, la version fĂ©minisĂ©e d’un cĂ©lĂšbre poĂšme de Kipling Si tu lui donnes l’enfant qu’il te prie de lui faire Comme un cadeau du ciel comme un fruit de la terre Si tu remplis son cƓur au fil de chaque jour De ta tendre chaleur et de tes mots d’amour Si tu peux l’écouter quand il chante trop haut Et chanter avec lui pour que ce soit moins faux ... Si tu sais tout cela Comme les milliards de femmes qui l’ont fait avant toi Et si dans son bonheur tu vois le tien qui brille Ce jour-lĂ  tu seras une femme ma fille ma fille. 66Il ne faut pas s’étonner que cette chanson Ă  contre-courant ait eu peu de carriĂšre. Marie Jeanne, en revanche, a Ă©tĂ© un grand succĂšs, prouvant une fois de plus que l’artiste excelle dans le pessimisme. La chanson dresse en effet un bilan trĂšs mitigĂ© de la libĂ©ration fĂ©minine, Ă©voquant des femmes qui ont renoncĂ© Ă  leurs rĂȘves de jeunes filles. 67L’écoute du rĂ©pertoire complet de Michel Sardou assigne donc Ă  la femme un rĂŽle prĂ©cis et rĂ©actionnaire, mais cela va de pair, individualisme oblige, avec une tendresse particuliĂšre pour certains comportements marginaux. 68Cette tolĂ©rance ne s’applique pas qu’au personnage du CurĂ©, et peut aussi bien concerner une prostituĂ©e. L’Autre femme, comme l’indiquent ses orchestrations trĂšs datĂ©es Ă  base d’orgue et de batteries, est créée au dĂ©but des annĂ©es 80. PrĂšs d’un siĂšcle aprĂšs que ce thĂšme a fait son apparition en chanson, Michel Sardou innove peu, mais fait la synthĂšse de tous les topoĂŻ accumulĂ©s sur le sujet. Il n’évite que celui de la prostituĂ©e amoureuse, hĂ©ritĂ© de Piaf, prĂ©fĂ©rant Ă©voquer une femme libĂ©rĂ©e Ă©levant seule son enfant. Pour le reste, les thĂšmes des diffĂ©rents couplets sont empruntĂ©s Ă  un rĂ©pertoire classique, qui va de FerrĂ© Ă  Brassens, en passant par Reggiani. Les difficultĂ©s du mĂ©tier, le rĂŽle de sƓur de charitĂ© » des prostituĂ©es, l’errance affective de leur client, et l’affirmation selon laquelle la prostituĂ©e n’est pas plus immorale que certaines femmes volages ou mariĂ©es par intĂ©rĂȘt, rien de tout cela n’est nouveau. Une telle tolĂ©rance a pourtant de quoi surprendre son public, d’autant que Michel Sardou dĂ©fend le titre en concert avec une grande rĂ©gularitĂ©. Cela ne l’a pourtant pas empĂȘchĂ©, sur son dernier album, d’enregistrer Valentine day, un titre dont l’action se situe dans le passĂ©, pour introduire un stĂ©rĂ©otype rĂ©trograde. Il s’agit en effet, en Ă©voquant les filles qui allĂšrent peupler les colonies amĂ©ricaines, de chanter les amours vĂ©nales sur un rythme insouciant et joyeux, qui dĂ©responsabilise les hommes. Ce type de discours, qui associe bonheur de l’homme et prostitution, n’avait pas Ă©tĂ© illustrĂ© en chanson depuis Les petites femmes de Pigalle de Serge Lama, titre dĂ©jĂ  misogyne pour son Ă©poque. Le contexte fĂ©ministe des annĂ©es 1970, auquel on sait que Michel Sardou est peu sensible, avait jusque lĂ  fait disparaĂźtre ce type de rĂ©pertoire. 69En revanche, la tolĂ©rance pour l’homosexualitĂ© masculine semble croĂźtre avec le temps. S’il est, de ce point vue, en phase avec la sociĂ©tĂ©, Michel Sardou est plutĂŽt rĂ©actionnaire par rapport au milieu de la chanson. En effet, alors que les annĂ©es 70 ont vu naĂźtre et prospĂ©rer des chansons tolĂ©rantes – Ă  la suite de Comme ils disent de Charles Aznavour créé en 1971 – il affichait durant la mĂȘme pĂ©riode un mĂ©pris virulent. AprĂšs avoir moquĂ© Le Rire du sergent, et dĂ©noncĂ© l’homosexualitĂ© latente des pensionnats dans Le Surveillant gĂ©nĂ©ral, il a employĂ© le terme pĂ©dĂ© » comme une injure dans J’accuse. Mais l’évolution de la sociĂ©tĂ© a fini par l’influencer et, en 1990, il a enregistrĂ© Le PrivilĂšge. L’homosexualitĂ© y est abordĂ©e par le biais de l’aveu Ă  la mĂšre, ce qui permet d’esquiver les questions d’amour ou de vie de couple D’abord je vais lui dire Maman Je ne veux plus dormir en pension Et puis je glisserai lentement Sur les ravages de la passion. 70Les procĂ©dĂ©s employĂ©s – orchestrations Ă  base de piano et de guitare, usage de la premiĂšre personne, vocabulaire affectif, hyperboles – permettent une forme d’identification de l’auditeur au personnage. Le texte du refrain, toutefois, reste imprĂ©gnĂ© des prĂ©jugĂ©s des annĂ©es 70, qui font de l’homosexualitĂ© une maladie mentale et une source de culpabilitĂ© plutĂŽt qu’un privilĂšge » Est-ce une maladie ordinaire Un garçon qui aime un garçon ? 71La tolĂ©rance qu’affiche Michel Sardou pour les individus marginaux qui vivent leur libertĂ© sexuelle est donc aussi grande que peut l’ĂȘtre celle d’un homme qui revendique son appartenance Ă  une droite catholique. Conclusion le succĂšs d’un Français rĂąleur 72À l’écoute de l’ensemble du rĂ©pertoire, les contradictions apparentes que Michel Sardou revendique souvent laissent apparaĂźtre une grande cohĂ©rence. MotivĂ©e par l’individualisme forcenĂ© d’un homme qui s’est forgĂ© seul un destin de vedette, sa vision du monde manifeste une grande mĂ©fiance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ© et de ses institutions, et une insatisfaction chronique Ă  l’égard de la politique. Cet Ă©tat d’esprit, qui existe aussi chez des chanteurs de gauche, explique la violence de ses diatribes militantes. Ses opinions de droite sont moins fondĂ©es sur des options Ă©conomiques que sur des options morales s’il est tolĂ©rant envers la marginalitĂ©, il conserve une image de la femme et de la famille trĂšs rĂ©trograde, issue d’une Ă©ducation catholique. Joints Ă  son pessimisme et Ă  son angoisse du dĂ©clin, l’évolution de la sociĂ©tĂ© en matiĂšre de mƓurs et la situation Ă©conomique lui fournissent nombre d’occasions de crĂ©er des chansons en accord avec son goĂ»t prononcĂ© pour la dĂ©ploration. 73Bien sĂ»r, ces opinions n’expliquent pas le succĂšs de Michel Sardou. Celui-ci s’appuie d’abord sur une voix et des prestations scĂ©niques trĂšs travaillĂ©es, d’une sobriĂ©tĂ© efficace. Sur des collaborateurs ensuite, qu’il s’agisse de compositeurs et d’auteurs de grand talent – parmi lesquels Jacques Revaux, Pierre DelanoĂ«, Didier Barbelivien et Michel Fugain –, ou d’une multitude d’orchestrateurs qui permettent Ă  l’artiste de renouveler son univers sonore. Sur des apparitions mĂ©diatiques rĂ©guliĂšres dans des Ă©missions consensuelles, enfin, qui lui assurent une grande visibilitĂ©, et lui permettent de tenter d’étouffer d’éventuelles polĂ©miques. 74Mais, dans la chanson politique, on ne peut prĂȘcher qu’à des convaincus, et si Michel Sardou sĂ©duit, c’est parce qu’il est en phase Ă  la fois avec un public de droite et avec un autre plus dĂ©politisĂ© et dĂ©sillusionnĂ©. RĂąleurs et conservateurs, plus pessimistes pour la sociĂ©tĂ© que pour leur situation personnelle, constatant avec une relative bienveillance une Ă©volution des mƓurs Ă  laquelle ils semblent peu participer, les personnes Ă  qui s’adressent les chansons de Michel Sardou ressemblent fort Ă  une image du Français moyen hĂ©ritĂ©e des annĂ©es 1970. Ils sont issus d’une France peuplĂ©e de blancs catholiques n’apprĂ©ciant des Ă©trangers, en particuliers des arabes, que leur caractĂšre exotique. Michel Sardou est leur seul porte-parole dans le domaine de la chanson française. Mais si l’artiste touche un public plus large, authentiquement populaire, c’est parce qu’il sait fĂ©dĂ©rer tous ceux – et ils sont nombreux depuis l’époque du France – qui conservent un attachement profond Ă  leur pays et le dĂ©sir ambigu de se lamenter continuellement sur son dĂ©clin.
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C’est une chouette tradition, qui tend Ă  se multiplier j’ai l’impression. De plus en plus, on assiste Ă  des mariages rythmĂ©s par des animations proposĂ©es par les invitĂ©s, qu’ils soient de la famille ou des amis. On garde les discours des beaux-papas mais on rajoute une chanson par ici, un petit montage photo par là
 C’est souvent drĂŽle enfin, ça se veut drĂŽle 😀 . Tout le monde ne comprend pas tout, car les surprises sont dĂ©diĂ©es aux mariĂ©s, mais quelque part, ce n’est pas plus mal que Tatie Jeannette ne capte pas les subtiles allusions aux tendances nymphomanes de la mariĂ©e aprĂšs cette mĂ©morable cuite le jour de ses 18 ans et non, ce n’est pas du vĂ©cu 😀 ! Comme dirait l’autre, faut toujours savoir jusqu’à oĂč on peut aller trop loin
 A de nombreux mariages, je me suis retrouvĂ©e organisatrice de ces surprises. J’ai donc fait pas mal de recherches pour dĂ©nicher des idĂ©es d’animation, sans compter mes propres idĂ©es Ă  ce sujet. Il vous sera peut-ĂȘtre utile de consulter cet article quand ce sera votre tour d’y passer 🙂 ! Attention, beaucoup de texte pour peu de photos, amateurs de BD, passez votre chemin D
 Animations Ă  prĂ©parer Ă  l’avance – IdĂ©es de jeux Le trĂ©sor des mariĂ©s on pique des objets chez les mariĂ©s tout au long de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dent le mariage. Un peigne, une bague, une cravate, un caleçon, un verre, un cadre, un livre, un jouet
 Bref, on essaye de prendre des objets typiques de leurs personnalitĂ©s et on les sort un par un pendant la soirĂ©e. A vous ensuite de raconter des anecdotes drĂŽles qui vont avec votre trĂ©sor de guerre
 Vos histoires ajoutĂ©es Ă  la surpise des mariĂ©s, ainsi qu’à l’importannce des piĂšces empruntĂ©es font souvent de cette animation un moment trĂšs marrant. Les Zamours Super classique mais toujours aussi efficace. On liste des questions qu’on posera aux mariĂ©s en leur demandant de choisir entre deux panneaux OUI ou NON fabriquĂ©s Ă  l’aide de simples cartons. Du genre – Qui tient la tĂ©lĂ©commande ? – Qui se couche en premier ? – Qui lit le plus de livres ? – Qui est le plus aventurier ? – Qui a offert la derniĂšre suprise Ă  l’autre ? – Qui invitent les copains le plus souvent ? – Qui a les pieds qui sentent le plus fort aprĂšs 10 km de jogging dans une mare ? – Qui est capable de rester sur une jambe sans tomber le plus longtemps et on vĂ©rifie ensuite
 ? A vous de voir ensuite le degrĂ© de corosion des questions. Soit vous restez dans du politiquement correcte, soit vous y allez cash “qui dit le plus de mal de la belle famille?”, “Qui a le plus d’ex ?”, “Qui est le plus obsĂ©dĂ© ?”, “Qui mange le plus ses crottes de nez ?” 😀 – IdĂ©es de cadeaux Pour le mariage de mon frĂšre, ma soeur Armelle a eu une belle idĂ©e. Elle a demandĂ© aux cousins-cousines d’envoyer une photo reprĂ©sentant une lettre prĂ©cise, prĂ©dĂ©terminĂ©e. A l’assemblage, on a rĂ©ussi Ă  Ă©crire “PASCAL ET JULIE” rien qu’avec les photos. Ma frangine a imprimĂ© le tout en poster et hop, ce fut un chouette souvenir Ă  offrir. Je vous montre la mienne Les amies de la mariĂ©e ont eu une idĂ©e similaire. Elles ont demandĂ© aux volontaires d’envoyer une recette de cuisine accompagnĂ©e d’une photo de cette derniĂšre. Elles ont ainsi fabriquĂ© pour les mariĂ©s un livre de cuisine composĂ© des recettes les plus sympa de leurs amis. Ca rend trĂšs bien surtout que tout le monde s’est fendu de textes assez sympa et originaux pour dĂ©crire les recettes. Dans le mĂȘme esprit, vous pouvez demander aux volontaires de vous faire parvenir une photo des mariĂ©s qui date de n’importe quelle Ă©poque, sans obligation qu’ils y soient tous les deux, ça peut ĂȘtre une photo de la jeunesse de chacun des mariĂ©s. Les gens doivent raconter pourquoi ils aiment bien cette photo, ce qu’elle Ă©voque pour eux. Reste plus qu’à classer tout ça par ordre chnonologique et vous pouvez leur offrir leur premier album photo commun ! Pas mal non ? Surtout que sur Internet, vous trouverez des tas de possibilitĂ©s d’imprimer ces livres dans une belle qualitĂ© ! – VidĂ©os Je ne vais pas faire une rubrique vidĂ©o particuliĂšre, parce qu’en fait, n’importe quelle surprise que je vais Ă©voquer ici peut ĂȘtre mise en vidĂ©o, avec un peu de temps et de scĂ©narisation. Par exemple, pour le jeu du trĂ©sor, rien ne vous empĂȘche de vous filmer en plein larcin, Ă  l’insu du plein grĂ© des mariĂ©s
 Ca vaut pour tout, vous pouvez monter en vidĂ©o des chansons, des interviews, des photos montage
 Vous pouvez mĂȘme faire un bĂȘtisier 😀 ! La bonne idĂ©e de la vidĂ©o, c’est quand on ne peut pas ĂȘtre au mariage parce qu’on vit trop loin ou qu’on a d’autres obligations, ben on s’enregistre en train de chanter une chanson, de faire un petit discours, de dĂ©lirer sur un truc qui parlera aux mariĂ©s. Et zhou, on fait parvenir le film avec interdiction de le visionner avant le mariage ! En gĂ©nĂ©ral, ça touche beaucoup les personnes concernĂ©es
 Pour le mariage de Pascal, Ă  l’initiative de mon grand frĂšre Fabien, avec mes autres frangins, on a prĂ©parĂ© trois petits films d’animation. Je vous prĂ©viens tout de suite, ce n’est pas du Spielberg hein
 😀 ! On a simplement pris en photo des Playmobile en les faisant bouger mouvement par mouvement puis on a mis les photos les une aprĂšs les autres pour crĂ©er le film. Pas trĂšs compliquĂ©. Si ça vous tente, je ferai un tuto sur cette technique qui est Ă  la portĂ©e de TOUT le monde !! Attention, je prĂ©fĂšre prĂ©venir, vous risquez d’ĂȘtre en proie Ă  des fous rires incontrĂŽlĂ©s pendant toute la durĂ©e de la rĂ©alisation !! C’est vraiment drĂŽle Ă  prĂ©parer ! Mais sans doute moins drĂŽle Ă  visionner si on n’est pas de la famille D ! [dailymotion xaiu7y&related=0″] [dailymotion xaiu4o&related=0″] [dailymotion xaiuas_mariage-pj-a-la-maison_creation”] – Les danses Vous trouverez des milliers d’idĂ©es de danses rigolotes sur Internet dans les plateformes de vidĂ©os comme Youtube et Dailymotion. Je vous montre simplement quelques unes des vidĂ©os que je trouve malines, niveau concept. AprĂšs, c’est Ă  vous de les rĂ©interprĂ©ter avec votre style, vos musiques et votre savoir faire ;
 Celle-ci vous prĂ©sente une danse de la mariĂ©e et de ses jeunes filles d’honneur. Comme on est aux States, elles sont nombreuses. Mais rien ne vous empĂȘche de faire ça entre copines cousines ou avec des copains dĂ©guisĂ©s en fille s’il y a besoin de renfort. Je vous laisse comprendre le dĂ©lire, qui se situe Ă  la fin de la vidĂ©o ;. Faut oser, mais moi, j’adoooooore 😀 ! [youtube v/4g2hCKF-BYw&hl=fr&fs=1&”] Celle-ci faite par les garçons d’honneur n’est pas mal non plus. A vous de trouver des volontaires 😀 ! [youtube v/YT6InvLJUzA?version=3″] Si personne ne sait danser, pas grave. A dĂ©faut d’avoir le temps d’apprendre, vous allez avoir le temps de bidouiller un montage. Regardez cette vidĂ©o de fans de Shakira. Tous ces gens se sont filmĂ©s en train de danser sur une chanson de leur vedette adorĂ©e, puis ont envoyĂ© leur film Ă  un mec qui s’est occupĂ© du montage. A vous de faire pareil pour les mariĂ©s. Quelques mois avant, vous demandez aux invitĂ©s de vous faire parvenir 15 secondes de vidĂ©o d’eux en train de danser sur une musique prĂ©alablement sĂ©lectionnĂ©e celle qui plaira aux mariĂ©s. Et hop, vous mixez le tout . Besoin de maĂźtriser le dĂ©hanchĂ© de feu Patrick Swayze, au contraire. Les danses improbables de mamie Jaquotte et du cousin GĂ©rard vont enfin avoir le succĂšs qu’elles mĂ©ritent 🙂 ! Une ovation de rigolade ! [youtube v/HDFkbpntH8c&hl=fr&fs=1&”>] – Les chansons Pour les chansons, il y a deux styles d’animation. Les deux sont trĂšs bien, souvent trĂšs Ă©mouvantes et/ou drĂŽles. Mais la seconde requiĂšre beaucoup plus d’organisation et niveau chant, tout le monde ne peut pas se le permettre. Si vous n’avez pas trop de temps, la premiĂšre Ă©tape est de choisir la chanson que vous allez utiliser. Il faut opter pour un air connu et simple Ă  chanter. Vous pouvez taper allĂ©grement dans tout le rĂ©pertoire français Brassens, Sardou,Souchon, Goldman, BĂ©nabar
 Si les mariĂ©s ont dĂ©jĂ  une chanson fĂ©tiche, n’hĂ©sitez pas ! Vous savez, la chanson avec laquelle la mariĂ©e vous a basinĂ© les oreilles tout l’étĂ© 90 quand elle Ă©tait au camping des Flots bleus avec vous
 Bref, une fois que vous possĂ©dez l’air, il vous reste les paroles Ă  réécrire. Ce n’est pas toujours facile mais on finit souvent par trouver un angle. Pour mon propre mariage, je me souviens d’une jolie chanson sur la thĂ©matique du tarot. Un ami avait dĂ©tournĂ© du Souchon foule sentimentale pour chanter l’amour en employant le champ lexical des cartes Ă  jouer. Genre “pas d’excuse qui tienne, le petit, on attend qu’il vienne
 ” 😉 . Les refrains de chansons populaires font aussi de bon tubes 😀 ! Si vous ĂȘtes un peu douĂ© en chant, il y a les canons qui rendent bien. Chez nous, on les chante souvent Ă  la mairie, quand il n’y a pas de cĂ©rĂ©monie religieuse, histoire d’étoffer et d’humaniser cette partie souvent bĂȘtement administrative. Pour ma cousine Sonia, on avait dĂ©tournĂ© le canon “Ensemble” de Goldman. Pour ma tante Nanou, on Ă©tait partis sur l’air populaire du “coq est mort” et/ou “maudit carillonneur”. Pour mon frĂšre Pascal, il s’agissait de l’allĂ©luia de je ne sais plus quel compositeur classique, etc
 On distribue les feuilles avec les paroles en prĂ©venant les gens Ă  l’avance qu’ils doivent suivre tel ou tel groupe. Ca fonctionne assez bien et ça fait un effet boeuf ! Si vous savez chanter mais que l’écriture n’est pas votre fort, tentez les medley. SĂ©lectionnez 10/15 chansons qui raconteront l’histoire des eux tourtereaux. Racontez une histoire puis Ă  un moment, vous vous stoppez net en mouvement, la musique dĂ©marre et vous avec en playback ! Par exemple j’improvise complĂštement – Le mariĂ© adorait les boĂźtes de nuit pour draguer On choisit la chanson “pour aller danser le jerk, sur de la musique poooop” ! – La mariĂ©e adore la mode “I’m a barbie girl, in a barbie world
” – Quand il l’a vu danser, il a Ă©tĂ© complĂštement sous le charme “Ma tĂȘte tourne ma tĂȘte frappe, Ă  coups de tambours qui Ă©clatent, un fou qui fait n’importe quoi qu’elle ne soit rien que pour moi pour qu’elle m’aime, je ferais n’importe quoi
 Ma tĂȘte tourne ma tĂȘte frappe Ă  coups de tambours qui Ă©clatent, je voudrais qu’elle devienne ma loi, je serais le mendiant, le roi, pour qu’elle m’aime, pour qu’elle m’aime !”
 etc
 Et lĂ  tout le monde a la chanson de FĂ©lix Gray dans la tĂȘte 😀 ! Ne me remerciez pas !! Si vous avez plus de temps devant vous, et quelques volontaires en prime, il est toujours temps d’essayer de chorĂ©graphier un peu la chanson. La base est similaire, il va vous falloir trouver une bonne musique ou un bon meddley et des paroles adaptĂ©es. Ensuite, vous vous rĂ©partissez dans la salle avec chacun un micro et hop, vous tentez de faire comme ces gens lĂ  oki, ils sont super pro
 😀 mais bon, un truc mĂȘme Ă  moitiĂ© bien comme eux, ça le fait dĂ©jĂ  grave non ? [youtube v/oy1uWAm4SnI&hl=fr&fs=1&”] Si personne ne sait chanter, pas grave, on peut imaginier un dernier dĂ©lire. Vous vous souvenez de toutes ces chansons contre la guerre dans le monde, les petits lĂ©preux de Jakarta, les Ă©thiopiens, les catastrophes naturelles ? Un mec Ă©crit les paroles et hop, avec tous ses amis star, ils chantent chacun leur tour. Vous pouvez complĂštement refaire ce genre de dĂ©lire. Vous vous procurez un gros casque, vous vous fabriquez un micro rĂ©tro, vous lancez la chanson et vous filmez le plus de monde possible en play back avec le casque et le micro. Ca peut ĂȘtre franchement rigolo. [dailymotion x16vnu_michael-jackson-we-are-the-world_music”] Je vous mets les Ă©thiopiens en prime [dailymotion x5ntf_chanteurs-sans-frontieres-ethiopie_music”] Enfin, dans le mĂȘme style, il y a les fameux Lip Dub qui peuvent aussi ĂȘtre envisagĂ©s . Un playback qui est normalement tournĂ© en plan sĂ©quence, mais bon, on peut tricher hein
 [youtube v/YYa8nc30r6w?version=3″>] Celui-ci est meilleur mais ils ne permettent pas le lecteur portable, faudra cliquer ! Sinon, vous en trouverez plein en tapant “lip Dub mariage” dans youtube ;. Animations Ă  improviser ou presque – Les danses improvisĂ©es ou presque Pour le mariage de ma frangine Armelle, on avait fait danser les mariĂ©s, puis la salle entiĂšre, sur une chorĂ©graphie de Tchoupi 😀 ! On s’était inspirĂ© d’une chanson sortie de la BO du film de Tchoupi. D’ailleurs, si quelqu’un retrouve les paroles ou l’extrait oĂč il danse, ben ça me ferait bien du plaisir 😀 ! Les mariĂ©s connaissaient dĂ©jĂ  la danse car ils avaient du l’apprendre lors de leur enterrement de vie de cĂ©libataire. Pour le mariage de mon petit frĂšre, on est parti sur un dĂ©lire de Sirtaki, parce qu’on est quand mĂȘme assez grecs dans la famille en plus d’ĂȘtre bretons, oui oui !. Ma mĂšre et ma tante ont fait les costumes avec du crĂ©pon et des chaussettes de footballeurs. Mon frĂšre, mon oncle et un ami ont commencĂ© Ă  lancer leurs gambettes sur La Danse de Zorba, chantĂ©e par Dalida 😀 ! Ensuite, toute la noce est venue les rejoindre ! Gros gros dĂ©lire ! A vous de faire pareil avec des danses bretonnes, provençales, basques, auvergnates
 Jeux Ă  improviser ou presque – 12 mois de l’annĂ©e Toute l’annĂ©e, les mariĂ©s prĂ©parent cette fĂȘte et quand le jour arrive, ils trouvent souvent que c’est passĂ© trop vite. Voici un jeu qui va prolonger un peu la magie de ce moment. Il faut un animateur qui va demander 12 volontaires dans la salle. Quand il a rassemblĂ© ces personnes, il va leur proposer un dĂ©fi. Tous devront prendre le dĂ©part en mĂȘme temps et remporter leur dĂ©fi. La derniĂšre personne Ă  revenir devra offrir un bouquet aux mariĂ©s dans un mois. Il sort du jeu. Les 11 volontaires restants repartent pour une autre mission et lĂ  encore, le dernier arrivĂ© offre le bouquet dans deux mois. L’objectif est que les mariĂ©s reçoivent un bouquet les mois pendant un an. Le dernier volontaire qui reste gagne Ă  l’inverse un restau offert par les mariĂ©s ! Pour les cadeaux, je propose des bouquets, mais ça peut changer chaque mois livre, massage, une tonte de pelouse, un ramassage de feuilles, un lavage de voiture, une soirĂ©e babysitter
. Niveau dĂ©fi, voici des idĂ©es – Rapporter une cravate – Rapporter une boucle d’oreille – Rapporter un cheveux de belle mĂšre
 – Rapporter quelque chose de violet – Rapporter un truc qui pique, etc
 Cadeau Ă  improviser ou presque – sucres Ă  emballer idĂ©e sympa Ă  mettre en oeuvre pendant la soirĂ©e. Les amies de Pascal et Julie ont eu une jolie initiative. Elles faisaient circuler des morceaux de sucre, des bouts de papier et de la ficelle. Les gens Ă©crivaient des messages aux mariĂ©s sur le petit bout de papier rectangulaire et enballaient leur morceau de sucre avec ce message. Ils maintenaient le tout avec de la ficelle. Tous les sucres allaient dans un grand pot qui servira aux cafĂ©s des mariĂ©s toute l’annĂ©e. PoĂ©tique idĂ©e non ? Animation Ă  improviser ou presque Je ne suis pas artificier, impossible de finir le mariage sur un romantique feu d’artifices
 Mais pour la noce de mon petit frĂšre, j’ai eu une autre idĂ©e. J’ai commandĂ© une centaine de lanternes cĂ©lestes entre 1 et 2 euros piĂšces selon les sites. Il s’agit de gros ballons, sorte de montgolfiĂšres miniatures. Chacun des invitĂ©s a pu lancer le sien dans le ciel pour un lancĂ© féérique et enchanteur ! Je n’ai pas de vidĂ©o des lanternes cĂ©lestes du mariage de mon frĂšre mais j’en ai trouvĂ©e une d’un autre Ă©vĂ©nement pour que vous vous rendiez compte ce que ça peut donner . C’est vraiment magique
 [youtube v/hUHDXJ9Nq5w?version=3″>] [youtube v/u2EQ0WeNmlU?version=3″>] Animations que les mariĂ©s et leurs amis peuvent prĂ©parer ensemble Il n’y a pas que les invitĂ©s qui peuvent faire des surprises. Pour leur mariage, les mariĂ©s aussi peuvent s’amuser. Pour le mien, j’avais chantĂ© une chanson Ă  mon mari. Je crois qu’il en garde un souvenir Ă©mu. Mais si j’avais eu Ă©cho qu’on pouvait faire encore autre chose, moins romantique certes, mais plus dĂ©lire, je l’aurais fait Ă©galement !! A l’époque je n’y pensais pas. Par exemple, regardez cette entrĂ©e dans l’église
 je ne sais pas si les prĂȘtres de nos paroisses sont aussi tolĂ©rants que les pasteurs amĂ©ricains mais moi j’adore ! La musique, le concept, les danseurs
 TOUT ! [youtube v/4-94JhLEiN0&hl=fr&fs=1&”] Sinon, ce qu’on voit de plus en plus c’est de dĂ©lirer sur la premiĂšre danse. Vous savez, celle que vous ĂȘtes sensĂ©s danser d’abord avec papa, puis mari
 Ben de plus en plus de couples se la jouent dĂ©conne. Ca donne des danses vraiment marrantes. [youtube v/aeoi16lScf4?version=3″>] Y a mĂȘme la parodie qui est intĂ©ressante Ă  dĂ©cliner si vous sentez les mariĂ©s trop frileux [youtube v/TlFTIe9ZwVQ?version=3″>] A moins que vous ne prĂ©fĂ©riez prendre cette danse au sĂ©rieux
 et la danser VRAIMENT ! Celle-lĂ  est pas mal d’autres [youtube v/se4aE8f8_jQ?version=3″>] Si vous ne vous sentez pas trop de danser tous les deux tous seuls devant la foule immense, invitez vos amis. Avec beaucoup de rĂ©pĂ©tition, vous arriverez peut-ĂȘtre Ă  ça
 [youtube v/f8xWmlgjUpc?version=3″>] Ou alors Ă  ça
 [youtube v/7tjX89RCfxE?version=3″>] Ou Ă  ce genre de bataille de danse entre le groupe des filles et celui des garçons mĂȘme si lĂ , ce sont les garçons qui gagnent D [youtube v/S1ie6NIvQfE?version=3″>] Ou avec vos enfants comme la vidĂ©o est longue, je vous Ă©pargne le dĂ©but, le truc intĂ©ressant se passe vers la 5Ăšme minute [youtube v/jhjA07YmE9c?version=3″>] VoilĂ  pour mes idĂ©es en vrac. Bien sĂ»r, je veux bien entendre les vĂŽtres Ă  votre tour, vos expĂ©riences. Je les rĂ©intĂ©grerai dans l’article pour qu’il soit le plus complet possible ! EDIT une idĂ©e marrante pour la mariĂ©e illuminer sa robe ! [youtube v/bvxruB9Gpxs?version=3″>] Alors
 qui a rĂ©ussi Ă  TOUT lire 😀 ???

. 701 178 303 305 241 458 371 237

allez on part on met les voiles chanson